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Message Publié : 13 Jan 2014 13:49 
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Bonjour à tous, j'espère que je ne vais pas vous ennuyer avec ce sujet! Et merci pour votre intérêt

Je suis curieuse de la vie de Louis XVI que je trouve tout de même mystérieuse. Les critiques à son égard sont bien superficielles et à mon avis fort éloignées de la réalité. Effectivement Versailles était devenu le refuge de bien des dépensiers et libertins, mais en ce qui concerne Louis XVI je ne crois pas qu'il ai participé à cette vie de débauche.

Le caractère incompris de ce Roi reflète bien l'air de son temps qui n'aimait pas le raisonnable, à tout points de vue.
Louis XVI était trop sage, trop conscient de l’écart entre la Cour et la France.
Quand il est devenu dauphin à la mort de son père, Louis XV était plus préoccupé par sa vie privée que de sa succession.
Et c'est sans émotion que le "bien-aimé" a accepté cet enfant comme son suivant, bien qu'il ait toujours eut une préférence pour les deux autres frères, Louis Stanislas "le Désiré" et le Comte d'Artois.

Louis Auguste est le plus âgé pourtant il se sent écrasé par ces deux frères, qui se montrent plus responsables et forts que lui. Il lui arrive d'essuyer des remarques blessantes et d'en souffrir, au plus grand plaisir de ses frères. Il se sent rejeté et incompris, et d'un penchant mélancolique depuis les trois décès de ses proches (son frère Louis, son père et sa mère) à peu d'années d'intervalle, il s'enfuit dans ses pensées et dans ses passions.

Louis XVI aimait beaucoup lire, il pouvait passer des heures dans sa bibliothèque! Il aimait la géographie et les expéditions. Il se serait bien vu à l'autre bout du monde. Il aimait la tranquillité et la nature, loin du brouhaha Versaillais qui ne lui ressemblait pas. Au fil des années la coupure se fait de plus en plus profonde entre lui et la Cour.

Marie-Antoinette d'ailleurs avait beaucoup de tristesse à voir son mari si loin, sauvage. Elle savait qu'au fond il avait raison, mais elle ne pouvait pas, elle ne voulait pas renoncer à Versailles. La Reine s'est laissée prendre au jeu, et à l'amusement. Et Louis XVI regardait ça de loin, complètement désolidarisé de ce mode de fonctionnement. Le bateau naviguait alors sans capitaine! Plus de maître à bord! Et le début d'une désorganisation et bouleversement pas possible.

Louis XVI s’intéressait aux lumières, d'ailleurs plusieurs philosophes sont venus le consulter et il a écrit des recueils sur la liberté. Il faisait tout cela dans l'ombre, sans que personne ne soit au courant. En homme éveillé, et profondément libre.

Le poids de Versailles l'empêchait d'être véritablement libre. Il aurait bien laissé à ses frères le pouvoir.

Marie-Antoinette se voyait donc la porte parole de son époux, et l'image visible de Versailles. Et elle pût par la force des choses jouir d'une assez grande confiance et liberté dans sa vie de femme et de Reine. Ils se faisaient confiance, et il comptait sur elle. Mais Marie-Antoinette ne lui disait pas tout, pour le protéger.

Trianon est devenu le lieu de vie du couple au fur et à mesure. Avec leurs enfants et amis. A la recherche d'une vie douce et aimante, en fermiers ou bien en habits plus simples.

La Cour n'a pas appréciée d'être éloignée comme une malpropre, elle qui depuis bien longtemps s’exécute pour recevoir des titres et le plus de richesses possibles. Comment cela, le Roi et la Reine n'ont plus besoin de nous ? La Noblesse ne servait-elle plus à rien ? Voila le message que reflétait la prise de position du Roi.

La Cour n'avait plus ses obligations, elle n’était qu'un surpoids dont l'on veut se défaire. Louis XVI a eut le courage de le faire, sans le dire officiellement. Préférant faire sa vie, seul.

Ses frères trouvent cela bien dangereux et essayent de le résonner, sans succès! Il ne veut pas de cette vie. C'est le bon moment pour les Philosophes des Lumières, à eux de jouer!

Quoi de plus facile que de pointer du doigt cette Cour indiscrète et désœuvrée! Le Roi est totalement d'accord, il n'en veut plus. Seul soucis, sa femme en fait partie et en sera fortement critiquée. Gros scandale, la Reine est taxée d'être de ces gens malhonnêtes et complètement immoraux. Elle ne s’était pas rendue compte qu'à trop se lier d'amitié avec des gens futiles, elle en serait jugée aussi.

Marie-Antoinette n’était pas préparée à recevoir autant de culpabilisations de ceux qui se disaient ses amis. Elle en sera choquée. Un retournement de situation qui marque le début d'un calvaire pour elle.

Louis XVI voit sa femme persécutée, et se sent responsable. Car c'est lui qui a commencé le ménage de cette Cour qu'il n'aime pas. La Cour essaye de se défendre, sans succès face aux philosophes et hommes pour une autre politique du Royaume. Louis XVI est tiraillé entre sa femme et son Royaume. Il recevra une pression évidente de la part de ceux qui voulaient comme lui changer les choses, mais tout d'un coup il doute. Marie-Antoinette n’était pas au courant que Louis XVI maintenait des liens étroits avec les intellectuels et qu'ils s'organisaient pour changer la France, et lui demande de faire attention à ces gens. Louis XVI est bloqué, il ne sait pas quoi faire. Se sacrifier pour la liberté ?Il y pense.

La Cour prend peur, beaucoup commencent à fuir. La pression devient plus forte, au point que s'en ai trop et Louis XVI et Marie-Antoinette décident eux aussi de fuir suit à des courriers de la Famille de Hasbourg-Lorraine.

Marie-Christine d'Autriche écrit à plusieurs reprises à sa sœur, sans succès. Ferdinand d'Autriche-Este veut leur venir en aide, tout comme Maximilien François d'Autriche.

L'on apprend que le Roi et sa famille ont voulut s'enfuir, aidés par Fersen, un étranger. Un complot, le Roi ne tient pas ses promesses. Et c'est la panique, l'on croit que le Roi a changé de bord, comme si tout cela était une mascarade.
Le Roi a promis, il doit tenir sa promesse : se débarrasser de la Cour et laisser place aux Lumières.

Il seront finalement guillotinés, mais au final le Roi a eut ce qu'il voulait : être un homme libre.


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Message Publié : 13 Jan 2014 14:43 
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Bonjour,

Très bon synopsis pour un roman historique (n'y voyez pas d'offense). Louis XVI était un despote éclairé, absolutiste jusqu'au bout des ongles. Louis Capet n'était sans doute pas un mauvais homme, mais le tableau que vous peignez de lui, et de sa femme, relève de l'hagiographie. On se demande pourquoi ce bon vieux Louis XVI n'a pas été canonisé !

On comprend néanmoins mieux, à vous lire, le mot célèbre de Napoléon, parlant de Louis XVI : "Quel couillon !".

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Dernière édition par AnonymeJ le 13 Jan 2014 14:58, édité 1 fois.

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Message Publié : 13 Jan 2014 14:57 
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Louis XVI ne voulait pas être Roi, il voulait vivre en homme libre, loin de la Cour. C'est lui qui a laissé les Philosophes prendre le pouvoir, car il était lui même de ce mouvement sans le dire officiellement.


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Message Publié : 13 Jan 2014 15:12 
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Lys a écrit :
Louis XVI ne voulait pas être Roi, il voulait vivre en homme libre, loin de la Cour. C'est lui qui a laissé les Philosophes prendre le pouvoir, car il était lui même de ce mouvement sans le dire officiellement.


Louis XVI était un despote éclairé, sensible aux Lumières, oui, et il a tenté une "révolution par le haut".

En revanche, écrire qu'il a laissé "les philosophes" prendre le pouvoir est tout à fait faux.

Je ne sais même pas par où commencer pour vous convaincre du contraire, tant cette affirmation est en contradiction avec l'historiographie du sujet. Je vous conseille de reprendre un bon bouquin sur la question. celui de Bertaud, Initiation à la Révolution française, devrait vous permettre de contextualiser les enjeux de la période - avant de vous lancer dans des lectures plus pointues.

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Message Publié : 13 Jan 2014 15:14 
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Louis XVI était très proche des Philosophes (Turgot, Malesherbes..). et il a lu et approuvé ce qu'ils écrivaient.


Dernière édition par Lys le 13 Jan 2014 15:17, édité 1 fois.

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Message Publié : 13 Jan 2014 15:15 
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Lys a écrit :
Louis XVI était très proche des Philosophes et il a lu et approuvé ce qu'ils écrivaient.


De quels "philosophes" parlez-vous exactement ? Que voulez-vous dire par "proche" ? Pourriez-vous développer quelque peu ?

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Message Publié : 13 Jan 2014 15:22 
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Turgot et Malesherbes.. voulaient éclairer Louis XVI en lui soumettant des écrits Philosophiques et autres idées pour changer la politique nauséabonde qui régnait à Versailles et que le Roi ne supportait plus. Le Roi a prit conscience que ces hommes "politiques" étaient de bon sens et proche du peuple. Et petit à petit il a accepté de faire des efforts dans leur sens.

Voici un extrait qui vient donner du relief à ce que je dis
Citer :
Louis XVI est sacré à Reims le 11 juin 1775, mais c’est seulement au début des années 80 qu’il revient sur les idées qui ont si fortement influencé les débuts de son règne. « Voltaire, Rousseau et leurs pareils, qui, un instant, écrit-il à Malesherbes le 13 décembre 1786, ont obtenu mon admiration, que j’ai su mépriser depuis, ont perverti la jeunesse qui lit avec ivresse, et la classe la plus nombreuse des hommes qui lit sans réflexion ».

Mais n’est-il pas déjà trop tard ? Si le premier ministère Necker, la guerre d’indépendance américaine avec une marine bien reconstituée sont, en somme, des périodes fastes pour la grandeur française, le moral du roi n’est pas bon. Des scandales l’entourent, l’esprit public est miné par cette philosophie à la fois cachée et omniprésente. Calonne, qui arrive au pouvoir en 1783 et y restera jusqu’en 1787 est encore un homme des Lumières, très « éclairé », qui, comme Louis XVI d’ailleurs, « croit au bonheur par le commerce et par l’augmentation de la production », - nous dirions au jourd’hui : la croissance.
Source --> http://xaviersoleil.free.fr/article/lou ... guerie.htm


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Message Publié : 13 Jan 2014 16:11 
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Citer :
« Voltaire, Rousseau et leurs pareils, qui, un instant, écrit-il à Malesherbes le 13 décembre 1786, ont obtenu mon admiration, que j’ai su mépriser depuis, ont perverti la jeunesse qui lit avec ivresse, et la classe la plus nombreuse des hommes qui lit sans réflexion ».


Pour vous, cette phrase est celle d'un "ami des Philosophes" ? Et puis, Turgot, Malesherbes, je vous rappelle que le roi ne les a guère écoutés, et pas si bien traités...

Ce site que vous proposez comme "source" à l'appui de vos dires me semble bien engagé.

Citer :
Les méthodes de la Révolution sont connues et utilisées en grandeur réelle dès les journées du 14 juillet et 5 et 6 octobre 1789 : manipulation des foules, massacres, terreur. Ainsi que le déclarera Camille Desmoulins dans un discours du 21 octobre 1792 prononcé à la tribune du club des Jacobins à propos du 14 juillet : « Cette révolution, ce n’est point un paradoxe de dire que le peuple ne la demandait pas, qu’il n’est point allé au-devant de la liberté, mais qu’on l’y a conduit... Il n’a été qu’un instrument de la Révolution, nous [en] avons été les machinistes ».


ou

Citer :
Quel fut le but de la Révolution ? Il serait certainement réducteur de n’y voir que la volonté de prise de pouvoir d’une classe sociale ambitieuse. Louis XVI a eu à affronter des forces extrêmement subversives de l’ordre établi dont il n’y avait eu jusqu’alors aucun exemple connu. Pris lui-même dans le tourbillon des « idées nouvelles », ne s’en étant d’ailleurs jamais vraiment dégagé, il a cependant fini par comprendre et juger ceux qui, au nom de ces idées, se servaient du peuple pour faire aboutir des ambitions intellectuellement et politiquement totalitaires.


Ce n'est pas bien sérieux, si vous voulez mon avis.

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Message Publié : 14 Jan 2014 0:45 
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Thucydide
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Le problème chez Louis XVi, il n'a pas sur tenir face au nobles de la cours.
C'est la cour et non le Roi qui gouverne la France.
C'est pour ca que Napoléon l'a traité de "quel couillon"


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Message Publié : 14 Jan 2014 6:57 
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Eginhard
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Strandhögg a écrit :
Le problème chez Louis XVi, il n'a pas sur tenir face au nobles de la cours.
C'est la cour et non le Roi qui gouverne la France.
C'est pour ca que Napoléon l'a traité de "quel couillon"


Non. Napoléon a dit de Louis XVI qu'il était un couillon à cause de l'humiliation des Tuileries, lorsque le roi se coiffa du bonnet rouge révolutionnaire. Pour Napoléon, Louis XVI était un couillon parce qu'il s'était laissé trainer dans la boue au lieu de faire donner la troupe contre les insurgés.

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Message Publié : 14 Jan 2014 7:35 
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Louis XVI, fondamentalement, a abordé son règne d'abord, les évènements révolutionnaires ensuite avec un double handicap :
- Il se croyait monarque de droit divin. C'est ce qu'on lui avait appris depuis la naissance sur le caractère de la monarchie française. Or un roi ne peur régner qu'avec un minimum d'approbation de la part de ses sujets.
- Il n'avait eu aucune formation politique, personne ne lui avait appris son métier de roi.

Il commence son règne par une décision catastrophique pour son autorité : accepter de congédier le parlement Maupeou, que Louis XV avait eu tant de mal à mettre en place, alors que les parlements, et spécialement celui de Paris, entretenaient une contestation permanente de l'autorité royale, et même, dans certaines provinces, une véritable anarchie.

Dès le début de la révolution, il s'est accroché à son statut de roi de droit divin, alors que la seule possibilité de conserver son trône aurait consisté à se contenter du rôle (décoratif mais fortement symbolique) de garant des nouvelles institutions. La monarchie de droit divin était morte. Il n'a jamais pu en faire son deuil, et il est mort avec elle.

Il lui a manqué l'ouverture d'esprit et les conseillers politiques qui lui auraient permis d'accepter et de gérer l'évolution des pouvoirs.

Il faut reconnaître que la partie était difficile à jouer et que ce n'était pas gagné d'avance. Mais dans l'esprit où il a abordé les choses, il n'avait aucune chance.

Pour Napoléon, dont le caractère était d'une autre trempe, céder devant l'émeute sans faire donner la troupe était incompréhensible. Mais en réalité Louis XVI n'a jamais pensé à se constituer une garde royale importante et digne de ce nom, qui lui soit personnellement fidèle. Pourtant, dans un royaume en proie à des révoltes incessantes, et au moment de convoquer à Versailles des représentants élus de toute la nation française, c'était la moindre des précautions, qui lui aurait permis d'octroyer ce que finalement on lui a arraché. Mais qui lui avait appris à gérer ce genre de "détails" ?

Au moment du 14 juillet, on s'aperçoit que le régiment des Gardes Françaises, qui est stationné à Paris, composé de soldats dont les familles sont parisiennes, refuse absolument de marcher contre l'émeute parisienne, ce qui est logique. Mais il était un peu tard pour s'en aviser. Pour Napoléon c'est une évidence. Pour Napoléon, le 10 août, au lieu de laisser massacrer sa garde suisse en lui interdisant de le défendre, Louis XVI pouvait encore tenter de balayer l'émeute. Lui-même n'aurait pas hésité une seconde, d'où son exclamation :" Quel couillon !"

(Napoléon a clairement dit qu'il aurait balayé "cette canaille". Il avait une sainte horreur de la foule et de l'émeute. C'est d'ailleurs en réprimant au canon et sans ménagement une émeute royaliste que Napoléon a commencé sa carrière politique.)

Votre analyse de Louis XVI, "l'homme qui n'aimait pas la Cour" se situe au niveau de ce qu'on appelle aujourd'hui "les journaux people." Elle n'est pas au niveau des évènements auxquels il a eu à faire face.

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Message Publié : 14 Jan 2014 10:49 
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Grégoire de Tours
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Que veut dire "le parlement Maupeou" ?
sinon on connait la phrase"j'ai fait gagner au Roy un procès de 3 siècles,il veut le perdre,il est le maitre"
et aussi lors de la réforme du comte de Saint Germain Louis XVI dit"la monarchie est bien menacée ,on a licencié ma Gendarmerie" preuve qu'il s'attendait à tout .


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Message Publié : 14 Jan 2014 11:21 
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Il s'agit en fait du parlement de Paris mis en place par le chancelier Maupeou sous Louis XV, après avoir licencié les parlementaire précédents. Sauf erreur, au moment de l'arrivée au pouvoir de Louis XVI Maupeou, ministre de Louis XV ne jouait plus aucun rôle, mais ce qu'il avait réussi subsistait : le parlement de Paris avait cessé d'être un nid de frelons pour la monarchie.

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Message Publié : 14 Jan 2014 12:28 
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Georges Duby
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C'est bien cela. Le "Parlement Maupeou", du nom du Chancelier, grand réformateur de la Justice, nommé en 1768, est un Parlement de Paris nouvelle formule, retaillé avec deux fois moins de magistrats (75/165), un ressort réduit à l'Ile de France élargie, mais qui conserve la compétence pour la Couronne, un nombre d'offices réduit également, après suppression et renomination de nouveaux officiers.
Maupéou instaure, par ailleurs, dans le cadre de la "Révolution Maupéou", "véritable coup d'Etat", la gratuité de la justice en supprimant les épices et instaure des Conseils supérieurs à la place de plusieurs parlements en même temps qu'il supprime de nombreuses Cours de Justice souveraines en regroupant (Aides, Comptes, Monnaies ..) et toutes les juridictions exceptionnelles très nombreuses. Il remplace l'ancien personnel des Cours
Une preuve que l'ancien régime avait la capacité de se réformer s'il en avait la volonté et le courage et que les idées de réformes profondes étaient dans l'air, contrairement à ce qu'on lit parfois.
Quand Louis XVI accède au trône en 1774, sa première décision est de se séparer de Maupeou et de rappeler les anciens parlements, un geste de conciliation perçu comme une victoire des Parlements, dont on connait les conséquences sur le régime et l'histoire.

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.


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Message Publié : 14 Jan 2014 14:07 
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Alain.g a écrit :
Quand Louis XVI accède au trône en 1774, sa première décision est de se séparer de Maupeou et de rappeler les anciens parlements, un geste de conciliation perçu comme une victoire des Parlements, dont on connait les conséquences sur le régime et l'histoire.

Le malheureux pensait ainsi faire un geste libéral en direction de son peuple.

Ce qui est un contresens complet : les parlementaires, nobles de robe de par leur fonction, ne revendiquaient que pour s'attribuer une partie du pouvoir, se souciaient du peuple comme d'une guigne, et l'expérience du règne de Louis XV avait montré que leurs revendications n'avaient pas de limite.

Louis XV leur avait déclaré la guerre à la suite d'un "mot de trop" dans une remontrance du parlement de Paris, s'adressant à lui en évoquant "le pouvoir qu'il tenait de la nation." Fureur du roi, qui ne tient son pouvoir que de Dieu et n'en est pas comptable devant le parlement. Cela à une époque où certains parlements de province entretenaient une véritable campagne de désobéissance, comme à Toulouse où le parlement avait déclaré d'arrestation le gouverneur du roi en personne, lequel ne se déplaçait plus qu'entouré de sa garde, de crainte d'être arrêté par les sbires du Parlement. Bref, l'anarchie.

Maupeou y avait mis un terme en "licenciant" les parlementaires, les remplaçant et les ramenant à leur attribution première, qui était d'exercer la justice, avec des réformes parfaitement raisonnables, celles qu'à indiquées Alain, qui simplifiaient grandement l'accès à la justice pour les particuliers et mettaient fin aux abus liés à une justice où les justiciables devaient payer les juges, source de procès interminables, sans parler du fait que le ressort du parlement de Paris s'étendait auparavant jusqu'en Bourgogne et je crois même jusqu'à Lyon, ce qui rendait infernal le recours à la justice dans ces régions.

Louis XVI arrivant au pouvoir, les anciens parlementaires et certains parlements de province ont relancé la contestation pour tester son autorité, et le malheureux, impressionné par "ce mécontentement du peuple" et mal conseillé par une partie de la noblesse, pensa faire un geste qui serait bien perçu par le peuple en les rétablissant dans leurs anciennes prérogatives. C'était mettre la main dans un engrenage sans fin, en particulier dans le domaine fiscal où les parlementaires prétendaient contrôler le droit royal à lever des impôts. (En réalité il s'agissait à la fois de limiter les ressources royales et de préserver leurs privilèges fiscaux ainsi que ceux de la noblesse - d'où la solidarité de celle-ci.)

On voit bien que Louis XVI se passait ainsi la corde au cou, sans bénéfice pour le peuple, et s'interdisait la possibilité de lever un impôt universel. La contestation menée par les parlements n'allait plus cesser de s'amplifier, tout en bloquant toute réforme, notamment fiscale.

Quand je disais qu'il n'avait pas été formé en préparation de son métier de roi....

Et c'est bien ce problème fiscal qui allait mener à la révolution, puisqu'en 1789 c'est pour rétablir les finances de l'état, appauvri et surendetté, que Louis XVI convoque les états généraux, espérant ainsi passer par dessus la tête des parlements.

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