Prendre mes réponses avec des pincettes, je n'ai pas eu le temps de vérifier.
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je n’arrive plus à comprendre si l’individu qui a prêté récupère des biens du montant des assignats plus les intérêts ou bien s’il reçoit un remboursement en argent de la somme qu’il a prêté plus les intérêts
à ma connaissance, les assignats n'ont jamais été des titres de propriété ou des droits à acquérir des biens nationaux. C'est une monnaie gagée sur les biens nationaux certes, mais les biens nationaux étaient vendus aux enchères, le fait de détenir des assignats ne vous donnait droit à rien dans le processus.
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-Où allait l’argent de la vente des biens nationaux ?
Jusqu'en 1793, à la
Caisse de l'Extraordinaire, structure dédiée. Après la dissolution de cette caisse, directement au Trésor Public je suppose. (Sans oublier les poches des intermédiaires autorisés).
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-Acheter un bien national était-il obligatoire ou bien l’État pouvait rembourser en espèce ?
Je ne comprends pas bien la question.
Rembourser l'assignat en espèces une fois la vente du bien national réalisé? C'était l'idée, mais ça n'a jamais eu lieu. Aucun bénéficiaire d'assignat, qu'il fut prêteur à l'État, ou fournisseur de l'Etat, n'a touché d'argent en espèce.
Ou alors il faut être vraiment un gros poisson, du genre Ouvrard, et encore. Je pense qu'Ouvrard est trop malin pour avoir accepté les assignats.
Utiliser l'assignat pour acheter un bien national? Il me paraît inimaginable que l'État l'ait accepté:
- d'abord cela aurait été une anomalie: l'assignat est déjà une anticipation-papier gagée sur la vente du bien à venir.
- l'État manque complètement d'espèces métalliques, il court après en permanence. Grosso modo la masse monétaire dort dans les matelas de 1790 à 1800. Seule la perspective d'acheter un bien de qualité -bien national ou autre transaction immobilière- peut convaincre les Français de sortir prudemment leurs pièces.
Hors les 11 mois de la Terreur où les paiements en espèces sont interdits.- plus prosaïquement: les révolutionnaires ne se faisaient aucune illusion sur la valeur de leur "monnaie".
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-Comment s’applique et se rembourse le taux d’intérêt des assignats qui était au début de 5% sur des la vente des biens nationaux ?
à mon avis, la réponse est dans la question. Je pense qu'il en est allé du paiement des intérêts comme des autres passifs contractés par l'État au cours de cette décennie: paiement en autres assignats dans le meilleur des cas, plus probablement pas de paiement du tout.
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une gouache de Lesueur me met encore le doute car on y voit un paysan échangeant ses assignats contre de l’argent
Sur cette image, qui donne les assignats, qui reçoit l'argent? Je vois plusieurs possibilités
- la propagande: la Révolution a encouragé les bons esprits civiques qui l'auraient souhaité à échanger leur argent frais contre des assignats.
mais bien sûr...- une transaction spéculative: l'assignat a perdu 100% de sa valeur faciale entre 1790 et 1796. Mais cela voulait quand même dire qu’en 1792 il valait 60% de sa valeur théorique, 40% en 1794... et qu'il y avait donc des petit malins pour acheter à 40 ce qui -espérait-on- devait revenir à sa valeur faciale de 100. On trouve bien encore en 2023 des gens pour racheter de l'emprunt russe
Je peux vous donner en tous cas mon exemple personnel (enfin, mon papi, on se comprend): il a comme tout le monde et à sa petite échelle voulu s'enrichir sous le Directoire dans les fournitures aux armées.
Avec ses deux beaux-frères, ils ont réuni toutes leurs vaches.
Avec leurs réserves monétaires (miracle, les piécettes sortaient des paillasses quand il fallait), il en a acheté d'autres, autant qu'il pouvait, jusqu'à saturer sa capacité de prairies
Ils ont envoyé toutes ces belles bêtes à Paris se faire manger par les soldats de la jeune république.
Très belle opération, très bien payée... partie en assignat, partie en reconnaissance de dette
Deuxième opération identique, cette fois-ci en s’endettant et en embarquant plus de voisins et d'associés
Toujours aussi bien payée théoriquement. Mais en fait, nada.
Papi ruiné, désespéré, pas de chance en plus il meurt pile à ce moment-là.
Sa veuve, pour éponger les dettes, vend la ferme et les prairies.
Et, que fait-elle écrire en gros par le notaire sur l'acte de vente? Je vous le donne en mille :
"le paiement se fera en métallique" !!!
Pas folle, mamie.