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 Sujet du message : Re: Guerre d'Espagne
Message Publié : 17 Avr 2012 22:02 
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Grégoire de Tours
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“Les guérillas – comme écrit en juillet 1810 l’ambassadeur français en Espagne Antoine Renee Charles La Forest- apparaissent de tous cotes, comme des essaims, et se montrent de plus en plus osées, il est clair que ennemi choisi le moment et le type de guerre… il se multiplie en toutes directions."

L’officier Rocca, écrira qu’en dépit des défaites, aucun espagnol ne se sentait vaincu, ce sentiment, présent dans l’esprit de tous les espagnols les fera invincibles, en dépit de toutes les défaites.
Rocca nous dit que les mêmes exactions commises par les soldats français dans tout autre pays, avait comme conséquence d apeurer la population, mais avait avec les espagnols les effets contraires... et que comme des vautours, les guérilleros suivent les colonnes pour égorger ceux qui trainent.


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 Sujet du message : Re: Guerre d'Espagne
Message Publié : 17 Avr 2012 22:08 
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Grégoire de Tours
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L’aide de champ de Jose Bonaparte, Andre François Miot de Melito écrira qu’une armée invisible (la guerilla) s’étend dans tout le pays, comme un filet qui ne laisse pas échapper aucun soldat ennemi qui s’éloignerait de son unité.



Le colonel Jean Marmier, écrira qu’ un nouveau type de guerre s’offrait aux français, plein d’embuscades, de meurtres, d’extermination, pas de batailles comparables a celles de Eyleau ou Friedland, mais des combats journaliers, par des combattants invisibles, caches derrière chaque buisson, au fond des ravins, derrière chaque mur, sans donner un moment de répit, et la trahison toujours présente, de jour comme de nuit, aussi bien au tournant d’un chemin que dans le lit. Il fallait se méfier de tous...


Dernière édition par elijah golan le 17 Avr 2012 22:13, édité 1 fois.

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 Sujet du message : Re: Guerre d'Espagne
Message Publié : 17 Avr 2012 22:11 
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Grégoire de Tours
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L’historien britannique B.H. Liddle Hart, estime que les français face aux troupes britanniques eurent a peu près 45.000 pertes, alors que face à la guérilla et a l’armée espagnole, environ 200.000.

Edgard Cocks, officier britannique qui sert d agent de liaison entre l armee britannique et les guérillas, écrit que les actions de celle-ci son très efficaces et inestimables.

Auguste Julien Bigarre, aide de Jose I estime que les actions des guérillas affectent mieux que les armées régulières la capacité de l’armée d’occupation.


Le père de Victor Hugo, Joseph Leopold Hugo dut se battre contre les hommes de l Empecinado, dans ces mémoires, nous décrit avec une certaine admiration l’effort que les résistants espagnols ont dû fournir contre l’envahisseur, parlant même de valeur, courage des hommes qui attaquent ses troupes.
Leopold Hugo poursuivra en Guadalajara a Juan Martín Díez, El Empecinado, depuis mai 1810 jusqu’ a octobre 1811. Hugo se plaindra en de nombreuses occasions de devoir laisser en garnison de nombreuses troupes ou de pourvoir des escortes aux convois, ce qui diminue le nombre de soldats disponible pour poursuivre les résistants. Il se plaint que les résistants pouvaient réunir plus de guérilleros que lui des soldats.

Hugo ira même a écrire une carte a l empecinado pour le convaincre de changer de champ en décembre 1810.


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 Sujet du message : Re: Guerre d'Espagne
Message Publié : 18 Avr 2012 20:19 
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Grégoire de Tours
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Pourquoi la guérilla est mise en doute par certains auteurs ou acteurs des faits de l’époque ?

D’abord, il faudrait se rappeler que nous sommes au 19 siècle, au début, ou les classes sociales sont assez rigides.
Donc qu’un officier de bonne famille doive se côtoyer avec des individus du peuple qui ont les mêmes galons, c’est à dire d’égal à égal, peut poser des problèmes, en fait il les poses. De nombreux officiers de l’armée régulière, formée dans des structures mentales rigides, voient d’un mauvais œil le combat dynamique, évolutif, qui s’adapte rapidement aux faits comme la resistance prouve qu elle peut faire.

Il faut aussi dire que la guérilla est la liberté, Independence, chose que le petit peuple commence à gouter devant la destruction des structures habituelles. Vous pouviez choisir de vous battre à plein temps, ou selon vos possibilités, a mi-temps. De meme nombreux sont les membres de la guerrilla qui ne pouvaient pas opter soit pas age, condition physique, ou meme sexe d etre accepte dans l armee.
A tel point que certains auteurs ne doutent pas à dire que cet esprit sera la cause des guerres civiles qui frapperont l’Espagne depuis.

C’est à dire que vous choisissez de faire part de telle ou quelle guérilla, vous acceptez ou pas un chef, vous n été pas enfermé dans une unité ou la discipline est rigide, ce qui ne veut pas dire que les guérillas n’aient pas de discipline. Espoz y Mina ou el Empecinado, ou Merina, par ex. poursuivront les groupes de guérilleros qui ont des conduites non admises. En fait les Juntas déjà en 1808 émettent des ordres pour punir et éviter les abus des guérilleros.
Si on suit la trajectoire des principaux chefs de la guérilla, on s’aperçoit de leur humble extraction. Etant chefs de guérilla, ont vous reconnait un grade, un statut, alors qu’un officier classique a dû suivre une école, bucher les livres, attendre un temps plus ou moins long pour monter en grade, alors qu’un chef guérillero en peu de temps peut être nommé colonel, n invita pas à la sympathie des soldats de métier, de la plupart.

Ceci si vous ete espagnol, si vous étiez français, il est évident que vous ne verrier pas d’un bon œil avoir à souffrir les attaques des guérilleros ou même d’être battu par eux.

Les britanniques aussi ne verront pas d’un bon œil les guérilleros, bien que sachant qu’elles fournissent de grands résultats, leurs opinions contraire a elles viennent aussi de l’appartenance à une classe sociale supérieure.
Si déjà les britanniques avaient une mauvaise impression des armées espagnoles, que dire alors de ces groupes d’hommes libres ?
Serve comme exemple ce que les britanniques on fait à la division de l Empecinado, celle qui avait détruit une brigade française a Alcala de Henares, et qui ne vit pas reconnue ses mérites.

Comme exemple de chef guérilleros importants qui sont d’origine humble: Juan Martin Diaz El Empecinado agriculteur qui arrivera a Marechal, Julián Sánchez “el Charro” ou Francisco Espoz y Mina un autre agriculteur, ou simples bergers comme le basque Gaspar de Jáuregui, qui arrivera a commandant general forgeron comme Francisco Longa, ou le Tio Camuñas ancien employé de la poste, Juan de Tapia presbytre qui arrivera a colonel-


Quant aux officiers espagnols qui se sont battus dans la guérilla, il y a ceux qui ont voulu continuer la lutte par tous les moyens, et devant la destruction de l’armée régulière ont choisis cette lutte, mais retournant a l’armée de que possible, ceux qui croient en ce type de lutte, ceux qui s’accommodent mal de la stricte discipline de l’armée, et ceux qui y voient une possibilité de se faire remarquer.
Les problèmes entre les chefs de la guérilla et ceux de l’armée, furent fréquents, certes, pas plus que ceux voiles, entre les chefs des armées, soit par jalousie, ambition, rivalité.

Tout cela n’empêcha pas que la guérilla coopère avec l’armée, en fait la plupart du temps elle suivra les consignes de celle-ci. Nous avons déjà dit que nombreux furent les chefs guérilleros qui obtiennent un grade militaire, ou les militaires qui se voient donnes le commandement de groupes de guérilla.


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 Sujet du message : Re: Guerre d'Espagne
Message Publié : 19 Avr 2012 0:09 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines

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Pour ce que j'en ai lu, il semblerait les territoires sur lesquels les britanniques ont "vécu" n'ont guère moins souffert que ceux sur lesquels les français ont sévi. Ne serait-ce que parce que Wellington pratiquait lui aussi une politique de terre battue pour ralentir voire bloquer l'avancée des armées françaises.

Pour ce qui concerne la guérilla espagnole, ce qui a été décisif est bien moins qu'un anachronique appel de la liberté que le bon vieux triptyque "Dieu, la patrie, le roi". C'est d'abord un attachement viscéral à la dynastie et à la religion qui suscite le soulèvement.

Primo les français ont renversé la dynastie légitime, qui plus est par tromperie, or tout le monde sait ce qu'ils ont fait à leur roi Bourbon en 1792/93.

Secundo les français sont vu comme des mécréants et des athées depuis que les persécutions révolutionnaires contre l'église catholique et son clergé.

Or quand on sait l'importance hors norme en Europe de la religion, de la lutte religieuse et de l'Eglise dans la formation de l'identité espagnole (fut-elle plurielle), nul besoin d'appel de la liberté pour soulever les masses paysannes. Le mot même de liberté était d'ailleurs d'autant plus ambivalent que les révolutionnaires français en avaient fait leur étendard.

La guérilla espagnole est avant tout un mouvement identitaire, patriote, religieux et conservateur, contre une agression/occupation étrangère, les Cortès de Cadix constituant certes un mouvement essentiel, précurseur, mais secondaire dans le sens de minoritaire et peu représentatif.


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 Sujet du message : Re: Guerre d'Espagne
Message Publié : 19 Avr 2012 4:37 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

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Localisation : 3 planete du sisteme solaire
Effectivement les allies britanniques ont fait presque autant de mal que l envahisseur.

Voir par ex les tristes scenes que les troupes britianniques font lors de la retraite de Moore en Coruña, ou lors des pillages de Ciudad Rodrigo, Badajoz ou San Sebastian.

Sans oublier les nombreuses destructions d infrastructures civiles que les britanniques faisaient alegrement, les justifiant comme pour eviter qu elles ne servent l ennemi, alors que celui ci les avait respectes.
Napier, Hamilton, Southey, anglais eux nous le racontent.


Quant a la religion, elle joue un role important, mais a jusque a quel point?
nous savons que les relations extramatrimoniales, les enfants hors mariage, les couples non maries... se multiplient, chose curieuse, et pas seulement dans les zones de guerre.


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 Sujet du message : Re: Guerre d'Espagne
Message Publié : 19 Avr 2012 6:13 
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Fustel de Coulanges
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Citer :
Effectivement les allies britanniques ont fait presque autant de mal que l envahisseur.


Au titre des forfaits perpétrés par les Anglais (mais sans rentrer dans une comptabilité comparative), on peut citer, entre autre, les blessés égorgés d’Olivenza, le sac de Ciudad Rodrigo, celui de Badajoz, rapporté en ces termes dans The united service journal par un officier britannique :
« Le 7 avril, avant six heures du matin, tout ordre avait disparu parmi les troupes assaillantes pour faire place à une scène de pillage et de violence telle qu’il serait difficile d’en citer d’autres exemples. L’armée, si belle encore le jour précédant, se trouvait alors transformée en une horde de brigands, renforcée d’une multitude de vagabonds espagnols ou portugais soupirant après le pillage. On peut dire que pendant deux jours et deux nuits les malheureux habitants de la riche et belle cité de Badajoz furent à la merci de vingt mille furieux armés, qui s’y livrèrent à toute espèce de désordres. Le premier parti qui pillait une boutique en enlevait les objets les plus riches, et celui qui venait ensuite prenait ce qui restait ; d’autres survenants ne trouvaient plus que des dégâts à commettre. Ni l’âge, ni le sexe des habitants ne furent respectés ; aucune maison ne resta intacte, et aucune femme ne put se soustraire aux insultes et aux mauvais traitements.
Le 8, les soldats, abrutis par l’ivresse, faisaient feu dans les rues sur toute espèce de personnes, même sur leurs camarades. Quelques-uns, s’étant établis dans les meilleurs magasins, en débitaient les marchandises, d’autres les en chassaient, s’ils étaient les plus forts. »


ou encore le massacre de Coïmbre :

« L’armée française s’étant éloignée de Coïmbre le 3 au matin, les miliciens portugais y pénétrèrent le soir même et se portèrent en foule vers le couvent, où nos malheureux blessés s’étant barricadés, après avoir acquis la triste certitude que Masséna les avait abandonnés, se préparaient à vendre chèrement leur vie contre les paysans miliciens qui menaçaient de les égorger. Dans cette pénible situation, les lieutenants de marine tinrent une conduite vraiment admirable : aidés par les officiers d’infanterie qui se trouvaient isolément parmi les blessés, ils réunirent ceux d’entre eux qui, ayant encore des fusils, pouvaient s’en servir, et organisèrent si bien leurs moyens de défense qu’ils combattirent toute la nuit sans que les Portugais parvinssent à s’emparer de l’hôpital. Enfin, le 6 au matin, parut le brigadier Trent, chef des miliciens de la province, avec lequel nos officiers de marine conclurent une capitulation écrite. Mais à peine les blessés français eurent-ils rendu le petit nombre d’armes dont ils venaient de se servir, que les paysans miliciens, se précipitant sur ces malheureux qui se soutenaient à peine pour la plupart, en égorgèrent plus d’un millier !… Ces miliciens étaient cependant organisés et conduits par des officiers anglais, ayant à leur tête un général anglais, Trent, qui, en ne réprimant pas ces atrocités, déshonora son pays et son uniforme… »
(Marbot)


On peut rappeler également que Wellington, à l’instar de Bonaparte en Syrie, pratiqua lui aussi la tactique de la terre brûlée.

_________________
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 Sujet du message : Re: Guerre d'Espagne
Message Publié : 19 Avr 2012 12:04 
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Jean Froissart
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Localisation : Généralité de Riom & Bourbonnais
...et la Guerrilla elle-même à tel point que des Espagnols préféraient le voisinage des soldats Français, il faut cesser de représenter les guerrilleros comme des idéalistes animés par la Foi, le Roi et la Patrie face aux hérétiques et "juifs" (sic) Français qui avaient beaucoup à redire sur la conduite soi-disant chrétienne de leurs voisins, par certains aspects les guerrillas sont plus proches de ces compagnies de routiers de l'Europe Médiévale qu'autre chose sans parler du recrutement forcé et de la terreur blanche ou disons grise (tenant plus du brigandage) qu'elles firent régner mais cette vision trés contrastée est absente de la perception qu'on a en France de la Guerre d'Espagne


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 Sujet du message : Re: Guerre d'Espagne
Message Publié : 19 Avr 2012 12:50 
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Fustel de Coulanges
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Un peu de catéchisme espagnol :

« Demande. Dis-moi, mon enfant, qui es-tu ?
Réponse. Espagnol, par la grâce d« Dieu.
D. Que veut dire Espagnol?
R. Homme de bien.
D. Combien y a-t-il d'obligations imposées à un Espagnol ?
R. Trois.
D. Quelles sont-elles ?
R. Etre chrétien, catholique, apostolique, romain; défendre sa sainte religion, Sa patrie, son Roi ; et mourir plutôt que de se laisser abattre.
D. Quel est notre Roi?
R. Ferdinand VII.
D. Avec quelle ardeur doit-il être aimé ?
R. Avec la plus vive, et comme le méritent ses vertus et ses malheurs.
D. Quel est l'ennemi de notre félicité ?
R. L'Empereur des Français.
D. Quel est cet homme-là ?
R. C'est un méchant, un ambitieux, principe de tous les maux, fin de tous les biens, le composé et le dépôt de tous les vices.
D. Combien a-t-il de natures ?
R. Deux : une diabolique et une humaine.
D. Combien y a-t-il d'Empereurs ?
R. Un véritable en trois personnes trompeuses.
D. Qui sont-elles?
R. Napoléon, Murat et Godoy
D. Sont-ils plus méchants l'un que l'autre ?
R. Non, mon père; ils le sont tous également.
D. De qui provient Napoléon ?
R. Du péché.
D. Murat ?
R. De Napoléon.
D. Et Godoy ?
R. De l'intrigue des deux.
D. Qu'est-ce qui caractérise le premier ?
R. L'orgueil et la tyrannie.
D. Le second ?
R. Le vol et la cruauté.
D. Le troisième?
R. La cupidité, la trahison et l'ignorance.

D. Que sont les Français ?
R. D'anciens chrétiens et des hérétiques modernes.
D. Qui les a conduits à un tel esclavage ?
R. La fausse philosophie et la corruption des mœurs.
D. A quoi servent-ils à Napoléon ?
R. Les uns augmentent son orgueil; les autres sont ses instruments d'iniquité pour exterminer le genre humain.
D. Quand doit finir son atroce tyrannie ?
R. Elle est près de sa fin.
D. D'où nous peut venir cette espérance ?
R. Des efforts que fait la patrie, notre mère.
D. Qu'est-ce que la patrie ?
R. La réunion de plusieurs gouvernés par un roi et sous les mêmes lois.
D. Quelle peine mérite un Espagnol qui manque à ses justes devoirs ?
R. L'infamie, la mort naturelle réservée aux traîtres, et la mort civile pour ses descendants.
D. Qu'est la mort naturelle ?
R. La privation de la vie.
D. Qu'est la mort civile ?
R. La confiscation des biens, la privation des honneurs que le Roi accorde à tous les loyaux et vaillants citoyens.

D. Quel est celui qui est venu en Espagne ?
R. Murat, la seconde personne de cette infâme trinité.
D. Quels sont ses principaux emplois ?
R. Tromper, voler et opprimer.
D. Quelle doctrine veut-il nous enseigner ?
R. La dépravation des mœurs.
D. Qui peut nous délivrer d'un semblable envoyé ?
R. L'union et les armes.
D. Est-ce un péché d'assassiner un Français ?
R. Non, mon père ; on fait une œuvre méritoire en délivrant la patrie de ces insolents oppresseurs.

D. Qu'est-ce que le courage ?
R. Une force d'esprit qui cherche avec calme et prudence l'occasion de la victoire.
D. La subordination est-elle nécessaire pour l'acquérir ?
R. Oui, car elle en est l'âme.
D. A qui doit-on cette subordination ?
R. A tous les chefs.
D. Quel est l'enfant le plus révéré et le plus chéri de la patrie ?
R. Celui qui joint au courage des principes d'honneur et un désintéressement personnel.
D. Quels sont ceux qui briguent les emplois et les honneurs avant de les avoir mérités ?
R. Ce sont des ignorants, des orgueilleux, et des gens inutiles qui ne savent pas obéir.
D. Qu'allons-nous faire au combat ?
R. Augmenter la gloire de la nation, défendre nos frères et sauver la patrie.
D. Qui doit prendre les armes ?
R. Tous ceux qui le peuvent, ceux désignés par la Junte, et les moins utiles aux emplois publics.
D. Quelles sont les obligations des autres ?
R. De contribuer aux succès de la guerre par un ardent patriotisme, en aidant la patrie des biens qu'ils en ont reçus.
D. Que fera celui qui n'a rien ?
R. Il s'armera, priera Dieu pour la prospérité des armées espagnoles, s'occupera de l'emploi auquel il est destiné, et de cette manière il contribuera au bonheur de tous.
D. De qui devons-nous attendre notre félicité ?
R. De Dieu; de la loyauté et de l'habileté de nos chefs, de notre obéissance et de notre valeur.

D. Quelle doit être la politique des Espagnols ?
R. Les maximes de Jésus-Christ.
D. Quelle est celle de nos ennemis ?
R. Celle de Machiavel.
D. En quoi consiste-t-elle ?
R. L'égoïsme.
D. Quelles en sont les suites ?
R. L'amour-propre, la ruine et la destruction de ses semblables.

D. Par quels moyens ces tyrans ont-ils trompé nos peuples ?
R. Par la séduction, la bassesse et la trahison.
D. Ces moyens sont-ils légitimes pour s'emparer d'une couronne qui ne leur appartient pas ?
R. Non ; au contraire, ils sont atroces, et nous devons résister avec courage à cet homme qui s'est fait roi par des moyens aussi injustes qu'abominables.
D. Quelle félicité devons-nous rechercher ?
R. Celle que les tyrans ne peuvent nous donner.
D. Quelle est-elle ?
R. La sûreté de nos droits, le libre usage de notre saint culte, le rétablissement de notre monarchie, réglé suivant les constitutions espagnoles et les relations de l'Europe.
D. Mais ne les avions-nous pas ?
R. Oui, mon père, mais dégradés par l'indolence des autorités qui nous ont gouvernés.
D. Qui doit régler et assurer ces droits ?
R. L'Espagne réunie et assemblée, à qui seule est réservé ce droit lorsqu'elle aura secoué le joug de l'étranger.
D. Qui nous autorise à cette grande entreprise ?
R. Ferdinand VII, que nous désirons, de tout notre cœur voir rentrer parmi nous pour des siècles éternels.
Amen. »

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 Sujet du message : Re: Guerre d'Espagne
Message Publié : 19 Avr 2012 13:43 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

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Localisation : 3 planete du sisteme solaire
Pretendre que des envahis preferent les envahisseurs aux resistants n est pas un exemple valable ni generalisable.
Il est sur que des parties de resistants n etaient en fait que des brigands deguises, mais d une, les veritables resistants s en sont occupes, et deux, les diferentes juntes on rapidement emis des normes d actuation.

D autre part, il est evident que sur un territoire deja sousmis aux mefaits de la guerre, les recours alimentaires se font rares, et la guerrilla devait survivre, de gre ou de force avec les habitants.


Il ne faut pas confondre la propagande, avec la realite.


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 Sujet du message : Re: Guerre d'Espagne
Message Publié : 19 Avr 2012 13:58 
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Grégoire de Tours
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Inscription : 16 Sep 2010 12:28
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Localisation : 3 planete du sisteme solaire
et nombreux sont les resistants quio n etaient pas animes par la foi, mais apr un ideal, par vengeance, ou simplement pour bouter dehors des etrangers.


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 Sujet du message : Re: Guerre d'Espagne
Message Publié : 19 Avr 2012 17:36 
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Georges Duby
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La foi religieuse a toujours été vive en Espagne, de même que l'ardeur au combat, un peu comme les irlandais. On le verra pendant la guerre civile du 20è siècle.

_________________
Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.


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 Sujet du message : Re: Guerre d'Espagne
Message Publié : 19 Avr 2012 18:09 
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Fustel de Coulanges
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Citer :
La foi religieuse a toujours été vive en Espagne, de même que l'ardeur au combat


Ce qui se retrouve dans les écrits napoléoniens :
"L'Espagne est un grand Etat ; la mollesse et l'ineptie de la cour de Madrid, l'avilissement du peuple la rendent peu redoutable dans ses attaques. Mais le caractère patient de cette nation, l'orgueil et la superstition qui y prédominent, les ressources que donne une grande masse, le rendront redoutable quand elle sera pressée chez elle.
L'Espagne est une presqu'île ; elle aura de grandes ressources dans la supériorité de la coalition sur mer ;
Le Portugal, nul dans notre guerre actuelle, secourrait alors puissamment l'Espagne ;
Il ne peut donc point entrer dans une tête froide de prendre Madrid ; ce projet ne serait point du tout à l'ordre de notre position actuelle."


Il convient de noter que cette note destinée au Comité de salut public fut rédigée par Bonaparte le 19 juillet 1794...

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 Sujet du message : Re: Guerre d'Espagne
Message Publié : 19 Avr 2012 19:30 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

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Mémoires de Madame la duchesse d'Abrantès ou Souvenirs historiques sur Napoléon, la Révolution, le Directoire, le Consulat, l'Empire et la Restauration
L. Mame, éditeur (Paris 1835)

Nous trouvons des récits sur les actions de ceux que les espagnols préféraient aux résistants :

"Peu après la reddition d Astorga, dans la province de Leon, elle va voir les prisonniers des français, et elle nous raconte comment ceux-ci tuent tous ceux des prisonniers qui ne peuvent pas suivre la marche, elle-même verra comment sont assassinés deux soldats espagnols et elle doit quitter les lieux telle est l’impression que ces scènes lui causent."

Autre réflexion de la duchesse est la difficulté des français de trouver un espion ou informateur qui ne les trompe pas, les appelants déloyaux.
Elle parle même de l’attitude hostile envers les envahisseurs si ceux-ci forcent une personne sous la menace de tuer sa famille de les servir.
Comment elle ira informer les résistants et retournera avec des informations fausses.
Ou comment les guides locaux mènent les troupes vers des endroits propices aux embuscades, en dépit que cet acte pouvait leur couter.


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 Sujet du message : Re: Guerre d'Espagne
Message Publié : 19 Avr 2012 19:31 
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Grégoire de Tours
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Hippolyte d Espinchal raconte comment deux civils essaient en vain de guider les troupes vers une embuscade, et seront tues à coups de pistolets en depit d avoir leurs familles en otages.

Le general Saint Chamans nous raconte comment en s’approchant d’un village en flamme il en déduit que les troupes du general Delaborde ne sont pas loin, seulement en voyant un village en flammes tellement les troupes françaises aiment mettre le feu aux maisons.

Girardin, nous raconte comment un general, Delorges, permet à ses hommes de piller, bruler le village de Lerna, demandant seulement d’épargner la maison ou il pensait dormir.

Si au début les français appellent les résistants, Soult, ainsi la écrit, comme des égarés, trompes… rapidement devant les problèmes qu’elle cause a ses troupes émet un ban ou il passe a les appelles comme bandits.


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