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 Sujet du message : Bernadotte
Message Publié : 17 Juil 2004 22:04 
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Thucydide
Thucydide

Inscription : 19 Fév 2004 10:39
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Comment Bernadotte, général que Napoléon méprisait("ce merle qui se prend pour un aigle" comme il s'en confiait à Talleyrand) sut -il si bien tirer sont épingle du jeu en devenant roi de Suède et fonder ainsi une dynastie qui existe encore aujourd'hui, réussisant ce qu'un Murat fut , par exemple, incapable de réaliser pour son royaume italien?

_________________
men aiko etho lokh darfent lavnainosho
mais d'où te vient-il d'avoir faim de l'Homme?
Mor Afrem(en araméen syriaque de l'Ouest)


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Message Publié : 18 Juil 2004 2:03 
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Tite-Live
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Localisation : Saint Aubin de Médoc (près de Bordeaux), France
Il est important de commencer par noter une différence essentielle entre Bernadotte et Murat : le premier n'a pas été imposé par Napoléon à la tête de la Suède tandis que Murat ne doit la couronne de Naples qu'à l'Empereur. Je ne me souviens plus des détails mais Bernadotte a été élu Roi de Suède à la surprise générale - à ma connaissance il n'a jamais postulé et il fut le premier surpris de ce choix - par les grands du royaume (le dernier souverain avait dû mourir sans descendance). Napoléon n'avait rien à voir là dedans - il a simplement donné son accord - et par conséquent les coalisés n'avaient aucune raison particulière de le chasser de son trône (d'autant plus qu'il est entré dans l'Alliance assez tôt, il me semble d'ailleurs qu'il amena à Leipzig plus de 30000 hommes qui jouèrent un rôle déterminant). J'avoue que mes souvenirs sont très confus en ce qui concerne son accession au trône de Suède, je suis sûr que quelqu'un saura nous apporter les précisions nécessaires.
Et puis je ne pense pas que Murat ait jamais eu la carrure d'un homme d'état, formidable lorsqu'il s'agissait de mener une charge de cavalerie, je crois en revanche que Bernadotte était bien plus taillé pour la royauté que lui... Enfin je crois que Murat était au fond fidèle à Napoléon - il l'implore de le laisser revenir à ses cotés lorsqu'il apprend son retour de l'île d'Elbe (or pendant les Cents Jours il semble peu probable qu'il ait cru à sa victoire, mais peut-être après tout veut-il jouer son va-tout, sentant que de toute façon sa couronne était condamnée) - alors que Bernadotte et Napoléon ne se sont jamais aimé (ce qui a certainement facilité les choses avec les coalisés).

A++

_________________
Il me semble parfois que Dieu, en créant l'homme, ait quelque peu surestimé ses capacités. Oscar Wilde


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Message Publié : 18 Juil 2004 10:54 
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Thucydide
Thucydide

Inscription : 07 Jan 2003 18:15
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Localisation : Orange
Bonjour,

En gros, et pour faire simple, une poignée d'homme désirait pour des raisons tant politique que commerciale d'un Maréchal d'Empire comme futur succeseur à Charles XIII qui n'avait pas d'heritier.
Ils choisirent Bernadotte notamment par ce qu'il avait bonne presse en Suede (il s'etait conduit en gentleman avec des prisonniers Suedois) et aussi par ce qu'il était le beau frère de Joseph, le frère de Napoléon.

Ils allerent donc trouver Bernadotte et lui proposèrent de soutenir sa candidature pour le trone de Suede. Bernadotte répondit qu'il ne pouvait rien faire sans l'avis de l'empereur.
L'Empereur, content de jouer un sale tour aux anglais en mettant un Maréchal dEmpire sur le trone de Suede et croyant pouvoir agir et faire pression sur Bernadotte comme il faisait avec ses Frères ou Murat, donna un accord de principe.

Nos "parlementaire" retournerent donc en Suede et expliquerent à la diete qui devait proposer un nouveau prétendant à Charles XIII que Napoléon n'etait pas contre la nomination de Bernadotte.

La diete, croyant à une volonté Impériale, s'empressa de proposer Bernadotte à Charles XIII.

Charles XIII ne put faire autrement que d'accepter.


L'intrigue fut finement menée, du grand art.

amicalement

Dalmatie "ici, on va pouvoir parler de Bernadotte sans se faire traiter de tout les noms"


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Message Publié : 18 Juil 2004 17:57 
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Thucydide
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Inscription : 27 Juin 2004 12:49
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Bonjour,

Très juste Dalmatie, Bernadotte fut proposé par la Diète suite à un comportement très honorable envers 1600 prisonniers suédois réfugiés dans la ville de Lûbeck. En disgrâce suite à une proclamation douteuse en 1809, il recevait l’ordre d’aller à Rome pour y être gouverneur avec deux millions par an – en quelque sorte un exil doré -, quand il apprit qu’il était élu prince héritier par la Diète de Stockholm. Très aimé par les suédois pour son charisme, Bernadotte se sentit porté par les masses populaires, et il se consacra tout entier à son nouveau pays, en lui offrant les réformes semblables à celle de l'Empire, qui développèrent très rapidement la Suède, riche en ressources minières inexploités jusque ici. On lui reprochera toute fois son retournement brutal en 1813 contre ses anciens frères d'armes, où il envoya 25 000 hommes contre Napoléon ; mais on assure que l'ex-maréchal ordonna à ses armées d'attaquer le moins possible et de ne pas mettre les pieds sur le sol français, certains considèrent donc que ce ne fut qu'une manoeuvre politique pour sauver son trône. Quand l'Aigle fut à terre :evil: , il intrigua pour devenir roi de France, mais il ne peut empêcher le retour de Louis XVIII. La famille royale suédoise porte encore le nom de Bernadotte. . . Belle réussite pour sergent Belle-Jambe :!: :twisted:

Amicalement

_________________
" La première loi sociale est celle qui garantit à tous les membres de la société les moyens d'exister. . . " Robespierre le 2 décembre 1792 à la Convention


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Message Publié : 19 Avr 2005 20:08 
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Inscription : 20 Juin 2003 22:56
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Localisation : Provinces illyriennes
Dalmatie a écrit :
Citer :
Charles XIII ne put faire autrement que d'accepter.

Pourquoi ? Le fait qu'il n'avait pas d'enfant ne mettait pas hors-jeu les deux autres prétendants scandinaves, qui l'étaient déjà à la mort de son frère.

Dalmatie a écrit :
Citer :
La diete, croyant à une volonté Impériale

Vous pensez que celle-ci jouait la carte Napoléon, via Bernadotte ? Mais pour obtenir quoi ? La Finlande qui venait d'échouer aux Russes en 1809 ?
Je n'arrive pas véritablement à faire la part des choses entre les demandes des élites suédoises et la politique sinueuse de Bernadotte après 1811.

Bien à vous,

duc de Raguse.

_________________
Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine


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Message Publié : 20 Avr 2005 9:07 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 08 Mai 2002 9:54
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Bernadotte a été élu prince-héritier Suédois par une diète acquise à la nécessité de l'alliance française, en vue -notamment- de reconquérir la Finlande.

Le nouveau prince-héritier a ensuite adopté une politique pro-anglaise qui lui a permis de demeurer sur le trône.

Il est certain que seule la protection de l'Angleterre lui a permis de demeurer en Suède. Car, si la branche légitime des Vasaä avait été écartée du trône suite à la révolution de 1809, elle n'en subsistait pas moins. Et elle réclama au Congrès de Vienne, mais ce fut en vain...

Louis XVIII aurait volontiers soutenu cette réclamation, mais Talleyrand n'eut aucun mal à le convaincre qu'il était inutile de mécontenter l'Angleterre...


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Message Publié : 11 Juin 2005 13:11 
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Eginhard
Eginhard
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Inscription : 03 Déc 2004 20:16
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Localisation : Pordic, Côtes d'Armor, Bretagne
Voici un extrait de la courte biographie de Bernadotte qu'a rédigé Arthur Conte, in "Soldats de France, les grandes heures de notre histoire", publié aux éditions Plon, en 2001, pages 251-4. Elle est très explicite sur la façon dont Bernadotte réussit, comme vous dites, à "tirer son épingle" du jeu en devenant roi de Suède après la défaite de Napoléon. :D
J'ai aussi rajouté entre crochets quelques lignes sur certains passages afin d'en éclaircir le sens. Je remarque aussi que le site ne prend pas en compte les alinéas... :(
Arthur Conte a écrit :
[En 1806, Charles Jean-Baptiste Bernadotte, né le 26 janvier 1763 à Pau,] prend Lübeck, que défend Blücher. C'est d'ailleurs là qu'il a le premier rendez-vous avec la Suède. Avant qu'il n'intervienne personnellement, la ville est sourmise à un pilage éhonté. De malheureuses jeunes filles sont violentées, jetées encore vivantes dans les marais de la ville. C'est encore pire quand les soldats de Soult se joignent aux vainqueurs. Les prisonniers – toute une masse – ont tout à redouter. Précisément, sur la rade, Bernadotte découvre les corps de 1 600 Suédois accourus pour porter secours aux Prussiens. Il les force à se rendre en les menaçant de les couper en morceaux puis, les ayant à sa merci, les traite avec une magnanimité qui les laisse tout ahuris. Mieux encore : il traite en gentilhomme leur chef, le colonel Mörner, grand seigneur scandinave, qui ne tarit pas d'éloge sur le grand cœur de Portecorvo, lequel l'accueille dans sa propre demeure, l'invite chaque jour à sa table.
De plus, il est simple, toujours correct. Il mange avec ses aides de camp. En bon Palois [(il est né à Pau le 26 janvier 1763)], il lui plaît de se faire aimer. À une Prussienne de Lübeckqui se dit touchée de sa gentillesse, comprenant-nous, dit-il, madame, je ne viens pas ici pour vous faire du bien, mais le moins de mal que je pourrai".
Pour autant, il accumule les actes héroïques. Blessé dans le combar pour le pont de Spanden sur la côte balte, au cou, très près de la colonne vertébrale,il reste à cheval jusqu'à la prise du pont.
A plusieurs reprises, il manque de peu d'être roi – du Danemark (on verra plus tard) – d'Espagne (on lui préfère Joseph) – de Naples (on lui préfère Murat).
Mais le destin n'a-t-il pas décidé qu'il serait roi de Suède ? On va entrer dans l'été 1810 lorsque, par une belle journée de juin, il reçoit la visite d'un jeune officier suédois, le baron Otto Mörner, neveu de ce colonel qui fut son prisonnier Lübecket qui a gardé de sa générosité un impérissable suvenir. On lui offre tout bonnement la couronne de Suède.
La Suède eut naguère une importance majeure. Sous Gustave Adolphe, elle domina toute l'Allemagne. Sous Charles Gustave, elle eut la Pologne. Charles XII fit ensuite de la Baltique un lac suédois. Mais depuis un an, elle périclite. Un pays agonisant, déclare le chancellier russe Romantzoff. On peut lui prédire le sort de la Pologne. Elle est vouée à être partagée entre Russes, Prussiens et Danois. Elle n'a plus qu'une indépendance théorique. Elle vient de perdre la Finlande. Elle a un vieux roi, Charles XIII, qui n'est à coup sûr pas de taille à redresser la barre : il est frappé de somnolence; il dort aux séances de Conseil royal. Et les minerais, principale richesse du pays, ne se vendent plus. Et la dette publique est énorme. Et surtout, comme le roi n'a pas d'enfants, des ambitions voraces se font jour de toutes parts. Des vautours rôdent. D'évidence, seul un homme énergique peut redonner une chance de salut, si possible un soldat. Ainsi vient-on proposer à Bernadotte d'accepter d'être désigné comme prince héritier, ave assurance d'être roi à la mort de Charles XIII. Celui-ci en est d'accord.
On sait avec quel talent Bernadotte a gouverné le Hanovre. On sait qu'il a évité en 1807 à la Suède une invasion française combinée avec l'invasion de la Finlande par les Russes.
Un obstacle: la religion. Bernadotte explique qu'il ne pratique nullement la religion catholique. Il dit: "Henri IV, pour le bien de son peuple, consenstit bien à changer de culte. pourquoi n'adopterais-je pas la religion protestante à laquelle tant de gens de mon Béarn et de ma Navarre sont restés attachés ? Et la famille de ma mère était huguenote."
Bonaparte – qui ne l'aura jamais aimé – ne combat pas sa condidature parce qu'il la tient pour perdue d'avance. Lui-même n'a pu faire accepter ni Murat, ni Berthier, ni Masséna, ni Davout. Alors, Bernadotte promet d'apprendre au plus vite le suédois, et l'affaire – après de fastidieuses négociations compliquées – peut être conclue.
Va-t-on voir un ancien caporal pyrénéen hériter de la couronne prestigieuse des Vasa ? Eh bien, oui.
Il est reçu en Suède triomphalement dès octobre 1810. Dès janvier 1811, il est rejoint par Désirée [(Désirée Clary, née en 1777, est la dernière et plus jolie fille d'un riche marmateur ayant eu 13 enfants. Après avoir failli épouser Napoléon, elle se marie avec Bernadotte en 1798, et s'installe avec lui rue Cisalpine)] et Oscar [(leur fils, né le 4 juillet 1799)] – peu importe si Désirée s'ennuie et repart dès après trois mois, laissant sur place son fils (elle ne reviendra pas avant 12 ans).
Il ne garde d'intime avec lui que son frère de lait, Camps, qu'il a amené avec lui, illico nommé baron suédois et général – pour l'unique plaisir de parler béarnais.
Il n'arrive pas à apprendre le suédois. Les Suédois n'en apprennent qu'avec plus de zèle le français. Il est même fort élégant de prendre l'accent gascon.
Il recherche la paix. C'est Napoléon qui va provoquer la rupture. Sur ultimatum, il enjoint à la Suède à déclarer la guerre à l'Angleterre. Puis, en février 1812, jugeant que la Suède n'applique pas avec assez de rigueur le blocus continental, il fait envahit la Poméranie suédoise, dernier vestige en Allemagne de la grandeur du pays de Gustave Adolphe. Il confie l'invasion à l'un des pires adversaires de Bernadotte, Davout, qui n'en aura que la poigne plus lourde. Les régiments suédois, surpris dans leurs garnisons, sont envoyés prisonniers en France dans les pires conditions. Les navires suédois se trouvant dans les ports français sont confisqués.
Fatalement, Bernadotte cherche appui du côté de la Russie et de la Grande-Bretagne. Il dit : "Il y a trop longtemps que cet homme règne en tyran sur toutes les nations. Il y a trop longtemps aussi que je meurs à coups d'épingles."
Il rencontre le tsar durant trois jours. Alexandre offre même à Bernadotte le commandement en chef de ses armées contre Napoléon, qui enteprend de se porter en Russie.
"Il est perdu; il est devenu fou" dit-il au tsar.
La suite ?
Bernadotte joue un rôle majeur dans les bataille contre Napoléon.
L'Empire napoléonien s'écroule.
Bernadotte surgot sur les frontières danoises. Désirant éviter entre la Suède et le Danemark, qui a la Norvège, une "guerre fratricide", il propose à Copenhague un arrangement. Frédéric VI ayant follement refusé, il réduit à sa merci le Danemark en quinze jours.
Il occupe le Hanovre.
À Kiehl, le 14 janvier 1814, le Danemark cède la Norvège à la Suède.
Bernadotte revoit Paris, où il arrive avec les souverains alliés.
Rêve-t-il de succéder à Napoléon ? Sûrement. La tentation est trop grande. Sauf à ne pas prendre le titre d'empereur : balayer l'Empire est plus important que tout. Mais les Coalisés préfèrent rétablir les Bourbons.
Il fait dès lors à Paris un séjour plustôt mélancolique.
Il en repart fin avril 1814.
Il a cinquante et un ans et trente à vivre.
Il négocie la vente de la Pomérnie – et celle de la Guadeloupe, que lui offre l'Angleterre.
Il occupe la Norvège en quelques semaines.
Il s'emploie désormais à être un "prince de la paix", universellement respecté.
Il est roi le 8 février 1818, quand meurt Charles XIII.
Le voici donc "par la grâce de Dieu, roi de Suède, de Norvège, des Goths et des Vandales". Tels sont les titres officiels de Charles XIV.
Il accomplit, pour rééquilibrer et rééquiper la Suède, une oeuvre de titan.
Seul parvenu à être resté sur son trône, il ne s'étonne pas quand il n'arrive pas à marier son fils dans les familles royales de Prusse, du Danemark, du Württemberg et du Mecklembourg; il n'en est que plus heureux et fier quand, en 1822, il le voit épouser une fille de l'illustre maison des Wittelsbach, la princesse Joséphine, petite-fille du roi Maximilien de Bavière, seize ans, non moins innocente que Désirée jeune, et qui ne manque pas d'apporter à Stockholm ses plus jolies poupées.
A quatre-vingts ans, en 1843, il passe encore à cheval la revue des troupes. Lorsque le tocsin réveille les habitants de la capitale pour lutter contre un incendie, on peut découvrir le vieux roi, aussi vif qu'un jeune Basque, dirigeant et encourageant les sauveteurs.
Il meurt le 8 mars 1844 – gangrène à un pied qui gagne la cheville.
La désolation de la Suède est générale.
Il est porté dormir de son dernier sommeil dans l'église de Riddarholmen, au tombeau des rois de Suède, aux côtés de Gustave Adolphe et de Charles XII.
Son fils oscar lui succède sous le nom d'Oscar Ier.
Quant à l'ancienne fiancée de Napoléon, elle survit de plus de seize ans à son mari. Elle voit mourir son fils. Elle voit aussi naître plusieurs générations de Bernadotte. Elle meurt sous le règne de son petit-fils, Charles XV, en décembre 1860, alors que Napoléon III règne depuis déjà huit ans.

Voilà ! J'espère que ce texte vous a plu ! :)
P.S. : Sachant que j'ai écrit (ou plutôt recopié) ce texte cela à la va-vite, soyez indulgent concernant les hypothétiques fautes d'orthographes parsement (sûrement) le texte... :wink:
______________
"Candida pro causa ense candido" Carl Gustav Emil Mannerheim, héros national finlandais (1867-1951)


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Message Publié : 21 Juin 2005 22:36 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 07 Oct 2003 17:27
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Localisation : Allauch
C'est le tzar de Russie qui l'aurait bien vu Roi de France car il était maléable. Talleyrand voulant appliquer le principe de légitimité s'y refusa.

_________________
"La France n'est plus qu'un simple simulacre. On ne peut plus parler de déclin, ni de décadence. Nous sommes devant la mort et la disparition." Jean de Viguerie


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Message Publié : 01 Sep 2005 20:42 
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Thucydide
Thucydide

Inscription : 19 Fév 2004 10:39
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Bernadotte pressenti comme possible roi de France après Waterloo?
Voilà un élément que j'ignorai.


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Message Publié : 29 Oct 2006 6:41 
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Hérodote
Hérodote

Inscription : 24 Oct 2006 18:13
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Pour avoir étudié de près les complots militaires sous la Restauration, le nom de Bernadotte revient souvent comme possibilité de remplacement des Bourbons. J'ai toujours trouvé ça étonnant.


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Message Publié : 01 Nov 2006 18:14 
Diablophil a écrit :
Il est important de commencer par noter une différence essentielle entre Bernadotte et Murat : le premier n'a pas été imposé par Napoléon à la tête de la Suède tandis que Murat ne doit la couronne de Naples qu'à l'Empereur. Je ne me souviens plus des détails mais Bernadotte a été élu Roi de Suède à la surprise générale - à ma connaissance il n'a jamais postulé et il fut le premier surpris de ce choix - par les grands du royaume (le dernier souverain avait dû mourir sans descendance).


Je n'ai pas ma doc sous la main, mais il me semble que l'idée est venue d'un épisode de la campagne de 1806, où Bernadotte a traité très humainement des prisonniers suédois et sympathisé avec leur général. Son CV était par ailleurs très solide : outre brillant général (même si on a escamoté ses victoires, voir http://perso.orange.fr/daruc/divers/bernadotte.htm cette page m'a valu le satisfecit du conservateur du musée Bernadotte à Pau :) ) il avait été ministre, ambassadeur, et avait honnêtement et efficacement gouverné une partie de l'Allemagne.

Qu'il ait été surpris du vote, ça me surprend moi-même, car il y avait eu des contacts préalables. Il paraît (mais c'est peut-être l'image d'Epinal à la suédoise) que son fils et futur successeur Oscar, encore enfant, a été le premier séduit par l'idée, et a convaincu son père, puis plus tard (et plus difficilement) sa mère.

Bernadotte s'est "autorisé" du précédent d'Henri IV, autre Béarnais, pour changer de religion et devenir luthérien.

Napoléon a tenté de suggérer aux Suédois un autre maréchal, mais ils n'en voulaient pas d'autre.

Napoléon a aussi prétendu poser comme condition une clause de non-agression, ce qui mettait pratiquement la Suède à la merci de la France, ce qu'elle ne pouvait accepter, même si le but était une alliance entre les deux pays (déjà alliés dans la guerre de 30 ans et la guerre de succession d'Espagne). Bernadotte a paraît-il convaincu l'Empereur de rayer cette clause en disant : "Sire, ne m'obligez pas à être plus grand que vous en renonçant à un trône !".

Le retournement d'alliance de la Suède a été principalement dû aux exigences exorbitantes de Napoléon, et à l'occupation par Davout de la Poméranie suédoise.

Cordialement,

Jean R


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Message Publié : 01 Nov 2006 18:48 
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Thucydide
Thucydide

Inscription : 07 Jan 2003 18:15
Message(s) : 32
Localisation : Orange
Bonjour,

Tout d'abors je tiens à féliciter Jean R pour son site. Nous avions d'ailleurs mis un lien vers sa page sur Bernadotte au cours d'une discution sur un autre forum.

Je voudrai rajouter quelques idées quelques pistes, sur l'héritage "Bernadotte" en suede.

C'est lui, le militaire qui savait faire la guerre mais qui n'aimait pas la guerre, qui a inscrit ce pays, aprés les epreuves de 1813 / 1814 dans une ligne "non-interventioniste".

Ensuite, voici la copie d'une lettre qu'il a adressé à Napoléon le 24 mars 1813 . c'est à la fois une leçon de politique et de sagesse :

Citer :
.. Votre système, Sire, veut interdire aux nations l'exercice de droits qu'elles ont reçus de la nature, ceux de commercer entre elles, de s'entraider, de correspondre et de vivre en paix ; et cependant, l'existence de la Suède est dépendante d'une extension de relations commerciales sans lesquelles elle ne peut point suffire.. Les calamités du continent réclament la paix et votre Majesté ne doit pas la repousser. Possesseur de la plus belle monarchie de la terre, voudra-t-elle toujours en étendre les limites, et léguer à un bras moins puissant que le sien le triste héritage de guerres interminables ? Votre Majesté ne s'attachera-t-elle pas à fermer les plaies d'une révolution dont il ne reste à la France que les souvenirs de sa gloire militaire et des malheurs réels dans son intérieur ?. Sire, les leçons de l'histoire rejettent l'idée d'une monarchie universelle et le sentiment de l'indépendance peut être amorti mais non effacé du coeur des nations. Que votre Majesté pèse toutes ces considérations et pense une fois réellement à cette paix générale, dont le nom profané a fait couler tant de sang.
Je suis né dans cette belle France que vous gouvernez, Sire ; sa gloire et sa prospérité ne peuvent jamais m'être indifférentes, mais sans cesser de faire des voeux pour son bonheur, je défendrai de toutes les forces de mon âme, et les droits du peuple qui m'a appelé, et l'honneur du souverain qui a daigné me nommer pour fils. Dans cette lutte entre la liberté du monde et l'oppression, je dirai aux Suédois : « je combats pour vous et avec vous, et les voeux des nations libres accompagnent nos efforts ».
En politique, Sire, il n'y a ni amitié ni haine, il n'y a que des devoirs à remplir envers les peuples que la Providence nous a appelés à gouverner. Leurs lois et leurs privilèges sont les biens qui leur sont chers et si, pour les leur conserver, on est obligé de renoncer à d'anciennes liaisons et à des affectations de famille, un Prince qui veut remplir sa vocation ne doit jamais hésiter sur le parti à prendre.




amicalement

Dalmatie


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Message Publié : 04 Nov 2006 11:52 
Bonjour,

Dalmatie a écrit :
Bonjour,
Tout d'abors je tiens à féliciter Jean R pour son site. Nous avions d'ailleurs mis un lien vers sa page sur Bernadotte au cours d'une discution sur un autre forum.


Merci ! :) :D

Une anecdote : le jour où le gouvernement suédois a décidé le retournement d'alliance, Bernadotte s'est retiré du conseil en disant aux ministres qu'il ne pouvait pas participer à leur délibération sur un tel sujet, mais qu'il ferait sienne leur décision.

Cordialement,

Jean R
http://perso.orange.fr/daruc/divers/bernadotte.htm


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Message Publié : 04 Nov 2006 12:05 
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Inscription : 20 Juin 2003 22:56
Message(s) : 8153
Localisation : Provinces illyriennes
Hum... :?
A-t-il eu les mêmes scrupules lorsqu'il s'est proposé pour monter sur le trône de France en 1814, comme solution alternative au retour des Bourbons ?

Personnellement, j'ai du mal à voir autre chose dans la lettre que vous avez publié cher Dalmatie ( :wink: ), qu'une justification peu crédible, déguisant son envie d'en découdre avec son ancien "maître".
Quant à son retrait de la discussion de ses ministres, il semble que cela ne soit de l'ordre de l'anecdotique, la Suède n'étant pas un régime parlementaire à ce moment-là. Le roi, reste seul maître des décisions de politique étrangère.

Bien à vous,

duc de Raguse.

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine


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Message Publié : 04 Nov 2006 17:58 
Duc de Raguse a écrit :
Personnellement, j'ai du mal à voir autre chose dans la lettre que vous avez publié cher Dalmatie ( :wink: ), qu'une justification peu crédible, déguisant son envie d'en découdre avec son ancien "maître". .


Pour ma part je ne la connaissais pas et je ne vois pas ce qui permet de mettre en doute sa sincérité globale. Le retournement d'alliance a d'abord été motivé par l'attitude de la France : exigences insupportables liées au blocus continental, et occupation militaire de la Poméranie suédoise.

Duc de Raguse a écrit :
Quant à son retrait de la discussion de ses ministres, il semble que cela ne soit de l'ordre de l'anecdotique, la Suède n'étant pas un régime parlementaire à ce moment-là. Le roi, reste seul maître des décisions de politique étrangère.
.


Le roi était encore Charles XIII (jusqu'à sa mort en 1818), Bernadotte étant l'héritier du trône. Il avait certes un peu passé la main pour raisons de santé, mais on ne me fera pas croire qu'il se désintéressait de tout, ou qu'on ne tenait plus aucun compte de son avis.

Attribuer le retournement d'alliance à la seule perversité du Béarnais me paraît franchement insoutenable. Il y aurait beaucoup à dire sur les malhonnêtetés d'une certaine propagande napoléonienne (je pense à Max Gallo sur ce sujet particulier, à l'en croire Napoléon aurait dès le début compris qu'il avait affaire à un fieffé traître, à se demander pourquoi il a continué à l'employer).

Et je ne vois pas ce qu'il y a de monstrueux à ce qu'il ait pu penser un temps à prendre le trône de France. La France y aurait certainement gagné si on considère ce que Louis XVIII a fait et ce que Charles XIV de Suède a fait de son côté.

Cordialement,

Jean R


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