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 Sujet du message : Re: Trafalgar et la presse
Message Publié : 25 Oct 2013 14:18 
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Fustel de Coulanges
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Comme nous en sommes à parler de Villeneuve et de sa mort dans un fil initié à partir d’un faux anglais. En voici un deuxième ; il fut publié par The Star, le 25 janvier 1814 et est sensé être la dernière lettre adressée par Villeneuve à l’Empereur :


« Monsieur,
Vous devez vous ressouvenir que, lorsque Latouche mourut à Toulon, je commandais à Rochefort, et que j’hésitai de le remplacer. J’étais alors bien convaincu que, quel que fût le chef des opérations hasardeuses et mal conçues des flottes combinées française et espagnole, il serait disgracié aussi bien que battu, si sa mauvaise étoile épargnait sa vie dans un combat (presque inévitable), avec un ennemi accoutumé à la victoire, et couvrant toutes les mers de ses croiseurs.
C’est ainsi que je parlai au ministre de la Marine, lorsque bientôt après, et contre mon inclination, je fis voile pour Barcelone et Cadix ; et quand je lui rend compte des préparatifs et manœuvres de la flotte espagnole, mes premières dépêches, ainsi que celles que je lui adressai de Cadix, du Ferrol, de la Martinique, lui firent connaître mon entière résignation. Sur l’ordre qui me fut donné le 24 septembre dernier, de revenir à Toulon avec la flotte combinée (et nous eûmes toujours en vue la flotte anglaise pendant notre route), je répondis que de tels ordres seraient exécutés ; mais je rappelai en même temps au ministre, et ma première résignation, et mes craintes sur les chances douteuses des combats en mer et je l’instruisis, en même temps, de ma détermination ; soit que je fusse vainqueur ou vaincu, d’abandonner pour jamais un poste périlleux que mes principes, et surtout votre caractère violent et cruel, ne me permettaient pas d’occuper.
Ce n’est ni au manque de valeur, ni à quelque faute que l’on doit attribuer le désastre de Trafalgar. Ce fait a été prouvé sans réplique dans mon récit officiel de la bataille. Pourquoi lui a-t-on refusé place dans le Moniteur, tandis qu’on y a inséré les calomnies et les outrageantes assertions de mes ennemis ?
Lorsque, au milieu de votre heureuse et ambitieuse campagne en Allemagne, mon rapport vous parvint, ne dites-vous pas, avec votre fureur et votre cruauté ordinaire : « Je vois qu’un exemple sur le Bing français [John Byng, amiral anglais condamné à mort et fusillé suite à la défaite de Minorque] est absolument nécessaire pour mettre la victoire à l’ordre du jour dans mes flottes ? »
Mille voix ont répété ces dures expressions, cette sentence de mort lancée contre un amiral français, par un usurpateur étranger et féroce, tandis que ma dépêche est restée inconnue, et n’a peut-être été jamais lue. Elle contenait pourtant quelques vérités sévères, qui n’auraient ajouté, je l’avoue, aucun lustres à vos talents militaires et nautiques, mais qui aurait prouvé que la même incapacité, la même ambition qui avaient causé la perte d’une escadre française à Aboukir, avaient causé aussi celle d’une autre escadre à Trafalgar.
Dans mon dernier entretien avec vous, vous me fîtes observer que, quand bien même la France serait sans opposition, la souveraine de tout le continent, tant qu’elle ne pourrait pas forcer la Grande-Bretagne à se soumettre à ses lois, son pouvoirs à l’extérieur serait précaire, son état intérieur mal assis, son commerce languissant, ses manufactures anéantis, et ses habitants pauvres et malheureux. Mais qu’avez-vous fait pour remédier à ces maux certains ?
Depuis les quatre années que dure votre tyrannie, ma patrie et ses alliés ont déjà perdu un plus grand nombre de vaisseaux de guerre, que n’en avait toute la marine royale pendant une grande partie des longs règnes de Louis XIV et Louis V ; et si la France doit rester plus longtemps encore sous votre sceptre de fer, sa marine militaire marchera bientôt de pair avec sa marine marchande, et l’on ne verre dans ses ports de mer que d’infâmes pirates et des marchands ruinés.
Quel honneur est-il résulté pour mon pays de toutes vos campagnes si heureuses ? Est-il plus libre sous votre puissance sans bornes ? Accablés d’impôts et cruellement opprimés par un despotisme militaire impitoyable, mes concitoyens asservis voient arriver, en pleurant et sans oser exhaler un soupire, le moment prochain d’une ruine inévitable, tandis que vous, Monsieur, vos parents et vos créatures profitez de vos conquêtes obtenues au dépend du sang le plus pur et des riches trésors de la France.
Le style de cette lettre vous convaincra aisément que son auteur est hors d’atteinte de votre vengeance, et n’a plus à redouter vos tortures ou vos cachots, vos bourreaux ou vos poisons.
L’ordre que m’a donné votre ministre de ne point approcher de la capitale sans une permission expresse de vous, a fait différer le moment de votre punition et de la délivrance de l’espèce humaine. J’étais résolu à ne point survivre à la ruine de la marine française, et j’avais décidé de vous tuer avant de me punir moi-même d’avoir été votre instrument et d’avoir contribué à mon propre déshonneur, à l’oubli de mes devoirs, de ma naissance, et à la honte de ma profession.
Que vous soyez au nombre des vivants, et qu’il vous soit permis d’exercer votre effroyable tyrannie, c’est ce qu’il faut attribuer à la Providence dont les motifs sont impénétrables. Cependant, comptez sur cette vérité que, comme vous êtes un des plus grands criminels de la terre, votre mort sera plus précipitée et plus terrible. Un assassin ou un bourreau mettra fin à la carrière d’atrocités qu’à la honte de notre siècle vous n’avez que trop longtemps parcourue. Afin que la postérité qui pourra blâmer une partie de ma vie, n’ignore pas le sincère repentir et les sentiments patriotiques qui ont accompagné ma mort, des copies de cette lettre ont été envoyées à plusieurs officiers de la marine française ; et si votre mort avait précédé mon suicide, non seulement la génération présente, mais les âges à venir m’auraient proclamé comme un libérateur, et révéré comme un sauveur. Des autels et des statues auraient été érigé à ma mémoire.
Tremblez tyran, vous êtes abhorré, et les malédictions de l’univers vous suivront par delà le tombeau.

De Villeneuve »



Pour peaufiner ce faux grossier, les Britanniques auraient pu au moins vérifier les dates. La missive incendiaire est en effet datée du 5 mai 1806 ; Villeneuve est mort le 22 avril…

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Dernière édition par Drouet Cyril le 25 Oct 2013 14:28, édité 1 fois.

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 Sujet du message : Re: Trafalgar et la presse
Message Publié : 25 Oct 2013 14:26 
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Pierre de L'Estoile
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Vu le style et les références, il y a de bonnes chances que cette lettre ait été en réalité rédigée par un émigré français à la solde des Anglais, plus que par les Britanniques eux-mêmes

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Léon Tolstoï.


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 Sujet du message : Re: Trafalgar et la presse
Message Publié : 25 Oct 2013 14:29 
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L'auteur restera inconnu, mais on peut au moins être sûr qu'il n'appréciait guère Napoléon. lol

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 Sujet du message : Re: Trafalgar et la presse
Message Publié : 25 Oct 2013 21:38 
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De toute façon, je trouve que Napoléon a été assez petit dans l'affaire. Rien à voir avec l'attitude de louis XIV à l'égard de Tourville après la défaite de La Hougue. Il est vrai que Tourville avait été battu parce qu'il lui avait obéi

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C'est l'ambition qui perd les hommes. Si Napoléon était resté officier d'artillerie, il serait encore sur le trône.

Mr Prudhomme


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 Sujet du message : Re: Trafalgar et la presse
Message Publié : 25 Oct 2013 21:46 
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Philippe de Commines
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Rien à voir non plus avec la bataille en elle même! La Hougue a été précédée de Barfleur, une journée à deux contre un au cours de laquelle la flotte française coulera deux vaisseaux ennemis sans en perdre aucun! C'est faute d'abri en Manche que les vaisseaux de Tourville se feront attaquer et détruire (pour partie) au mouillage!
A Trafalgar, c'est encore du deux contre un mais ce sont les Anglais qui sont en petit nombre et qui remportent une superbe victoire faute d'adversaires à leur mesure! Et là, les Franco-Espagnols ne sont pas au mouillage, ils peuvent manœuvrer mais ils sont totalement surclassés par leur adversaire....


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 Sujet du message : Re: Trafalgar et la presse
Message Publié : 25 Oct 2013 22:06 
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Oui ! On a beaucoup parlé de Villeneuve, Mais il s'attendait à la tactique de Nelson. et il avait prévu, avec Gravina, l'amiral espagnol, une double Ligne. Hélas la flotte combinée etait trop hétéroclite et pas assez Homogène. Ajoutez a ceci que la houle avait disloqué la double ligne,les artilleurs Français et espagnols qui tiraient moins vite et moins juste que les britanniques, sans compter la "trahison" de l'avant garde de Dumanoir qui est restée passive et a fui le champ de Bataille ( ce qui ne l'empêchera pas d'être détruite 2 semaines plus tard à Bataille du cap Ortegal par le contre-amiral britannique Strachan )

Il faut aussi savoir que Villeneuve avait lui aussi obéi à l'empereur qui lui ordenait de manière comminatoire de sorti et qui avait même envpyé pour le remplacer l'Amiral Rosily

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 Sujet du message : Re: Trafalgar et la presse
Message Publié : 26 Oct 2013 8:15 
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Fustel de Coulanges
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Elgor a écrit :
De toute façon, je trouve que Napoléon a été assez petit dans l'affaire.


Napoléon a aussi sa part de responsabilité dans le désastre.

Decrès à Villeneuve, 1er septembre :
"Sa Majesté veut éteindre cette circonspection qu'elle reproche à sa marine. Ce système de défensive qui tue l'audace et qui double celle de l'ennemi. Cette audace, elle la veut dans tous ses amiraux, ses capitaines, officiers et marins, et, quelle que soit l'issue, elle promet sa considération et ses grâce à ceux qui sauront la porter à l'excès, ne pas hésiter à attaquer des forces supérieures ou égales même, et avoir avec elle des combats d'extermination, voilà ce que veut Sa Majesté, elle compte pour rien la perte de ses vaisseaux, si elle les perd avec gloire ; elle ne veut plus que ses escadres soient bloquées par un ennemi inférieur, et s'il se présente de cette manière devant Cadix, elle vous recommande et vous ordonne de ne pas hésiter à l'attaquer."

Napoléon à Decrès, 4 septembre :
"Villeneuve est un misérable qu'il faut chasser ignominieusement. Sans combinaisons, sans courage, sans intérêt général, il sacrifierait tout pourvu qu'il sauve sa peau [...] Rien n'est comparable à l'ineptie de Villeneuve..."

Napoléon à Decrès, 6 septembre :
"J'imagine que vous êtes aussi indigné que moi de la conduite infâme de Villeneuve. Pour moi, j'en suis si confondu que je ne puis m'expliquer et je ne puis concevoir comment il a été assez lâche..."

Napoléon à Villeneuve, 14 septembre :
"Monsieur le Vice-Amiral Villeneuve, ayant résolu d'opérer une diversion puissante en dirigeant dans la Méditerranée nos forces navales réunies au port de Cadix, combinées avec celles de Sa Majesté Catholique, nous vous faisons savoir que notre intention est que, aussitôt les présentes reçues, vous saisissiez la première occasion favorable pour faire appareiller l'armée combinée, et vous porter dans cette mer [...]
Vous vous porterez d'abord vers Carthagène pour y faire rallier l'escadre espagnole qui se trouve dans ce port.
Vous vous dirigerez ensuite sur Naples, et vous débarquerez, sur un point quelconque de la côte, les troupes passagères qui sont à bord, pour rejoindre l'armée aux ordres du général Saint-Cyr [...]
Notre intention est que, partout où vous trouverez l'ennemi en forces inférieures, vous l'attaquiez sans hésiter et ayez avec lui une affaire décisive.
Il ne vous échappera pas que le succès de ces opérations dépend essentiellement de la promptitude de votre départ de Cadix, et nous comptons que vous ne négligerez rien pour l'opérer sans délai; et nous vous recommandons dans cette importante expédition l'audace et la plus grande activité."

Napoléon à Decrès, 15 septembre :
"Voilà le parti le plus utile que je puisse tirer de cette escadre dans ces circonstances-ci. J'estime donc qu'il faut faire deux choses : 1° envoyer un courrier extraordinaire à l'amiral Villeneuve, pour lui prescrire de faire cette manœuvre; 2° comme son excessive pusillanimité l'empêchera de l'entreprendre, vous enverrez, pour le remplacer, l'amiral Rosily, qui sera porteur de lettres qui enjoindront à l'amiral Villeneuve de se rendre en France pour rendre compte de sa conduite..."





Ainsi, Napoléon fait le pari que Villeneuve ("lâche", "incapable", "inepte") n'exécutera pas ses ordres.

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 Sujet du message : Re: Trafalgar et la presse
Message Publié : 26 Oct 2013 10:59 
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Elgor a écrit :
Oui ! On a beaucoup parlé de Villeneuve, Mais il s'attendait à la tactique de Nelson. et il avait prévu, avec Gravina, l'amiral espagnol, une double Ligne. Hélas la flotte combinée etait trop hétéroclite et pas assez Homogène. Ajoutez a ceci que la houle avait disloqué la double ligne,les artilleurs Français et espagnols qui tiraient moins vite et moins juste que les britanniques, sans compter la "trahison" de l'avant garde de Dumanoir qui est restée passive et a fui le champ de Bataille ( ce qui ne l'empêchera pas d'être détruite 2 semaines plus tard à Bataille du cap Ortegal par le contre-amiral britannique Strachan )

Il faut aussi savoir que Villeneuve avait lui aussi obéi à l'empereur qui lui ordenait de manière comminatoire de sorti et qui avait même envpyé pour le remplacer l'Amiral Rosily


Depuis Louis XIV, on sait que les flottes coalisées n'ont aucune cohésion. Elles se sont toujours montrées inférieures en qualité à une escadre nationale plus petite (Solebay, Stromboli, Béveziers, Barfleur...).


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 Sujet du message : Re: Trafalgar et la presse
Message Publié : 26 Oct 2013 16:12 
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cush a écrit :
Depuis Louis XIV, on sait que les flottes coalisées n'ont aucune cohésion. Elles se sont toujours montrées inférieures en qualité à une escadre nationale plus petite (Solebay, Stromboli, Béveziers, Barfleur...).


Decrès à Napoléon (22 mai 1805) :
"Je me suis mis aux pieds de Votre Majesté pour le supplier de ne pas associer aux opérations de ses escadres les vaisseaux espagnols."

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 Sujet du message : Re: Trafalgar et la presse
Message Publié : 26 Oct 2013 17:12 
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D'autant plus que la flotte espagnole du début du XIXeme et surclassée dans tous les domaines (c'est d'ailleurs le cas depuis plus d'un siècle!)....


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 Sujet du message : Re: Trafalgar et la presse
Message Publié : 26 Oct 2013 17:22 
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Il me semble qu'il y a eu un essai de descente en Angleterre sous Louis XV (ou Louis XVI ?) pour laquelle le maréchal de Broglie avait réuni des troupes en Normandie.

Dans cette opération, on avait demandé aux Espagnols de faire diversion en s'attaquant à une ou plusieurs "iles à sucre" britanniques, ce qui avait plutôt bien marché.

La marine française doit prendre des pêcheurs comme pilotes pour naviguer dans la Manche : l'habitude s'était perdue !

Malgré tout la flotte française va se promener le long de la côte sud de l'Angleterre, oblige une flotte anglaise à faire demi-tour après un engagement limité, après quoi marins et militaires français n'osent plus rien, à part un vague débarquement local, et rentrent finalement au port. Complexe d'infériorité manifeste.

A Londres, on pend l'amiral qui avait fait demi-tour. L'Angleterre ne plaisante pas avec le devoir naval, elle sait que sa survie est là.

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 Sujet du message : Re: Trafalgar et la presse
Message Publié : 26 Oct 2013 19:04 
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En 1744, l'armée de Maurice de Saxe était rassemblée à Boulogne en vue d'un débarquement en Angleterre... Une tempête met fin à la tentative.


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 Sujet du message : Re: Trafalgar et la presse
Message Publié : 27 Oct 2013 11:52 
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cush a écrit :
D'autant plus que la flotte espagnole du début du XIXeme et surclassée dans tous les domaines (c'est d'ailleurs le cas depuis plus d'un siècle!)....


La marine espagnole à la paix d'Amiens était dans un état inquiétant. La guerre avait particulièrement mis à mal les finances du pays et les choix de financement avaient principalement concerné l'armée de terre, fragilisant du coup une marine dont l'infériorité de la marine espagnole face à la Royal Navy fut démontrée à la bataille du cap Saint-Vincent (14 février 1797). Ce jour, malgré sa supériorité numérique, l'escadre espagnole avait été étrillée. Outre les problèmes tactiques, l'artillerie et les équipages (tant quantitativement que qualitativement) avaient été largement surclassés. Les déboires continuèrent, les désordres dans les arsenaux se poursuivirent et les succès remportés ne furent que défensifs.
Au final, si la marine espagnole comptait, en 1788, 76 vaisseaux, elle ne pouvait en aligner, en 1802, que 53 ; et encore sur ce nombre 3 étaient en construction et 21 autres avaient besoin de réparations.
La paix n'améliora pas la situation, et, en 1805, si la marine pouvait aligner 48 vaisseaux, 14 n'étaient pas dans un état permettant d'être réarmer dans un délai de quelques mois. Sous ce terme, il ne fallait compter que sur 34 vaisseaux.
Dans le cadre de la collaboration maritime franco-espagnole, on peut citer la convention du 4 janvier 1805. Par cet accord, l'Espagne s'engageait à armer et approvisionner 7 ou 8 vaisseaux du Ferrol, 12 à 15 vaisseaux à Cadix et 6 vaisseaux à Carthagène, le tout au plus tard au 30 mars. Le 7 avril, Villeneuve se trouvant au large de ce dernier port, les Espagnols ne purent donner suite aux demandes de collaboration de l'amiral, faute d'ordres et aussi par le manque d'équipages et par le fait que les poudres n'avaient pas été encore embarquées. Villeneuve repartit le lendemain avec sa seule escadre et fila à Cadix où 6 vaisseaux espagnols purent le rejoindre. De ces six bâtiments, deux tombèrent entre les mains des Anglais à la bataille des Quinze-Vingt et deux autres furent ensuite laissés à Vigo par Villeneuve qui motiva sa décision par ces mots :
"Ces bâtiments n'ont pas beaucoup souffert dans le combat, mais ils marchent mal et je les considère comme moins propres à renforcer l'escadre qu'à gêner et retarder ses mouvements."
Il ajouta même après avoir débloquer l'escadre de 9 vaisseaux du Ferrol jugée dans un état satisfaisant :
"Plût au ciel que l'escadre de Cadix qui m'a rallié fût composé de vaisseaux semblables ; c'est encore le moment de la dire : on ne mit jamais en mer d'aussi misérable bâtiments. C'est la cause première de tous nos malheurs."
Finalement 2 vaisseaux de Cadix (l'un d'eux allait être écarté en raison des lourdes réparations à effectuer) et 8 du Ferrol suivirent Villeneuve à Cadix, où 6 autres vaisseaux purent se joindre à la flotte.
A Trafalgar, concernant les défauts des navires espagnols, on peut noter :
-la mauvaise manœuvrabilité de la Santisima Trinidad et du Rayo ;
-la mauvaise qualité des mâtures et des cordages ;
-le manque de canonniers ;
-le manque d'expérience.

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 Sujet du message : Re: Trafalgar et la presse
Message Publié : 30 Oct 2013 9:09 
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Fustel de Coulanges
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Réflexions de Napoléon sur la marine espagnole suite à la bataille des Quinze-Vingt :

"Vous savez combien peu on doit compter sur les Espagnols."
(Napoléon à Barbé-Marbois, 9 août 1805)

"[Les Espagnols] sont si pauvres gens qu'en vérité il vaut mieux peut-être ne pas les avoir."
(Napoléon à Fouché, 9 août 1805)

"[Il convient de ne compter] deux vaisseaux espagnols que pour un"
(Napoléon à Decrès, 13 août 1805)

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 Sujet du message : Re: Trafalgar et la presse
Message Publié : 30 Oct 2013 10:02 
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Philippe de Commines
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Pierma a écrit :
A Londres, on pend l'amiral qui avait fait demi-tour. L'Angleterre ne plaisante pas avec le devoir naval, elle sait que sa survie est là.


Il ne s'agit pas d'une tentative de descente en Angleterre mais en 1757, suite à la bataille de Minorque (contre la flotte française menée par La Galissonière), Byng est condamné à mort et exécuté sur le pont de son navire, le Monarch.


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