Merci Narduccio pour votre appreciation...
Je précise ma pensée par rapport au sujet " le causes de la Révolution" mis en prespective avec "les cahiers de doléances "
Il est exact que beaucoup de « doléances types » ont été reprises à partir de cahiers modèles…ce que je ne conteste nullement !
J’entends bien, aussi, qu’une certaine « élite » a pu faire avaliser par le plus grand nombre des revendications qui lui étaient propres…
J’entends bien également qu’il faut procéder à une analyse critique…
Il est non moins exact que beaucoup de doléances sont d’inspiration basée sur des constatations purement locales ou régionales… et qu’il est aisé d’apprécier combien elles se rattachent, confirment ou recoupent des doléances que l’on rencontre sur l’ensemble du Royaume… en particulier quant à l’état d’incurie du trésor royal ! ( * voir exemples infra )
Les délais ouverts pour la rédaction des cahiers furent relativement courts… à une époque où Internet n’existait pas… ni, avec elle, la facilité aisée du « copier/coller » …
Je demeure frappé par les points communs de fond plus que de forme des « doléances » exprimées depuis les coins les plus divers du Royaume !
Le « Portail » qui rassemblerait les cahiers de doléances mis en ligne ici ou là demeure à créer…
* Quelques exemples… sans souci d’exhaustivité :
http://pdg.beziaud.org/loiretgenweb/Pla ... Gondon.htm
2° Qu’il plaise à Sa Majesté fixer le revenu de la cure de notre paroisse à 2,000 livres, une dotation proportionnelle pour un vicaire, à la charge par le curé et le vicaire de n’exiger aucune rétribution forcée, et, en outre, par le sieur curé, de [se] charger d’instruire la jeunesse ou de la faire instruire par un maître et lui payant une somme ; d’assurer une somme annuelle pour l’entretien de la nef de notre église et du presbytère, en réunissant à la cure et à l’église le revenu du prieuré, qui est un bénéfice simple, inutile à la paroisse, et seul décimateur
7° Représenteront nos députés qu’autrefois il y avait dans notre petite ville un hôtel-Dieu dont les fonds ont éré transférés à Sully, à charge de recevoir deux malades de Saint-Gondon ; mais comme il y a plus de trois lieues de notre ville à Sully, il est impossible d’y conduire un malade presque agonisant, surtout dans les chaleurs de l’été et dans les rigueurs de l’hiver ; la plus grande difficulté est de trouver des voitures. Requerront nos députés qu’il plaise à Sa Majesté de faire revenir les fonds transmis à Sully, afin d’en disposer par nous-mêmes et sur les lieux, soit en sollicitant les pauvres malades dans leurs maisons, soit en établissant un hospice pour les y recevoir.
http://perso.wanadoo.fr/ch.leroy/cahiers.htm
Il n'y a dans cette petite paroisse qu'un quart de la terre qui soit bonne et passable ; les trois autres quarts sont ou de terre sablonneuse ou de terre de campagne et de landage pierreuse et si légère que les chaleurs de l'été brûlent et rendent stériles. Dans le cours des années, il y en a pour le moins la moitié où les récoltes sont manquées au point que les habitants n'en recueillent à peine que pour se nourrir trois mois.
Dans cette paroisse, il n'y a point de bois, point ou très peu de plantes, point d'herbages, point du tout de commerce.
Un dixième de la paroisse est dépouillé par des étrangers qui ne contribuent aucunement à ses impositions.
Ce sont des décimateurs étrangers qui perçoivent toutes les dîmes et ne font aucun bien dans la paroisse, laissant au Curé pour sa part le soin et la charge des pauvres et des misérables.
Les impôts que le Rozel paye au Roi sont assis dans je ne sais combien de rôles : rôle pour la taille ; rôle pour la capitation ; rôle pour les accessoires ; rôle pour les grands chemins ; rôle pour le territorial ; rôle pour la reconstruction et l'entretien des bâtiments servant à l'administration de la justice
http://www.presquile-crozon.com/histoir ... canvel.htm
1er article
Le général de la paroisse de Roscanvel se plaint des trop fortes vacations que prennent les officiers de justice de la juridiction. Ils disent que, il y a très peu d’années, l’on pouvait fournir aveu au seigneur pour la somme de 24 livres. Aujourd’hui cela leur coûte 200 livres très souvent, et quelquefois davantage. Les significations ne leur coûtaient que 3 ou 4 livres et actuellement le sergent a 5 livres 10 sols et le procureur a, pour le moins, autant. Ils disent en outre que les procédures sont d’une durée à ne pas finir. Nous nous voyons forcés de rappeler ici le procès que la paroisse entière a contre le sieur Clément et ses héritiers, fermier général été de la terre de Crozon et annexes, en la juridiction de Crozon, jugé par sentence d’icelle, jugem(en)t présidial, et pendant au parlement depuis environ cinq ans.
Avis réitéré : le « Portail » qui rassemblerait les cahiers de doléances mis en ligne ici ou là demeure à créer… Il pourrait accueillir aussi "l'appareil critique" d'une telle matière !