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 Sujet du message : Re: La campagne de Russie...
Message Publié : 25 Avr 2012 20:59 
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Polybe
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Aigle a écrit :
On peut aussi rendre hommage à la stratégie russe - certes au prix de sacrifices extrêmes - qui était la seule possible. L'empire russe (30 millions d'habitants alors) ne pouvait pas réunir une armée de plus de 300 000 hommes et qui ne pouvait affronter de face la Grande Armée.


Le dernier numéro de l'Histoire parle quand même de 213 000 hommes placés face à Napoléon, sur une armée au total de 622 000.


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 Sujet du message : Re: La campagne de Russie...
Message Publié : 25 Avr 2012 21:09 
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Jean Mabillon
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Dorian P. a écrit :
Aigle a écrit :
On peut aussi rendre hommage à la stratégie russe - certes au prix de sacrifices extrêmes - qui était la seule possible. L'empire russe (30 millions d'habitants alors) ne pouvait pas réunir une armée de plus de 300 000 hommes et qui ne pouvait affronter de face la Grande Armée.


Le dernier numéro de l'Histoire parle quand même de 213 000 hommes placés face à Napoléon, sur une armée au total de 622 000.



Vous avez raison : d'ailleurs ce numéro est passionnant.

J'ajoute une conclusio que j'emprunte à Thierry Lentz : napoléon a réussi quand il a accepté d'écouter des conseils - pas forcément pour les suivre mais au moins pour avoir des éclairages divers sur un sujet. Par exemple : les codes législatifs, le réformes administratives ou judiciaires, la diplomatie jusqu'en 1807 (avec talleyrand). Dans le domaine stratégique, il s'enferme dans une solitude méprisante après wagram qui pourrait expliquer l'erreur de 1812...


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 Sujet du message : Re: La campagne de Russie...
Message Publié : 25 Avr 2012 21:10 
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Jean Froissart
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J'abonde sur Aigle.

Les napoléolâtres évoqués plus haut sont sans doute morts de vieillesse, pour les derniers, vers 1935 ...

L'armée russe de 1812 est plus puissante que ses devancières de 1805 et 1807. Ses commandants en chef sont aussi plus prudents. C'est une chose d'envoyer une force de projection en europe centrale, c'en est une autre que de devoir gérer l'évidence, depuis 1810, d'un futur conflit à la frontière russo-polonaise dans le meilleur des cas, et plus vraisemblablement à l'intérieur même des frontières de l'empire dans le pire.

Le Tsar semble avoir été convaincu d'un conflit inéluctable dès la fin de la campagne d'Autriche de 1809, pour faire outrageusement court et se donner une datation facile.

Le conflit à venir est alors envisagé par les russes comme devant être d'abord une agression, ou offensive, des armées impériales de Napoléon.

L'intéressant ici est que Napoléon lui-même se convaint de l'évidence de cette guerre bien après, vers l'automne 1811. Il accuse un temps de retard considérable sur ses alliés vacillants et méfiants de Saint Pétersbourg. En revanche, sa réaction justifie les prévisions russes. Il est en mesure de mobiliser une armée gigantesque, et bien évidemment est capable d'appliquer, comme toujours, sa stratégie de rapidité et de frappe brutale.

Les russes doivent donc, soit accuser le coup tout de suite, avec le risque de perdre leur corps de bataille à la frontière, soit plier.

C'est Barclay de Tolly qui donne le conseil dangereux au demeurant de plier devant l'offensive ennemie.

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"Notre époque, qui est celle des grands reniements idéologiques, est aussi pour les historiens celle des révisions minutieuses et de l'introduction de la nuance en toutes choses".

Yves Modéran


Dernière édition par La Saussaye le 25 Avr 2012 21:20, édité 1 fois.

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 Sujet du message : Re: La campagne de Russie...
Message Publié : 25 Avr 2012 21:10 
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Jean Froissart
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Cet avis ne fait pas alors l'unanimité dans l'entourage politique et militaire du Tsar.

La retraite de l'armée russe pendant l'été 1812 est compliquée et dure. Les combats devant Smolensk sont d'une extrême brutalité, et les généraux russes prennent la décision de se retirer quand ils se rendent compte qu'ils risquent d'être pris, en quelques heures, dans les machoires de l'armée napoléonienne.

L'armée russe de première ligne ne dépasse pas, en effet, les 220 000 hommes. Les réserves sont de l'ordre de 200 000 hommes, qu'il faut ramener vers les deux théatres d'opération (deux, car dans le même temps l'armée dite "de Lithuanie", avec ses trois corps d'armée, s'enfonce dans les territoires baltes en direction de Saint Petersbourg).

La bataille de La Moskowa (Borodino) est un désastre humain pour la principale armée russe, qui perd la moitié de son effectif sur le terrain, chiffre de perte encore jamais atteint.

Le courage politique d'Alexandre Ier, la pugnacité de ses troupes, et ... la chance feront le reste !

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Yves Modéran


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 Sujet du message : Re: La campagne de Russie...
Message Publié : 25 Avr 2012 21:30 
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Jean Froissart
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Quand je parle ici de chance, je ne veux évidemment pas dire que les russes ont eu du bol !

Mais, en matière militaire, comme le disait Napoléon, la chance a son mot à dire.

La malchance aussi d'ailleurs ...

C'est comme quand on passe un examen : quand on s'est bien préparé, on limite les risques de malchance.

En 1812, Napoléon avait parfaitement préparé les prémisses de la future campagne, mais n'avait absolument pas pris la mesure de deux choses qui lui faisaient horreur :

- un espace incontrolable

- et le temps "long" : Napoléon agissait toujours en rapidité, et considérait avec raison que le temps qui passe était son ennemi le plus dangereux. "Chaque heure de perdue est une chance de plus pour le malheur" disait-il à ses maréchaux en 1805.

L'armée napoléonienne en Russie a été détruite par l'espace et le temps, bien avant de l'être par l'hiver.

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Yves Modéran


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 Sujet du message : Re: La campagne de Russie...
Message Publié : 25 Avr 2012 23:48 
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Philippe de Commines
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Bonsoir,

Aigle a écrit :
je ne vois pas ce que vous voulez dire - même les plus grands admirateurs de Napoléon reconnaissent l'évidence : la campagne fut un échec catastrophique dont l'empereur est largement responsable.

Ah mais non, non ! Sinon je n'aurais pas eu de doute soudain dans mes posts.
La personne maîtrisant le sujet et moi la parfaite dilettante, j'ai donc douté au bout d'un moment.
Soudain tout vous semble moins clair, moins évident dès que le doute s'installe. :oops:
Et le doute s'est installé lors de l'analyse du personnage "Alexandre Ier", lié semble-t-il d'une amitié sincère depuis Tilsit avec l'Empereur.
Pour ce qui me concerne, ne pas même recevoir les envoyés de l'Empereur en vue d'une union afin de sans doute resserrer les liens montre qu'Alexandre Ier n'a fait que gagner du temps. S'il avait de donner dans le sentiment, il l'aurait fait un peu plus tôt avant de faire estourbir son père...
Là encore on ne peut rejouer Marc-Antoine épousant Octavie comme une caution de paix. On a vu, mais dès qu'il est question des sentiments des personnages historiques, qui sait ? Et c'est dans cette fissure que le doute s'installe car comme le rappelait un des intervenants sur ce fil, ces hommes tant grands ne sont que des hommes avec des sentiments.
Donc réduire Alexandre Ier à un tsar totalement sourd à la souffrance de son peuple pendant le conflit pose problème.
Obligation est faite tout de même de reconnaître les pertes russes. Et c'est là que j'ai coincé... :P :P

Citer :
En effet il a absurdement sur estimé la force de son armées et la solidité de sa logistique. il a échoué à intégrer des données évidentes : l'immensité du territoire, la médiocrité de ses routes (même selon les critères de l'époque), le froid de l'hiver...

Voyez, on peut avoir du mal à imaginer, relevant de Napoléon une surestimation de son armée et des failles dans sa logistique. Il faut donc démontrer ce genre d'argument et là tout devient subjectif. Chacun connaissant l'évident génie militaire de l'Empereur.
Vous avancez les paramètres et on vous rétorque que ce conflit fut perdu car l'armée russe ne combat pas "normalement" à savoir comme le souhaiterait l'Empereur ; un combat face à face. Raison qui me semble ahurissante : on ne va tout de même pas non plus se mettre dans "la gueule du loup", autant rendre les armes.
Vous allez sourire mais il est très difficile lorsque l'on est une femme d'être crédible dès que l'on parle de conflits car la logistique me fait cruellement défaut, je l'avoue. :oops:

Citer :
On peut aussi rendre hommage à la stratégie russe - certes au prix de sacrifices extrêmes - qui était la seule possible.

Ceci on en parle moins...

Citer :
Le débat actuel est dominé par la question de savoir si Napoléon n'aurait pas été vaincu même sans l'arrivée précoce de l'hiver tout simplement par attrition et la dilution de ses forces sur les 1500 Km qui séparent Varsovie de Moscou...

Je n'y connais rien mais l'intendance aurait mieux suivi sur une partie du front, induisant une avance. Donc j'imagine que la partie la plus à l'Est se retrouve plus bas.
Ce qu'il faut éviter est un couloir permettant qu'une partie des forces russes se glissent entre les deux fronts sinon les arrières de Napoléon sont pris en tenaille. L'intendance coupée. Tout dépend donc de la manoeuvre de la partie Est qui en se rabattant ? ? ?
Et là tout est une question de temps et de tactique, visiblement l'Empereur se serait trouvé alors dans un cas de figure qu'il connait et maîtrise.
Je n'en sais rien, je suis nulle dans ce genre de chose.... :oops:

Pourriez-vous me dire quel est le début de conclusion de l'actuel débat, juste en un résumé de deux lignes car la tactique et moi... :rool: :rool:

Je vous en remercie.
Bien à vous.
gaete.

_________________
"... Et si je te semble avoir agi follement, peut-être suis-je accusée de folie par un insensé." (Sophocle)


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 Sujet du message : Re: La campagne de Russie...
Message Publié : 26 Avr 2012 7:07 
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Philippe de Commines
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Inscription : 17 Mars 2004 23:16
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Pour moi, les choses sont assez claires.

La stratégie russe de la terre brûlée visant à vaincre Napoléon sans le combattre, ou du moins à le laisser s'épuiser par attrition avant d'envisager une contre-attaque, était la seule possible pour la Russie compte tenu de l'écrasante disproportion de forces (3 contre 1) entre la grande armée (et les ressources de l'Europe napoléonienne d'une part) et l'armée russe.

Cependant, cette stratégie russe, si elle était une condition nécessaire, n'était absolument pas une condition suffisante pour que les russes vainquent Napoléon.

Comme évoqué plus haut par Cyril Drouet, et comme évoqué dans d'autres fils (notamment le récent sur "la Russie contre Napoléon"), c'est l'enchaînement des erreurs stratégiques et tactiques qui expliquent l'échec de Napoléon.

De toute façon, dès septembre 1812, une fois que Napoléon se retrouve dans une Moscou vide et brûlée sans qu'il ne se passe rien de ce qu'il escomptait, Napoléon a échoué et son immense armée a déjà subi des pertes catastrophiques. La victoire de la Moskowa est une petite victoire avant laquelle comme après de laquelle les effectifs face-à-face sont grosso modo à égalité.
L'hiver transforme en catastrophe un échec et une défaite stratégique qui sont déjà gravissimes, dans lesquels Napoléon a déjà perdu l'essentiel de sa cavalerie, laquelle cavalerie fera terriblement défaut lors de la campagne d'Allemagne en 1813.

Mais ce qui rendait le risque d'échec et de défaite stratégique extrêmement élevé pour Napoléon, c'est d'avoir obstinément refusé le choix et les conseils que lui donnaient nombre de ses généraux d'organiser une campagne en 2 temps, sur 2 années :
- d'abord en organisant une ligne de défense et de ravitaillement sur ce qui était à peu près l'ancienne frontière orientale de la grande Pologne,
- avant d'obliger l'année suivante l'armée russe à venir l'affronter à peu près sur cette ligne, faut de quoi aurait fini par être entériné le recul vers l'est des frontières de l'empire russe d'Alexandre 1er.

Je crois que c'est Koutouzov qui, interrogeant un général français fait prisonnier, lui demanda : "mais comment ce fait-il qu'un homme comme l'empereur Napoléon ait continué à s'enfoncer dans la profondeur du territoire russe et n'ait pas compris le piège dans lequel notre stratégie visait à l'entraîner ?" (tant cette stratégie était évidente).

Alexandre a-t-il été moins cruel, parce que sa stratégie imposait des souffrances matérielles terribles à ses peuples, que Napoléon qui prélevait des centaines de milliers de conscrits chaque année ? Les élites locales espagnoles ont-elles été cruelles de provoquer et organiser les soulèvements et la guérilla et la résistance au pouvoir napoléonien instauré en Espagne ?

A mon avis : non. C'est la logique même de l'escalade de la guerre. Il faut vaincre, ou du moins ne pas perdre : à cette époque, la fin justifiait les moyens davantage qu'aujourd'hui.


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 Sujet du message : Re: La campagne de Russie...
Message Publié : 26 Avr 2012 19:27 
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Philippe de Commines
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Bonsoir,

Caesar Scipio a écrit :
Mais ce qui rendait le risque d'échec et de défaite stratégique extrêmement élevé pour Napoléon, c'est d'avoir obstinément refusé le choix et les conseils que lui donnaient nombre de ses généraux d'organiser une campagne en 2 temps, sur 2 années :
- d'abord en organisant une ligne de défense et de ravitaillement sur ce qui était à peu près l'ancienne frontière orientale de la grande Pologne,
- avant d'obliger l'année suivante l'armée russe à venir l'affronter à peu près sur cette ligne, faut de quoi aurait fini par être entériné le recul vers l'est des frontières de l'empire russe d'Alexandre 1er.

L'idée est bonne très certainement mais sur la longueur impossible de garder de telles frontières.
L'Angleterre ne lâche rien, la Prusse commence à se mouvoir, l'Autriche attend le moindre faux pas, sans parler du bourbier espagnol.
Je suis loin d'être experte mais j'ai l'impression que c'était le début de la fin bien avant la campagne de Russie.

Citer :
Alexandre a-t-il été moins cruel, parce que sa stratégie imposait des souffrances matérielles terribles à ses peuples, que Napoléon qui prélevait des centaines de milliers de conscrits chaque année ? Les élites locales espagnoles ont-elles été cruelles de provoquer et organiser les soulèvements et la guérilla et la résistance au pouvoir napoléonien instauré en Espagne ? A mon avis : non. C'est la logique même de l'escalade de la guerre. Il faut vaincre, ou du moins ne pas perdre : à cette époque, la fin justifiait les moyens davantage qu'aujourd'hui.

Je pense comme vous : mais je n'avais pas les moyens de le démontrer, moyens qui m'ont été donnés par les intervenants (logistique, chiffres, pertes etc.).
Il est difficile d'argumenter avec des idées face aux nombres de soldats, de canons etc. :oops:
En ceci les hommes sont vraiment plus doués ! :P %1
Là le doute est franchement colmaté et de plus chaque post étant à lui-seul presque un cours magistral (dans tous les sens du terme).
Ce doute m'a été grandement bénéfique car j'ai plus appris de tous grâce à lui... ;)

Merci à vous.
g.

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 Sujet du message : Re: La campagne de Russie...
Message Publié : 27 Avr 2012 15:13 
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Hérodote
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Il existe un ouvrage qui s'intitule "Campagne de Russie". Ceci est un recueil de mémoires rédigé par le comte de Ségur qui était un aide de camp.

A propos de Philippe-Paul de Ségur :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe-P ... S%C3%A9gur

Pour acheter cet ouvrage :
http://www.abebooks.fr/rechercher-livre ... /sortby/3/

_________________
« Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un. »
Hannibal


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 Sujet du message : Re: La campagne de Russie...
Message Publié : 27 Avr 2012 16:40 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 04 Mai 2010 14:51
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Vous oubliez que au départ il n'était pas question de "campagne de Russie" .Napoléon se préparait à une nouvelle campagne de Pologne ( à cause du blocus).C'est par la suite que les troupes passent le Niémen.Il suffit de lire quelques correspondances d'officiers ,de géneraux sur l'année 1812 pour savoir qu'aucun ne s'attendait à pénetrer en Russie.
Quand à Alexandre ,il fut souvent assez fourbe (n'ayant pas digéré Austerlitz) avec Napoléon (qui au départ avait de grands projets avec Paul 1er ...).Le refus des batailles des armées russes est plus tactique que stratégique étant donné le rapport de force.La terre brulée est une vieille tactique des peuples de la steppe et Napoléon n'a rien à voir dans ces décisions.La "fortuna" a été russe en définitive mais il y aurait pu avoir d'autres scénarios.Napoléon n'a jamais voulu occuper la Russie


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 Sujet du message : Re: La campagne de Russie...
Message Publié : 28 Avr 2012 1:42 
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Philippe de Commines
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Inscription : 05 Juil 2011 14:39
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Bonsoir,

ALEXANDRE 1ER a écrit :
Quand à Alexandre ,il fut souvent assez fourbe (n'ayant pas digéré Austerlitz) avec Napoléon (qui au départ avait de grands projets avec Paul 1er ...).

C'est justement pour éviter ce genre de jugement que j'ai ouvert ce fil.
Employer le qualificatif de "fourbe" me parait être déjà dans le jugement de valeur facile.
Quelles sont vos sources pour ainsi dire d'un homme qu'il est "fourbe" ?
Ce procédé qui ne tient en rien d'un procédé d'argumentation mais de la rhétorique basique ad hominem est aisé.
Y ajouter la digestion d'Austerlitz relève de la pure supputation. Cependant je vous accorde que Napoléon avait des problèmes d'estomac mais ce avant la Campagne de Russie. ;)

Citer :
Le refus des batailles des armées russes est plus tactique que stratégique étant donné le rapport de force.

Il me semble que justement ce fut tactique et stratégique...
La tactique est l'art de la guerre, la stratégie est autre chose. On peut être excellent tacticien et piètre stratège.
Le fait même que vous parliez du "rapport de force" montre plus encore en effet que la manoeuvre était tactique et stratégique.

Citer :
La "fortuna" a été russe en définitive mais il y aurait pu avoir d'autres scénarios.

La fortune n'a rien à voir avec l'immensité, l'imprévision et manifestement la surestimation par Napoléon de sa propre fortune.
Il est facile par jeu de mots et sophisme aisé de faire passer l'agresseur pour la victime.
J'ai connu ce genre de débat et ce lien m'a confortée dans ce que je pensais et de plus fut amplement "porteur" car j'y ai plus appris qu'avec ce style d'échange qui vise à biaiser les réalités afin de faire passer "sa réalité" ou "son fantasme".

Citer :
Napoléon n'a jamais voulu occuper la Russie

Et bien "...qu'allait-il faire dans cette galère ?..."
Là encore le verbe "vouloir" et le "jamais" méritent des sources sinon ce n'est que le fruit d'une analyse personnelle qui tient plus du sentimentalisme que de la démonstration.
Je vous engage à lire les posts des intervenants précédents, appuyés par une argumentation claire, nette et précise.

Bien à Vous.
G.

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 Sujet du message : Re: La campagne de Russie...
Message Publié : 28 Avr 2012 12:56 
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Jean Mabillon
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Inscription : 07 Sep 2008 15:55
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gaete59 a écrit :
Bonsoir,

ALEXANDRE 1ER a écrit :
Quand à Alexandre ,il fut souvent assez fourbe (n'ayant pas digéré Austerlitz) avec Napoléon (qui au départ avait de grands projets avec Paul 1er ...).

C'est justement pour éviter ce genre de jugement que j'ai ouvert ce fil.
Employer le qualificatif de "fourbe" me parait être déjà dans le jugement de valeur facile.
Quelles sont vos sources pour ainsi dire d'un homme qu'il est "fourbe" ?
Ce procédé qui ne tient en rien d'un procédé d'argumentation mais de la rhétorique basique ad hominem est aisé.
Y ajouter la digestion d'Austerlitz relève de la pure supputation. Cependant je vous accorde que Napoléon avait des problèmes d'estomac mais ce avant la Campagne de Russie. ;)



je pense que la critique adressée à Alexandre est aussi une allusion aux conditions de son accession au trône, à la suite du meurtre de son père, Paul Ier en 1801. Pour beaucoup d'observateurs contemporains, ce complot avait été ourdi à l'initiative de l'Angleterre pour contrer un rapprochement entre la Russie et la république consulaire - et ce avec l'accord du prince héritier. Cet accord n'a jamais été prouvé (peut-être Alexandre souhaitait il seulement l'abdication de son père et non son assassinat ?). Mais il est clair qu'aucune sanction n'a jamais été prise contre les meurtriers - l'organisateur du complot (le général Bennigsen) ayant même été promu commandant en chef de l'armée russe en 1807...

Voilà qui témoigne d'un état d'esprit curieux de la part d'Alexandre...


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 Sujet du message : Re: La campagne de Russie...
Message Publié : 28 Avr 2012 15:10 
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Philippe de Commines
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Inscription : 05 Juil 2011 14:39
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Bonjour,

Aigle a écrit :
je pense que la critique adressée à Alexandre est aussi une allusion aux conditions de son accession au trône, à la suite du meurtre de son père, Paul Ier en 1801.

Les conditions d'accession au trône n'ont rien de fourbe...
Que dire alors de Catherine II qui fait occire son époux par son amant, de Marie Stuart et je vous passe ce que l'être humain peut faire afin d'accéder au pouvoir à commencer par Napoléon lui-même, ce qui n'empêche pas la grandeur ou le génie voire l'humanisme. ;)
L'adjectif "fourbe" est mal choisi et induit un jugement sur la personnalité d'Alexandre, ce qui n'est pas le sujet.
Non, non ! Détrompez-vous ! J'ai déjà eu affaire avec ce style de rhétorique qui vise à faire glisser le débat vers les sentiments ou le jugement de l'une des parties, souvent d'ailleurs le Tsar avec cette récurrence concernant son accession au trône.
Ensuite on n'hésite pas à sous entendre qu'il n'était un brin instable en vous sortant l'épisode du Tsar mystique ! :rool:
Argument renforcé par une mauvaise digestion du Tsar : mais où est-on ? Dans un bac à sable où deux gamins s'arrachent des billes ?
Non ! Le genre de sentiment(s) évoqués, à ce niveau ne peut pas être éprouvé, ce serait du luxe.
Mais faisons avec ce paramètre sentimental : pourquoi alors le beau-père de Napoléon n'est-il pas intervenu en sa faveur ? Pourquoi Marie-Louise n'a-t-elle pas suivi son époux dans son exil ?
Je vous le répète les sentiments humains s'effacent devant l'Etat.
On le voit dans phrase fameuse de Louis d'Orléans devenu Louis XII :
"Le Roi de France ne venge pas les injures faites au duc d'Orléans"

Citer :
Pour beaucoup d'observateurs contemporains, ce complot avait été ourdi à l'initiative de l'Angleterre pour contrer un rapprochement entre la Russie et la république consulaire - et ce avec l'accord du prince héritier. Cet accord n'a jamais été prouvé (peut-être Alexandre souhaitait il seulement l'abdication de son père et non son assassinat ?).

Comme je n'étais ni observatrice ni contemporaine, je ne puis là encore tirer des plans sur ce qu'Alexandre aurait souhaité ou voulu.
Les faits furent ainsi.
Faits qui n'ont rien à voir avec la Campagne de Russie pas plus que dans l'argumentation correspondant au sujet.
On en arrive au sketch de Coluche à savoir que finalement on glose sur des faits non prouvés et on pense en Alexandrin.
Merci tout de même pour la piste anglaise, j'ignorais.... %1

Citer :
Voilà qui témoigne d'un état d'esprit curieux de la part d'Alexandre...

Je suis étonnée que vous preniez ceci comme le fruit d'une argumentation acceptable après votre démonstration.
Comme nous sommes dans la supputation -je ne vais pas ajouter gratuite car c'est le propre d'une supputation- et pas même dans l'uchronie faut-il donc déduire que Napoléon victime d'un homme fourbe ne pouvait que perdre cette campagne et donc appliquant cette même base, en retour juger les victoires de Napoléon comme étant celle d'un homme fourbe (cherchez, cherchez et vous trouverez...) accompagné par sa "fortuna" ni moins ni plus.
Ceci ne tient pas. ;)
Voyez que la napoléonite frappe encore de nos jours... :P :P

Bien à vous.
g.

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 Sujet du message : Re: La campagne de Russie...
Message Publié : 28 Avr 2012 15:39 
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Fustel de Coulanges
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Inscription : 06 Fév 2004 7:08
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Citer :
L'adjectif "fourbe" est mal choisi et induit un jugement sur la personnalité d'Alexandre


Napoléon à dit a peu près la même chose à Las Cases à Sainte-Hélène (Mémorial de Sainte-Hélène):
« On doit s’en défier : il est sans franchise […] il est fin, faux, adroit, hypocrite. »

Il est vrai qu’à partir principalement d’Erfurt, la voix d’Alexandre, « l’allié de Tilsit », sonna faux plus d’une fois.
Mais il convient bien évidemment de recontextualiser les choses pour éviter de sombrer dans les jugements à l’emporte-pièce concernant la politique russe entre 1807-1812 et la position fort délicate à tenir pour Alexandre au sein d’une cour susceptible de se tourner contre lui et bien sûr au sein d'une Europe (sans oublier l’Orient) au contexte géopolitique à la fois diablement complexe et explosif.


Citer :
l'épisode du Tsar mystique !


Cette facette du Tsar est postérieure à la campagne de Russie.

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" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)


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 Sujet du message : Re: La campagne de Russie...
Message Publié : 28 Avr 2012 18:02 
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Philippe de Commines
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Inscription : 05 Juil 2011 14:39
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Bonjour,

Drouet Cyril a écrit :
Napoléon à dit a peu près la même chose à Las Cases à Sainte-Hélène (Mémorial de Sainte-Hélène):
« On doit s’en défier : il est sans franchise […] il est fin, faux, adroit, hypocrite. »

Cependant, à Tisit Napoléon s'est fait mener alors à Sainte Hélène, on tire enfin les leçons d'un manque de psychologie ou d'un péché d'orgueil récurrent. De plus il arrive bien souvent à l'Empereur de dire tout et son contraire. On peut le voir dans l'analyse de ses maréchaux.
La franchise est un luxe que ne peut s'offrir Alexandre. D'ailleurs, dans le même style la Prusse et l'Autriche ne sont pas à la traine.
Acculé, il promet ce qui n'engage que celui qui écoute (me voici, grâce à vous entourée de trois livres... 8-| ;) )
Le radeau est sur le Niemen
[...Les préparatifs de l'entrevue occupaient beaucoup les soldats : "on était las de la guerre, écrivit le vélite Barrès, on se voyait en quelques sorte à l'extrémité du monde civilisé, à cinq cent lieues de Paris et exténué de fatigue"...] (Souvenirs - p. 99)

Talleyrand à Savary :
"Ne vous pressez pas trop de faire partir votre pont. A quoi bon pousser au-delà du Niémen ? Qu'aller chercher derrière ce fleuve ? Il faut que l'Empereur abandonne ses idées sur la Pologne ; cette nation n'est propre à rien, on ne peut organiser que le désordre avec elle. Nous avons un compte bien autrement important à régler. Voici une occasion favorable d'en finir avec ceux-ci, il ne faut pas la laisser échapper."
La reine Louise de Prusse à Alexandre -25 juin - Sorel t. VII pp. 181 & 182
"Je serais sans espoir si vous n'étiez l'arbitre de nos destinées. Sans vous que deviendraient le Roi, mes enfants ?... Ne nous abandonnez pas... Si je succombe, pourvu que le Roi soit sauvé, que mes enfants aient un sort, un avenir..."

Savary : rapport du 10 août 1807
"Napoléon manifesta son désir d'un accord à deux sans alliance collatérale" (Roumiantsof) Il alla même jusqu'à dire avec une verdeur toute soldatesque : "J'ai souvent couché à deux jamais à trois." L'entretien dura... avec une [u]apparente satisfaction réciproque...
"

La reine Louise de Prusse à Alexandre -25 juin - Sorel t. VII pp. 181 & 182
"Je serais sans espoir si vous n'étiez l'arbitre de nos destinées. Sans vous que deviendraient le Roi, mes enfants ?... Ne nous abandonnez pas... Si je succombe, pourvu que le Roi soit sauvé, que mes enfants aient un sort, un avenir..."

Savary : rapport du 10 août 1807
[...Le Tsar avait essayé de séduire Napoléon et celui-ci avait eu la même pensée. Tous deux essayaient de construire une alliance temporaire, sans qu'aucun d'eux ait, au fond de lui-même abandonné la politique traditionnelle. Alexandre s'adaptait aux circonstances mais si elles changeaient, sa politique se modifierait aussi. "Heureusement, écrivait Alexandre à sa mère, que Bonaparte avec tout son génie a un côté vulnérable : c'est la vanité et je me suis décidé de faire le sacrifice de mon amour-propre pour le salut de l'Empire." Napoléon avait été séduit et déclarait en souriant : "C'est un héros de roman. Il a toutes les manières d'un homme aimable de Paris"...]

Le soir il écrivait à Joséphine : A l'impératrice, Saint-Cloud, Tilsit, 25 juin 1807 - Correspondances
"Mon amie, je viens de voir l'empereur Alexandre ; j'ai été fort content de lui ; c'est un fort, beau, bon et jeune empereur ; il a de l'esprit plus qu'on ne pense communément. Il vient loger en ville à Tilsit, demain"

Nous avons ici l'étendue de l'analyse subtile de Napoléon vis à vis d'un tiers lorsqu'il n'a aucun recul. ;) Le plus fol des deux n'est pas celui qu'on pense et déjà le tsar avoue sa ligne politique mouvante.

Citer :
Il est vrai qu’à partir principalement d’Erfurt, la voix d’Alexandre, « l’allié de Tilsit », sonna faux plus d’une fois.

Je suis d'accord mais ceci aussi est de la politique et le ton est donné à Tilsit. On ne passe pas alliance avec un ennemi sans y être obligé pour se refaire ou autre.
Manifestement, dès Tilsit la Prusse et l'Autriche mise sur le Tsar et celui-ci ne les décevra pas quoique "roulant pour lui" et un peu refroidi par ses deux alliés. Il s'avèrent aussi que le Tsar shunte totalement l'Angleterre, ce qui fait le délice de Napoléon.
Entre les mots échangés et la hauteur des trônes, il y a un monde que Bonaparte ne comprendra jamais.
On ne s'allie pas dans ce monde là avec un Bonaparte -ennemi viscéral- tant par ce qu'il représente que par ce qu'il est sans y être obligé et avec pour seule vue, un retournement définitif clos par une fin radicale.
"Tout vient à point à qui sait attendre..."

Vandal, t. I, p. 3
"Le 9 juillet, Alexandre passa le Niémen, pendant que Napoléon faisait à son allié des signes d'amitié. L'Empereur espérait vaincre l'Angleterre avec l'aide de cet allié et disait à ce moment : "La paix générale est à Pétersbourg, les affaires du monde sont là."

Pozo di Borgo : Correspondances diplomatiques - p. 207
"L'idée maîtresse de Napoléon à Tilsit était d'obtenir la paix avec l'Angleterre. Le 9 juillet il envoya à Alexandre une note sur la manière dont il concevait les négociations diplomatiques avec cette puissance. L'Empereur indiquait qu'un des articles essentiels de ce traité était la médiation de la Russie entre la France et l'Angleterre.... L'Empereur Alexandre devait de plus offrir toutes les forces de son empire pour assurer l'exécution des stipulations de la paix entre la France et l'Angleterre... Dans une note annexe, Napoléon prévoyait qu'Alexandre donnerait au général Michelson l'ordre de se conformer au traité, l'autorisation de conclure un arrangement avec le grand vizir, si celui-ci déclarait que la Porte adhérait à la paix. Les vaisseaux russes devaient passer de Corfou dans la Mer Noire si l'ambassadeur de France à Constantinople assurait que ce transfert était possible. Un officier russe devait se rendre à Cattaro avec un officier français pour que les troupes russes de Dalmatie se rendissent à Venise..."

[...En même temps Napoléon écrivait à Talleyrand de Tilsit le 9 juillet 1807 (correspondance N° 12886) d'envoyer l'adjudant-commandant Guilleminot auprès du grand vizir pour lui notifier la paix qui venait d'être conclue et les articles du traité de paix concernant la Porte. Il devait lui demander de suspendre les hostilités, conclure un armistice avec le général Michelson, évacuer la Valachie et la Moldavie. Porteur d'une lettre chiffrée de Talleyrand pour Sébastiani, ambassadeur à Constantinople, Guillemot l'informerait que le système de Napoléon sur la Porte chancelait et était au moment de changer. Cependant l'Empereur n'était pas encore décidé et si la meilleure amitié subsistait entre le Tsar et lui, le sort du sultan Sélim lui avait été au coeur. Napoléon désirait ménager la Porte... Sébastiani devait témoigner l'intérêt que l'Empereur prenait à Sélim pour ne pas accélérer sa mort. Aussi il écrivait : "Je reste encore ami de la Porte ; mais je suis redevenu ami de la Russie..."

Napoléon dirigeait donc seul son "habile diplomatie", triomphe final de ses armées victorieuses à Austerlitz, Iéna, Eylau et Friedland. L'Europe était conquise cependant la Prusse n'était qu'à moitié détruite, l'Autriche attendait une occasion de reprendre les armes, la Pologne était à demi-renaissante et cette résurrection risquait d'aliéner le grand allié du jour. La démesure des conquêtes et des projets de l'Empereur portait en elle la source de futures difficultés. L'Angleterre n'était pas vaincue et cependant l'Empereur était confiant et même content.
A Sainte Hélène, quand on l'interrogera sur l'époque de sa vie où il fut le plus heureux :
"Peut être que c'est à Tilsit. Je me trouvais victorieux, dictant des lois, ayant des empereurs, des rois pour me faire la Cour..."
Gourgaud - Tome II - p. 55

Je le répète ces deux mondes n'ont rien de commun de par les personnes au pouvoir, ignorante pour l'Empereur des codes de familles ayant derrière elles des siècles de souveraineté. De plus, on ne peut être qu'ahuri devant autant de naïveté. Kléber le dira lors de la fuite d'Egypte : "Il se comporta comme le dernier des sous-lieutenant..."
Une vanité et un orgueil puérils et certes compréhensifs vu la fulgurance de l'ascension entraîneront toujours Napoléon vers l'abîme. Il n'aura jamais dans l'analyse des hommes la finesse d'un Talleyrand rompu non pas à tous les vices mais à la profonde connaissance de l'être humain.

Merci pour cet échange,
Bien à vous.
g.

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"... Et si je te semble avoir agi follement, peut-être suis-je accusée de folie par un insensé." (Sophocle)


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