Alain.g a écrit :
Un autre point curieux, ces philosophes et écrivains qui critiquaient tant la société corruptrice de leur temps, le Roi, Versailles et la noblesse, et qu'on imagine en révoltés, ont passé toute leur vie aux crochets de nobles fortunés qui les admiraient et les traitaient comme des oracles.
Par exemple, on dépeint en général Rousseau dans sa mansarde, menant une vie misérable, abandonnant ses enfants, mais on oublie de préciser qu'en fait, Rousseau a passé la 2ème partie de sa vie hébergé par des comtes et des marquis et qu'il est mort en 1778 dans la propriété d' Ermenonville d'un riche marquis. Aimé des dames comme on disait, il a eu de nombreuses maitresses .... de la noblesse.
Nos révolutionnaires admiraient Voltaire, Rousseau et Diderot, mais toute la haute noblesse également, rois en tête. En 1770-80, on a déjà en place une société très moderne, éprise d'art, de lettres et de sciences, de naturalisme, de progrès dans l'entreprise et l'agriculture, avec des nobles qui font des études de biologie, de physique et de chimie comme le marquis de Lavoisier qui a son laboratoire, le comte de Buffon, le comte de Montgolfier, de Vaucanson ....
La noblesse de l'ancien régime a été injustement décriée, elle était d'idées avancées, franc-maçonne, très active, travaillant sur ses terres à de nouvelles méthodes, ou chef d'entreprise industrielle parfois. C'est elle qui a ébranlé Versailles, qu'elle haissait en dehors des nobles exerçant des fonctions auprès du Roi.
C'est aussi la Noblesse qui a refusé de lâcher du lest sur la question des privilèges.
Son refus obstiné des projets de Turgot ou de Calonne pour soulager les finances du Royaume a provoqué la réunion des Etats Généraux, la seule solution qui restait à Louis croixvbaton pour briser cette opposition. Elle était certes éclairé et dynamique mais elle savait aussi défendre ses privilèges quand le besoin s'en faisait sentir.