Je viens de lire l'article suggéré par notre ami (encore merci, merci, merci
). Elle a écrit, circulairement et en partant du centre, en italien, à l'intérieur de l'assiette en étain. A l'extérieur, elle a écrit en allemand. D'où la volonté de Chaumette de faire un support permettant de voir les deux faces de l'assiette.
Mais nul ne sait où l'objet est à présent. Peut-être chez un collectionneur, dit-on...
A Vienne, elle parlait allemand, bien sûr, mais également italien et français. Apparemment mieux italien que français, dirait-on... En tout cas, elle maîtrisait suffisamment cette langue pour avoir proposé à Fersen de l'utiliser comme code. D'autre part, sa soeur Caroline, sa préférée, était devenue reine de Naples. Enfin, elle restait familiarisée avec l'italien sans doute aussi par l'écoute d'opéras et par la pratique du chant.
C'est émouvant, cette assiette... l'idée qu'elle a passé son temps, de façon obsessionnelle, à graver des mots, sans doute chers...
Cette idée m'en fait venir une autre, qui m'interpelle vraiment : la tradition représente Marie-Antoinette à l'extrême fin de sa vie très affaiblie, voire à demi morte. Or, il y a la lettre qu'elle a écrite à Elisabeth cette dernière nuit, sa présence d'esprit et sa résistance physique lors de son procès, sa dignité le jour de son exécution, sa légèreté à monter sans aide l'escalier de l'échafaud...
A cela s'ajoute cette activité de gravure. Elle avait besoin de passer ses nerfs. Elle avait donc encore suffisamment d'énergie, non ?