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 Sujet du message : Re: Trafalgar et la presse
Message Publié : 30 Oct 2013 15:10 
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Oui, j'ai fait une confusion avec la tentative de descente menée par d'Orvilliers en 1779, qui obtient la supériorité dans la Manche mais qui estime ses équipages trop malades pour pouvoir poursuivre l'opération. (Son parcours l'a mené de France à la Corogne avant de remonter en Manche, et ses marins et soldats sont décimés par le scorbut.)

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)


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 Sujet du message : Re: Trafalgar et la presse
Message Publié : 30 Oct 2013 15:12 
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Philippe de Commines
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je crois qu'on a débarqué 4.000 malades à Brest!


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 Sujet du message : Re: Trafalgar et la presse
Message Publié : 03 Nov 2013 11:42 
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Fustel de Coulanges
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Un peu de désinformation (Napoléon à Decrès, 23 avril 1805):
"Tenez encore secret le passage [de Villeneuve] à Cadix et le départ des escadres; faites mettre dans les journaux hollandais qu'une escadre française a débarqué en Egypte 10 000 hommes ; que l'amiral a manœuvré avec beaucoup d'habileté pour tromper Nelson ; qu'il a feint de passer le détroit, mais que pendant la nuit il l'a repassé et est allé sur la côte d'Afrique ; que l'amiral Nelson, averti que l'escadre française était destinée pour l'Egypte, s'était d'abord dirigé sur la Sicile ; que le [10 avril] il était arrivé à Palerme, mais qu'il avait été instruit que l'escadre avait passé le détroit ; qu'il s'était à l'instant mis à sa poursuite, et était arrivé devant Gibraltar, comme l'escadre française avait passé le cap Bon, et naviguait sur Alexandrie, ayant plus de quinze jours d'avance sur l'amiral-Nelson. Faites mettre dans le journal de Francfort que les rapports sur la sortie de l'escadre française sont des plus contradictoires; que les uns prétendent que cette escadre a trompé plusieurs fois Nelson par de fausses manœuvres ; et qu'en dernière analyse, elle a été rencontrée se dirigeant sur l'Egypte."

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 Sujet du message : Re: Trafalgar et la presse
Message Publié : 03 Nov 2013 21:09 
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Fustel de Coulanges
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Dans le même genre :
"J'ai vu avec peine que vous n'ayez pas fait mettre dans les journaux, comme je vous l'avais dit, le départ du général Magon. Comment n'avez-vous pas conçu que rien n'est plus propre à dépayser sur mes projets que le départ de cette petite escadre de Rochefort et le nom du général Magon ? Cela aussi a le bon effet d'entretenir la fermentation qu'il y a à Londres. Les Anglais savent sans doute sa sortie ; mais n'importe, publiez-la, et donnez-lui 4 vaisseaux au lieu de 2."
(Napoléon à Decrès, 20 mai 1805)

Résultat dans le Journal des débats du 27 mai :
"On mande de la Rochelle qu'il est appareillé de l'île d'Aix; le 11 germinal [1er avril ; en fait le 1er mai] ; une division aux ordres du contre-amiral Magon, composée de quatre vaisseaux neufs, qui sont à leur première sortie. Ces vaisseaux sont l'Achille, l'Algésiras, le Superbe et le Sagittaire, tous les quatre de 74 canons. Il est impossible de voir des vaisseaux plus beaux et mieux équipés."

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 Sujet du message : Re: Trafalgar et la presse
Message Publié : 04 Nov 2013 19:37 
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Grégoire de Tours
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Bonsoir.

Citer :
Réflexions de Napoléon sur la marine espagnole suite à la bataille des Quinze-Vingt :

"Vous savez combien peu on doit compter sur les Espagnols."
(Napoléon à Barbé-Marbois, 9 août 1805)

"[Les Espagnols] sont si pauvres gens qu'en vérité il vaut mieux peut-être ne pas les avoir."
(Napoléon à Fouché, 9 août 1805)

"[Il convient de ne compter] deux vaisseaux espagnols que pour un"
(Napoléon à Decrès, 13 août 1805)

_________________


Il ne faut pas oublier ce que Napoleon dit apres avoir connut les faits de la bataille de Finnisterre, quelques semaines après la bataille, l'empereur notait que si Villeneuve avait eu le génie et l'initiative de Gravina, le resultata serait autre:

"“ce sacre Gravina est tout un genie dans la Bataille…si Villeneuve avait eut ces qualites…Comment ose t il se plaindre des espagnols? Ils se sont battus comme des lions!"



Et il est curieux de comparer els rapports des espagnols, et voir que Villeneuve apparait deja comme unj incapable.


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 Sujet du message : Re: Trafalgar et la presse
Message Publié : 04 Nov 2013 21:10 
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Fustel de Coulanges
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elijah golan a écrit :
Il ne faut pas oublier ce que Napoleon dit apres avoir connut les faits de la bataille de Finnisterre, quelques semaines après la bataille, l'empereur notait que si Villeneuve avait eu le génie et l'initiative de Gravina, le resultata serait autre:

"“ce sacre Gravina est tout un genie dans la Bataille…si Villeneuve avait eut ces qualites…Comment ose t il se plaindre des espagnols? Ils se sont battus comme des lions!"



Plus exactement, la lettre du 11 août 1805 de Napoléon (où l'Empereur cite en fait Lauriston qui avait assisté au combat) donne ceci :
"Cette bête de Gravina, au contraire, n'est que génie et décision au combat. Si Villeneuve avait ces qualités, l'affaire aurait été la plus belle possible."

Celle du 13 :
"De quoi se plaint Villeneuve de la part des Espagnols ? Ils se sont battus comme des lions."

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Message Publié : 01 Fév 2019 14:04 
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Grégoire de Tours
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Pour continuer la discutions engagée à propos du plan de 1805:

En supposant que l'armée du camps de Boulogne réussisse à débarquer en Angleterre, en supposant que Londres soit prise et les troupes anglaises battues (d'ailleur étaient elles de si faible valeur militaire que cela ces troupes? Rien de comparable aux vétérans de Bonaparte bien sûr mais tout de même...?)

Panique boursière, inquiétude de la population britannique c'est le moins que l'on puisse dire, mouvements sociaux peut être...
Mais dans tout les cas les escadres anglaises bloquent la manche, détruisent ou clouent au port les vaisseaux français et ensuite...?

Le gouvernement et le roi auraient ils forcément demandé la paix sachant que les autro-russes marchaient vers la frontière francaise (sans se presser il est vrai...)?
Napoléon était il en mesure de partir à la conquête du reste de l’Angleterre d'un point de vue logistique et numérique? Sans parler du Pays de Galles ou de l'Ecosse, pour autant que je sache les mouvements indépendantistes y avaient été depuis longtemps maté et le risque de rébellion faible, il y a l’Irlande bien sûr mais très éloignée et peu fiable.
Le roi aurait il pu appeler à une mobilisation nationale pour reconstituer une armée de bric et de broc et s'engager dans une guerre d'usure, les français ne pouvant pas recevoir de renforts? (personnellement je l'imagine mal mais sais t'on jamais)

Et surtout: Lors des négociations, Londres aurait elle pu jouer la montre et utiliser sa flotte comme argument? ("l'empereur et son armée veulent retourner au plus vite en France pour contrer les austro-russes ? Bien, mais il faudra consentir à des conditions de paix modérées...")

Il ne s'agit pas ici de prédire ou de refaire l'histoire mais dispose t'on d'éléments ou de de données permettant de supposer ce qui aurait pu se produire, ce qui aurait été improbable, certain ou très hypothétique? Le plan de l'empereur de voir l’Angleterre s'effondrer comme un château de carte une fois son sol natal touché et sa capitale prise était il solide?
Car l’Angleterre ne compte pas vraiment d'ennemis politiques internes, contrairement au régime impérial, encore relativement fragile. Il y eu des sympathies envers Bonaparte et un certain mouvement des masses en sa faveur à un moment donné mais pour autant que je sache rien de suffisant pour prendre le contrôle de tout le pays.

Je suppose en fait que tout dépend de la capacité de la population et du gouvernement anglais (Pitt en l’occurrence) à surmonter le choc et à garder confiance en la victoire, l'esprit national aurait il suffit à réveiller les ardeurs?


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Message Publié : 01 Fév 2019 14:14 
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Intéressante uchronie. Pitt arrivait au bout du rouleau. Pas d'opposition interne en angleterre, mais des oppositions dans le royaume, et surtout, pas ou peu de troupes à combattre. La seule partie à occuper eût été Londres et les ports du Sud, points nodaux de commerce et d'approvisionnement, et points stratégiques pour contrôler la Manche. Ce commerce aurait certainement pu continuer, d'ailleurs, mais avec des taxes reversées à l'Empire. Il aurait eu aussi la main sur les chantiers navals.


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Message Publié : 01 Fév 2019 15:45 
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Fustel de Coulanges
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Je ne suis en rien adepte des "what-if ?", je laisse donc volontiers la main à Napoléon :
Napoléon a répondu à ce « what-if ? » :



Face à O’Meara (Napoléon dans l’exil) :
« Si j’avais réussi mon débarquement, a-t-il dit, je ne doute guère de la réussite de mes desseins. Trois mille bateaux, portant chacun vingt hommes et un cheval, avec de l’artillerie en proportion étaient prêts. Lorsque votre flotte aurait été attirée sur un autre point, comme je vous l’ai expliqué, je serais resté maître du détroit. Sans cela, je n’aurais pas fait la tentative. En quatre jours, j’aurais été à Londres. Dans un pays comme l’Angleterre, qui abonde en plaines, la défense est très difficile. Je ne doute pas que vos troupes n’eussent fait leur devoir ; mais si vous aviez perdu une seule bataille, la capitale était en mon pouvoir. Vous n’auriez pu réunir des forces suffisantes pour me battre en bataille rangée. Vos idées de brûler, de détruire les villes et la capitale même, sont très spécieuses comme arguments, mais elles sont impraticables dans le fait. Vous auriez livré et perdu la bataille. « Il est vrai, eussiez-vous dit, nous avons été battus, mais nous n’avons pas perdu l’honneur. Nous devons tâcher maintenant de tirer le meilleur parti possible de notre désastre. Il faut poser des conditions. » Je vous aurais offert une constitution de votre choix, en vous disant : « Assemblez à Londres les députés du peuple pour former une constitution. » J’aurais appelé Burdett et d’autres chefs populaires, pour en organiser une selon les vœux du peuple ; j’aurais déclaré le Roi déchu du trône ; j’aurais supprimé la noblesse, proclamé la liberté, l’abolition des privilèges, et l’égalité.
Pensez-vous que pour conserver la Maison de… sur le…, vos riches citoyens, marchands et autres habitants de Londres eussent consenti à sacrifier leur fortune, leurs maisons, leurs familles et leurs plus chers intérêts, surtout quand je leur aurais fait comprendre que je venais que pour les débarrasser de… et leur donner la liberté ? Non, cela est contraire à l’histoire et à la nature humaine. Vous êtes trop riches ; vos principaux habitants ont trop à perdre par la résistance et votre canaille trop à gagner à un changement. S’ils supposaient que je voulais faire de l’Angleterre une province de France, alors, sans doute, l’esprit national aurait fait des merveilles. Mais j’aurais créé une république selon vos propres vœux ; j’aurais exigé une contribution modérée, seulement suffisante pour payer les troupes, et peut-être pas même cela.
[…]
Si vous étiez, a-t-il poursuivi, une nation de demi-sauvages, de montagnards pauvres et barbares, ou de bergers féroces, comme les Scythes ; alors vous eussiez pu en effet détruire votre capitale et désoler vos contrées pour arrêter le progrès d’un ennemi ; ou bien si vous étiez aussi pauvres, aussi peu civilisés, aussi ignorants que les Espagnols, peut-être auriez-vous pu détruire quelques-unes de vos villes et de vos habitations ; mais vous êtres trop riches et trop égoïstes. Où trouver parmi vous quelqu’un qui eût dit : « Je veux détruire ma maison, abandonner ma propriété au pillage, ma femme et mes filles au viol, et mes fils à la mort ! Et pourquoi ? Pour assurer le Roi sur le trône, Lord Bathurst et l’archevêque de Cantorbéry dans leurs emplois de vingt mille livres sterling par an. Je veux faire tous ces sacrifices pour résister à un homme qui propose des conditions, qui offre de nous donner une constitution conforme aux vœux de la nation. »
Non, non ; ce serait plus qu’on ne peut attendre de l’homme. Pitt, lui-même le savait bien, et un des moyens qu’il prît pour former une coalition contre moi fut d’assurer qu’une descente en Angleterre était possible ; qu’en cas de réussite, le royaume serait conquis en un an ; qu’alors tout le continent serait à ma merci et à ma disposition ; que l’Angleterre, une fois tombée, tout était perdu. C’est ce que m’a dit depuis le roi de Prusse.
[…]
Les Anglais après une bataille, voyant que nous ne venions ni pour piller, ni pour les massacrer ; que les habitants n’essuyaient aucun tort, aucune molestation, de notre part ; que l’on ne violait ni leurs femmes ni leurs filles (car je n’aurais pas permis qu’il fût fait le moindre outrage ; une mort immédiate aurait été le châtiment de quiconque eût tenté de s’en rendre coupable), auraient été convaincus que ni le pillage, ni le massacre ne nous avaient amenés ; mais que nous ne venions uniquement pour… Si en effet la guerre s’était faite comme autrefois, lorsque immolait les prisonniers mâles ou qu’on les réduisait en esclavage et que les femmes devenaient les concubines des vainqueurs ; c’est alors que la conquête de la nation eût été impossible. Mais non : vous nous eussiez vus avancer et molester la population aussi peu que vos propres soldats. Nous aurions tout fait pour concilier les esprits et établir l’harmonie. »



Face à Las Cases (Mémorial de Sainte-Hélène) :
"Jamais l'oligarchie anglaise ne courut de plus grand péril.
Je m'étais ménagé la possibilité du débarquement ; je possédais la meilleure armée qui fut jamais, celle d'Austerlitz, c'est tout dire. Quatre jours m'eussent suffi pour me trouver dans Londres; je n'y serais point entré en conquérant, mais en libérateur ; j'aurais renouvelé Guillaume III, mais avec plus de générosité et de désintéressement. La discipline de mon armée eût été parfaite, elle se fût conduite dans Londres comme si elle eût été encore dans Paris ; point de sacrifices, pas même de contributions exigées des Anglais ; nous ne leur eussions pas présenté des vainqueurs, mais des frères qui venaient les rendre à la liberté, à leurs droits. Je leur eusse dit de s'assembler, de travailler eux-mêmes à leur régénération, qu'ils étaient nos aînés en fait de législation politique ; que nous ne voulions y être pour rien, autrement que pour jouir de leur bonheur et de leur prospérité, et j'eusse été strictement de bonne foi. Aussi, quelques mois ne se seraient pas écoulés, que ces deux nations, si violemment ennemies, n'eussent plus composé que des peuples identifiés désormais par leurs principes, leurs maximes, leurs intérêts.
[…]
On croyait, a-t-il dit, que mon invasion n'était qu'une vaine menace; parce qu'on ne voyait aucun moyen raisonnable de la tenter ; mais je m'y étais pris de loin, j'opérais sans être aperçu ; j'avais dispersé tous nos vaisseaux : les Anglais étaient obligés de courir après sur les divers points du globe : les nôtres pourtant n'avaient d'autre but que de revenir, à l'improviste, et tout à la fois, se réunir en masse sur nos côtes. Je devais avoir 70 ou 80 vaisseaux Français ou Espagnols dans la Manche : j'avais calculé que j'en demeurerais maître pendant deux mois ; j'avais 3 ou 4 mille petits bâtiments qui n'attendaient que le signal ; mes cent mille hommes faisaient chaque jour la manœuvre de l'embarquement et du débarquement, comme tout autre temps de leur exercice ; ils étaient pleins d'ardeur et de bonne volonté ; l'entreprise était très populaire parmi les Français, et nous étions appelés par les vœux d'une grande partie des Anglais. Mon débarquement opéré, je ne devais calculer que sur une seule bataille rangée ; l'issue n'en pouvait être douteuse, et la victoire nous plaçait dans Londres ; car le local du pays n'admettait point de guerre de chicane ; ma conduite morale eût fait le reste. Le peuple Anglais gémissait sous le joug de l'oligarchie ; dès qu'il eût vu son orgueil ménagé, il eut été tout aussitôt à nous ; nous n'eussions plus été pour lui que des alliés venus pour le délivrer. Nous nous présentions avec les mots magiques de liberté et d'égalité, etc."



On peut retrouver d’autres réflexions dans les annotations que l’Empereur coucha sur le papier à Sainte-Hélène suite à la lecture de l’ouvrage intitulé « Manuscrit venu de Sainte-Hélène » et dont l’auteur était sensé être Napoléon lui-même (en vérité, il avait été rédigé d’Europe par l’économiste Lullin de Châteauvieux, un ami de Mme de Staël :
« La descente en Angleterre a toujours été regardée comme possible; et la descente une fois opérée, la prise de Londres était immanquable. Maître de Londres, il se fût élevé un parti très puissant contre l'oligarchie. Est-ce qu'Annibal en passant les Alpes, César en débarquant en Epire ou en Afrique, regardaient en arrière ! Londres n'est située qu'à peu de marches de Calais ; et l'armée anglaise, disséminée pour la défense des côtes, ne se fût pas réunie à temps pour couvrir cette capitale, une fois la descente opérée : sans doute que cette expédition ne pouvait pas être faite avec un corps d'armée, mais elle était certaine avec 160 000 hommes, qui se fussent présentés devant Londres cinq jours après leur débarquement. »

Ces quelques mots répondaient au passage suivant :
« Faute de mieux , je mis en avant un projet de descente en Angleterre. Je n'ai jamais pensé à le réaliser, car il aurait échoué, non que le matériel du débarquement ne fût possible, mais la retraite ne l'était pas. Il n'y a pas un Anglais qui ne se fût armé pour sauver l'honneur de son pays, et l'armée française, laissée sans secours à leur merci, aurait fini par périr ou capituler. J'avais pu faire cet essai en Egypte, mais à Londres, c'était jouer trop gros jeu.
Comme la menace ne me coûtait rien, puisque je ne savais que faire de mes troupes, il valait autant les tenir en garnison sur les côtes qu'ailleurs ; ce seul appareil a obligé l'Angleterre à se mettre sur un pied de défense ruineux : c'était autant de gagné. »

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Message Publié : 01 Fév 2019 16:45 
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Théodare a écrit :
Le gouvernement et le roi auraient ils forcément demandé la paix sachant que les autro-russes marchaient vers la frontière francaise (sans se presser il est vrai...)?


Sait-on le nombre de soldats qui devaient rester en France ? et qui aurait-été à leur tête en cas d'invasion du territoire ?

Je suppose que si Napoléon avait réussi à racler les font de tiroirs pour lever un petit 100.000 hommes, avec par exemple Davout à leur tête, pour tenir la rive du Rhin, les incursions austro-russes ne l'auraient pas trop inquiété.


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Message Publié : 01 Fév 2019 16:56 
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Drouet Cyril a écrit :
J
Ces quelques mots répondaient au passage suivant :
« Faute de mieux , je mis en avant un projet de descente en Angleterre. Je n'ai jamais pensé à le réaliser, car il aurait échoué, non que le matériel du débarquement ne fût possible, mais la retraite ne l'était pas. Il n'y a pas un Anglais qui ne se fût armé pour sauver l'honneur de son pays, et l'armée française, laissée sans secours à leur merci, aurait fini par périr ou capituler. J'avais pu faire cet essai en Egypte, mais à Londres, c'était jouer trop gros jeu.
Comme la menace ne me coûtait rien, puisque je ne savais que faire de mes troupes, il valait autant les tenir en garnison sur les côtes qu'ailleurs ; ce seul appareil a obligé l'Angleterre à se mettre sur un pied de défense ruineux : c'était autant de gagné. »


La thèse du "bluff"? Mais alors pourquoi construire une flotille à grands frais?


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Message Publié : 01 Fév 2019 17:21 
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Dalgonar a écrit :
Drouet Cyril a écrit :
J
Ces quelques mots répondaient au passage suivant :
« Faute de mieux , je mis en avant un projet de descente en Angleterre. Je n'ai jamais pensé à le réaliser, car il aurait échoué, non que le matériel du débarquement ne fût possible, mais la retraite ne l'était pas. Il n'y a pas un Anglais qui ne se fût armé pour sauver l'honneur de son pays, et l'armée française, laissée sans secours à leur merci, aurait fini par périr ou capituler. J'avais pu faire cet essai en Egypte, mais à Londres, c'était jouer trop gros jeu.
Comme la menace ne me coûtait rien, puisque je ne savais que faire de mes troupes, il valait autant les tenir en garnison sur les côtes qu'ailleurs ; ce seul appareil a obligé l'Angleterre à se mettre sur un pied de défense ruineux : c'était autant de gagné. »


La thèse du "bluff"? Mais alors pourquoi construire une flotille à grands frais?


Dans la même veine :

« Au cours d’une des longues conversations que j’eus avec Napoléon pendant le voyage de Cambrai que je fis avec lui au mois de mai 1810, nous vînmes à parler des grands préparatifs qu’il avait faits à Boulogne, de 1803 à 1805. Je lui avouais sans détour que je n’avais pu croire à cette époque que cet armement fût dirigé contre l’Angleterre. « Vous avez eu bien raison, me répliqua Napoléon en souriant. Jamais je n’eusse été assez sot pour entreprendre une descente en Angleterre, le seul cas excepté d’une révolution intérieure dans ce pays. L’armée rassemblée à Boulogne était de tout temps l’armée contre l’Autriche. Je ne pouvais la placer autre part sans exciter de l’ombrage et, devant la former quelque part, elle remplissait à Boulogne le double but de son rassemblement et de jeter de l’inquiétude en Angleterre. Le jour d’une insurrection en Angleterre, j’y faisais passer un détachement de mon armée pour soutenir l’insurrection ; je ne tombais pas moins sur vous, car mes forces étaient échelonnées à cet effet. Aussi, avez-vous vu en 1805 combien Boulogne était près de Vienne ! »
(Metternich, Mémoires)


« Ceux qui croient à une descente sont des niais. Ils ne voient pas la chose sous son véritable aspect. Je puis sans doute débarquer avec 100 000 hommes. On me livrera une grande bataille ; je la gagnerai ; mais je dois compter sur 30 000 hommes tués, blessés ou prisonniers. Si je marche sur Londres, une seconde bataille m’y attend : je la suppose encore heureuse, que faire à Londres avec une armée diminuée des trois quarts, sans espoirs de renforts ? Ce serait une folie. Sans une supériorité acquise de notre marine, il ne faut jamais songer à un pareil projet. La grande réunion de troupes que voyez dans le nord a un autre but. »
(Bourrienne, Mémoires)


Je ne vous cache pas que je ne partage pas cette vision des choses.

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Message Publié : 01 Fév 2019 19:53 
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Jean Froissart
Jean Froissart

Inscription : 13 Juin 2017 15:04
Message(s) : 1132
.
L'homme de 1810 est encore dans la course.
Les réflexions moins positives quant à l'aboutissement du plan sont faites à Ste-Hélène, si j'ai bien saisi.
Peut être une analyse plus cohérente/franche/lucide...
.

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"... The ship is anchor’d safe and sound, its voyage closed and done, ... From fearful trip the victor ship comes in with object won ..." (W. Whitman Jr)


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Message Publié : 02 Fév 2019 13:39 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 13 Jan 2013 13:11
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Rebecca West a écrit :
L'homme de 1810 est encore dans la course.
Les réflexions moins positives quant à l'aboutissement du plan sont faites à Ste-Hélène, si j'ai bien saisi.
Peut être une analyse plus cohérente/franche/lucide...
Justement non, c'est l'inverse visiblement. Peut être une volonté de ne pas perdre la face devant Metternich, de ne pas avouer son échec de 1805. L'homme est encore dans la course comme vous dites.
Merci Drouet Cyril de nous faire partager le (les :mrgreen:) points de vue de l'empereur. Quel que soit sa volonté de réécrire l'histoire suivant les circonstances, il résume de manière assez juste le pour et le contre. Je me demande tout de même si l'empereur ne s’exagère pas un peu le soutient populaire et l'aura de "libérateur" espéré. Le soutient à la monarchie et au système politique anglais était il si fragile?


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Message Publié : 16 Juin 2020 19:58 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 12 Juil 2012 15:11
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Trafalgar plus important que Waterloo?
Oui, je pense que Trafalgar est plus important que Waterloo. Pourquoi ? Parce que Waterloo n'a pas l'importance qu'on lui accorde habituellement. Si Napoléon avait remporté cette bataille, le duc de Wellington aurait pu déclarer à juste titre : « j'ai perdu cette bataille, mais je n'ai pas perdu la guerre ». Napoléon pensait qu'une victoire à Waterloo était possible, et il avait raison, c'était « jouable ». Mais je ne vois pas comment il aurait pu gagner la guerre face à l'Angleterre et ses alliés.


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