Aigle a écrit :
D'autre part, je ne crois sincèrement pas que nous soyons les méchants à Waterloo. L'empire français est plutôt porteur de Modernité, de rationalité, de progrès et même d'égalité face à des monarchies traditionnelles plus ou moins sclérosées. N'oublions pas que le parlement britannique de 1815 reste dominé par quelques familles de Lords qui veillent par exemple à maintenir l'interdiction de l'Eglise catholique ...
La modernité ne s'arrête pas avec Waterloo. Le modèle militaire (divisions en corps d'armées, état-major, intendance) servent de modèle à toutes les armées du monde. Les acquis institutionnels (préfets, Code Civil, Conseil d'État) demeurent et servent de modèle ailleurs. L'idéal national, comme je l'ai dit, se répand dans toute l'Europe, ainsi qu'en Amérique Latine. Bien que vainqueurs, les vieux potentats ont été tant ridiculisés par Napoléon que leur légitimité est remise en question et ils vont devoir composer avec leurs peuples, c'est-à-dire commencer une vraie activité politique.
En France, l'épisode du Vol de l'Aigle démontre bien à Louis XVIII qu'il est assis sur un trône éjectable
, ce qu'il comprend très bien en maintenant les acquis.
Concernant les pertes territoriales, je ne pense pas qu'elles étaient pérennes. Le nord de l'Italie était intenable au-delà des Alpes, et la Belgique n'aurait certainement pas accepté de voir son économie maritime détournée vers Paris. Même sans intervention étrangère, je suis sûr qu'elle serait devenue indépendante tôt ou tard, de la même manière qu'elle s'est désunie des Pays-Bas. Waterloo a donc plutôt rendu service à la France, en évitant de s'épuiser à tenir des conquêtes terrestres.