Nous sommes actuellement le 10 Mai 2024 0:30

Le fuseau horaire est UTC+1 heure [Heure d’été]




Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 355 message(s) ]  Aller vers la page Précédent  1 ... 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 ... 24  Suivant
Auteur Message
 Sujet du message : Re: La campagne de Russie...
Message Publié : 16 Mai 2012 12:04 
Hors-ligne
Philippe de Commines
Philippe de Commines
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 05 Juil 2011 15:39
Message(s) : 1623
Localisation : Armorique
Bonjour,

Voici une bel et bon résumé comme je les aime. A mon niveau de compréhension ! ;)

Citer :
Mais sur le fond, je crois que, comme bien souvent, ce qui a été le plus déterminant pour aboutir à ce désastre de Russie, c'est l'erreur française dans les buts de guerre, dit autrement dans les objectifs politiques mêmes.
Des victoires tactiques et même stratégiques peuvent produire des résultats politiques nuls si on s'est trompé sur les objectifs. L'Histoire regorge d'exemples en ce sens (guerres d'Algérie, du Vietnam, ...etc).


Là, j'ai un peu peur de ne pas trop bien cibler les objectifs politiques dont vous parlez. Au lire de vos exemples je crois comprendre que Napoléon a fait fi d'un autre paramètre : ce que l'homme est capable d'endurer pour sa liberté mais peut être me suis-je trompée.
Je me rends à Tilsit déjà un peu secouée d'apprendre ce que Drouet Cyril savait certainement : chacun a trompé l'autre sitôt le traité ratifié, chacun a voulu tromper plus et au final Alexandre reste un peu douteux vu l'alliance autrichienne, cautionné par la main et le corps entier de Marie-Louise... ;)

Bien à vous.
g

_________________
"... Et si je te semble avoir agi follement, peut-être suis-je accusée de folie par un insensé." (Sophocle)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message : Re: La campagne de Russie...
Message Publié : 17 Mai 2012 15:43 
Hors-ligne
Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 06 Fév 2004 8:08
Message(s) : 3532
Citer :
Là, j'ai un peu peur de ne pas trop bien cibler les objectifs politiques dont vous parlez.


Par la guerre contre la Russie, Napoléon comptait soumettre enfin le Tsar à son système et, par la perte des provinces danubiennes et du glacis polonais, préserver l’espace européen des « barbares du nord », pour reprendre une expression impériale.

Pour ce qui est de la marche à suivre, Metternich et Pradt ont laissé des témoignages. Je n’hésite pas non plus à vous retranscrire ce qu’en a dit Narbonne. Imagination enfiévrée et retour des rêves orientaux…


« Il m'exposa le plan de campagne qu'il avait arrêté, et se servit des paroles suivantes, que les événements ont rendues mémorables :
"Mon entreprise est une de celles dont la patience renferme la solution. Le triomphe appartiendra au plus patient. Je vais ouvrir la campagne en passant le Niémen. Elle aura son terme à Smolensk et à Minsk. C'est là que je m'arrêterai. Je fortifierai ces deux points et m'occuperai à Vilna, où sera le grand quartier général durant l'hiver prochain, de l'organisation de la Lithuanie, qui brûle d'impatience d'être délivrée du joug de la Russie. Nous verrons, et j'attendrai qui de nous deux se lassera le premier : moi de faire vivre mon armée aux dépens de la Russie, ou Alexandre de nourrir mon armée aux dépens de son pays. Peut-être irai-je de ma personne passer les mois les plus rigoureux de l'hiver à Paris."

Je demandai à Napoléon ce qu'il ferait dans le cas où l'Empereur Alexandre ne consentirait pas à faire la paix à la suite de l'occupation de la Lithuanie; il me répondit :
"Dans ce cas, je m'avancerai l'année prochaine jusqu'au centre de l'Empire, et je serai patient en 1813 comme je l'aurai été en 1812. L'affaire, ainsi que je vous l'ai dit, est une question de temps. "

(Metternich, Mémoires)



« Il pouvait y en avoir deux [plans contre la Russie] :
1°. Marcher à Moskou dans l'espérance que ce coup de main enlèverait les ressources principales de l'ennemi ; brûler Toula , première manufacture d'armes de Russie ; rechercher et fomenter les mécontents et les mécontentements que l'on croyait en grand nombre à Moskou, considérée surtout comme rivale de Pétersbourg; forcer, par tous ces moyens, l'empereur de Russie à signer la paix, dont la base serait la cession de toutes les provinces polonaises , et la reprise du joug du système continental, que la Russie avait pris la liberté de secouer, en donnant Riga et Archangel comme places de sûreté.
2°. Enlever la totalité des provinces polonaises depuis la Baltique jusqu'à la Mer Noire, s'arrêter sur la Dwina et le Borysthène , organiser la Pologne derrière ce rempart, et faire la guerre avec du sang polonais, c'était l'expression de l'Empereur, en laissant en Pologne une force française considérable, et en donnant aux Polonais un grand subside.

Ces deux idées se sont pendant longtemps combattues et succédées dans la tête de Napoléon. Pendant l'hiver qui précéda l’expédition, le ministre de la police n'avait cessé de m'en entretenir. De mon côté, je n'avais pas cessé de lui en faire apercevoir les inconvénients; ils me paraissaient palpables.
Toute entreprise d'une très haute importance dont on ne peut pas maîtriser toutes les chances, est une mauvaise entreprise; toute entreprise dont le défaut de succès entraîne avec elle un changement complet dans la position de celui qui s'y livre, est certainement de la nature la plus téméraire, et par conséquent la plus dangereuse. On ne conçoit pas que l'on mette d'aussi grands intérêts sur des peut-être.
Marcher à Moskou, brûler Toula, rencontrer des mécontents, tout cela était fort beau d'après l'habitude qu'on avait contractée d'aller dicter la paix dans la capitale de ses ennemis, de faire tout avec fracas, de rechercher partout les ennemis de l'autorité; mais qui garantissait à l'Empereur que tout cela finirait la guerre de Russie ? Cet empire ne ressemble pas à un autre, ni à ceux qu'il avait l'habitude de régenter. Chez eux quand le souverain, sorti de la capitale, est acculé aux limites de ses Etats, comment échapperait-il à la cruelle nécessité de signer la paix la plus cruelle ? Mais en Russie, où est cette nécessité ? Celui qui a dit que cet empire avait pour lui l'espace et le temps, connaissait bien ce pays : il avait mesuré, et il lui a assigné une force qui est une propriété exclusive pour lui. Napoléon traitait tout cela de chimères, d'idéologie; et tandis que d'un bout de l'Europe à l'autre tout le monde, jusqu'au simple peuple, traçait cette marche aux Russes, Napoléon prétendait qu'ils ne soutiendraient pas l'idée de la prise de leur capitale, et que la soumission la plus complète viendrait prévenir ce malheur. Lisez tout ce que le Moniteur a dit de Moskou-la-Sainte, Moskou-la-Grande; du respect des Russes pour cette cité : tous les flatteurs ne disaient pas autre chose.
Le second plan ne valait pas mieux que le premier. Napoléon comptait sur cent cinquante mille Polonais; il se proposait d'y ajouter cinquante mille Français, avec un gros subside. Mais ce n'étaient pas deux cent mille hommes qui pouvaient forcer la Russie à se dessaisir de propriétés aussi précieuses que celles des provinces polonaises. Cet Empire pouvait, pendant longtemps, opposer des forces très supérieures au nombre supposé de deux cent mille ennemis. D'ailleurs la Dwina et le Borysthène ne sont pas des barrières, pendant les six mois de gelée ordinaire à ces contrées. Alors, qui aurait empêché les nuées de cosaques que la Russie a toujours à sa disposition de percer en cent endroits un cordon de plus de quatre cents lieues ? Dans cette supposition,qui est celle de la continuation de la guerre, l'Empereur aurait eu, pendant un long cours d'années, à venir chaque printemps se fixer en Pologne, et diriger en personne les opérations ; car la plus cruelle expérience avait assez appris ce qu'il avait à attendre de ses lieutenants. Il fallait, chaque année, envoyer en Pologne des corps de troupes fraîches; chaque année une partie du numéraire de la France prenait le même chemin, car c'est toujours par là qu'il faut finir. Il serait curieux de savoir à quelle somme s'élève le numéraire porté en Pologne et en Saxe dans les deux dernières campagnes.
Le second plan , pour être moins hasardeux que le premier, n'était pas plus efficace : le premier tranchait trop , le second pas assez. Napoléon n'avait pas calculé qu'avec la Russie vaincre n'était rien , mais signer la paix était tout; qu'il n'y avait aucun moyen de l'y forcer, et que, tant que cette signature manquerait, quelles que fussent les victoires, il n'y aurait rien de fait. L'Empereur s'était décidé pour le premier plan. Il est hors de son caractère, de ce caractère qu'il applique indistinctement à tout, avec lequel il fait tout, de s'attacher à un plan sans éclat, sans fracas, dans lequel le temps, ce mobile de tout, qui lui est si inconnu, entre pour quelque chose. Une fois lancé en Lithuanie, voyant l'armée russe s'éloigner devant lui, il ne songea qu'à la suivre , interprétant le système qui préparait sa perte comme un signe de la terreur de son ennemi. »

(Pradt, Histoire de l'ambassade dans le Grand-Duché de Varsovie en 1812)



«Je ne vous conçois pas, mon cher Narbonne, vous ordinairement si confiant, et d'un courage si gai. Votre vieil ami Choiseul de Gouffier vous aura troublé avec ses contes d'ancien émigré, et son admiration de Pensionnaire de la Russie. Tout cela tombera devant les faits. Les peuples barbares sont superstitieux et ont des idées simples. Un coup terrible porté au cœur de l'Empire sur Moscou la grande, Moscou la sainte me livre, en un moment, cette masse aveugle et sans ressort. Je connais Alexandre; j'ai eu de l'ascendant sur lui ; cela se retrouve toujours. Il faut frapper son imagination d'un grand effet de hardiesse et de puissance; il viendra à moi. Peut-être cédera-t-il devant le seul aspect de l'armement inouï que je rassemble et de la Revue Européenne que je vais passer à Dresde, avant de lui envoyer par vous mon ultimatum; sinon !... Eh bien ! que le destin s'accomplisse et que la Russie soit écrasée sous ma haine de l'Angleterre ! Sa barbarie, dont vous avez peur, est une infériorité devant notre génie de tactique et d'organisation. Et quant à son immensité, ce sont des étapes de plus à marquer par des victoires. A la tête de quatre cent mille hommes, dont la solde est réglée, l'attirail et les fournitures établies dans des proportions sans exemple, avec des réserves sur nos flancs, des Corps Lithuaniens de même sang qu'une partie des populations à traverser, je ne crains pas cette longue route bordée de déserts, au bout de laquelle est la con quête et la paix.

Puis, avec un éclat soudain de regard, qui glaça de surprise son interlocuteur : Après tout, mon cher, dit-il, comme dans l'exaltation d'un rêve, cette longue route est la route de l'Inde. Alexandre était parti d'aussi loin que Moscou, pour atteindre le Gange. Je me le suis dit, depuis Saint-Jean-d'Acre. Sans le corsaire anglais et l'émigré français qui dirigèrent le feu des Turcs, et qui, joints à la peste, me firent abandonner le siége, j'aurais achevé de conquérir une moitié de l'Asie, et j'aurais pris l'Europe à revers, pour revenir chercher les trônes de France et d'Italie. Aujourd'hui, c'est d'une extrémité de l'Europe qu'il me faut reprendre à revers l'Asie, pour y atteindre l'Angleterre. Vous savez la mission du Général Gardanne et celle de Jaubert en Perse; rien de considérable n'en est apparu ; mais j'ai la carte et l'état des populations à traverser, pour aller d'Érivan et de Tiflis jusqu'aux Possessions anglaises dans l'Inde. C'est une Campagne peut-être moins rude que celle qui nous attend sous trois mois. Moscou est à trois mille kilomètres de Paris ; et il y a bien quelques batailles, en travers de la route. Supposez Moscou pris, la Russie abattue, le Czar réconcilié, ou mort de quelque complot de palais, peut-être un trône nouveau et dépendant ; et dites-moi, si pour une grande armée de Français, et d'auxiliaires partis de Tiflis, il n'y a pas accès possible jusqu'au Gange, qu'il suffit de toucher d'une épée française, pour faire tomber dans toute l'Inde cet échafaudage de grandeur mercantile. Ce serait l'expédition gigantesque, j'en conviens, mais exécutable du dix-neuvième siècle. Par là, du même coup, la France aurait conquis l'indépendance de l'Occident, et la liberté des mers.
Vous le voyez donc. Le certain et l'incertain, la politique présente et l'avenir illimité, tout nous jette sur la grande route de Moscou, et ne nous permet pas de bivouaquer seulement en Pologne.
Je crois, au reste, pouvoir compter pour cette première campagne sur la continuation d'une diversion hostile des Turcs contre la Russie ; non que je ne doive donner aussi aux Turcs quelque inquiétude, et qu'ils ne m'en veuillent de l'Egypte ; mais les hommes sont toujours dominés par leur principale crainte et leur principale haine. La Russie a trop menacé Constantinople, sans la prendre.
Depuis les poteaux indicateurs du chemin de Byzance, que Catherine rencontrait partout, sur son passage, en Crimée, les Turcs ont été trop maltraités par la Russie pour ne pas lui être implacables, à la première occasion. Je la leur donne belle; et je m'en fie à eux.
Telle est donc notre entrée de jeu : tout le gros de l'Europe d'Occident confédéré bon gré, mal gré, sous nos Aigles; une pointe de quatre cent mille hommes pénétrant la Russie et marchant droit sur son Palladium, Moscou, que nous prendrons ; de grandes armées de réserve françaises et alliées ; Macdonald et Schwartzemberg couvrant nos flancs et les provinces polonaises ; le peuple moscovite, entre ses grands seigneurs ruinés et ses serfs mécontents, traversé par une invasion, comme il n'y en eut jamais ; un Empereur russe qui ne gagne pas lui-même de batailles, qui sera vaincu en personne, s'il combat, et décrédité, s'il fuit : puis, à l'autre extrémité de son Empire envahi, la vieille Turquie acharnée pour mon alliance, en haine de l'ennemi commun, occupant l'armée de Kutusof avec bien des milliers de Spahis contre ses Cosaques, et je l'espère même entrant par un coin dans la Russie. Vous voyez donc, mon cher Narbonne, que tout cela est assez sagement combiné, sauf la main de Dieu toutefois qu'il faut toujours réserver et qui, je le pense, ne nous manquera pas. »

(Narbonne, Souvenirs)

_________________
" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message : Re: La campagne de Russie...
Message Publié : 17 Mai 2012 23:35 
Hors-ligne
Philippe de Commines
Philippe de Commines
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 05 Juil 2011 15:39
Message(s) : 1623
Localisation : Armorique
Bonsoir,

Drouet Cyril a écrit :
Par la guerre contre la Russie, Napoléon comptait soumettre enfin le Tsar à son système et, par la perte des provinces danubiennes et du glacis polonais, préserver l’espace européen des « barbares du nord », pour reprendre une expression impériale
.
1810 : signature d'une convention par Caulaincourt et Romanzof... Dès le début il est établi que "... le royaume de Pologne ne serait jamais établi..." Les noms de "Pologne" et de "Polonais" ne devait plus s'appliquer à aucune partie de ce qu'avait été ce royaume pas plus qu'à habitants et troupes. Aucun Polonais sujet du tsar ne pourrait être admis au service du Roi de Saxe. Aucune extension territoriale pour le duché de Varsovie. Le traité ne sera pas ratifié par Napoléon mais par Alexandre Ier pour deux... Il dira à Caulaincourt : "...Maintenant je ne chercherai plus que les occasions de prouver à l'Empereur combien je lui attaché..." (Caulaincourt - 06/01/10).
Depuis le mariage autrichien, il faut voir par là l'union de Metternich et de Napoléon ;) ; Alexandre fait construire "...des retranchements en terre dans les provinces baltes et lithuaniennes, armer et réparer les places, organiser des camps retranchés à Dunabourg, Riga, le long du Dniepr et de la Dvina pour barrer les routes d'invasion à la Russie..."
Nous sommes toujours en 1810.
En Pologne, le tsar fait circuler la publication d'une convention secrète dans laquelle Napoléon aurait promis de "retirer le subside pour 7 000 hommes de l'armée du grand-duc" (ADEAP)
Septembre 1810 : Napoléon déclare à Metternich "...Le jour où je me verrai forcé de faire la guerre à la Russie, j'aurai un allié puissant et considérable dans un roi de Pologne..." (Metternich - Mémoires - Tome 1).
Quelle étrange phrase puisque les deux compères savent parfaitement que rien ne peut empêcher cette guerre, les agents du Tsar sont même à Vienne. Que l'un tombe, un autre le remplace ; que l'un parle, il est désavoué officiellement par le tsar qui en sous main continue un travail de sape. Le problème est que pendant ce temps Napoléon se sent tellement le maître et des choses et des gens qu'il parle sans rien faire pour mettre sinon des limites du moins un terme bien senti aux menées du Tsar et chacun de continuer de professer de son attachement à l'autre. Napoléon se ménage l'idée d'une alliance avec l'Autriche bien sûr mais l'Angleterre... En Automne il cesse soudain d'être naïf quant à l'Angleterre et cherche à obtenir des renseignements sur l'armée russe, par ailleurs "... Il s'occupe du renforcement des défenses polonaises : Sicrok, tête de pont de Praga est renforcée ainsi que la place de Modlin... 30 000 fusils et armes diverses sont proposées au roi de Saxe et conseils lui sont donnés pour l'organisation de l'artillerie..."
Il est à noter qu'en Russie ceci fait belle lurette qu'on achète anglais tout en pillant du côté de la Porte.
Je trouve là encore bien étrange l'analyse faite des Russes par Napoléon... "Les Barbares du Nord", que connait-il des "Barbares du Nord" ? Là encore son manque de psychologie, son aveuglement car il n'ignore rien des préparatifs russes est étonnant.
La Pologne, mais ceci fait longtemps qu'Alexandre pense "sans"...

Citer :
Imagination enfiévrée et retour des rêves orientaux…

Là on tourne au délire, tout comme en Egypte où encore Bonaparte, il avouait que les Anglais lui avaient enlevé toutes ses illusions quant à un immense empire etc. Pour les illusions manifestement Bonaparte puis Napoléon en avaient de multiples de rechange.

Citer :
« Il m'exposa le plan de campagne qu'il avait arrêté, et se servit des paroles suivantes, que les événements ont rendues mémorables :
"Mon entreprise est une de celles dont la patience renferme la solution. Le triomphe appartiendra au plus patient. Je vais ouvrir la campagne en passant le Niémen. Elle aura son terme à Smolensk et à Minsk. C'est là que je m'arrêterai. Je fortifierai ces deux points et m'occuperai à Vilna, où sera le grand quartier général durant l'hiver prochain, de l'organisation de la Lithuanie, qui brûle d'impatience d'être délivrée du joug de la Russie. Nous verrons, et j'attendrai qui de nous deux se lassera le premier : moi de faire vivre mon armée aux dépens de la Russie, ou Alexandre de nourrir mon armée aux dépens de son pays. Peut-être irai-je de ma personne passer les mois les plus rigoureux de l'hiver à Paris."

C'est insensé il prononce les bonnes phrases : "...Le triomphe appartiendra au plus patient... " et fera du contraire. Nonobstant les paramètres qu'à ce moment, il ne peut compter mais imaginer, paramètres inhérents à tout départ pour une guerre lointaine (Là Fouché aurait été bien en place pour museler chacun... quelle perte -dire ceci de Fouché est cocasse mais il faut savoir être pragmatique-), il oublie que Vilna paraît être renforcée ou du moins préparée.
Là encore ceci parait jouable en l'état. Alors pourquoi ne pas avoir pu s'arrêter à cette politique ?

Citer :
2°. Enlever la totalité des provinces polonaises depuis la Baltique jusqu'à la Mer Noire, s'arrêter sur la Dwina et le Borysthène , organiser la Pologne derrière ce rempart, et faire la guerre avec du sang polonais, c'était l'expression de l'Empereur, en laissant en Pologne une force française considérable, et en donnant aux Polonais un grand subside.

Le premier plan me paraît utopique et le second me fait penser à la réflexion de Talleyrand concernant la Pologne et les Polonais. Le problème est : les Polonais n'auraient-ils pas fait défection dès les premiers coups de canon, n'ayant rien à attendre du choc de deux géants. Les "subsides", là encore on voit le manque d'analyse de l'Empereur par rapport aux hommes... Des subsides, comme des miettes d'un gâteau dont ils se trouvent être les cuisiniers, je me demande parfois à quelle aulne sidérante Napoléon mesurait-il les hommes, lui qui semblait tant plein d'orgueil et dont l'amour propre ne supportait plus aucune contradiction. Quel mépris ! Que sont lointains les beaux idéaux de la belle révolution, fini d'être fossoyé par un homme dont la tête fut un moment plus que légèrement accrochée puis après Thermidor, un moment d'oubli qu'il aurait bien dû optimiser quant à la psychologie humaine.
Je viens de m'apercevoir que j'aurais été d'aussi bon conseil que ce grand Metternich, 8-| on entreprend pas une telle aventure avec des supputations.

Citer :
Cet empire ne ressemble pas à un autre, ni à ceux qu'il avait l'habitude de régenter. Chez eux quand le souverain, sorti de la capitale, est acculé aux limites de ses Etats, comment échapperait-il à la cruelle nécessité de signer la paix la plus cruelle ? Mais en Russie, où est cette nécessité ? Celui qui a dit que cet empire avait pour lui l'espace et le temps, connaissait bien ce pays : il avait mesuré, et il lui a assigné une force qui est une propriété exclusive pour lui. Napoléon traitait tout cela de chimères, d'idéologie

Nous y voici donc. Quelle analyse ce Metternich ! Bien sûr que ce pays ne ressemble à nul autre. Lorsque sur un autre échange je parle de "l'âme slave", il ne faut pas y voir là une sorte de délire accompagné de libation et de violons mais l'image d'un peuple bien trempé et d'une endurance que même Metternich ne semblait pas ignorer.
Chimères, idéologie ? A ceci Metternich a dû sentir la terre s'entrouvrir déjà en un immense charnier dans lequel la grande armée allait tout laisser.

Citer :
Napoléon n'avait pas calculé qu'avec la Russie vaincre n'était rien , mais signer la paix était tout

Et oui ! Il avait aussi sous estimé la fermeté d'Alexandre se croyant bien seul à pouvoir duper tant sur l'échiquier politique que manoeuvrer l'adversaire à son aise. Mais on ne manoeuvre pas un homme comme une pièce d'infanterie et là, Bonaparte comme Napoléon aura toujours eu une analyse de retard.
Donc nous nous trouvons avec un Metternich au courant des pensées les plus secrètes de Napoléon, certain -car son analyse tant du pays que du peuple est bonne- du bourbier qui attend la France. Comme il a dû jubiler en rapportant ces nouvelles à son maître et combien ceci a dû aussi mener l'Empereur d'Autriche à anticiper et tâter ce qu'il en serait de la Prusse. Combien alors il serait facile d'en finir avec "le reste"...

Citer :
[i]«Je ne vous conçois pas, mon cher Narbonne, vous ordinairement si confiant, et d'un courage si gai. Votre vieil ami Choiseul de Gouffier vous aura troublé avec ses contes d'ancien émigré, et son admiration de Pensionnaire de la Russie. ...je ne crains pas cette longue route bordée de déserts, au bout de laquelle est la con quête et la paix.

Cette cécité et surtout cette analyse du peuple russe me glace d'autant plus que sous les mots, je ne puis m'empêcher d'y voir la même analyse que d'aucuns feront au XXème siècle.
Toujours la bonne vieille caricature du slave, il est vrai qu'entre slave et esclaves certains auront vite fait l'assimilation.
Encore ces envolées en parallèle avec Alexandre qui avait déjà fait pleurer César... Le rappel de St Jean d'Acre "[i]...place assiégée à la turque et défendue à la française..." comme dira Kléber, je crois.

Citer :
"...Moscou est à trois mille kilomètres de Paris ; et il y a bien quelques batailles, en travers de la route. Supposez Moscou pris, la Russie abattue, le Czar réconcilié, ou mort de quelque complot de palais..."

Je vois que ce qui choquait grandement la morale de certains était pragmatiquement envisagé par Napoléon. Cette fois, il n'envisage pas même l'apoplexie... :mrgreen:
Napoléon semble plus rêveur que visionnaire ; est-ce l'âge ou l'habitude des victoires qui le fait s'appuyer sur des faits intangibles commençant par "... Je crois...".
S'il avait tant lu César, il aurait dû se prémunir justement en sachant qu'un peuple asservi n'est jamais sûr. Il a dû oublier de pousser plus avant et de bien lire Florus et son couplet sur la Germanie et la fin de la politique de captation.

Citer :
Vous voyez donc, mon cher Narbonne, que tout cela est assez sagement combiné, sauf la main de Dieu toutefois qu'il faut toujours réserver et qui, je le pense, ne nous manquera pas. »[/i] (Narbonne, Souvenirs)

Comme le disait Elisabeth d'Autriche née duchesse en Bavière : "... Lorsque le grand Jéhovah se met à frapper il ne le fait jamais à demi..." (elle vient d'apprendre la mort de son neveu Louis II).
Là encore c'est beaucoup demander à Dieu et surtout lui attribuer ce que l'on veut croire. Napoléon rendrait le plus fervent jésuite, athée par cette phrase. :rool: Enfin cette fois, ce n'est pas Dieu qui sera de la partie et le diable s'est retiré depuis longtemps, ce paramètre aurait dû interpeller ce grand homme, si on fait avec Dieu on ne peut shunter Satan ! lol
Il est étrange de voir combien cet homme courra toute sa vie après des rêves. Bien nourri par Rousseau et autres, il devient presque un romantique avant l'heure, le Weber de Goethe, celui à qui rien ne sourit.
Ce que je ne puis comprendre est sa constante acrimonie face à l'Angleterre, tel un homme devant lequel une femme se dérobe.
Il cherche en vain une paix, il y met tout son coeur et celui des autres à contribution et dès que la belle Albion se retourne dédaigneusement, le voici tel un taureau grattant de la patte et fumant des naseaux et de reporter son désir inassouvi vers d'autres contrées, plus vierges et semblant plus accueillantes.
Mais on ne force pas un pays comme on force une femme et là encore Napoléon ne le comprendra jamais... Pour les pays comme pour les femmes ! ;)
"...Qu'il est drôle, ce Buonaparte..." comme se plaisait à le répéter Joséphine accent créole à l'appui.

Je vous remercie grandement pour cet échange de pièces et d'analyses qui me laissent toujours aussi émerveillée et tout autant grandement atterrée. ;)

Bien à Vous et encore grand merci.
g

_________________
"... Et si je te semble avoir agi follement, peut-être suis-je accusée de folie par un insensé." (Sophocle)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message : Re: La campagne de Russie...
Message Publié : 18 Mai 2012 0:02 
Hors-ligne
Thucydide
Thucydide

Inscription : 17 Mai 2012 23:14
Message(s) : 57
politiquement et symboliquement 1812 fut une défaite.
mais tactiquement et historiquement cette campagne ne fut pas un echec.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message : Re: La campagne de Russie...
Message Publié : 18 Mai 2012 0:37 
Hors-ligne
Philippe de Commines
Philippe de Commines
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 05 Juil 2011 15:39
Message(s) : 1623
Localisation : Armorique
minautore a écrit :
politiquement et symboliquement 1812 fut une défaite.
mais tactiquement et historiquement cette campagne ne fut pas un echec.

Je suis entièrement d'accord avec une mouvante cependant : tout dépend de quel côté on se place... :P :oops: :P

_________________
"... Et si je te semble avoir agi follement, peut-être suis-je accusée de folie par un insensé." (Sophocle)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message : Re: La campagne de Russie...
Message Publié : 18 Mai 2012 8:53 
Hors-ligne
Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 18 Mars 2004 0:16
Message(s) : 1659
Les citations que vous avez faites sont très intéressantes. Pourtant, de la même manière qu'il faut être prudent avec Napoléon qui a dit tout et son contraire, il faut être circonspect avec Talleyrand.

Prétendre que la 1ère solution, celle d'une campagne de 2 années contre la Russie, était tout autant vouée à l'échec que la seconde (finalement retenue) visant à poursuivre l'armée russe jusqu'au fin fond de la steppe, c'est au minimum témoigner d'un singulier manque de vision et d'analyse, à moins que ce ne soit flatter un homme dont on est l'obligé, à savoir le tsar.

N'écartons pas non plus l'hypothèse qu'en répandant à posteriori la thèse selon laquelle la France aurait forcément échoué, qu'elle qu'ait été la stratégie retenue, Talleyrand vise ainsi à se dédouaner de sa trahison au profit des russes.

Telle n'était pourtant pas l'analyse de la situation par l'état-major russe avant le déclenchement du conflit. Car il ne faut pas oublier que la Russie était déjà la puissance pauvre du continent européen. Le déroulement de la guerre entre 1812 et 1814 montre, comme l'illustre Lieven, que la Russie a engagé un effort colossal pour faire face à l'attaque napoléonienne, et plus encore pour poursuivre l'armée ennemie au delà du territoire russe. Cet effort latérale n'était pas soutenable dans la durée. Et il faudrait de longues années à la Russie pour reconstituer ses forces alors que l'empire napoléonien, avec ses vassaux et alliés, avait un potentiel trés supérieur et beaucoup plus rapidement reconstituable et remobilisable.

C'est la raison pour laquelle Alexandre 1er à pris la décision absolument essentielle, et qui était tout sauf évidente aux yeux de la majorité des élites russes, de poursuivre sans faire de pause le combat jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à la destruction du "système" napoléonien en Europe. Il estimait qu'autrement, Napoléon reconstituerait ses forces en 1 an et serait en mesure de retomber sur une Russie très affaiblie par l'effort fourni et les destructions terribles infligées et subies sur son territoire et à sa population en 1812.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message : Re: La campagne de Russie...
Message Publié : 18 Mai 2012 9:24 
Hors-ligne
Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 17 Mars 2008 12:47
Message(s) : 401
Si ce sujet vous intéresse vraiment, je ne peux que vous encourager à lire l'excellent livre que Marie-Pierre Rey vient de publier sur cette question :

L'effroyable tragédie - Une nouvelle histoire de la Campagne de Russie, Flammarion - 2012

Ce livre renouvelle complètement la vision et les connaissances à propos de cet évènement majeur de l'épopée napoléonienne, en s'appuyant sur un corpus archivistique remarquable. Outre les sources françaises, pour la plupart hagiographiques, Mme Rey a étudié tout ce qui était disponible côté russe, y compris un ensemble épistolaire de soldats français, capturé par les russes en 1812 et conservé à Moscou. C'est ce regard croisé qui apporte vraiment beaucoup et bat en brèche de nombreuses idées reçues ; à commencer par l'importance exagérée donnée à l'hiver russe (pourtant très rigoureux cette année là) comme facteur de la défaite impériale.
Mais on y trouvera bien d'autres pépites.

Très vivement recommandé !


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message : Re: La campagne de Russie...
Message Publié : 18 Mai 2012 9:46 
Hors-ligne
Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 06 Fév 2004 8:08
Message(s) : 3532
1810 : signature d'une convention par Caulaincourt et Romanzof... Dès le début il est établi que "... le royaume de Pologne ne serait jamais établi..." Les noms de "Pologne" et de "Polonais" ne devait plus s'appliquer à aucune partie de ce qu'avait été ce royaume pas plus qu'à habitants et troupes.



Vous faites ici à la convention qui fut établie entre les Russes et Caulaincourt, le 23 décembre 1809, rédigée en ces termes :
"Art. 1er. Le royaume de Pologne ne sera jamais rétabli.
Art. 2. Les Hautes Parties contractantes s'engagent à veiller à ce que les dénominations de Pologne et de Polonais ne s'appliquent jamais à aucune des parties qui ont précédemment constitué ce royaume, ni à leurs habitants, ni à leurs troupes, et disparaissent pour toujours de tout acte officiel ou public, de quelque nature qu'il soit.
Art.. 3. Les ordres de chevalerie qui appartenaient à l'ancien royaume de Pologne seront abolis sans pouvoir jamais être rétablis.
Art. 4. Aucun des anciens Polonais qui sont aujourd'hui sujets de S. M. l'Empereur de toutes les Russies ne pourra être admis, à l'avenir, au service de S. M. le Roi de Saxe, comme duc de Varsovie ; et réciproquement, aucun sujet de S. M. le Roi de Saxe, en sa qualité de duc de Varsovie, ne pourra être reçu au service de la Russie.
Art. 5. Il est établi, comme principe fixe et inaltérable, que le duché de Varsovie ne pourra, à l'avenir, obtenir aucune extension territoriale qui serait prise sur l'une des parties qui composaient l'ancien royaume de Pologne.
Art. 6. Il ne sera plus reconnu de sujets mixtes entre la Russie et le duché de Varsovie. Il sera accordé à ceux qui seront réputés tels un délai de douze mois, à dater du jour de l'échange des ratifications de cet acte, pour déclarer la souveraineté qu'ils voudraient adopter, et un terme de trois ans pour aliéner leurs propriétés dans celle à laquelle ils auront renoncé.
Art. 7. S. M. l'Empereur des Français, Roi d'Italie, s'engage à obtenir l'accession du Roi de Saxe aux stipulations ci-dessus et en garantit l'exécution.
Art. 8. La présente convention sera ratifiée par les Hautes Parties contractantes, et les ratifications échangées à Saint-Pétersbourg dans l'espace de cinquante jours, ou plus tôt si faire se peut. »



Ce projet convention fut très mal reçu par l’Empereur qui y répondit, sans le ratifier bien sûr, le 6 février 1810 :

« Monsieur le Duc de Cadore, présentez-moi un projet de convention à substituer à celle du duc de Vicence. Faites-lui connaître que je ne puis approuver cette convention, parce qu'il n'y a pas de dignité, et qu'il y a des choses auxquelles il n'était pas autorisé. Je ne puis pas dire que « Le royaume de Pologne ne sera jamais rétabli » (art. 1er), car ce serait dire que, si un jour les Lithuaniens, ou toute autre circonstance, allaient le rétablir, je serais obligé d'envoyer des troupes pour m'y opposer. Cela est donc contraire à ma dignité. Mon but est de tranquilliser la Russie, et, pour l'atteindre, il suffit d'un article rédigé dans les termes suivants : « L'Empereur Napoléon s'engage à ne jamais donner aucun secours ni assistance à quelque puissance ou à quelque soulèvement intérieur que ce puisse être qui tendraient à rétablir le royaume de Pologne. »
L'article 2 est tout à fait mauvais: ce n'est point à moi à veiller à ce que les noms de Pologne et de Polonais ne reparaissent plus ; un engagement pareil serait ridicule et absurde. Il faut mettre à la place un article ainsi conçu : « L'Empereur Napoléon s'engage à ne jamais se servir, dans aucun acte public de quelque nature qu'il puisse être, des noms de Pologne et de Polonais, pour désigner des pays et les habitants de ces pays qui faisaient partie de l'ancien royaume de Pologne, »
Je ne peux ratifier l'article 3; il est rédigé d'une manière trop absolue et trop dure; on doit y suppléer par un article qui porte que, « A dater d'un mois après l'échange des ratifications de la présente n convention, le roi de Saxe ne fera plus aucun chevalier des Ordres qui appartenaient à l'ancien royaume de Pologne. Ces ordres seront censés abolis; et les décorations et marques de ces Ordres ne pourront plus être portées après la mort des titulaires actuels. »
Il n'y a rien à changer à l'article 4.
L'article 5 est très fâcheux : le duc de Vicence n'y était point autorisé. Vous devez lui en témoigner mon mécontentement. Tantôt cet ambassadeur est trop circonspect, et tantôt il va trop loin. Un tel engagement doit être réciproque, et en conséquence il faut changer l'article en celui-ci : « Il est établi en principe qu'à l'avenir ni la Russie ni le grand-duché de Varsovie n'étendront plus leur territoire sur les provinces qui faisaient partie de l'ancien royaume de Pologne, ou que, si le cas devait arriver, ce ne serait que de concert entre les deux puissances contractantes. »
L'article 6 peut rester; mais il faut y ajouter que « Ceux qui ont pris parti dans les troubles de l'une ou de l'autre puissance, s'ils veulent se retirer, seront licenciés, et que leurs biens leur seront rendus ; ils auront à cet effet un an pour se présenter. »
Vous voyez que ces termes s'approchent beaucoup de ceux de la convention conclue; mais il y a cette grande différence, c'est que par cette nouvelle rédaction je maintiens ma dignité et je ne fais rien qui ne puisse être avoué en tout temps par le cabinet. Il faut éviter que la Russie prenne ombrage et croie voir des projets que je n'ai pas. Je désire donc que vous rédigiez la convention ainsi que je viens de la modifier et que vous l'envoyiez toute ratifiée à Saint-Pétersbourg.
Le duc de Vicence annoncera au cabinet russe que la convention qu'il avait conclue n'a pas été approuvée et présentera des observations pour motiver ce refus. Les Russes ne manqueront pas de prendre des soupçons, de s'imaginer que j'ai de grands projets, et ils exhaleront leur colère : mais aussitôt le duc de Vicence leur fermera la bouche en leur annonçant qu'il peut leur remettre dans la journée une convention toute ratifiée, et que cette convention ne diffère en rien d'essentiel de la précédente.
Il faut, en conséquence, écrire une lettre à M. de Romanzof, où vous lui direz que j'approuve les clauses de la convention, mais qu'on n'y a pas assez ménagé la délicatesse du cabinet, et que j'en fais présenter une qui arrive au même but et qui ne diffère que par la rédaction. Ceci doit servir de règle pour que désormais aucune convention avec une grande puissance ne soit signée par mes ambassadeurs sans que je l'aie vue auparavant.»


La nouvelle convention fut ainsi rédigée trois jours plus tard :
« S. M. l'Empereur des Français, Roi d'Italie, Protecteur de la Confédération du Rhin, Médiateur de la Confédération suisse, et S. M l'Empereur de toutes les Russies, également animés du désir d'assurer d'une manière inébranlable la paix continentale, et voulant ôter à l'Angleterre, qui toujours, et plus particulièrement depuis quelques années, s'est montrée l'ennemie déclarée du continent, tout espoir d'en troubler de nouveau la tranquillité, ont résolu, non seulement de resserrer de plus en plus les nœuds de l'alliance qui unit si heureusement les deux empires, mais encore de contribuer, par tous les moyens possibles, à la consolider et à la rendre indissoluble. Leurs Majestés Impériales ont, en conséquence, jugé nécessaire de s'entendre amicalement pour écarter d'avance les seuls objets d'inquiétude qui pourraient porter atteinte à leur union, en mettant un terme aux illusions dangereuses que l'espérance chimérique de la renaissance du royaume de Pologne peut encore nourrir dans le cœur des anciens Polonais; étant bien convaincues d'ailleurs que c'est servir l'intérêt même de ces peuples que d'assurer leur tranquillité et leur soumission aux gouvernements auxquels ils appartiennent. A cet effet, elles ont choisi et nommé pour leurs plénipotentiaires, savoir:
S. M. l'Empereur des Français, le duc de Vicence, et S. M. l'Empereur de toutes les Russies, le comte de Romanzof; lesquels, en vertu de l'autorisation de leur souverain respectif, sont convenus des articles suivants:
Art.1er. S. M. l'Empereur des Français s'engage à ne favoriser aucune entreprise tendant à rétablir le royaume de Pologne, à ne donner aucune assistance à toute puissance qui aurait celte vue, ni aucun appui ni encouragement, soit direct, soit indirect, à toute insurrection ou soulèvement des habitants des provinces qui composaient ce royaume.
Art. 2. Les Hautes Puissances contractantes ni le Roi de Saxe n'emploieront plus à l'avenir dans aucun acte public les mots de Pologne et dePolonais, pour désigner, dans son état actuel, telle ou telle partie de l'ancien royaume de Pologne et de ses habitants.
Art. 3. Les Hautes Puissances contractantes et le Roi de Saxe renoncent à donner, à dater d'un mois après l'échange des ratifications de la présente convention, aucune décoration des Ordres qui appartenaient à l'ancien royaume de Pologne; ces Ordres seront censés abolis; et, après la mort de ceux qui les portent actuellement, il n'en restera plus aucune trace.
Art.. 4. Aucun des anciens Polonais qui sont aujourd'hui sujets de S. M. l'Empereur de toutes les Russies ne pourra être admis à l'avenir au service de S.A.I. le Roi de Saxe, comme duc de Varsovie; et, réciproquement, aucun sujet de sa. M. le Roi de Saxe, en sa qualité de duc de Varsovie, ne pourra être reçu au service de la Russie.
Art. 5. Il est établi en principe qu'à l'avenir ni la Russie ni le grand-duché de Varsovie ne pourront accroître leur territoire aux dépens des provinces qui faisaient partie de l'ancien royaume de Pologne, ou que, si le cas arrivait, ce ne serait qu'après un concert préalable entre les deux Hautes Puissances contractantes.
Art. 6. Il ne sera plus reconnu de sujets mixtes entre la Russie et le duché de Varsovie. Il sera accordé à ceux qui sont encore réputés tels un délai de douze mois, à dater du jour de l'échange des ratifications de cet acte, pour déclarer la souveraineté qu'ils voudront adopter, et un terme de trois ans pour aliéner leurs propriétés dans celle à laquelle ils auront renoncé.
Ceux de ces sujets mixtes qui ont pris parti dans les troupes de l'une ou de l'autre puissance, s'ils veulent se retirer, seront licenciés. Dans tous les cas, leurs biens leur seront rendus, et ils jouiront de toutes les facultés accordées aux sujets mixtes par le présent article.
Art. 7. S. M. l'Empereur des Français et Roi d'Italie s'engage à obtenir l'accession de S. M. le Roi de Saxe aux stipulations ci-dessus et en garantit l'exécution.
Art. 8. La présente convention sera ratifiée par les Hautes Puissances contractantes, et les ratifications échangées à Saint-Pétersbourg. »




En réponse, le 17 mars suivant, les Russes présentèrent un nouveau projet :
« Art. 1e.r. S M. l'Empereur des Français, voulant donner à son allié et à l'Europe une preuve du désir qu'il a d'ôter aux ennemis de la paix du continent tout espoir de la troubler, s'engage, ainsi que S. M. l'Empereur de Russie, à ce que le royaume de Pologne ne sera jamais rétabli.
Art.. 2. Les Hautes Puissances contractantes, ni le roi de Saxe, n'emploieront plus à l'avenir, dans aucun acte public, les mots de Pologne et de Polonais pour désigner telle ou telle partie de l'ancien royaume de Pologne et de ses habitants.
Art. 3. Les Hautes Puissances contractantes et le Roi de Saxe s'engagent à regarder les Ordres qui ont appartenu à l'ancien royaume de Pologne comme abolis dès l'échange des ratifications du présent acte, de sorte qu'il n'en restera plus aucune trace après la mort de ceux qui les portent actuellement.
Art. 4. Aucun des anciens Polonais qui sont aujourd'hui sujets de S. M. l'Empereur de toutes les Russies ne pourra être admis, à l'avenir, au service de S. M. le Roi de Saxe, comme duc de Varsovie ; et, réciproquement, aucun sujet de S. M. le Roi de Saxe, en sa qualité de duc de Varsovie, ne pourra être reçu au service de la Russie.
Art. 5. Il est établi en principe qu'à l'avenir le duché de Varsovie ne pourra accroître son territoire aux dépens des provinces qui faisaient partie de l'ancien royaume de Pologne. De même la Russie s'engage à ne faire aucune acquisition sur ces mêmes provinces, à moins d'être attaquée par l'un de ses voisins.
Art. 6. II ne sera plus reconnu de sujets mixtes entre la Russie et le duché de Varsovie. Il sera accordé à ceux qui sont encore réputés tels un délai de douze mois, à dater de l'échange des ratifications de cet acte, pour déclarer la souveraineté qu'ils voudront adopter, et un terme de trois ans pour aliéner leurs propriétés dans celle à laquelle ils auront renoncé.
Ceux de ces sujets mixtes qui ont pris parti dans les troupes de l'une ou de l'autre puissance, s'ils veulent se retirer, seront licenciés. Dans tous les cas, leurs biens leur seront rendus, et ils jouiront de toutes les facultés accordées aux sujets mixtes par le présent article.
Art. 7. S. M. l'Empereur des Français s engage à obtenir l'accession de S. M. le Roi de Saxe aux stipulations ci-dessus et en garantit l'exécution.
Art. 8. La présente convention sera ratifiée par les Hautes Puissances contractantes, et les ratifications échangées à Paris. »



Ce second jet ne pouvait pas plus satisfaire Napoléon que le premier.
Ce dernier fit connaître son opinion à Caulaincourt, par l’intermédiaire de Champagny, le 1er juillet :
« Monsieur l'Ambassadeur, le prince Kourakine est venu hier chez moi. Il m'a communiqué une lettre de M. le comte de Romanzof, en date du 11 juin, dans laquelle ce ministre prescrit à l'ambassadeur de faire des démarches pressantes relativement à la convention, ou plutôt relativement, dit-il, au bruit qui s'accrédite de plus en plus de l'intention de l'Empereur Napoléon de rétablir la Pologne. Dans le reste de sa lettre, on observe que ce bruit se trouve confirmé par le silence gardé sur le projet de convention. M. l'ambassadeur a voulu que je rendisse compte à Sa Majesté de la lecture qu'il m'avait faite de cette lettre et de ce qu'elle contenait.
L'Empereur, Monsieur, qui a, depuis plusieurs semaines, vu avec chagrin les soupçons injurieux sans cesse énoncés par la Russie, qui tantôt prétend qu'il fomente les troubles de la Pologne, tantôt le rend comptable d'articles de gazettes écrites à deux cents lieues de Paris, ou de brochures qui seront à jamais inconnues en France, ainsi que ceux qui les composent, a été bien plus mécontent encore de cette phrase de la lettre de M. de Romanzof, qui semble renfermer une accusation formelle : «Que prétend la Russie, a dit l'Empereur, par un tel langage ? Veut-elle la guerre ? Pourquoi ces plaintes continuelles ? Pourquoi ces soupçons injurieux ? Si j'avais voulu rétablir la Pologne, je l'aurais dit et je n'aurais pas retiré mes troupes d'Allemagne. La Russie veut-elle me préparer à sa défection ? Je serai en guerre avec elle le jour où elle fera la paix avec l'Angleterre. N'est-ce pas elle qui a recueilli tous les fruits de l'alliance ? La Finlande, cet objet de tant de vœux, de tant de combats, dont Catherine II n'osait pas même ambitionner quelque démembrement, n'est-elle pas, dans toute sa vaste étendue, devenue province russe? Sans l'alliance, la Valachie et la Moldavie resteraient-elles à la Russie? Et à quoi m'a servi l'alliance ? A-t-elle empêché la guerre contre l'Autriche, qui a retardé les affaires d'Espagne ? Est-ce l'alliance qui a fait les succès de cette guerre ? J'étais à Vienne avant que l'armée russe fut rassemblée, et cependant je ne me suis pas plaint; mais certes on ne doit pas se plaindre de moi. Je ne veux pas rétablir la Pologne. Je ne veux pas aller finir mes destinées dans les sables de ses déserts. Je me dois à la France et à ses intérêts, et je ne .prendrai pas les armes, à moins qu'on ne m'y force, pour des intérêts étrangers à mes peuples. Mais je ne veux pas me déshonorer en déclarant que le royaume de Pologne ne sera jamais rétabli, me rendre ridicule en parlant le langage de la Divinité, flétrir ma mémoire en mettant le sceau à cet acte d'une politique machiavélique, car c'est plus qu'avouer le partage de la Pologne que de déclarer qu'elle ne sera jamais rétablie. Non, je ne puis prendre l'engagement de m'armer contre des gens qui ne m'ont rien fait, qui mont bien servi, qui m'ont témoigné une bonne volonté constante et un grand dévouement. Par intérêt pour eux et pour la Russie, je les exhorte à la tranquillité et à la soumission, mais je ne me déclarerai pas leur ennemi, et je ne dirai pas aux Français : il faut que votre sang coule pour mettre la Pologne sous le joug de la Russie. Si jamais je signais que le royaume de Pologne ne sera jamais rétabli, c'est que j'aurais l'intention de le rétablir. Ce serait un piége que je tendrais à la Russie, et l'infamie d'une telle déclaration serait effacée par le fait qui la démentirait. J'ai montré de l'empressement à satisfaire l'Empereur de Russie en envoyant une convention toute ratifiée. Elle renfermait tout ce que je pouvais raisonnablement promettre et tenir, au delà de ce qu'on pouvait me demander ; elle allait au but aussi bien que la première et la deuxième. Mais on insiste sur celle-ci par des motifs que je ne puis expliquer. Il semble que ce soit une lutte d'amour-propre. Tous les hommes sensés conviennent que c'est, aux termes près, la même chose, et les Russes mêmes sont de cet avis. Quand on voudrait m'humilier en me dictant la loi, on ne pourrait pas le faire davantage qu'en me prescrivant ainsi les termes dans lesquels je dois souscrire un acte dont le but m'est étranger, auquel je ne me prête que par déférence, et qui est pour moi sans avantage comme sans nécessité. »
Ainsi et bien plus vivement encore s'est exprimé l'Empereur ce matin même. Il a voulu, Monsieur, que je vous fisse part de toutes ses pensées. Je vous fais cette communication surtout pour votre instruction, persuadé d'avance de la discrétion et de la sagesse avec laquelle vous en ferez usage. Mais je dois vous dire que l'Empereur veut que vous mettiez de l'énergie dans votre langage; que vous repoussiez avec force ces plaintes mal fondées, ces insinuations ridicules, ces soupçons outrageants; que vous répétiez que la convention offerte par l'Empereur satisfaisait à tous les buts qu'on pouvait se proposer, autant et plus encore que les deux autres, puisqu'elle renferme des engagements précis, tandis que les stipulations que la Russie présente sont tellement vagues et les engagements qu'elles imposent si étendus et si indéfinis, qu'il n'en résulte aucun véritable engagement et qu'on ne dit rien en voulant trop dire. Au surplus j'aurai dans peu de jours une réponse à faire au prince Kourakine sur cet objet de tant de réclamations. L'Empereur se prêtera à des changements, mais il ne flétrira point son caractère par un acte déshonorant.
Mais, si l'Empereur est mécontent du langage qu'on lui tient de la part de la Russie, il n'en est pas moins ferme dans l'alliance; il a toujours marché droit et sans hésitation. Il n'a aucun lien politique avec l'Autriche, et il ne conçoit pas ce que veut dire M. de Romanzof lorsqu'il vous parle de notre éloignement et de notre retour. L'Empereur est, à l'égard de la Russie, ce qu'il a toujours été depuis la paix de Tilsit. »


Ainsi était enterré le projet de convention relative à la Pologne.
Dans le jeu napoléonien, la carte polonaise avait tout son importance et il convenait de ne pas la gâcher de façon imprudente et irréparable.

Le 14 juillet 1812, Napoléon répondait aux députés de la Confédération de Pologne :
« Députés de la Confédération de Pologne, j'ai entendu avec intérêt ce que vous venez de me dire.
Polonais, je penserais et j'agirais comme vous ; j'aurais voté comme vous dans l'assemblée de Varsovie : l'amour de la patrie est la première vertu de l'homme civilisé.
Dans ma position, j'ai bien des intérêts à concilier et bien des devoirs à remplir. Si j'eusse régné lors du premier, du second ou du troisième partage de la Pologne, j'aurais armé tout mon peuple pour vous soutenir.
Aussitôt que la victoire m'a permis de restituer vos anciennes lois à votre capitale et à une partie de vos provinces, je l'ai fait avec empressement, sans toutefois prolonger une guerre qui eût fait couler encore le sang de mes sujets.
J'aime votre nation ; depuis seize ans j'ai vu vos soldats à mes côtés, sur les champs d'Italie comme sur ceux d'Espagne.
J'applaudis à tout ce que vous avez fait; j'autorise les efforts que vous voulez faire; tout ce qui dépendra de moi pour seconder vos résolutions je le ferai.
Si vos efforts sont unanimes, vous pouvez concevoir l'espoir de réduire vos ennemis à reconnaître vos droits. Mais, dans ces contrées si éloignées et si étendues, c'est surtout sur l'unanimité des efforts de la population qui les couvre que vous devez fonder vos espérances de succès.
Je vous ai tenu le même langage lors de ma première apparition en Pologne. Je dois ajouter ici que j'ai garanti à l'empereur d'Autriche l'intégrité de ses Etats, et que je ne saurais autoriser aucune manœuvre ou aucun mouvement qui tendrait à le troubler dans la paisible possession de ce qui lui reste des provinces polonaises.
Que la Lithuanie, la Samogitie, Vitebsk, Polotsk, Mohilef, la Volhynie, l'Ukraine, la Podolie, soient animés du même esprit que j'ai vu dans la GrandePologne, et la Providence couronnera par le succès la sainteté de votre cause; elle récompensera ce dévouement à votre patrie, qui vous a rendus si intéressants et vous a acquis tant de droits à mon estime et à ma protection, sur laquelle vous devez compter dans les circonstances. »


Les Polonais avaient maintenant tout lieu d’espérer, mais, sous couvert de l’acceptation de l’allié autrichien, il fallait pour cela attendre la victoire contre le Tsar…


minautore a écrit :
mais tactiquement et historiquement cette campagne ne fut pas un echec.


Pourriez-vous développer s'il vous plait ?

_________________
" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message : Re: La campagne de Russie...
Message Publié : 18 Mai 2012 10:30 
Hors-ligne
Thucydide
Thucydide

Inscription : 17 Mai 2012 23:14
Message(s) : 57
Drouet Cyril a écrit :
minautore a écrit :
mais tactiquement et historiquement cette campagne ne fut pas un echec.


Pourriez-vous développer s'il vous plait ?


bon,c'est juste mon sentiment personnel.

1-tactiquement:aucune erreur ne fut commises.
meme si dans l'imaginaire français la berezina fut une catastrophe.
en réalité sur le terrain ce fut une victoire des français empechant 2 armées russes de les encerclés.
la berezina ne fut pas le "stalingrad" français.(puiqu'on a reussi à traverser)
pour borodino,ce fut chaud jusqu'au bout,tactiquement aucune erreur.victoire obtenue au courage et au sens tactique des armées.

2-historiquement:nous avons profondement marqué les russes.
les coalisé ont compris qu'ils ne viendrai a bout de napoléon,uniquement si ils sont plusieurs nations.la campagne de france(1814) en fut l'exemple le plus net.
d'ailleurs avant 1989 dans les villages russes ou bielorusse quand ils savaient que tu etait français,ils t'invitaient dans leur isba te payait un verre de vodka et te montrait un petit souvenir de cette campagne.c'etait soit un casque de dragon,soit une besace frappé de l'aigle,un vieux mousquet...bref des objets heteroclites ramassés sur la route du retour...


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message : Re: La campagne de Russie...
Message Publié : 18 Mai 2012 11:47 
Hors-ligne
Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 18 Mars 2004 0:16
Message(s) : 1659
Je ne sais pas quel sens vous donnez à la tactique, mais dans l'acception que j'en retiens, Napoléon et certains de ses lieutenants ont enchaîné un nombre, certes pas infini mais suffisant pour être fatal, d'erreurs politiques, stratégiques et tactiques dans la manière dont a été conduite la campagne de Russie entre juin et octobre 1812.

Napoléon a horriblement mal analysé les conséquences de l'énorme supériorité numérique dont il jouissait pour la 1ère fois de sa carrière militaire. Les russes ne pouvaient logiquement que refuser le combat en misant sur la profondeur stratégique de leur territoire, et en adoptant une stratégie d'épuisement/attrition/harcèlement de l'adversaire.

Après, en effet, à compter de la retraite de Moscou, quand la campagne de Russie est d'ores et déjà devenue un échec retentissant et quand il doit faire mouvement avec des effectifs très amoindris et une logistique en croix, il retrouvera sa maestria et la retraite sera pkutôt une réussite, notamment du point de vue des russes qui espéraient encercler et anéantir les restes de la Grande Armée.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message : Re: La campagne de Russie...
Message Publié : 18 Mai 2012 12:23 
Hors-ligne
Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 13 Mars 2010 21:44
Message(s) : 2200
Caesar Scipio a écrit :
à compter de la retraite de Moscou, quand la campagne de Russie est d'ores et déjà devenue un échec retentissant et quand il doit faire mouvement avec des effectifs très amoindris et une logistique en croix, il retrouvera sa maestria et la retraite sera plutôt une réussite, notamment du point de vue des russes qui espéraient encercler et anéantir les restes de la Grande Armée.

oui, mais en partie vrai, car l'itinéraire pris par la Grande Armée pour la retraite aurait pu être différent, à cause du combat de Malo Jarolavetz (phonétique)

_________________
il pleuvait, en cette Nuit de Noël 1914, où les Rois Mages apportaient des Minenwerfer


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message : Re: La campagne de Russie...
Message Publié : 18 Mai 2012 12:44 
Hors-ligne
Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 18 Mars 2004 0:16
Message(s) : 1659
Oui. Il y a eu quelques errements et tergiversations.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message : Re: La campagne de Russie...
Message Publié : 18 Mai 2012 14:11 
Hors-ligne
Thucydide
Thucydide

Inscription : 17 Mai 2012 23:14
Message(s) : 57
Caesar Scipio a écrit :
Je ne sais pas quel sens vous donnez à la tactique, mais dans l'acception que j'en retiens, Napoléon et certains de ses lieutenants ont enchaîné un nombre, certes pas infini mais suffisant pour être fatal, d'erreurs politiques, stratégiques et tactiques dans la manière dont a été conduite la campagne de Russie entre juin et octobre 1812.

Napoléon a horriblement mal analysé les conséquences de l'énorme supériorité numérique dont il jouissait pour la 1ère fois de sa carrière militaire. Les russes ne pouvaient logiquement que refuser le combat en misant sur la profondeur stratégique de leur territoire, et en adoptant une stratégie d'épuisement/attrition/harcèlement de l'adversaire.

Après, en effet, à compter de la retraite de Moscou, quand la campagne de Russie est d'ores et déjà devenue un échec retentissant et quand il doit faire mouvement avec des effectifs très amoindris et une logistique en croix, il retrouvera sa maestria et la retraite sera pkutôt une réussite, notamment du point de vue des russes qui espéraient encercler et anéantir les restes de la Grande Armée.


t'as vision sur les "erreurs" tactique de "l'aller" de la campagne de 1812 est deformé par 2 siecles de recul.
à l'époque pas de rapports d'activité en temps réel n'existait pas,il foncait presque a l'aveugle dans cet immense territoire...aprés,nous ont pu toujours refaire l'histoire,car on connait le dénoument.
tactiquement :officiers,et sous offs etaient superieur.
malgré des langues differentes,des cultures diverses,des antagonistes lattents,des concurences entre les differents corps;la grande armée a reussi à aller jusqu'a moscou tous cela en terre ennemi avec la politique de terre brulé préconisé par le tsar.
en ce sens ce fut une immenses victoire tactique.

pour la quantité de la grande armée des nations?? que dire ,c'est vraie qu'a cette époque 500000 hommes qui s'elance vers l'est...c'est quand meme une prouesse technique.
cette armée a t elle subit le fait d'etre trop nombreuse? et par là son imposante masse en a fait un desavantage?
napoléon ne pouvait faire autrement que d'engager une masse énorme au depart.tous les peuples d'europe voulait sa part de gloire(alliance,traité...)de plus marqué par eylau,je pense qu'il fut dans la surenchére humaine au risque d'empieté sur son agressivité et sa vitesse.

quand à l'heroique retour.là le genie militaire a parler.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message : Re: La campagne de Russie...
Message Publié : 18 Mai 2012 19:53 
Hors-ligne
Philippe de Commines
Philippe de Commines
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 05 Juil 2011 15:39
Message(s) : 1623
Localisation : Armorique
Bonjour,

minautore a écrit :
t'as vision sur les "erreurs" tactique de "l'aller" de la campagne de 1812 est deformé par 2 siecles de recul. à l'époque pas de rapports d'activité en temps réel n'existait pas,il foncait presque a l'aveugle dans cet immense territoire

Ceci me semble déjà plus qu'une erreur, je ne pose pas même l'adjectif de tactique. Voir l'avis de Metternich effaré que Drouet Cyril nous donne et Metternich est dans le contexte.

Citer :
tactiquement :officiers,et sous offs etaient superieur.

Comment peut-on juger d'une tactique lorsqu'il n'y a pas bataille ? :P

Citer :
la grande armée a reussi à aller jusqu'a moscou tous cela en terre ennemi avec la politique de terre brulé préconisé par le tsar. en ce sens ce fut une immenses victoire tactique.

On ne doit pas avoir le même sens des victoires tactiques. Déjà pour moi une victoire est actée après une opposition entre deux armées et là rien, l'immensité.
Où sont donc passées les isbas ou les soldats croyaient pouvoir se reposer ?
Mais j'ai dû mal comprendre, en effet c'est un plus tactique pour Alexandre Ier qui sent des milliers d'hommes foncer droit vers la mort, sans comprendre manifestement la géniale tactique de leurs supérieurs.
Après l'enfer de l'aller -très génial- l'enfer du retour -très héroïque- il suffisait d'essayer de repasser par où l'on était arrivé avec la tactique éprouvée de la retraite au mauvais moment.
A noter que l'hiver ne fut pas si terrible : qu'est-ce qu'un hiver terrible aurait donné malgré l'éminent génie du
commandement. 8-|

Citer :
pour la quantité de la grande armée des nations?? que dire

Je vous l'accorde, que dire ? :oops:

Citer :
c'est quand meme une prouesse technique.

Oui mais les morts, ce n'est pas comme un jeu vidéo, ils n'ont pas de seconde ou troisième vie... :rool:
C'est vrai, bouger tout ceci avec des manettes demande une certaine prouesse technique mais à l'époque je doute fort que la prouesse ait été appréciée à sa juste valeur...

Citer :
cette armée a t elle subit le fait d'etre trop nombreuse? et par là son imposante masse en a fait un desavantage?

Plus on est nombreux, plus on a de pertes mais aussi plus on a de chance de ramener des hommes. J'y vois là un gros avantage, avouez que ç'aurait été un peu ballot de revenir à 50... La tirade du Cid à l'envers.

Citer :
tous les peuples d'europe voulait sa part de gloire(alliance,traité...)de plus marqué par eylau,

Je suis toujours dubitative lorsque l'on parle pour le peuple. Le lambda de base poussant sa charrue, les traités lui passent un peu au dessus. Qu'y a-t-il de glorieux dans un traité ?
Il y a toujours un vainqueur et un vaincu qui n'a au ventre qu'une envie, remettre le couvert dans d'autres circonstances et qui tire leçon d'une alliance ou traité imposé. Ne nous leurrons pas, l'Histoire abonde de ce genre d'exemples et rien que nous, en général, acculés à des concessions ou des compromis n'avons en tête que de nous défaire de ces liens qui nous sont bien étrangers et par là plus qu'insupportables. Et je ne suis qu'une femme ignorant tout des tactiques, alliances etc. mais m'agenouiller sans espoir d'un jour pouvoir me relever, jamais ! N'y voyez là pas même une question de dignité, on est loin du compte, c'est réflexe : un arc que l'on domine n'a qu'une envie se détendre ! Et plus longtemps il est forcé et plus la détente est d'envergure.

Citer :
je pense qu'il fut dans la surenchére humaine au risque d'empieté sur son agressivité et sa vitesse.

Quelle surenchère humaine ? Trop d'hommes qui n'allaient pas assez vite ?
Encore heureux quelque part, point n'était besoin d'atteindre Vladivostok pour savoir qu'on était vaincu "...par la conquête et que déjà l'Aigle baissait la tête...". Ajoutez à ceci qu'il neigeait et on dirait presque du Hugo. %1
Donc avec beaucoup moins d'hommes ceci était faisable ? Comment ?

Citer :
quand à l'heroique retour.là le genie militaire a parler

Le génie a été de s'en tirer mené il est vrai par des officiers qui ont su éviter de plus grands charniers. Là est le génie, là est l'héroïsme : traiter des hommes pour ce qu'ils sont et non comme une rente due.
Le génie militaire a tellement parlé que de nos jours on s'interroge encore sur une telle aberration, j'en déduis donc qu'il n'a pas dû parler bien fort ou était mal entendu.
Les chiffres des pertes sont là pour acter du génie en question.
Démontrez moi, un peu de génie et un peu de tactique, je vous promets d'être un peu moins pessimiste. :-|

Cdt.
g

_________________
"... Et si je te semble avoir agi follement, peut-être suis-je accusée de folie par un insensé." (Sophocle)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message : Re: La campagne de Russie...
Message Publié : 19 Mai 2012 0:04 
Hors-ligne
Thucydide
Thucydide

Inscription : 17 Mai 2012 23:14
Message(s) : 57
gaete59 a écrit :
Bonjour,

minautore a écrit :
t'as vision sur les "erreurs" tactique de "l'aller" de la campagne de 1812 est deformé par 2 siecles de recul. à l'époque pas de rapports d'activité en temps réel n'existait pas,il foncait presque a l'aveugle dans cet immense territoire

Ceci me semble déjà plus qu'une erreur, je ne pose pas même l'adjectif de tactique. Voir l'avis de Metternich effaré que Drouet Cyril nous donne et Metternich est dans le contexte.

]non,on parle ni de politique,ni de stratégie,juste de tactique.mise en œuvre de la srtatégie

gaete59 a écrit :
Citer :
tactiquement :officiers,et sous offs etaient superieur.

Comment peut-on juger d'une tactique lorsqu'il n'y a pas bataille ? :P

evidement qu'on peu juger de la tactique sans bataille.un sergent de la légion me disait" la sueur épargne le sang".
concretement la tactique de déplacement avant bataille peut donner un avantage descisif;si tu occupe les "hauts" tu maitrise les "bas";le choix du terrain est capital à cette époque.
donc on peus parler de tactique sans bataille

gaete59 a écrit :
Citer :
la grande armée a reussi à aller jusqu'a moscou tous cela en terre ennemi avec la politique de terre brulé préconisé par le tsar. en ce sens ce fut une immenses victoire tactique.

On ne doit pas avoir le même sens des victoires tactiques. Déjà pour moi une victoire est actée après une opposition entre deux armées et là rien, l'immensité.
Où sont donc passées les isbas ou les soldats croyaient pouvoir se reposer ?
Mais j'ai dû mal comprendre, en effet c'est un plus tactique pour Alexandre Ier qui sent des milliers d'hommes foncer droit vers la mort, sans comprendre manifestement la géniale tactique de leurs supérieurs.
Après l'enfer de l'aller -très génial- l'enfer du retour -très héroïque- il suffisait d'essayer de repasser par où l'on était arrivé avec la tactique éprouvée de la retraite au mauvais moment.
A noter que l'hiver ne fut pas si terrible : qu'est-ce qu'un hiver terrible aurait donné malgré l'éminent génie du
commandement. 8-|
justement à cette époque,deplacer tant d'homme est déjà une prouesse .
mais si tu n'est pas sensible à ce genre d'exploit...là... je ne peus rien pour toi.tu as forcement raison,vu que c'est ton opinion(differente de la mienne).

non alexandre n'avait qu'une option,normale qu'il l'ai prise...il aurai fallu le voir avec plusieurs chois pour juger de son genie militaire.
helas et super helas .l'histoire n'a reconnu qu'un seul genie:devine lequel?

pour la route du retour,c'est vraie je te l'accorde le chois fut mal choisit.perso je sera partis sur st peter ,mais cela rallonge.
napoléon a preferer rentrer le plus vite possible
[/color]
Citer :
pour la quantité de la grande armée des nations?? que dire

Je vous l'accorde, que dire ? :oops:
oui, on ne peus refaire cette campagne.sans doute une armée surimposante la fait devenir moins agressive et moins rapide...

Citer :
c'est quand meme une prouesse technique.

Oui mais les morts, ce n'est pas comme un jeu vidéo, ils n'ont pas de seconde ou troisième vie... :rool:
C'est vrai, bouger tout ceci avec des manettes demande une certaine prouesse technique mais à l'époque je doute fort que la prouesse ait été appréciée à sa juste valeur...
on ne parle pas du bien fondé de la guerre,mais quand on la fais faut la faire à fond et le plus "brutal" possible;
donc napoléon savait que trop bien que la moindre de ses descisions entrainaient forcement des morts(je comprends pas ton image avec les jeus vidéos).
napoléon prennait bien sur conscience qu'il avait des milliers de vie dans ses mains.

tu as raison,à l'époque "l'épopée russe" ne fut certainement jugé positivement.


Citer :
cette armée a t elle subit le fait d'etre trop nombreuse? et par là son imposante masse en a fait un desavantage?

Plus on est nombreux, plus on a de pertes mais aussi plus on a de chance de ramener des hommes. J'y vois là un gros avantage, avouez que ç'aurait été un peu ballot de revenir à 50... La tirade du Cid à l'envers.
500000 hommes mis en marche et je pense le seuil critique à cette époque

Citer :
tous les peuples d'europe voulait sa part de gloire(alliance,traité...)de plus marqué par eylau,

Je suis toujours dubitative lorsque l'on parle pour le peuple. Le lambda de base poussant sa charrue, les traités lui passent un peu au dessus. Qu'y a-t-il de glorieux dans un traité ?
Il y a toujours un vainqueur et un vaincu qui n'a au ventre qu'une envie, remettre le couvert dans d'autres circonstances et qui tire leçon d'une alliance ou traité imposé. Ne nous leurrons pas, l'Histoire abonde de ce genre d'exemples et rien que nous, en général, acculés à des concessions ou des compromis n'avons en tête que de nous défaire de ces liens qui nous sont bien étrangers et par là plus qu'insupportables. Et je ne suis qu'une femme ignorant tout des tactiques, alliances etc. mais m'agenouiller sans espoir d'un jour pouvoir me relever, jamais ! N'y voyez là pas même une question de dignité, on est loin du compte, c'est réflexe : un arc que l'on domine n'a qu'une envie se détendre ! Et plus longtemps il est forcé et plus la détente est d'envergure.
??? je n'ai pas compris excuse moi.
je pense que napoléon n'a jamais forcé le moindre paysan a ce battre pour lui.napoléon n'est pas hitler ou staline.
pour les alliances et les traités...comme toujours dans certaines royautés de l'empire.les arrivistes veulent etre dans le sillage de napoléon pour recuperer les miettes de sa gloire...


Citer :
je pense qu'il fut dans la surenchére humaine au risque d'empieté sur son agressivité et sa vitesse.

Quelle surenchère humaine ? Trop d'hommes qui n'allaient pas assez vite ?
Encore heureux quelque part, point n'était besoin d'atteindre Vladivostok pour savoir qu'on était vaincu "...par la conquête et que déjà l'Aigle baissait la tête...". Ajoutez à ceci qu'il neigeait et on dirait presque du Hugo. %1
Donc avec beaucoup moins d'hommes ceci était faisable ? Comment ?
non,je parlais qu'aprés elyau,napoléon voulait etre dans la surenchere du nombres.je pense qu'il a sentit que son genie militaire commençait a toucher ses limites,il ne pouvait plus surprendre.
surtout que bernadotte a du balancer au tsar tous les trucs et astuces de l'empereur.donc il a du innové, il a monté la grande armée des nations.
malheuresement,je ne suis pas napoléon je ne saurai faire avec moins d'homme;je ne peus repondre à ta question...seul napoléon à du le dire à las cases...


Citer :
quand à l'heroique retour.là le genie militaire a parler

Le génie a été de s'en tirer mené il est vrai par des officiers qui ont su éviter de plus grands charniers. Là est le génie, là est l'héroïsme : traiter des hommes pour ce qu'ils sont et non comme une rente due.oui je suis d'accord et alors?
Le génie militaire a tellement parlé que de nos jours on s'interroge encore sur une telle aberration, j'en déduis donc qu'il n'a pas dû parler bien fort ou était mal entendu.
Les chiffres des pertes sont là pour acter du génie en question.
Démontrez moi, un peu de génie et un peu de tactique, je vous promets d'être un peu moins pessimiste. :-|
?? ouais c'est sur il a finis comme un pesteux sur un cailloux dans l'atlantique sud...alors pourquoi cet interet?
pourquoi les "demi-soldes" ont tant fais pour la legende?
pourquoi des clausewitz ont théorisé dessus?...
mon avis perso:comme napoléon etait tout sauf un démocrate,en france nous ne pouvons supporté un genie qui ne rentre pas ou plus dans le modele républicain surtout depuis 68.
quand au chiffres des pertes...oui c'est vraie la guerre fais des morts.
ne soit pas pessimiste,les romantiques de la fin du 19 siecles l'ont adoré.
la grande armé des nations fut l'action cimentrice des peuples d'europes.
une guerre commune,un destin européen commun


Cdt.
g[/quote]


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Afficher les messages publiés depuis :  Trier par  
Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 355 message(s) ]  Aller vers la page Précédent  1 ... 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 ... 24  Suivant

Le fuseau horaire est UTC+1 heure [Heure d’été]


Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 6 invité(s)


Vous ne pouvez pas publier de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas insérer de pièces jointes dans ce forum

Recherche de :
Aller vers :  





Propulsé par phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction et support en françaisHébergement phpBB