Jefferson a écrit :
Oui, oui, bien sûr, mais vous réduisez ma réflexion à un petit bout de lorgnette, quand même. Il y avait des choses avant cette phrase de conclusion.
Tss x 2 : j'ai lu et cessez de coller le petit bout de la lorgnette chez les autres.
Si j'ai bien en tête les paramètres que vous listez, je bloque sur "la guerre".
Va-t-on en faire un sujet de philosophie ? J'entends à ce moment, dans ce contexte.
Il s'agit à ce moment de savoir qui est pour, qui est contre. On ne va pas philosopher sur oui ou non l'extension de la Révolution et de ses idées à l'Europe, qui est pour ? Qui est contre ?
Ce n'est pas le soldat qui va trancher... Que le conflit fasse travailler les puissances de l'argent, la France ne se réveille pas un matin en constatant ceci, pas plus qu'elle ne se réveille hantée par les droits des peuples à disposer d'eux-mêmes : du moins pas le soldat de base pas plus que les officiers semble-t-il.
Pour la France rurale, victoire ou défaite, ceci n'est pas analysé profondément : victoire, c'est bien ; défaite, on va encore devoir y retourner ?
Sauver la Révolution, oui : elle semble sauvée puisque "Fleurus" est la "cerise qui fait déborder le vase". Serait-ce pour ceci qu'elle est la bataille "de trop" ou parce-que déjà -dans les rangs- on se lasse et dans la France intérieure -au final- le mot Révolution n'amène "que des ennuis" pour le peu de gain qu'il semble générer ? Ne serait-il pas plus sage déjà d'éduquer la France de province et la France rurale à ces nouvelles idées ? Mais ceci, bien sûr, n'est pas très glorieux.
Evidemment, il y a ceux, grands tribuns dont la voix couvre le nombre des attentistes, de ceux qui suivent sans trop comprendre, de ceux qui n'ont sans doute pas encore compris etc.
On ne peut pas non plus voir uniquement en Carnot, par exemple, un pilleur brutal près à saigner les provinces alentour pour diffuser le grand message : Liberté, Egalité, Fraternité. Ce serait un peu ubuesque.
De plus, il me semble que les décisions sont prises de manière collégiale ?
C'est ici qu'il serait bon de savoir qui vote quoi.
Comment la fracture entre Carnot, Barère, Billaud, Vadier, Cambon etc. va se transformer en abysse et quand peut-on y poser un point de non retour ?
Serait-ce Fleurus ?
Citer :
Dès lors qu'on gagne, et que les victoires s’enchaînent, le débat se transforme : jusqu'où pousser l'avantage à l'extérieur ? Jusqu'à quand terroriser à l'intérieur ?
C'est le problème. J'imagine que l'on est tenté de se faire un nom dans l'armée en continuant la poussée. Mais ceci est vain, l'intérieur demande consolidation. Repousser l'ennemi au-delà des frontières et les consolider est déjà bien, de plus ceci fait montre d'une France qui a des idées nouvelles mais n'entend pas les imposer ou alors personne n'a rien compris et autant faire aux droits de l'homme, la même fin que Moïse avec ses tables de la loi en se disant qu'il est encore un peu tôt pour la majorité des Français.
Mais dans les propositions, il en est qui sont tout de même une sorte de caution pour toute une frange très active quant à ses lendemains semble-t-il et qui ne perd pas de vue ses intérêts, cependant c'est une minorité mais cette minorité remportera le jackpot. Il y a de quoi s'interroger quant à une volonté "
universelle" d'un mieux...
Citer :
C'est autour de ces débats que se joue une partie de Thermidor.
Ceci me semblait acquis en filigrane dès le début : le titre du magazine est en effet "9 thermidor An II" mais ce qui me gêne est la suite en "énooooorme" : "La chute de Robespierre".
Chacun sait qu'il ne sera pas le seul à tomber.
Maintenant qu'en était-il de ses pouvoirs réels via les réseaux de ses proches : "Bonbon" son frère, Duplay, Lebas, David, Saint-Just,
Couthon (loi du 22 prairial),
Herman (commissaire des Administrations civiles),
Hanriot (commandant de la garde nationale parisienne),
Fleuriot-Lescot (maire de Paris, propulsé semble-t-il par Robespierre),
Dumas (président du Tribunal révolutionnaire),
Paysan (à la tête de la commune de Paris).
Ceci ne faisait-il pas tout de même beaucoup ? Cela ne pouvait-il pas que distiller une crainte au final "normale" ou du moins "humaine" ?
Il faut bien avouer qu'il n'existe plus de "contre pouvoir"... S'il en sort un, ce sera de l'armée ou bien d'un entourage peut-être de moins en moins interrogé, compris (plus radical, déçu, plus modéré, opposants par conviction, par choix, par crainte...).
Etait-on toujours à l'écoute du peuple ? Ce fameux peuple sans qui rien ne se fait et pour qui tout est pensé. Il semble que non ou alors trop partiellement ?
Pourquoi le 9 thermidor ? Que propose-t-on de différent ? De nouveau ? Rien semble-t-il sinon l'éternel "sauver sa tête", étaient-ils donc si nombreux ceux "à devoir" la perdre ou bien était-ce un refus réel, analysé, un constat que trop de pouvoir restait dans peu de mains ?