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Message Publié : 10 Sep 2016 18:26 
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Marc Bloch
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A l'occasion d'un débat sur Joséphine, j'ai noté cette réponse d'aigle : " l'empire n'est pas l'anticipation des régimes autoritaires voire totalitaires du XXe siècle ...mais au contraire dans la perspective de la modernisation des vieilles structures monarchiques. Une sorte de despotisme éclairé chimiquement pur si j'ose dire ..."

Je ne suis pas entièrement convaincu par cette affirmation mais elle a au moins le mérite de proposer une analyse globalisante du consulat et l'empire.

Je connais aussi la thèse de Marx qui n'est pas absolument idiote et s'inscrit dans la lignée d'historiens libéraux comme Guizot : la période serait la stabilisation autoritaire du nouveau régime économique et social dominé par la bourgeoisie après la chute d'un régime dominé par la noblesse et l'agriculture. Et avant un régime authentiquement libéral.

On peut aussi imaginer un simple hasard. un coup de chance qui dans le contexte de la guerre place un général audacieux au pouvoir. L'inattendu aurait il alors simplement été que ce général loin d'être un simple dictateur aurait aussi intéressé par la réforme de l'Etat et de la société ?

Ou bien aussi peut on penser que Napoléon aurait été un gouvernant zélé pour se faire pardonner sa double illégitimité (aux yeux des républicains comme des royalistes) ?


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Message Publié : 10 Sep 2016 20:09 
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Jerôme a écrit :
On peut aussi imaginer un simple hasard. un coup de chance qui dans le contexte de la guerre place un général audacieux au pouvoir. L'inattendu aurait il alors simplement été que ce général loin d'être un simple dictateur aurait aussi intéressé par la réforme de l'Etat et de la société ?

Ou bien aussi peut on penser que Napoléon aurait été un gouvernant zélé pour se faire pardonner sa double illégitimité (aux yeux des républicains comme des royalistes) ?

Au moment de la déclaration de guerre, Robespierre prophétisait aux députés que cette décision aventureuse se terminerait par "la dictature d'un sabre."

Je pense que ça ne tombe pas par hasard sur Napoléon : "la classe parle" comme on dit, et ses aptitudes intellectuelles devaient se remarquer.

Napoléon n'a fait aucun zèle pour illégitimité. Je pense que la conscience de ses propres talents le gardait de tout complexe éventuel, et de toute façon, il ne se sentait en rien illégitime.

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Message Publié : 11 Sep 2016 8:43 
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Eginhard
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Vaste sujet. Quelques pistes de réflexion. D'abord, il me semble que Bonaparte est moins un homme providentiel (même si cette composante est indubitable) qu'un homme dont l'arrivée a été préparée par toute une classe d'hommes politiques, d'intellectuels, de publicistes, qui ont plaidé pendant tout le second Directoire (à partir de 1797, disons), pour un renversement des valeurs républicaines qui avaient cours jusque là : les futurs Brumairiens voulaient un pouvoir exécutif fort, incarné (on ne veut plus de la collégialité), au moins égal (voire supérieur) au pouvoir législatif. La Constitution de l'an VIII comble toutes les espérances. Pour Cabanis, c'est le régime parfait. Même si je pense, personnellement, que la Constitution de l'an VIII était un rétropédalage démocratique, ça aurait pu bien se passer, évoluer à nouveau par la suite. Mais il y a la composante Bonaparte, et les ambitions personnelles du Premier consul.

Bonaparte est la créature du centre (et même de l'extrême centre, selon la terminologie de Pierre Serna), mais comme toute les "créatures", il échappe à ses "créateurs". A partir de Brumaire an VIII, c'est un dictateur républicain - à la manière de la République romaine, entendu comme "une dictature qui prendra fin lorsque la Révolution sera stabilisée". Il apparaît modéré, au-dessus des factions, couvert de gloire militaire, mais législateur avant tout, soucieux de donner à la France la paix extérieure et le repos intérieur.

Bonaparte manœuvre - il dit à chacun ce qu'il veut entendre, flatte ici, frappe là. En deux ans, il ouvre de grands chantiers, poursuit l'œuvre du Directoire, apporte la paix. Là où le Directoire souffrait d'un déficit d'image sans précédent, Bonaparte apparaît comme un sauveur (ce qui est evidemment renforcé par le contrôle étroit de la presse). En 1802, il décapite l'opposition au Tribunat, disqualifie les "Idéologues" sur la place publique. Il est désormais le seul maître. L'établissement de l'Empire n'est qu'une formalité - dès 1802, Bonaparte concentre tous les pouvoirs.

Et c'est là sans doute que se trouve l'originalité du Consulat, puis de l'Empire. Ce n'est pas, je pense, une simple réaction à la Révolution (même si ca l'est en partie), ou une restauration des formes monarchiques d'Ancien Régime (même si, là encore, il y a eu restauration de certains usages de l'Ancien Régime). La grande nouveauté, je crois, c'est le plébiscite. Le plébiscite, illusion démocratique, créé un lien direct entre Bonaparte et le peuple. Il y a une "militarisation" de la société - pas au sens d'une dictature fusillant l'opposition, mais d'un corps (social) uni derrière un chef. Rien à voir avec le despotisme éclairé.

À discuter evidemment. Mais je pense que le "centre extrême", pour évoquer les Brumairiens, est une catégorie plus intéressante à manipuler que la "bourgeoisie", concept franchement suranné. Parmi les Brumairiens, il y a des libéraux, les Idéologues, par exemple, qui ne sont absolument pas favorables à une république de bourgeois propriétaires, leur idéal étant plutôt le "gouvernement des savants". Et vous avez des bourgeois propriétaires qui ne sont absolument pas libéraux. La volonté du gouvernement consulaire de revenir à l'exclusif colonial, ce n'est tout de même pas très libéral !

Ce qui les rassemble tous, en revanche, c'est leur aspiration à une république d'ordre, dans laquelle la gauche démocrate et la droite royaliste ne sont plus, par leur affrontement, une menace pour la stabilité.

Bref, un mouvement de fond, le Centre, et un ambitieux de grand talent, Bonaparte, qui en profite pour instaurer un régime autoritaire qui trouve, par le plébiscite, sa source dans le peuple lui-même. J'ai donc du mal à comprendre en quoi Bonaparte serait "illégitime". Il est contesté, au moins jusqu'en 1802, son pouvoir n'est pas encore assuré durant les premiers mois du Consulat, mais il est absolument légitime.

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Message Publié : 11 Sep 2016 11:42 
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Fustel de Coulanges
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Jefferson a écrit :
J'ai donc du mal à comprendre en quoi Bonaparte serait "illégitime".


Sur les légitimités sur lesquelles Napoléon s'est appuyé dans le cadre de l'Empire, il y a cet intéressant article de Lentz :
http://www.napoleon.org/histoire-des-2- ... e-lempire/

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Message Publié : 12 Sep 2016 8:49 
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Eginhard
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Un texte très intéressant. Je reste toutefois assez convaincu que 1804, c'est une affaire d'apparat. La proclamation de l'Empire, si elle transforme officiellement le régime de la France, ne change pas grand chose à la situation personnelle de Bonaparte qui, en pratique, est déjà un monarque depuis 1802. La proclamation de l'Empire est surtout, me semble-t-il, une affaire de représentations. Ce qui n'est évidemment pas négligeable quand on parle de légitimités :)

Je me risquerais à dire que 1804 concerne moins Bonaparte (désormais Napoléon) que le peuple français, qui renonce là formellement à la République (même si on le nie alors), et à sa liberté, au nom d'un mirage de stabilité.

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Message Publié : 12 Sep 2016 12:11 
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Fustel de Coulanges
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Jefferson a écrit :
Je reste toutefois assez convaincu que 1804, c'est une affaire d'apparat.


Et l'hérédité de la dignité impériale ?

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Message Publié : 12 Sep 2016 12:29 
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Eginhard
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Drouet Cyril a écrit :
Jefferson a écrit :
Je reste toutefois assez convaincu que 1804, c'est une affaire d'apparat.


Et l'hérédité de la dignité impériale ?


Bonaparte était consul à vie et pouvait désigner son successeur depuis 1802. Je ne dis pas que l'hérédité, ce n'était rien, mais cela ne changeait rien en pratique pour Bonaparte.

A part mettre sa famille à l'abri en cas de pépin, évidemment :)

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Message Publié : 12 Sep 2016 12:38 
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Pierre de L'Estoile
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L'article de Lenz énumère les différentes légitimités que revendiquaient Napoléon. Avec la référence à Charlemagne et avec le sacre, on s'éloigne de la république. Si, comme Napoléon le disait en 1808 à Joséphine, l'empereur est désormais le seul représentant de la Nation à l'exclusion des membres du conseil législatif, on n'est plus en république.

Ce texte n'aborde pas une question à mon sens essentielle : en ratifiant la dévolution du pouvoir exécutif à un monarque héréditaire, le peuple ne s'est-il pas démuni de son pouvoir constituant ?


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Message Publié : 12 Sep 2016 12:42 
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Fustel de Coulanges
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Jefferson a écrit :
Drouet Cyril a écrit :
Jefferson a écrit :
Je reste toutefois assez convaincu que 1804, c'est une affaire d'apparat.


Et l'hérédité de la dignité impériale ?


Bonaparte était consul à vie et pouvait désigner son successeur depuis 1802.


C'est quand même assez différent de l'hérédité définie par constitution de l'a XII.
En 1804 :
"Article 3. - La dignité impériale est héréditaire dans la descendance directe, naturelle et légitime de Napoléon Bonaparte, de mâle en mâle, par ordre de primogéniture, et à l'exclusion perpétuelle des femmes et de leur descendance.
Article 4. - Napoléon Bonaparte peut adopter les enfants ou petits-enfants de ses frères, pourvu qu'ils aient atteint l'âge de dix-huit ans accomplis, et que lui-même n'ait point d'enfants mâles au moment de l'adoption. - Ses fils adoptifs entrent dans la ligne de sa descendance directe. - Si, postérieurement à l'adoption, il lui survient des enfants mâles, ses fils adoptifs ne peuvent être appelés qu'après les descendants naturels et légitimes. - L'adoption est interdite aux successeurs de Napoléon Bonaparte et à leurs descendants.
Article 5. - A défaut d'héritier naturel et légitime ou d'héritier adoptif de Napoléon Bonaparte, la dignité impériale est dévolue et déférée à Joseph Bonaparte et à ses descendants naturels et légitimes, par ordre de primogéniture, et de mâle en mâle, à l'exclusion perpétuelle des femmes et de leur descendance.
Article 6. - A défaut de Joseph Bonaparte et de ses descendants mâles, la dignité impériale est dévolue et déférée à Louis Bonaparte et à ses descendants naturels et légitimes, par ordre de primogéniture, et de mâle en mâle, à l'exclusion perpétuelle des femmes et de leur descendance.
Article 7. - A défaut d'héritier naturel et légitime et d'héritier adoptif de Napoléon Bonaparte ; - A défaut d'héritiers naturels et légitimes de Joseph Bonaparte et de ses descendants mâles ; - De Louis Bonaparte et de ses descendants mâles ; - Un sénatus-consulte organique, proposé au Sénat par les titulaires des grandes dignités de l'Empire, et soumis à l'acceptation du peuple, nomme l'Empereur, et règle dans sa famille l'ordre de l'hérédité, de mâle en mâle, à l'exclusion perpétuelle des femmes et de leur descendance.
Article 8. - Jusqu'au moment où l'élection du nouvel Empereur est consommée, les affaires de l'Etat sont gouvernées par les ministres, qui se forment en conseil de gouvernement, et qui délibèrent à la majorité des voix. Le secrétaire d'Etat tient le registre des délibérations."

En 1802, cela donne ceci :
"Article 42. - Lorsque le Premier consul le juge convenable, il présente un citoyen pour lui succéder après sa mort, dans les formes indiquées par l'article précédent (" le Premier consul présente au Sénat un premier sujet ; s'il n'est pas nommé, il en présente un second ; si le second n'est pas accepté, il en présente un troisième qui est nécessairement nommé. ").
Article 46. - Le Premier consul peut déposer aux archives du gouvernement son voeu sur la nomination de son successeur, pour être présenté au Sénat après sa mort.
Article 50. - Si le sujet présenté par le Premier consul n'est pas nommé, le second et le troisième consuls en présentent chacun un : en cas de non-nomination, ils en présentent chacun un autre, et l'un des deux est nécessairement nommé.
Article 51. - Si le Premier consul n'a point laissé de présentation, les second et troisième consuls font leurs présentations séparées ; une première, une seconde ; et si ni l'une ni l'autre n'a obtenu de nomination, une troisième. Le Sénat nomme nécessairement sur la troisième."

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Message Publié : 12 Sep 2016 14:41 
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Eginhard
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Ha, mais je n'ai pas dit que c'était blanc bonnet et bonnet blanc. On relance une dynastie, ce n'est pas rien. Je vous rejoins sur ce point, si c'est ce que vous vouliez souligner comme réflexion. Je voulais simplement dire que hérédité ou désignation du successeur, quant au pouvoir personnel de Bonaparte, ca ne changeait pas grand chose : il etait déjà le maître en 1802. En dehors du sacre, comme cérémonie qui en impose, je ne crois pas qu'il y ait eu en 1804 quoique ce soit de nouveau qui ait renforcé sa légitimité, déjà acquise. A la limite, à l'international, dans le "congrès des rois", mais en France ?

Pourrait-on croire que le Sénat, en 1803, aurait pu (ou même voulu) s'opposer au premier choix de Bonaparte s'il avait désigné alors son successeur ? Lorsqu'on a décidé de l'Empire, au Sénat, les derniers opposants (tièdes) se sont simplement abstenus de siéger, si je me souviens bien.

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Message Publié : 12 Sep 2016 14:48 
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Eginhard
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Barbetorte a écrit :
L'article de Lenz énumère les différentes légitimités que revendiquaient Napoléon. Avec la référence à Charlemagne et avec le sacre, on s'éloigne de la république. Si, comme Napoléon le disait en 1808 à Joséphine, l'empereur est désormais le seul représentant de la Nation à l'exclusion des membres du conseil législatif, on n'est plus en république.

Ce texte n'aborde pas une question à mon sens essentielle : en ratifiant la dévolution du pouvoir exécutif à un monarque héréditaire, le peuple ne s'est-il pas démuni de son pouvoir constituant ?


La République, c'est encore un concept assez vague en 1804. La République d'Antonelle n'est certainement pas la République de Malouet. C'est la res publica romaine. Ce que les hommes du Consulat appellent une République en 1804, c'est la monarchie parlementaire de 1791. Il y a beaucoup de flou dans les concepts. Et beaucoup croient, ou veulent croire, que l'Empire, ce sera cela. Un retour à ce qu'ils considèrent comme la vraie Révolution, avant son dévoiement. Napoléon règne au nom du peuple français, qui demeure souverain. Et les assemblées sont toujours élues. Dans les formes, et selon les conceptions politiques de l'époque, on avait bien une république - avec un monarque héréditaire, ce qui ne semblait pas "forcement" incompatible.

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Message Publié : 12 Sep 2016 15:58 
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Fustel de Coulanges
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Jefferson a écrit :
Pourrait-on croire que le Sénat, en 1803, aurait pu (ou même voulu) s'opposer au premier choix de Bonaparte s'il avait désigné alors son successeur ?


Nul ne peur répondre à cette question.

Autre cas : en cas de mort du premier consul sans désignation de successeur au préalable, mais dépôt de voeu aux archives du gouvernement, la marge de manoeuvre du Sénat devenait en théorie plus grande.
Autre cas : en cas de mort du premier consul sans désignation de successeur au préalable ni dépôt de voeu aux archives du gouvernement, les souhaits de Bonaparte n'avaient plus le droit de cité.

Sous l'Empire, tout est déjà réglé au préalable (sauf cas d'absence d'héritier ; cas où les titulaires des grandes dignités de l'Empire, le Sénat et le peuple entrent dans la danse): exit les 2e et 3e consuls et leurs pouvoirs en la matière ; et le Sénat, dont les votes sur ce point disparaissent, ne peut que se soumettre au nouvel empereur désigné en vertu de la constitution.

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Message Publié : 13 Sep 2016 18:45 
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Eginhard
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Edit - un petit loupé de destination :) Je vous réponds dès que j'ai organisé mes idées, Cyril.

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Message Publié : 15 Sep 2016 7:21 
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Jean Mabillon
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Jerôme a écrit :
A l'occasion d'un débat sur Joséphine, j'ai noté cette réponse d'aigle : " l'empire n'est pas l'anticipation des régimes autoritaires voire totalitaires du XXe siècle ...mais au contraire dans la perspective de la modernisation des vieilles structures monarchiques. Une sorte de despotisme éclairé chimiquement pur si j'ose dire ..."



redde caesari quae sunt caesaris, je crois bien que cette analyse de la personnalité et du régime de l'empereur Napoleon a été proposée par Thierry Lentz dans sa série sur le consulat et l'empire ...pas par votre serviteur :P attention il s'agit de modèles d'action pas de sources de légitimité ...

Je crois aussi que c'est Lentz qui a cité Machiavel et Frederic le Grand comme exemples pour Napoleon....et comme Frederic admirait Richelieu et Louis XIV, on peut ainsi établir une sorte de généalogie intellectuelle de Bonaparte ...

Mais cette vision me semble assez convaincante - certainement plus que celle qui ferait de l'empire la matrice des régimes totalitaires du XXe siècle ...


Dernière édition par A 25 le 15 Sep 2016 7:32, édité 1 fois.

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Message Publié : 15 Sep 2016 7:28 
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Fustel de Coulanges
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Aigle a écrit :
Je crois aussi que c'est Lentz


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