Jefferson a écrit :
mais de là à en faire un "héros américain"...
Pour les signataires canadiens de cette pétition, la question peut se poser :
"Sire,
Deux de nos compatriotes, Jean-Baptiste Noreau, âgé de soixante-quatre ans et Jean-Baptiste Noreau, son fils, âgé de vingt-deux ans, se rendent en France pour faire connaître à Votre Majesté par l'organe de ses ministres les intentions bien prononcées du peuple canadien de retourner sous l'Empire de la France et porter de nouveau le nom glorieux de Français.
Nous avions projeté, Sire, de secouer le joug des Anglais ; nous attendions des fusils pour nous armer, et frapper un coup sûr. Mais notre espoir a été trompé. La surveillance des Milords, des Lords et salariés de tout genres échoueraient contre notre réunion et nos efforts, sous un bon général français, pénétré de ses devoirs et guidé par l'honneur.
Nous assurons Votre Majesté que nous sommes disposés à subvenir aux frais que cette entreprise exigera.
Les sentiments que nous manifestons aujourd'hui à votre Majesté sont nourris depuis longtemps dans nos coeurs. Vous en avez la preuve, Sire, dans la lettre ci-jointe, écrite il y a cinq ans, à nous mêmes par le Consul de New York.
Ce sont ces observations, ses conseils, qui nous ont porté à attendre jusqu'à aujourd'hui dans l'espoir qu'il avait fait connaître au Consul général notre demande pour la transmettre en Europe au gouvernement français.
On remarque dans la lettre de ce Consul de New York qu'il n'y a mis ni date, ni signature. Quel en a été le motif ?
Sire, nous attendons de votre sollicitude paternelle que la paix ne se fera pas, sans que nous ayons repris le nom de Français Canadiens. Nous sommes prêts à tout entreprendre à la première vue des Français que nous regardons toujours comme nos frères.
Agréez Sire, les Voeux ardents que nous adressons au ciel pour le long règne de Votre Majesté. Recevez l'assurance de l'admiration que nous cause votre gloire et daignez accueillir l'hommage du dévouement sincère et du profond respect du peuple canadien. "
La pétition était signée de onze noms.
Parti de New-York, Jean-Baptiste Noreau débarqua en compagnie de son fils à Bordeaux en septembre 1805. Malade, il écrivit à l'Empereur pour lui faire part de son souhait de se rendre à Paris afin de lui exposer la situation du Canada. A cette lettre, il joignit la pétition en question.
Noireau n'obtint pas de réponse.
Il faut bien avouer qu'à l'époque, Napoléon avait bien d'autres chats à fouetter...