Jean R a écrit :
Renseignement pris, il semble que Fréron... Il n'est pas vrai par exemple qu'il ait investi dans la traite des Noirs...
J'apprécie Votaire cependant ce qu'annonce Fréron dans "L'Ane Littéraire" est vérifiable et vérifié. Voltaire l'a lui-même suffisamment laissé transpiré pour que ceci ne soit pas repris à son débit. Chacun connait aussi sa facilité à moquer mais sa susceptibilité extrême. L'écrivain est revenu anéanti de la Cour de Frédéric II où son congé lui a été donné car soudain, il s'est montré un peu trop demandeur tout en oubliant le plus simple du savoir-vivre lorsque l'on est reçu. Avait-il envisagé d'être une éminence grise politique ? Il ne faut pas oublier l'ego de l'homme.
Personne n'est jamais responsable de son embastillement, c'est le bon plaisir du roi. Là encore Voltaire a été un peu "bas" à évoquer en vers ce qui n'était que diffamation (entre autre les vers concernant les rapports intimes entre le Régent et sa fille). Ceci montre que le pouvoir du moment était bien clément car de nos jours on en ferait un procès, Voltaire serait condamné et gravement. D'ailleurs à ce moment, il n'était pas même "Voltaire". Si parfois son esprit peut être apprécié, il sait aussi se montrer vraiment lourd :
L’autre jour un gros ex-jésuite,
Dans le grenier d’une maison,
Rencontra fille très-instruite
Avec un beau petit garçon.
Le bouc s’empara du giton.
On le découvre, il prend la fuite.
Tout le quartier à sa poursuite
Criait : "Fréron, Fréron, Fréron"
Lorsqu’au drame de monsieur Hume
On bafouait certain fripon,
Le parterre, dont la coutume
Est d’avoir le nez assez bon,
Se disait tout haut : "Je présume
Qu’on a voulu peindre Fréron.
Bon, silence sur le niveau... On peut aimer certains écrits mais tout de même ne pas être niais ou aveugle... L'homme, quitte à se contredire par moment, a fait feu de tout bois pour certaines lubies. Il ne cessera de s'opposer à d'aucuns comme Pascal ou autre quitte à en sortir ridicule. L'homme est vexé de n'être pas reconnu comme poète ou comme écrivain de pièces. Concernant sa "philosophie", il a beaucoup pompé sur Locke. Mais c'est connu. Je pense que si la Cour de Versailles l'avait encensé, il aurait trouvé la royauté magnifique et magnifique l'image qu'elle pouvait donner au monde. Il tiendra ce discours à certains de ses hôtes avec une régularité de métronome. Il y a l'écrivain et le courtisan. Il règle ses comptes à coup de plume comme d'autres sur le gazon mais Voltaire et la mort, c'est une autre histoire...
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http://www.lexpress.fr/culture/livre/antisemite-islamophobe-esclavagiste-voltaire_909208.htmlIl n'est pas né "nanti". Il a donc fait affaires avec d'aucuns dont la source de revenus étaient d'autant plus connues que pour l'époque ceci n'était pas "infamant". Sur quel héritage ou rente aurait-il vécu ? Parce-que l'homme aimait vivre bien. Lorsqu'il se pose non loin de la Suisse (en cas d'alerte) avec ses deux protégées il est soixantenaire. Trop tard donc pour monter affaire, il faut de l'argent et vite. Avec cet argent, il saura optimiser son lieu de vie.
Pour en revenir à l'écrivain, il suffit de lire "Prière à Dieu" tiré du "Traité sur la tolérance" et songer à l'homme. On peut constater qu'il est comme tout un chacun : ayant bien du mal à mettre en adéquation et sa vie et sa personne et ses souhaits.