Le bonapartiste a écrit :
Avez vous des éléments sur l'atteinte de ces objectifs cher Drouet Cyril ?
On peut citer la lettre qu'écrivit, le 11 décembre 1809, le contre-amiral Otmay :
« Les transports nécessaires pour l'embarquement de l'armée étant arrivés, le 25 du mois dernier, nous exécutâmes, le lendemain, les mesures concertées avec le lieutenant-général Don, pour la destruction du bassin, de l'arsenal, et des fortifications de Flessingue, du côté de la mer, conformément aux instructions du comte de Liverpool, datées le 13, et reçues le 17.
On employa à ce service six cents matelots et quelques artificiers, sous les ordres du capitaine Moore, du vaisseau de Sa Majesté, Marlborough, assisté de MM. Tomlinson et Henders, capitaines de brûlots. La marée ayant fini la portion de l'ouvrage qu'on lui avait laissé à faire, et le lieutenant-colonel Pilkington, commandant les mineurs, ayant informé le lieutenant-général Don que ses mines, pour la destruction des ouvrages à l'entrée du bassin, étaient prêtes, l'armée entière, à l'exception de l'arrière-garde, fut embarquée dans l'après-midi du 9 de ce mois.
Hier, les mines jouèrent à marée basse : il paraît qu'elles ont parfaitement répondu à leur objet. Tout le côté oriental du bassin avait été auparavant détruit entièrement; mais comme le port de Flessingue, à l'Ouest du bassin, est infiniment au-dessous du niveau de l'eau, à marée haute, le moindre dommage fait à la partie occidentale de ce bassin, aurait causé à la ville une inondation immédiate. En conséquence, nos ouvrages, de ce côté, se sont bornés à la démolition du carénage.
On avait d'abord résolu de ne brûler les magasins et autres bâtiments de l'arsenal qu'au moment de notre départ mais la crainte qu'un vent d'est très violent ne portât les flammes de l'incendie sur la ville, nous engagea, hier, à y mettre le feu; ils sont totalement détruits.
Ainsi, Flessingue est absolument inutile à l'ennemi comme arsenal naval; son bassin, qui offrait à ses vaisseaux une retraite aussi sûre que commode dans la saison de l'hiver, est détruit et ne pourra être rétabli qu'avec des dépenses énormes et des travaux immenses. »
Boistard, qui fut chargé des travaux de reconstruction du port de Flessingue donne ces précisions (« Recueil d'expériences et d'observations faites sur différents travaux exécutés pour la construction du pont de Nemours, pour celle de l'arsenal et du port militaire d'Anvers, et pour la reconstruction du port de Flessingue ») :
« Les Anglais évacuèrent l’île de Walcheren le 27 décembre 1809. Avant de se retirer de Flessingue, ils rasèrent les chantiers et l’arsenal de la marine; ils firent sauter la grande écluse du grand bassin militaire ; ils firent également sauter le magasin général en pratiquant un fourneau de mine sous chaque encoignure de cet établissement exécuté par les Hollandais, et qui était un vrai modèle dans son genre. La plus grande partie du revêtement en charpente des quais du bassin militaire fut renversée dans ce bassin, après avoir sapé avec la hache, à peu-près au niveau de basse-mer, tous les pieux du revêtement.
Des bâtiments d’embarcation, comme chaloupes, canots, etc., furent échoués à l’entrée du chenal et dans le grand bassin ; l’un et l’autre étaient encombrés de matériaux de toute espèce, d’affûts, de canon, de boulets et de fusils de munition ; la grande écluse avec ses portes de flot et ses doubles portes d’ébe, n’offrait plus qu’un amas de décombres. »
Le bonapartiste a écrit :
Par exemple le nombre de bâtiment détruit ?
L'escadre eut le temps de se mettre à l'abri du côté d'Anvers. Seuls un brick et une frégate en construction à Flessingue firent les frais des destructions opérées par les Anglais.
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