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Message Publié : 30 Juin 2006 17:59 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile
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Inscription : 19 Mars 2005 18:17
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Localisation : Paris
Qu'est-il advenu des arbres de la liberté ?

Sous la Restauration les a t-on détruit systhématiquement ?

En reste-il encore aujourd'hui ?


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Message Publié : 30 Juin 2006 18:08 
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Inscription : 27 Avr 2004 17:38
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Localisation : Région Parisienne
La plupart du temps, les arbres de la liberté étaient des ormes. Ceux qui ont survécu ont été détruits par la graphiose de l'orme qui a fait disparaitre ces arbres de nos paysages.

Il semble que l'INRA ait développé une variété d'orme qui résiste à la maladie.

Nous n'irons plus sous l'orme, ils ont été coupés.

_________________
Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)


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Message Publié : 01 Juil 2006 22:10 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile
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Inscription : 19 Mars 2005 18:17
Message(s) : 2159
Localisation : Paris
Votre réponse est sybilaine Jean-Marc.

N'y aurait-il pu d'orme en France ? à cause d'une canicule ? le graphiose quesquec'est que cette maladie là ? :roll:


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Message Publié : 01 Juil 2006 22:26 
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Inscription : 15 Avr 2004 22:26
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Localisation : Alsace, Zillisheim
Châtillon a écrit :
le graphiose quesquec'est que cette maladie là ? :roll:


Il s'agit d'un champignon qui attaque l'écorce de l'orme. Il n'y a rien qui permette de guérir les arbres contaminés, la seule solution c'est l'abattage pour éviter la contagion aux autres ormes des environs.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Graphiose
http://www.inra.fr/dpenv/doa.htm#d7

Citer :
La France vient de perdre la plupart de ses ormes, qu'ils soient en forêt, dans les alignements en ville ou dans les haies des campagnes. Ils ont été victimes de la seconde épidémie de Graphiose de l'orme, maladie mortelle transmise par des insectes.

http://www.cemagref.fr/informations/dossiersthematiques/IngenierieEcologique/Recherche03.htm
http://www.agri-obtentions.fr/francais/articlesv2.asp?id=58&rech=&sujet=plante&lang=1

Des 18 000 ormes qui vivaient à Paris, seul un millier avait survécu. Ces miraculés se trouvent Avenue d'Italie. Ils ont été protégés par les bâtiments environnants.


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Message Publié : 01 Juil 2006 22:29 
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Jean Froissart
Jean Froissart
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Inscription : 16 Avr 2005 0:09
Message(s) : 1311
Localisation : Outre nulle-part
Dans mon village, l'arbre de la Liberté (je ne saurais plus vous dire si c'était un orme) fut -ô sacrilège- abattu de la main de l'homme, il y a environ 45 années de cela, lors de la réfection de la Grand'place, période de macadamisation intense, où tout arbre devenait gênant.
Cet arbre, je me le rémomerai toujours, puisque c'était le seul qui trônait dans cet espace.
La "graphiose" n'en est nullement responsable.
Vlad

_________________
"Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu à toutes les femmes...."
Extrait de "La Chanson de Craonne"


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Message Publié : 01 Juil 2006 22:30 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Inscription : 14 Avr 2005 20:03
Message(s) : 1649
Localisation : Tournai
C'est un petit cadeau de la guerre 14 ....

Les caisses de mitrailleuses américaines étaient en bois contaminés ...

_________________
A Berthold le Noir,
Et Hiram Maxim ,

L'Humanité reconnaissante !


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Message Publié : 01 Juil 2006 22:33 
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Jean Froissart
Jean Froissart
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Inscription : 16 Avr 2005 0:09
Message(s) : 1311
Localisation : Outre nulle-part
Tout comme les doriphores ?

_________________
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Adieu à toutes les femmes...."
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Message Publié : 02 Juil 2006 6:46 
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Inscription : 13 Mars 2006 10:38
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Localisation : Lorraine
Des arbres de la liberté ont été plantés aussi en 1848 et il en reste quelques-uns, notamment ceux de Valcros, près de Bormes-les-Mimosas dans le Var, et de St-Julien de Lampon, en Dordogne (un marronnier).

A Pérouges dans l'Ain et à Morlaix dans le Finistère existent des arbres appelés "arbres de la liberté", mais ils ont été plantés au début du XIXème, probablement pour remplacer un arbre originel qui n'avait pas pris racine.

_________________
Tous les désespoirs sont permis


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Message Publié : 02 Juil 2006 8:22 
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Eginhard
Eginhard

Inscription : 09 Mai 2006 21:43
Message(s) : 717
D'autres ont été plantés en 1989, bicentenaire oblige...

Trouve-t-on cela pour le cent-cinquentenaire et le centenaire ?

_________________
« Le luxe [...] corrompt à la fois le riche et le pauvre, l’un par la possession, l’autre par la convoitise ; [...] il ôte à l’État tous ses citoyens pour les asservir les uns aux autres, et tous à l’opinion. »


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Message Publié : 02 Juil 2006 8:55 
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Inscription : 13 Mars 2006 10:38
Message(s) : 2476
Localisation : Lorraine
Un texte assez long, mais très intéressant sur l'origine des arbres de la liberté et leur histoire, extrait de ce site:
http://www.cosmovisions.com/$Arbre.htm

Citer :
Dans un grand nombre de communes de France, à l'époque de la Révolution, on planta des arbres destinés à rappeler, ainsi que de véritables monuments commémoratifs, l'avènement des libertés nouvelles. C'est ce qu'on appela dans le langage du temps des arbres de la liberté. Le premier paraît avoir été planté à Saint-Gaudent, près de Civray, département de la Vienne, par les soins du curé de la paroisse, Norbert Pressac de la Chagneraye. En mai 1790, le jour de l'inauguration de la municipalité, il fit transporter par les jeunes gens et les jeunes filles, sur la place du village, un chêne que l'on y dressa. Il le bénit et prononça une allocution patriotique finissant par ces mots :
« Au pied de cet arbre vous vous souviendrez que vous êtes Français, et dans votre vieillesse vous rappellerez à vos enfants l'époque mémorable où vous l'avez planté. »
Ensuite le curé exhorta ses paroissiens à nommer sur-le-champ des arbitres qui termineraient amiablement leurs procès. Le conseil fut suivi, et le soir même tous les plaideurs « s'embrassaient après avoir entendu leur sentence. »
Le Moniteur du 25 mai 1790, qui a enregistré cette cérémonie, en parle comme d'un exemple sans précédent et digne d'être suivi. Il fut suivi en effet. A Paris, dès 1791, on comptait deux cents arbres de la liberté : Louis XVI en fit planter un dans le jardin des Tuileries; les particuliers en plaçaient devant leurs portes, dans leurs cours ou leurs jardins. C'était devenu bien vite un prétexte à réjouissances et à manifestations. Le jour de l'inauguration, devant l'arbre enrubanné, fleuri, décoré d'inscriptions, on prononçait des discours, on débitait des strophes patriotiques, les enfants chantaient des choeurs; puis la cérémonie s'achevait par des danses et un banquet. A partir de 1792, l'état des esprits ayant changé, ces sortes de fêtes prirent un autre caractère. C'est ainsi que le 20 juin 1792 le bataillon de Santerre amena aux Tuileries un arbre de la liberté, qu'il se proposait d'élever sur la terrasse des Feuillants, en souvenir de l'insurrection; mais, la foule encombrant la terrasse, l'arbre fut planté simplement dans les dépendances d'un couvent du voisinage. Le mouvement avait déjà gagné les provinces.
« En mai 1792, dit l'abbé Grégoire, à l'époque où nos ennemis redoublaient d'efforts, on vit dans toutes les communes des arbres élever leurs têtes majestueuses et défier les tyrans : le nombre de ces arbres monte (en 1794) à plus de 6 000, car les plus petits hameaux en sont ornés, et beaucoup de grandes communes du Midi en ont dans presque toutes les rues et même devant la plupart des maisons. »

Les colonies elles-mêmes imitèrent la métropole. Le 22 thermidor an Il (9 août 1794), une députation du Sénégal annonçait à la Convention qu'un arbre de la liberté avait été élevé à Saint-Louis, « dans l'endroit où se tenait jadis l'infâme marché de la servitude ». Il y ont aussi des Arbres de la fraternité. Le plus célèbre est celui qui fut apporté du bois de Vincennes sur la place du Carrousel, le 28 janvier 1793, et planté solennellement en présence du Conseil général de la commune et des autorités de Paris.
Un autre fut placé à la frontière de la France et du canton de Genève, par des citoyens des deux pays. Jusqu'alors on avait laissé en cette matière toute initiative aux particuliers et aux municipalités. La Convention ne tarda pas à intervenir. Le 3 pluviôse an II (22 janvier 1794) les « Orphelins des défenseurs de la patrie » viennent lui demander la permission d'abattre l'arbre « planté par le tyran » dans le jardin des Tuileries et de le remplacer. La permission est accordée; puis, sur la proposition de Dubois-Crancé, la Convention décrète séance tenante :
« Que dans toutes les communes où l'arbre de la liberté aurait péri, il en sera planté un d'ici au 1er germinal (21 mars). Elle confie cette plantation et son entretien aux soins des bons citoyens, afin que dans chaque commune l'arbre de la liberté fleurisse sous l'égide de la liberté française. »

Beaucoup d'arbres, en effet, avaient péri parce qu'on les avait plantés dans une saison défavorable; d'autres, et c'était le plus grand nombre, ayant été mis en terre sans racines comme les anciens mais, se trouvaient desséchés on renversés.
Le petit livre de l'abbé Grégoire, mentionné plus haut, publié après le décret de pluviôse, l'Essai historique et patriotique sur les arbres de la liberté (Paris, an II, in-18.), montre bien quelle place ce grave sujet tenait alors dans les préoccupations du public. Le livre est divisé en six chapitres, dont les titres sont parlants :

« I. Arbres sacrés chez les anciens. - II. Du chêne. III. Emblèmes de la liberté.- IV. Arbres de la liberté. V. Le chêne doit être préféré pour l'arbre de la liberté. - VI. Réflexions civiques sur l'arbre de la liberté. »


Deux citations ne sont pas superflues. Le choix des arbres faisait alors l'objet de vives controverses : les uns préféraient le chêne, les autres le peuplier, dont le nom latin populus prêtait à un calembour symbolique. Grégoire penchait pour le chêne
« L'arbre destiné à devenir l'emblème de la liberté, dit-il, doit être en quelque sorte fier et majestueux comme elle; il faut donc : 1° Qu'il soit assez robuste pour supporter les plus grands froids, sans quoi un hiver rigoureux pourrait le faire disparaître du sol de la République... 2° Il doit être choisi parmi les arbres de première grandeur..., car la force et la grandeur d'un arbre inspirent un sentiment de respect qui se lie naturellement à l'objet dont il est le symbole. 3° La circonférence doit occuper une certaine étendue de terrain..., ce qui le rendra plus capable de remuer les sens et de parler fortement à l'âme. 4° L'ampleur de son ombrage doit être telle que les citoyens trouvent un abri contre la pluie et les chaleurs sous ses rameaux hospitaliers. 5° Il doit être d'une longue vie... 6° Il faut enfin qu'il puisse croître isolément dans toutes les contrées de la République. Or le chêne, le plus beau des végétaux d'Europe, réunit,... etc. »

La conclusion vaut aussi Ia peine d'être citée :

« L'arbre de la liberté croîtra; avec lui croîtront les enfants de la patrie; à sa présence ils éprouveront toujours de douces émotions... Là les citoyens sentiront palpiter leurs cours en parlant de l'amour de la patrie, de la souveraineté du peuple... Là nos guerriers raconteront les prodiges de bravoure des soldats de la liberté en combattant les esclaves des rois... Sous cet arbre se rassembleront ceux qui forment les extrémités de la vie : J'aidai à le planter, je l'arrosai, dira le vieillard, en jetant sur le passé des regards attendris. II est dans la vigueur de la jeunesse, et moi j'incline vers le tombeau... Alors les enfants et les mères, en bénissant le vieillard, jureront de transmettre à leurs descendants la haine des rois, l'amour de la liberté... et l'amour de la vertu. »

Mais tout le monde ne partageait pas l'enthousiasme de Grégoire. Plusieurs arbres furent abattus par les contre-révolutionnaires. Celui de Castres ayant été renversé, le départ. du Tarn fut autorisé par la Convention (27 mars 1793) à le rétablir et à élever « autour » un autel de la patrie aux frais des coupables. Bientôt on se montra plus sévère : le 5 septembre, neuf personnes furent condamnées à mort pour avoir scié pendant la nuit l'arbre de Rouen. On n'en scia pas moins celui d'Amiens (novembre). André Dumont, alors en mission dans la Somme, fit célébrer une cérémonie expiatoire. Quand un nouvel arbre eut été planté, le tronc de l'ancien fut porté en pompe à l'hôtel de Ville, couvert d'un drap noir, escorté par la garde nationale, tandis que la musique exécutait une marche funèbre. La réaction thermidorienne multiplia les délits contre les arbres de la liberté. Le Directoire se vit forcé de sévir. Le 7 germinal an IV (27 mars 1796) il renvoyait devant le tribunal criminel de Seine-et-Oise les municipaux de Selles-les-Bordes; on avait coupé et enlevé l'arbre de la commune dans la nuit du 23 nivôse (11 - 12 janv.) et les municipaux ne s'en étaient pas inquiétés. Quelques jours plus tard, le Directoire prenait l'arrêté suivant (25 germinal, 11 avril 1796) :

« Le Directoire exécutif, informé que, dans plusieurs communes de la République, les arbres de la liberté ont été coupés, arrachés ou mutilés; que les auteurs de ces délits sont évidemment des ennemis déclarés de la République, et que c'est par erreur que certains tribunaux ont, soit de leur propre mouvement, soit d'après des avertissements peu réfléchis, pensé qu'on ne devait les punir que de la peine déterminée par l'art. 14 du titre Il du décret du 27 sept. 1791 sur la police rurale; - arrête que le ministre de la justice prendra les mesures nécessaires pour que les délits ci-dessus désignés soient poursuivis avec toute l'activité et punis avec toute la rigueur que prescrivent les lois portées contre toute espèce de crime contre-révolutionnaire et attentatoire à la liberté, à l'égalité et à la souveraineté du peuple français, et ce, nonobstant toute lettre ministérielle en instruction à ce contraire. »

Ensuite de cet arrêté, les tribunaux correctionnels furent dessaisis du jugement, de ces délits (15 floréal an IV, 4 mai 1796). Les attentats se renouvelèrent, favorisés par la négligence des autorités et surtout par la réaction de l'esprit public. Le 24 nivôse an IV (13 janvier 1798), les Conseils votèrent une loi pour essayer de mettre un terme à cet état de choses. Cette loi arrivait trop tard: l'enthousiasme des premiers temps avait disparu, et des mesures administratives ne pouvaient y suppléer. Ni le Consulat, ni même l'Empire, ne firent abattre, comme on l'a prétendu, les arbres de la liberté. Une lettre de Frochot, préfet de la Seine, datée du 7 brumaire an X (29 octobre 1801), prouve qu'à cette date l'administration s'inquiétait encore de les préserver.
Plus tard, sous l'Empire, on les négligea. La population ne s'en souciait plus; les arbres morts ne furent pas remplacés, et les travaux d'édilité en firent disparaître beaucoup d'autres. On en voyait pourtant encore un grand nombre à l'époque de la Restauration. Le gouvernement des Bourbons les fit détruire presque partout. Quelques-uns cependant échappèrent : en 1830, on en montrait un à Linas (Seine-et-Oise), un à Pantin (Seine), deux à Marseille, etc.; ces derniers, deux chênes magnifiques, étaient encore debout en 1848.
Lors de la Révolution de Juillet, quelques arbres de la liberté furent plantés en province; l'autorité les fit enlever promptement pour couper court aux manifestations républicaines dont ils étaient le prétexte. En 1848 on les vit reparaître : la France en fut couverte. Le gouvernement provisoire avait donné le signal en plantant un peuplier sur la place de l'hôtel-de-Ville. Bientôt chaque quartier de Paris eut son arbre de la liberté : un ancien ministre de Louis-Philippe en fit mettre un devant sa porte, avec cette inscription : Jeune, tu grandiras. Puis ce fut le tour des départements, jusque dans le moindre village. L'autorité encourageait ces cérémonies; le clergé y participait complaisamment; le peuple y apprenait que ses maux allaient finir. Mais à partir de 1850, tout changea. A Paris, le préfet de police Carlier fit abattre, une nuit, les arbres de la Croix-Rouge, de la rue Furstemberg, de la place du collège Rollin, et dans la banlieue ceux de Charenton, de Ménilmontant, de Belle. ville. Personne n'osant protester, on enleva en plein jour ceux du Château-d'Eau, des quais Napoléon et Montebello, des places Maubert, de la Sorbonne , de la Concorde, de la Bourse, de la rue Montmartre, etc. Le peuplier de l'Hôtel-de-Ville tomba à son tour. Mais ces exécutions avaient à la longue irrité la population. Quand la police voulut enlever l'arbre du Parvis-Notre-Dame, la foule s'y opposa. Pour le préserver on avait suspendu aux branches cette dédicace : « A Mgr Affre, pour son dévouement à l'humanité en 1848. »
L'arbre fut néanmoins abattu. Dans les départements, les préfets agirent de même.
En 1870, après la proclamation de la République, on planta de nouveau quelques arbres de la liberté, surtout dans les villes du Midi.

On a beaucoup disserté sur l'origine de cette coutume. A l'époque de la Révolution on la rattachait aux usages du paganisme, aux croyances druidiques, et C. Grégoire, qui reproduit ces opinions, a jugé bon toutefois d'invoquer des souvenirs plus récents, tels que le mûrier de Shakespeare et les deux palmiers de Paul et Virginie; n'insistons pas sur cette filiation. Il a été mieux inspiré en rappelant l'orme de Boston, et surtout les maïs de l'ancienne France. A Boston, dès 1765, les partisans de l'indépendance américaine prirent l'habitude de s'assembler sous un orme, qui devint bientôt fameux dans tout le pays. Chaque État voulut avoir des rejetons de cet arbre; la plupart des. grandes villes de l'Amérique plantèrent ainsi, avant la France, des arbres de la liberté. L'orme de Boston fut abattu par les Anglais dans les premiers temps de la guerre de l'Indépendance; quand Washington rentra victorieux dans la ville on lui montra avec indignation la place où ce "sacrilège" avait été commis.
Ces faits étaient connus en France en 1790. Mais c'est bien plutôt à une coutume nationale, quoi qu'en pense Grégoire, qu'il convient de rattacher les arbres de la liberté.
De temps immémorial, dans beaucoup de contrées, le premier jour de mai, les paysans plantaient un arbre sans racines qu'on appelait le mai. En certains lieux, à Châteauneuf, par exemple, cet usage était devenu une obligation féodale; dans d'autres localités on y avait substitué une redevance en nature. La corporation des orfèvres de Paris, jusqu'à 1499, présenta, tous les ans, à Notre-Dame, un arbre vert, qu'elle remplaça, à cette époque, par un travail d'orfèvrerie, puis par des tableaux votifs appelés tableaux de mai. En 1610, on planta encore un arbre de mai dans la cour du Louvre. Jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, les Bazochiens en plantèrent un, chaque année, dans la cour du Palais qui reçut de là le nom de cour du mai. A la fin du XIXe siècle encore, il y avait des villages et même des villes où, au printemps, les pompiers plantent le mai. C'est donc bien de ces coutumes qu'on parait s'être inspiré sous la Révolution. En effet, l'arbre de Saint-Gaudent, le premier de tous, fut planté au mois de mai 1790. C'est également au mois de mai, d'après le témoignage de Grégoire lui-même, qu'en 1792 on plaça des arbres de la liberté dans la plupart des communes. Enfin il convient de remarquer que la majeure partie de ces arbres, conformément à la tradition, étaient des troncs sans racines. (C. G.).

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