Stavroguine a écrit :
Vous n'avez que faire de mes leçons ?
Autant pour moi !
Je vous ai reproché de ne pas être modeste dans l'exploitation que vous faites de bribes sommaires d'analyses.
Mea maxima culpa !
Je suis nouveau dans cet endroit : Je ne connaissais pas ce préalable que vous pouvez écrire n'importe quoi et n'avoir rien à faire de la contradiction.
C'est sans doute une appréhension trop spéciale pour moi du concept du forum de discussion.
Je pose donc tout de suite le postulat que vous avez raison ; comme ça, n'est-ce pas, je suis plus tranquille.
Mais, mon cher Stavroguine, évitez-donc de vous comporter comme votre "pseudo": je ne suis pas l'évêque Tikhone, que diable...
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Vous avez mis le doigt sur la question de la participation et vous en avez mieux que moi expliqué toutes les limites : Je partage votre idée :"On peut déduire de cette faible participation un enthousiasme assez faible pour les nouvelles institutions, sans se prononcer -en effet- sur sa signification: protestation muette des monarchistes ou regret de la terreur jacobine... "
Ca alimente mon propos à moi : comme on est d'accord que l'on ne peut pas se prononcer sur la signification, moi qui suis modeste (vous, vous faites ce que voulez) je n'utilise donc pas cette donnée.
Nous parlions bien de la constitution de l'an III: c'est bien vous qui indiquez qu'elle n'a recueilli qu'un million de voix d'approbation.
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La constitution de l'an III fait suite à celle de 93, pas à celle de 91 ; celle de 93, même si elle n'a jamais été appliquée, a bien été ratifiée par un vote.
C'est ce que je voulais vous faire dire, et qui ne paraissait pas à la lumière de vos écrits. Souffrez que l'on vous fasse observer que votre propos était obscur. Qui veut donner des leçons se met en position d'en recevoir et ceci vaut pour moi et je sais -quand il le faut- battre ma coulpe aussi bien qu'un autre...
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Ensuite, je n'associe pas particulièrement famine populaire et terreur blanche, ce sont deux phénomènes qui ne sont pas liés, mais qui en revanche s'ajoutent comme des composantes quotidiennes du citoyen français appelé à sanctionner par son vote un gouvernement politique.
Dont acte.
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Ensuite, normalement, la terreur blanche, il suffit de la nommer pour être explicite, les assassinats nocturnes, les massacres des prisons, les règlements de comptes meutriers à l'encontre de tous les ex-militants de l'an II, que voulez-vous exactement ? Que je les raconte ?
Pourquoi cela ne pèse-t-il étrangement pour rien dans le contexte electoral de la fin de la Convention thermidorienne...
Oui, racontez-les, car je n'ai pas le souvenir qu'ils aient jamais atteint la même intensité que les noyades de Nantes ou les canonnades de Lyon. Effets de mode, peut-être ? On parle davantage de la Vendée que du reste, peut-être à tort. Cependant, évitez de me parler des massacres de Machecoul: j'ai commis une petite mise au point sur ce sujet (et sur ce forum), mais je doute que ceci vous plaise...
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alors que vous exposez 20 lignes de Taine qui se plaint de traitements autrement plus doux contre les royalistes en l'an II, eux, qui sont simplement rejetés des assemblées electorales ?
Oh, mais je comprends: il y a maldonne !! Taine ne parle pas de l'an II dans le passage que j'ai cité: ceci concerne les premières élections "au suffrage universel", quand on ne distingue plus entre citoyens passifs et actifs...
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Un poids, et deux mesures :
Je suis content moi d'être modeste (Vous, vous faites ce que vous voulez).
Je ne tiens pas compte de cette remarque qui est décalée...
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Pour en revenir à Taine, je le connais très bien. Je n'ai pas l'intention d'avancer que ce n'est pas un historien ! Pourquoi ferais-je cela ?
Il est vrai que je n'ai pas un faible particulier pour les conceptualisations psychologisantes sur fond d'exploitation de structures mentales présupposées rigides ; mais je n'ai rien à retrancher de ce qu'il dit des conditions de vote de l'an II : il a tout à fait raison.
Mais pas vous: à moins que vous ne fassiez pas partir l'An I du 21 septembre 1792...
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Jusqu'à...
sa conclusion !
Les nobles sont rejetés.... c'est pour cela que la majorité s'abstient.
Vous caricaturez: il y avait bien d'autres personnages que des nobles chez les Feuillants!
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Ben non ! Le lien n'est pas aussi clair ! Sans prétendre aucunement donner des leçons à ceux qui le croient sur parole, il me semble qu'on a le droit de trouver l'enchainement un peu présomptueux, il me semble !
Vous me dites que je fais vite en vous reprochant de passer royalement sous silence tout ce qui constituerait une analyse pointue du comportement citoyen (dans la modalité de l'acte de vote) pendant la Révolution !
Bon sang, mais c'est le monde à l'envers !
De votre jugement à l'emporte-pièce aux réserves qui refusent tout jugement radical que j'y oppose, où situez-vous le "vite-dit" ???
Quand on veut prouver que les élections d'août-septembre 1792 pour la Convention se sont déroulées de manière démocratique, on en vient à reconnaître que c'était les premières, qu'elles ne pouvaient qu'être imparfaites, que c'était les premières du genre, qu'il faut tenir compte du contexte, etc. Mais le contexte, c'était déjà la terreur! Et on oublie de comparer à ce qui est comparable, c'est-à-dire la désignation des députés du Tiers aux Etats Généraux: il me semble que les opérations se sont bien déroulées et c'est ce qui a donné sa force et sa légitimité à la Constituante: les députés du Tiers pouvaient se dire "représentatifs" et il y avait bien communion de pensée entre eux et la majorité du peuple Français, ce qui n'était pas le cas de la Convention !!!
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Quant à mes lectures, que vous taxez d'"idéologiques" (!), parce qu'elles refusent de lire sans prendre de gants l'abstention en 1793 de la même façon que celle en 2002, pardonnez-moi, mais vous me faites un peu rire.
Vous déformez mes propos; je n'ai pas évoqué vos lectures, mais votre raisonnement (votre lecture des évènements)!