Le livre de Maurice Lever sur Louis XV est caricatural, outrancier. C'est dommage car cet historien nous avait habitués à mieux.
Mieux vaut s'en remettre à Michel Antoine.

Merci beaucoup

Il ne faut pas oublier de qui on parle, les Bourbons sont connus pour avoir plutot le "sang chaud"...
Mais il ne faut pas pour autant transposer nos concepts contemporains aux XVIIIe siècle, les mentalités et pratiques étaient différentes. Je ne sais donc pas si on peut appeler Louis XV un obsédé sexuel. De plus son aïeul Louis XIV n'était pas meilleur...

Il parait que le Parc aux Cerfs dont on a fait un lieu de débauche était en fait une très petite maison près du palais de Versailles, donc commode, où Louis XV ne voyait qu'une pensionnaire à la fois. Rien à voir avec la légende de la présence dans une propriété de nombreuses jeunes filles. Un grand nombre de gens puissants ont eu un palmarès bien plus garni en femmes que ce roi sans être jamais taxé d'être un obsédé sexuel. Certaines impératrices russes ont été de grandes consommatrices de jeunes officiers, Elisabeth notamment.

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.

Bonjour



En effet, il est pour moi également, très important en histoire, d'employer les mots en fonction de leur contexte spatio-temporel.

(on l'a vu sur d'autres posts avec le mot "génocide" par exemple)

Les périodes que nous appelons "enfance" et "adolecence" sont des notions qui on bcp évolué selon les périodes.

Dans de nombreuses civilisations on passait directement de l'enfance à l'age adulte et les jeunes filles étaient mariée dès que pubère (13 ou 14 ans) sans que cela ne choque personne.
Notez que les jeunes guerriers tuaient leur premier ennemi plus ou moins au même age.

Attention, ne lisez pas (non plus) que je fais l'apologie de ces pratiques, ce n'est pas le cas : j'observe, simplement, des faits historiques.

(j'ajouterais même qu'il faut se réjouir que certaines pratiques ne soit plus autorisées).

Mais il faut toujours replacer les évenements historiques dans leur contexte et eviter de les juger par rapport à notre contexte.

(que dirons de nous, les historiens en 4500 AP J-C ?????)

Bien à tous.

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Hugues de Hador.

Même si ce n'était qu'une à la fois, avouez qu'une par jour pendant des années, cela donne un beau score.
Un certain nombre de français doivent avoir un peu de sang de louis XV dans les veines!

Un autre élément, Louis XV s'étant consacré pendant plusieurs années uniquement à la Pompadour, au début du moins, on peut juger qu'il ne pouvait être un obsédé sexuel si on sait que la favorite était frigide, elle l'écrit même je crois. On sait qu'elle le charmait par son esprit et cette manière qu'elle avait d'inventer sans cesse des divertissements, souvent intellectuels: théatre, musique, lectures, rencontres avec des artistes et des intellectuels dans les petite appartements où Louis faisait la cuisine pour ses invités, ce qui l'amusait beaucoup.
Quand à Casanova, il n'était pas un rabatteur de Louis XV mais a seulement été l'un des maillons d'une fourniture, qu'il raconte dans ses délicieuses et étonnantes mémoires. Celle de la belle O'Murphy dont le Roi aurait eu deux enfants. Il raconte aussi la disgrâce de la belle enfant. Une dame de la Cour la persuade d'amuser Louis en lui demandant "comment il traitait sa vieille femme". C'était pour déstabliliser la Pompadour. Ce propos mis en colère le royal amant qui ne revit plus jamais O' Morphy malgré sa grande beauté.

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Alain, détrompez-vous car Louise O'Murphy n'a eu qu'une fille avec le roi. Concernant Casanova, il est à remarquer que c'est lui-même qui a retiré la virginité de la fille! Sacré Giacomo.

Pourtant Averm, Casanova écrit bien page 622 du tome 1 des mémoires (histoire de ma vie) dans la collection Bouquins qu'il s'est amusé avec la petite Morphy, c'est Marie-Louise dite Louison, mais qu'il " l'a laissée intacte". Il renouvelle ensuite cette affirmation, en précisant que Louis XV a vérifié cet état avant d'entamer une liaison , que la relation royale, au parc aux cerfs, a duré 3 ans et qu'elle s'est conclue par un fils. Mais dans le commentaire en bas de page 624, il est précisé par l'éditeur Laffont que selon de Dussieux (généalogie des Bourbons), Louison a eu une fille du roi en juillet 1754, élevée à la Présentation et que d'Argenson ( très informé ) note en mai 1754 qu'elle en avait eu un garçon, alors que le Nonce écrit le 16 avril 1753 que le roi a une relation avec une irlandaise et que celle-ci est grosse. La note conclut à la certitude d'une autre naissance avant la fille.

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Elle lui faisait la lecture pendant que le royal étalon était à l'ouvrage...
Plus sérieusement, leur relation a d'abord été sexuelle avant que, vieillissant, la Pompadour ne charme le souverain sur le plan intellectuel tandis qu'elle lui fournissait de la chair fraîche pour ses besoins physiques.

La relation amoureuse aurait duré 5 ans jusqu'à 1750, suivie de prés de 15 ans de relations amicales, la marquise, promue duchesse, procurant à Louis des "petites maitresses", logées si possible hors du Château, parmi lesquelles on peut citer Melle d'Estaing, enfant naturel, demi-soeur du futur amiral d'Estaing.
En tout Louis XV n'aurait eu que 8 enfants naturels soit beaucoup moins que Louis XIV ou Henri IV. Il semble qu'après la mort de la Pompadour, il n'en aura plus.

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Marie-Louise O'Murphy n'a eu qu'un enfant de Louis XV : une fille, Agathe-Louise née le 30 juin 1754. Les rumeurs les plus absurdes ont couru sur l'accouchement, comme quoi Motphise aurait eu un garçon ou bien qu'elle était morte en couches !

En revanche, Morphise avait connu une première grossesse en 1753 soldée par une fausse-couche au printemps.

Oui Adelaïde il ne fais pas de doute qu'elle n'ait eu qu'un enfant de Louis XV.
Mais avait elle des relations avec Casanova?

Il me semble pour ma part que oui.

Des relations oui puisque Casanova l'écrit mais en laissant intacte la virginité. Voulant conduire la jeune fille au roi, c'était son intérêt évident. Il n'allait pas tout compromettre, d'autant que c'était un point essentiel pour réussir. D'après Casanova Louis XV aurait commencé par le vérifier lui-même lors d'un entretien préliminaire. Par contre avec la soeur ainée, autre fille du coordonnier irlandais O' Murphy, qui en avait cinq, toutes dans la galanterie, là aucun problème. C'était des filles à vendre et l'ainée vendait sa cadette avec un prix très élevé pour la virginité mais des tarifs abordables pour le reste.
Un point important, toutes les petites maitresses du Parc aux Cerfs étaient consentantes et conduites souvent par leurs parents, contrairement à ce qui a pu être écrit. Elles étaient ensuite dotées, bien mariées et récompensées. L'éducation des batards royaux, non reconnus, était suivie de près.
Le roi ne venait pas dans le petit logement acquis dans le quartier du Parc aux Cerfs mais y faisait loger la maitresse du moment, qu'il faisait venir dans un entresol appelé par les initiés "le trébuchet". C'est ce qu'on lit du moins.

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Tout cela est décrit par le menu dans Le Goût du roi, Louis XV et Marie Louise O'Murphy de Camille Pascal, qui en confrontant les divers témoignages contemporains et des archives inédites a montré le rôle de chacun. Casanova n'est pas entré directement dans le marchandage de la belle Morphise pour Louis XV mais il a été le témoin d'une partie de l'aventure. Sa protectrice italienne, la célèbre Sylvia interprète de Marivaux, habitait en face d'une soeur O'Murphy qui donnait aussi dans la galanterie. De plus, il avait pour compagnon de débauche, un certain Patu, qui "rabattait" pour le Roi. Les liens qui unissent directement ou indirectement tous ces personnages sont parfaitement détaillés dans un chapitre tout entier. Le livre montre aussi que Marie-Louise a été la maîtresse de Louis XV beaucoup plus longtemps que ne le veut l'histoire officielle et qu'elle a très certainement donné un deuxième enfant au Roi.
Quant au livre de Lever il se contente de reprendre tous les pamphlets même les plus tardifs sur Louis XV qui forment sa lègende noire et barbouille tout cela de considérations vaguement psychanalitiques qui en disent plus long sur leur auteur que sur Louis XV... De toutes les maîtresses royales connues, Marie Louise était la plus jeune ce qui en fait une exception historique. Elle avait 15 ans révolu lorsqu'elle est mise dans le lit du Roi. C'est très jeune mais c'est considéré aujourd'hui, je crois par la loi, comme la majorité sexuelle. Cela étant dit il est vrai que le commerce de filles beaucoup plus jeune était répandu dans les bas fonds de Paris au XVIIIème et qu'il n'était pas rare de trouver de grands seigneurs avec des petites filles de 11 ou 12 ans. Tout cela est encore décrit dans le livre de Camille Pascal ou dans celui d'Erica Marie Benabou, La Prostitution et la police des moeurs à Paris au XVIIIème siècle, Paris, Perrin, 1987.