Malicorne a écrit :
Je ne suis pas tout à fait d'accord, la Patrie est la "terre des pères"... La Nation, liée à l'engeance, à au contraire une définition moins géographique que communautaire.
La première phrase est -pour moi- très vraie.
"Terre des pères" : c'est en effet cela, ainsi lorsque ce n'est pas la "terre" de vos "pères", la résonance et l'implication ne sont pas les mêmes.
Jefferson a écrit :
Je ne sais que vous répondre. Je fais comme vous une différence entre "patrie" et "nation", mais ce n'est pas de nous dont il est question, mais des citoyens de 1789-1799. Dans l'esprit des gens du temps, je soupçonne que les deux termes aient été régulièrement confondus ou assimilés.
Pour la Révolution, je ne pense pas que les personnes, à ce moment étaient franchement dans ces "nuances".
C'était "gros changement pour du mieux" pour certains et d'autres corrigeaient : "ce n'est pas une révolte, c'est une révolution", il va donc falloir tenir sur la durée et l'on sait la tendance de l'être humain à vite regretter la situation antérieure.
Ce qui me gêne est que le mot sera mis à toutes les sauces, mêlant terreur et sacré, nouveauté et incompréhension, joie et fureur avec une telle imprégnation qu'aux mots de "
Patrie" et "
danger" associés : on ne pense plus, on suit et on agit sans se questionner.
Ceci peut entraîner de grandes dérives.
De celles qui se ressembleront toujours dans leurs débordements que ces deux mots serviront à cautionner.
La Révolution a été
un des paramètres qui a amené la France à se sentir "Nation", la royauté a aussi contribué à l'édifice, tout comme le parcours de l'Eglise et de son clergé.
Liberté, Egalité, Fraternité parlaient franchement au "
citoyen" de base ? Le mot "
citoyen" était compris ou répété sous forme de "reconnaissance codée" comme le sera "
camarade" ?
Il faut aussi se replacer dans la littérature du moment très outrée, enflée, imagée, aux héros éternels et écartelés dans un rousseauisme qui alterne (comme l'écrivain) moments d'excitation et moments de prostration avec des utopies que "l'engeance" verra, vivra grâce aux "pères". C'est le retour d'un antique remixé où le négatif est retouché voire rayé.