Pour la connaissance complète de la compagnie royale des Indes, Jean Boudriot a publié une étude en 2 volumes :
La Compagnie des Indes (1720-1770), aux éditions Ancre :
http://www.ancre.fr/Product.aspx?ID=3774258&L=FRCette compagnie commerçait avec les comptoirs français en Inde, et disposait de navires qu'on appelait des
flûtes. Il n'existait, nous dit le site, que des flûtes jaugeant respectivement 600, 900 et 1 200 tonneaux. Si mes souvenirs de lecture sne sont pas trop déformés (l'ouvrage est chez mes parents, dans la banlieue de Lille, alors que je rédige depuis mon logement de Seine-et-Marne), la flûte de 1 200 tonneaux avait un volume de coque avoisinant celui d'un vaisseau de 64 canons de la Royale. Ce qui démontre que notre compagnie des Indes construisait des unités de volume entre la corvette et le vaisseau de 64, en passant par le volume de la frégate. Mais ceci doit s'arrêter là pour l'analogie, car les navires de la compagnie des Indes étaient avant tout destinés au commerce de denrées précieuses, alimentant d'ailleurs le goût du XVIIIe pour les objets orientaux (chinoiseries, animaux exotiques...)
Pour ce qui est des noms des navires de la compagnie, ilsse distinguent des noms des navires de guerre. Vaisseaux et frégates de guerre de notre Royale exaltent à l'époque les noms des héros antiques, mythologiques et ceux des vertus royales :
le Majestueux, le Souverain, le Protée, l'Achille... seront des noms de vaisseaux ;
la Sybille, la Friponne, la Charmante, l'Amphytrite, la Junon... seront plutôt des noms de frégates. Les vaisseaux trois-ponts ont souvent les noms les plus prestigieux, relatifs au roi et à ce qu'elle représente : on aura ainsi un
Royal Louis en 118 canons plutôt qu'en 80 ou 74 canons...
Par sa spécificité, la compagnie royale des Indes adopta des noms plus "commerciaux" ou "financiers" : ainsi, le navire exemple choisi par Boudriot pour sa monographie est le
Boullongne, nom d'un contrôleur général des Finances à l'époque de sa construction. A noter que lorsque la compagie fut dissoute en 1770, elle intégra ses navires dans les effectifs de la Royale. Ce qui explique, par exemple, que le corsire américian John Paul ones fit sa campagne d'Indépendance des Etats-Unis à bord d'un ancien navire de la Compagnie des Indes : le
Duc de Duras rebaptisé
Bohnomme Richard (étudié d'ailleurs aussi par Boudriot :
http://www.ancre.fr/Product.aspx?ID=3789263&L=FR )