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Ne nous attardons pas non plus sur la largeur du périphérique puisque nous sommes d'accord. Ce que je voulais dire est très simple. En matière de production agricole, l'objectif ne peut pas être d'atteindre dans les pires années, dans l'esprit d'appliquer une sorte de principe de précaution aberrante, le niveau de production correspondant aux besoins, ce serait, à supposer que ce soit matériellement possible, s'astreindre en années moyennes à une production double ou triple de ce qui est nécessaire. Il faut trouver d'autres solutions, parmi lesquelles une plus grande diversification des produits.
Je me rend compte que je me suis emmêlé les pinceaux. C'est bien sûr la consommation qui doit être stable (l'agrégation production+importation+stock toujours égale mais les variables individuellement peuvent changer). On juge donc un système par rapport aux taux bas de consommation.
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Le système en usage sous Louis XIV était l'obligation de vendre sur les marchés. Comme il n'y avait qu'un seul type de marché, cela interdisait le commerce de gros et donc une distribution rationnelle des grains. Il avait tout de même le mérite d'interdire les achats spéculatifs (dans le but d'accentuer artificiellement une situation de rareté) et en certaines situations exceptionnelles des distributions à perte hors marchés pouvaient être organisées au profit des nécessiteux.
Là c'est vous qui vous emmêlez les pinceaux. Il y avait bien sur du commerce de gros sous LXIV (à Paris, à Rouen, à Marseille)... mais c'est pas important, ce qui importe c'est d'observer dans quelle mesure la spéculation dont vous parlez pouvait influer sur les cours.
Il y a eu bien sûr des gens sur de petits marchés en situation de quasi-monopole qui ont essayé de faire évoluer les prix en leur faveur. Mais sur les grands marché, je ne pense pas que la manœuvre était possible. Le marché du blé parisien c'est LT100.000 par jour et des centaines d'acteurs prêts à exploiter la moindre chance d'arbitrage. Manipuler un tel marché demanderais des fortunes, il est très peu probable que qui que ce soit s'y soit risqué.
Il existe en revanche des preuves de sur-stockage dans les monastères, ces bons moines emmagasinant 3 ans de récoltes, au cas où. Mais ce n'était pas pour le vendre donc pas vraiment de la spéculation.
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Avant l'arrivée de Turgot les lieutenants de police auraient taxé le prix du blé, ce qu'ils ont d'ailleurs fini par faire en contrevenant aux ordres parce qu'ils ne pouvaient faire autrement sous la pression des émeutiers. Cela aurait atténué l'ampleur des désordres et évité quelques pillages. Dans leurs causes les troubles de 1775 n'étaient pas différents des précédents. Ils ne s'en distinguent que par la façon dont ils ont été traités.
D'accord, les questions annonaires ont un volet ordre public, et il est possible que Turgot l'ai oublié, mais c'est sans effet sur le système économique.
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Les manufactures crées par Colbert ainsi que les arsenaux ont diminué notablement les sorties de numéraire. De plus se sont des foyers industriels où se sont développés des savoir-faire qu'on était obligé auparavant d'aller chercher à l'étranger. Elles ont permis de combler ce que nous appelons aujourd'hui un retard industriel.
Vous devez être quelqu'un d'optimiste.
1. Il n'y a aucune évidence que l'analyse colbertienne de la balance des change ait été un problème pour l'économie française, la théorie monnétaire indiquerait plutôt l'inverse, en raison du crédit papier et des pièces de faible valeur les risques de déflation à mon avis n'étaient même pas très importants.
2. II est très improbable que les politiques de substitution des importation de Colbert aient eu un impact quelqu'il soit et encore moins positif. Il faut faire attention de ne pas confondre quelques succès industriels avec la réalité macro-économique.
3. Le retard industriel français se porte très bien au XVIIIeme siècle merci pour lui. Les différences de productivité entre la France et l'Europe du Nord sont clairement souligné par le fait que grosso modo les ouvriers de chez nous sont payés deux ou trois fois moins que les Belge/Hollandais/Anglais.
Voilà souvenez-vous de "l'Etat c'est moi", on aurait pu ajouter... "oui, et pas grand monde d'autre, maintenant passe ton chemin galopin, et rend cette perruque à ta mère"