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Les négociations de paix de Fouché
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Auteur :  Le bonapartiste [ 05 Mars 2017 16:52 ]
Sujet du message :  Re: Les négociations de paix de Fouché

Lei Ming Yuan a écrit :
Certes. Faut-il conclure de votre réponse que vous reconnaissez que cette attitude était assez courante chez Napoléon ?


Non. Il faut en conclure qu'il est très courant qu'un subordonné pense qu'il aurait dû être plus récompensé qu'il ne l'a été. Et l'époque Napoléonienne n'en fait pas exception.

Le moins que l'on puisse dire c'est que l'Empereur a su être généreux envers beaucoup de ses subordonnés. On ne compte pas les titres décernés, les rentes en tout genre, les décorations multiples...

Fouché n'a t-il pas été fait duc d'Otrante après l'affaire des gardes nationaux du nord ? Preuve qu'on ne peut pas dire que Napoléon ait été particulièrement ingrat envers cette initiative.

Auteur :  Lei Ming Yuan [ 05 Mars 2017 17:38 ]
Sujet du message :  Re: Les négociations de paix de Fouché

Le bonapartiste a écrit :
Non. Il faut en conclure qu'il est très courant qu'un subordonné pense qu'il aurait dû être plus récompensé qu'il ne l'a été. Et l'époque Napoléonienne n'en fait pas exception.

Je vois que, dans le domaine des conflits sociaux, vous avez décidé d'adopter le point de vue de la législation napoléonienne qui estimait qu'en cas de conflit entre un patron et un ouvrier, c'était la version du patron qui faisait foi. Si vous êtes vous-même patron, c'est sans doute normal. Par contre, si vous êtes ouvrier ou employer, cela me paraît plus étrange.
Le bonapartiste a écrit :
Le moins que l'on puisse dire c'est que l'Empereur a su être généreux envers beaucoup de ses subordonnés. On ne compte pas les titres décernés, les rentes en tout genre, les décorations multiples...

On ne compte pas non plus les avanies, réprimandes et vexations qu'il a fait subir à certains d'entre eux, le malheureux Berthier ayant peut-être été celui qui avait dû en subir le plus en sa qualité de plus proche collaborateur du grand homme.
Le bonapartiste a écrit :
Fouché n'a t-il pas été fait duc d'Otrante après l'affaire des gardes nationaux du nord ? Preuve qu'on ne peut pas dire que Napoléon ait été particulièrement ingrat envers cette initiative.

Cela ne l'a pas empêché d'estimer que Napoléon ne lui "pardonnerait jamais d'avoir levé, tout seul, une armée, fait rembarquer les Anglais et sauvé la Belgique". Avait-il tort ou avait-il raison ? Il est difficile de le déterminer.

Auteur :  Le bonapartiste [ 05 Mars 2017 20:10 ]
Sujet du message :  Re: Les négociations de paix de Fouché

Lei Ming Yuan a écrit :
Je vois que, dans le domaine des conflits sociaux, vous avez décidé d'adopter le point de vue de la législation napoléonienne qui estimait qu'en cas de conflit entre un patron et un ouvrier, c'était la version du patron qui faisait foi. Si vous êtes vous-même patron, c'est sans doute normal. Par contre, si vous êtes ouvrier ou employer, cela me paraît plus étrange.


Je dis seulement que si un subordonné de Napoléon a pensé un jour qu'il méritait plus de récompenses qu'il n'a reçu, cela ne veut pas dire que Napoléon ait été ingrat, c'est un sentiment humain plutôt courant y compris à notre époque. Rien de plus.

Lei Ming Yuan a écrit :
On ne compte pas non plus les avanies, réprimandes et vexations qu'il a fait subir à certains d'entre eux, le malheureux Berthier ayant peut-être été celui qui avait dû en subir le plus en sa qualité de plus proche collaborateur du grand homme.


L'Empereur fût dur mais aussi généreux envers lui. Beaucoup en prenait plein la tronche en même temps.
J'ai beaucoup aimé le livre de Levy "Napoléon intime" ou les mémoires de Constant pour le côté plus personnel.

Lei Ming Yuan a écrit :
Cela ne l'a pas empêché d'estimer que Napoléon ne lui "pardonnerait jamais d'avoir levé, tout seul, une armée, fait rembarquer les Anglais et sauvé la Belgique". Avait-il tort ou avait-il raison ? Il est difficile de le déterminer


Oh il estime ce qu'il veut après tout. Le fait est qu'il fût fait duc d'Otrante au moment très chaud de Walcheren, et qu'il reçut la pleine approbation de l'Empereur début août. Et ces faits là sont indiscutables.

Auteur :  ezio-auditore [ 08 Mars 2017 18:06 ]
Sujet du message :  Re: Les négociations de paix de Fouché

Jerôme a écrit :
En 1809 Fouché joue une partie subtile car ambiguë : en profitant de la passivité de cambacérès...


Pourquoi la "passivité de Cambacérès" ? En quoi en "profiter" ? Il semble que chacun soit régulièrement "réveillé".

Concernant la faculté de l'Empereur à posséder une vue synoptique -même en plein conflit(s)-, je suis remonté à fin 1806, début 1807. L'Empereur est sur le point de soulever la Pologne et de combattre les armées russes, le conflit avec la Prusse n'est pas soldé :
- échange avec la chancellerie de Vienne pour un éventuel "arrangement" Galicie/Silésie
- proposition d'un senatus-consulte pour la conscription de 1807
- demande à Cambacérès d'expliciter au Sénat et au Conseil d'Etat combien cette conscription peut impacter en Angleterre
- évaluation de l'entretien des hommes : demande de baisse du taux d'intérêt de la BDF, la solde est assurée, le BP est arrêté, Daru est chargé de veiller à une éventuelle DM avec pour OB les administrations financières de Prusse et de Westphalie ; éventualité d'une DM2 abondée par la Prusse (200 millions)
- l'entourage proche est calmé
- Cambacérès se voit rassuré concernant des rumeurs d'une éventuelle entrée de l'Espagne dans la coalition, rassuré aussi qu'Anglais et Suédois soient tenus par Mortier
- ordre à Cambacérès d'être vigilant
- ordre à Fouché d'employer la police avec "la plus grande activité" : "Je ne sais pas quelle direction vous donnez à la police mais tout cela est bien faible... Mes ordres ne sont pas exécutés. Il n'y a aucune espèce de suite dans la police ; on agit sans règles ni principes fixes... C'est toujours à recommancer"
- presse et théâtre sont surveillés. A Cambacérès et à Champagny : "Si l'armée tâche d'honorer la nation tant qu'elle le peut, il faut avouer que les gens de lettres font tout pour la déshonorer... Comment souffrez-vous qu'on chante des impromptus à l'opéra ... on se plaint que nous n'avons pas de littérature, c'est la faute du ministre de l'intérieur..."
- demande à Champagny la convocation d'un Sanhedrin destiné à enlever des lois de Moïse tout ce qui était intolérant, à déclarer une portion de ces lois, lois civiles et politiques ... et description minutieuse des modifications qui devaient être apportées aux lois de Moïse (A champagny. Posen, le 29 novembre 1806).

Il n'est donc rien qui puisse échapper à l'oeil et l'oreille du maître.
Ceci montre aussi la pression exercée. Et ce n'est que quelques exemples... L'année 1807 sera encore riche.
Ici est reproché à Fouché une certaine mollesse doublée d'une sorte d'affranchissement.
On peut alors comprendre l'état d'épuisement de certains et à vouloir servir trop large ou anticiper, rester dans la même manière biscornue -la police peut-elle toujours oeuvrer à visage découvert ? Surtout si elle veut atteindre ce qui peut exister de plus secret et être en ceci efficace ?- avoir de gros ratés.
... Si la notion de "burn out" avait existé... B)

Auteur :  Pierma [ 08 Mars 2017 21:34 ]
Sujet du message :  Re: Les négociations de paix de Fouché

ezio-auditore a écrit :
... Si la notion de "burn out" avait existé... B)

Le mot n'existait pas encore, mais je pense que ceux qui s'en plaignaient le plus étaient ses secrétaires, soumis jour et nuit à un rythme infernal.

Auteur :  ezio-auditore [ 15 Mars 2017 18:56 ]
Sujet du message :  Re: Les négociations de paix de Fouché

Bonsoir,

Je reviens sur le sujet, simplement pour Ouvrard : c'est mon côté "j'aime pas qu'on tire sur l'ambulance". :wink:

[ L'empereur s'inquiétait beaucoup aussi du ralentissement des affaires, dû essentiellement à la menace de guerre. En mai 1805, le malaise n'était pas encore très grand ... Les faillites étaient plus nombreuses à Paris et dans toute la France (Bulletins du 30 prairial et 21 messidor An XIII).
... Le ministre du Trésor, Barbé-Marbois, était depuis longtemps en relation avec le financier Ouvrard qui dirigeait la Société des Négociants Réunis.
Déjà Bonaparte avait dû en 1802, l'utiliser pour l'importation de blé d'Angleterre et de Hollande afin d'abaisser le prix du pain.
En 1803, il avait été chargé de l'approvisionnement du camp de Boulogne.
En Avril 1804, Barbé-Marbois avait conclu avec Ouvrard une convention dans laquelle celui-ci s'engageait à escompter les obligations des revenus généraux et les sommes considérables que l'Espagne s'était engagée à verser au Trésor français.
Ouvrard avait eu, à cette occasion, mission d'aller négocier à Madrid le paiement des sommes dues et comme l'Espagne était alors menacée de disette, il avait obtenu du ministre du Trésor l'autorisation d'exporter en Espagne d'importantes quantités de blé français.
Ouvrard espérait alors l'arrivée des galions porteurs des "piastres du Mexique", en Espagne, mais ils furent coulés par les Anglais. Dès lors la faillite menaçait la Société des Négociants Réunis qui dut, avec l'accord de Barbé-Marbois, puiser dans le Trésor Public pour faire face à ses engagements.]

Il semble donc qu'Ouvrard n'ait pas toujours été en disgrâce...
:wink:

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