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 Sujet du message : La guerre du bout du monde ....
Message Publié : 14 Sep 2018 1:22 
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Jean Froissart
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Le commencement de la fin

La guerre de sept ans mit aux prises l'Angleterre, la Prusse, la France, la Russie et l'Autriche.

Elle ensanglanta les champs de bataille du centre de l'Allemagne.

Pendant ce temps, à l'autre bout du monde, dans les colonies américaines, des poignées d'hommes, fusiliers du régiment de Béarn, coureurs des bois et trappeurs, commandés par des lieutenants Marquis égarés dans les Indes Occidentales, soutenus par de nombreuses tribus indiennes, essayèrent, sans moyens, sans soutien, sans canons et sans balles, de sauver la Nouvelle France.

Hormis le Marquis de Montcalm, tous sont oubliés aujourd'hui.

Qui se souvient que 145 fantassins commandés par un capitaine, encadrant les hurons, firent subir à une armée anglaise de 2 500 hommes l'une des pires défaites que la couronne britannique a jamais subi outre-mer ?

Qui se rappelle que les forts construits aux alentours des Grands Lacs, et qui aujourd'hui se nomment Pittsburgh ou Detroit, ont été batis par des soldats du Roy de France ?

Qui sait encore que les grands fleuves, le Mississippi, le Missouri, étaient nommés "les chemins d'eau du Roy" ? Des chemins d'eau dont les coureurs français avaient été les premiers à repérer qu'ils menaient du Canada au golfe du Mexique.

Quand Napoléon Bonaparte, Premier Consul, a vendu la Louisiane aux américains, il savait, et eux aussi, qu'il leur cédait un immense territoire, sur lequel la France n'avait jamais réussi à s'implanter, mais que ses aventuriers avaient été les premiers à découvrir.

Nous avons tous lu "le dernier des Mohicans". Nous avons ainsi effleuré cette guerre des forêts et des rivières, sous l'uniforme écarlate ou sous les tenues vertes des Roger's Rangers qui accomplirent un ahurissant périple au coeur des possessions françaises en passant, eux aussi, par les cours d'eau.

Passionnante histoire, triste histoire de ces hommes qui partirent combattre et protéger les possessions françaises d'un nouveau monde, furent abandonnés, laissés pour compte et reniés ensuite.

Ils furent abandonnés par leur Roi, et avec eux des milliers de colons qui furent livrés sans rémission aux indiens et aux anglais.

En 1754, la France est présente au Nouveau Monde dans deux régions : le Canada et la Louisiane.

Au Canada français, environ 60 000 colons vivent en relative bonne intelligence avec les indiens.

La Louisiane n'a à l'époque aucun rapport avec l'Etat fédéral actuel : c'est une région gigantesque qui, depuis la Nouvelle Orléans, suit les grands fleuves jusqu'aux abords des grands lacs. A peine 4 000 colons parsèment cette gigantesque étendue.

Les colonies anglaises, pour leur part, sont concentrées sur la côte est, depuis Boston et New York jusqu'à Charlestown.

Si leur territoire est considérablement moindre que celui occupé par les français, ces colonies, coincées par les Appalaches, comptent déjà près d'un million cinq cent mille habitants dont près de quatre cent mille esclaves noirs.

Le point de rupture entre les possessions des deux grandes puissances est la vallée de l'Ohio.

Elle est essentielle pour les français, car c'est le boulevard qui leur permet de constituer la communication entre Canada et Louisiane.

Elle est tout aussi importante pour les anglais, car c'est par cette région que l'expansion vers l'ouest, en commençant par le contrôle des grands lacs, s'impose.

Au nord, l'Acadie est tombée sous contrôle anglais avec toute sa population, elle devient la Nouvelle Ecosse. Les français ont réagi en s'implantant dans l'île royale, et en y fondant Louisbourg.

Les nations indiennes présentes le long des fleuves, et plus particulièrement la confédération iroquoise dans la vallée de l'Ohio sont des acteurs essentiels du drame qui va se produire, et dont découlera la disparition de la nouvelle France.

Les escarmouches sont fréquentes, mais rien d'irréparable ne se produit jusqu'en mai 1754 : au cours d'un obscur combat de frontière, le capitaine français de Jumonville et une poignée d'hommes sont massacrés par une troupe constituée de miliciens coloniaux américains et d'indiens ralliés.

L'officier colonial qui commande la petite troupe se nomme Georges Washington.

Rien ne peut laisser prévoir que cette embuscade opposant moins de cent cinquante hommes va déclencher la guerre de sept ans.

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"Notre époque, qui est celle des grands reniements idéologiques, est aussi pour les historiens celle des révisions minutieuses et de l'introduction de la nuance en toutes choses".

Yves Modéran


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Message Publié : 14 Sep 2018 1:24 
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Une guerre mondiale

Cette guerre de sept ans sera considérée plus tard par Winston Churchill comme ayant été la toute première guerre mondiale.

Il est vrai qu'elle se déroulera sur trois continents.

Le conflit majeur, en Europe, a lieu de 1756 à 1763 : c'est la guerre de sept ans proprement dite.

Elle s'accompagne d'un conflit lointain mais très violent en Inde pour la possession des comptoirs. Lally-Tollendal ne parviendra pas à vaincre les anglais, qui vont y gagner la perle de leur empire colonial.

Lally-Tollendal, fils d'officier noble irlandais et dont le véritable nom était Lually O'tullendaly, reviendra en France ulcéré de l'abandon dans lequel ses soldats, ses marins et les comptoirs avaient été laissés et fera scandale.

Mal lui en prendra, car c'est lui qui sera mis en accusation pour avoir perdu les comptoirs indiens. Jugé de manière inique par le Parlement de Paris dont nombre des magistrats avaient eu des intérêts dans la compagnie française des Indes, il sera condamné à mort et exécuté. Mort ignominieuse de l'un des derniers serviteurs fidèles de la monarchie.

Versailles n'avait pas voulu interférer avec l'appareil judiciaire et laisse alors exécuter comme un criminel de droit commun un Lieutenant Général des armées royales : sinistre présage ...

Et puis il y a l'Amérique. La guerre américaine, nous l'avons vu, commence plus tôt, dès l'été 1754. Elle sera appelée par les canadiens la guerre de la Conquête, et par les américains la guerre franco-indienne (the french and indian war) : elle va se dérouler de 1754 à 1760.

C'est elle qui va retenir plus particulièrement notre attention.

En 1749, la guerre de succession d'Autriche s'est terminée par des victoires militaires éclatantes d'une armée française qui, commandée par le Maréchal de Saxe et ses lieutenants-généraux, semble prête à "dévorer l'Europe".

Pourtant, au traité d'Aix la Chapelle, Louis XV renonce à ses conquêtes et rend les provinces belges à l'Autriche.

La France, maîtresse incontestable du jeu européen, vient d'atteindre son apogée politique.

Le Roi et son ministre aux affaires étrangères décident cependant d'opérer un stupéfiant recul diplomatique.

Leur raisonnement est le suivant :

d'une part les conquêtes territoriales qui viennent de s'opérer par les armes sont sources de conflits futurs avec l'Autriche, dépossédée, et l'Angleterre dont le roi Georges II est hanovrien : le Hanovre est possession anglaise en pleine Europe du Nord, et une présence française trop proche ne peut que créer des désastres;

d'autre part Versailles croit alors pouvoir imposer la stabilité entre les Etats par son étrange décision.

C'est oublier que la Prusse et son roi Frédéric II ont profité du conflit pour s'emparer de la Silésie aux dépens de l'Autriche, et n'a pas hésité une seconde à laisser tomber ses alliés français pour signer une paix à part. Il y a là un foyer de guerre qui n'est pas prêt de s'éteindre.

C'est surtout oublier que France et Angleterre sont bien plus au contact par leurs possessions coloniales que par les Flandres ...

La paix de 1749 sera précaire. Elle est considérée en France comme un renoncement scandaleux. On dit alors "bête comme la paix" et le roi Louis XV cesse sans même s'en rendre compte d'être le "bien aimé" pour ses peuples.

Cette paix est le début d'un lent et terrible éloignement entre la France et son Roi. Les philosophes des lumières le comprendront rapidement

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Yves Modéran


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Message Publié : 14 Sep 2018 1:25 
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La stabilité désirée par Louis XV s'avère de moins en moins stable au début des années 1750.

Dans les colonies américaines se développe un esprit expansionniste synthétisé par un publiciste : Benjamin Franklin écrit à longueur d'articles que l'Amérique doit être le pays d'une seule langue, l'anglais, et d'une seule religion, protestante. Pour ce faire, il faut chasser ou, mieux, éradiquer les français et assujettir les indiens.

L'escarmouche qui coûte la vie au capitaine de Jumonville tué par un chef iroquois allié aux anglais est l'étincelle qui va faire sauter le baril de poudre.

Dans un premier temps, les diplomaties anglaises et françaises ne prennent pas vraiment la dimension de l'évènement, ce qui est compréhensible, mais cette petite boule de neige est le début de l'avalanche.

Depuis 1749 a été créée une "commission des limites" dont le rôle devait être de préciser les frontières incertaines entre anglais et français dans le nouveau monde. La commission n'aboutit à rien depuis des années.

Quand le clash diplomatique, qui déclenche une vague phénoménale de gallophobie en Angleterre et d'anglophobie en France, semble se tasser, Versailles propose à Saint James de donner deux ans de plus à la commission pour travailler et aboutir.

Le ministère anglais, très conscient des enjeux américains, commet alors une erreur de taille : il se persuade que l'attentisme français est de la faiblesse. Ordre est alors donné aux gouverneurs des colonies de pousser leur avantage vers l'Ohio et les grands lacs.

Londres est persuadé que la France, mise devant le fait accompli, cèdera tout simplement.

Le lieutenant Général Braddock, un ancien de la guerre de succession d'Autriche, proche du Duc de Cumberland (fils du roi Georges et commandant en chef des armées anglaises, vainqueur à Culloden et vaincu à Fontenoy) embarque pour les colonies avec plus de 4 000 hommes.

En Prusse, Frédéric II observe attentivement les évènements et s'étonne lui aussi de l'aboulie française.

Elle n'est en fait qu'apparente, et assez vicieuse au fond : la flotte française est en plein réarmement, et il s'en faut encore de deux années qu'elle retrouve son plein niveau de puissance. Versailles ne plie pas : il regarde sa montre et attend d'être parfaitement préparé pour la grande explication qui apparaît inévitable.

Londres va alors commettre erreur sur erreur, et s'emparer involontairement du mauvais rôle que la France voulait la voir endosser : la perfide Albion va, un peu involontairement, mériter amplement son peu agréable surnom.

Ce qui n'arrange rien, c'est que les anglais vont en plus complètement rater leur opération d'intimidation en Amérique.

La décision de dégager la nouvelle Ecosse, ex Acadie, de ses occupants français, se transforme en un acte contre nature : le grand dérangement chasse par la force de leurs demeures et de leurs champs des milliers d'habitants pacifiques. Scandale en France : les anglais sont véritablement des assassins de femmes et d'enfants sans défense.

L'arrivée de Braddock se solde pour sa part par un désastre d'anthologie.

Le général anglais, habitué aux champs de bataille des Flandres, comprend mal le terrain forestier et montagnard auquel il est confronté. D'un tempérament autoritaire et cassant, il écoute avec impatience les conseils des coloniaux.

Lui est venu mettre en œuvre un plan au demeurant brillant, mais très théorique, concocté depuis Londres par le Duc de Cumberland et ses généraux. Selon une manœuvre très classique, leur idée est de lancer une offensive en tenaille vers les grands lacs et l'Ohio pour en chasser les français une fois pour toutes.

Puis les troupes, renforcées de celles de Nouvelle Ecosse, se concentreront vers Québec et c'en sera fait de la Nouvelle France, qui aura disparu de la carte avant même que Versailles soit au courant, et sans aucune déclaration de guerre préalable.

C'est l'idée du fait accompli, d'un "Mers-El-Kebir" chez les indiens.

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Message Publié : 14 Sep 2018 1:26 
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Le désastre de la "mal engueulée"

Pour atteindre la vallée de l'Ohio, Braddock décide de lancer une troupe de près de 2 500 hommes, avec chariots et artillerie, par les montagnes vers la rivière Monongahela, que les français appellent la "mal-engueulée".

Le lieutenant-colonel Thomas Gage commande l'avant-garde de plus de mille hommes. Braddock suit, avec pour aide de camp un officier colonial dont on ne lui a pas dit grand bien en Angleterre : Washington.

Le gouverneur du Massachussett, William Shirley, effrayé par les manières du général, essaye avec le soutien de William Johnson, un commerçant-aventurier qui sera essentiel dans la suite de cette histoire, de rallier les indiens pour soutenir la progression anglaise.

Mais Braddock prend les coloniaux pour des ploucs, et méprise carrément les sauvages emplumés ... Mal reçus, les chefs se retirent et à peine 60 guerriers accompagnent la colonne qui s'enfoncent en pleine "wilderness".

A Québec, le nouveau Gouverneur du Canada est Monsieur de Vaudreuil, qui présente la particularité d'être né au Canada. Il connaît le pays et la complexité des alliances indiennes dont lui, comme Shirley, a parfaitement compris l'importance.

Les iroquois que les anglais traitent comme des crétins reviennent alors vers les français, qui les accueillent à bras ouverts.

Les crétins en question mobilisent alors plus de six cents guerriers armés jusqu'aux dents et accompagnent une petite unité française de moins de deux cents réguliers et 150 miliciens canadiens qui, follement, décide de se porter au devant des habits rouges pour protéger les abords du Fort Duquesne.

La petite troupe est commandée par le commandant Liénard de Beaujeu, en charge du fort Niagara.

Le 9 juillet 1755, les britanniques commencent à passer la "mal-engueulée" à gué. Ils sont à une quinzaine de kilomètres de fort Duquesne, quand l'avant-garde du colonel Gage tombe nez à nez avec les franco-indiens.

Dans la fusillade, Liénard de Beaujeu est tué sur le coup.

Ses officiers et les chefs indiens replient alors tous leurs hommes à l'abri des arbres qui entourent le point de passage, et commencent un feu meurtrier.

De manière invraisemblable, et à la stupéfaction des officiers coloniaux, les habits rouges se déploient alors de manière classique, à l'européenne.

Mais l'ordonnancement sur trois à six rangs serrés fait de la formation anglaise une cible vivante dans laquelle il suffit de taper dans le tas.

Gage voit ses hommes tomber les uns après les autres. L'artillerie qui traverse le gué gêne l'arrivée des renforts commandés par Braddock en personne, et les canons anglais, dont certains font feu, ne servent à rien face à une forêt opaque. Des franco-indiens, seules les flammes des coups de feu sont visibles.

Le désordre se met dans les rangs anglais qui se mettent à fondre.

Les troupes qui passent le gué à leur tour ne font que gêner encore plus leurs malheureux camarades qui tentent de se replier.

Finalement le désordre se met dans les rangs britanniques, entre les blessés qui essayent d'échapper au feu et les compagnies qui tentent à leur tour un déploiement suicidaire.

Braddock est lui-même grièvement blessé, et mourra quelques jours plus tard en regrettant de "ne pas avoir su qui l'avait tué" : à aucun moment ni lui ni ses officiers n'ont vu la plume d'un indien.

Washington prend en catastrophe le commandement de l'arrière-garde formée des miliciens coloniaux que les anglais, trop sûrs d'eux, avaient laissé à l'arrière, et sauve ce qu'il reste de la colonne.

Les pertes sont celles d'une embuscade de grande ampleur : plus de 800 britanniques sont morts ou blessés, les français ont perdu 8 morts et 4 blessés, les indiens 15 morts et 12 blessés.

Le "Mers-El Kebir" chez les indiens a explosé à la figure de ses promoteurs ...

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Message Publié : 14 Sep 2018 1:28 
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Versailles envoie alors des renforts vers la Nouvelle-France : le lieutenant-général baron de Dieskau, un ancien des guerres du Maréchal de Saxe, s'embarque à Brest avec plus de 3 000 hommes de troupes réglées.

Les anglais sont au courant de ce renfort, et dépêchent l'escadre de l'amiral Boscawen pour "serrer" les français.

Lorsque la petite escadre française et les navires de transports approchent du continent, Boscawen est déjà là, à les attendre, mais la météo lui joue des tours.

Sans même s'apercevoir du piège infernal qui leur a été tendu, l'essentiel de l'escadre de transbordement française passe. Trois navires, pris dans le brouillard, se trouvent nez à nez avec les navires anglais.

Le commandant Hochard interpelle au porte-voix le pont anglais : "Est-ce la paix ou la guerre ?" demande-t-il.

"La paix, la paix !" répond l'anglais, et dans la foulée ses batteries font feu sur les français.

Les français sont pris, une soixantaine de matelots tués dans l'attaque: quatre cents soldats français se retrouvent prisonniers.

"L'attentat" de Boscawen fera beaucoup plus de dégâts que les combats assez limités qui l'ont précédé.

Moyennant quoi Dieskau débarque avec l'essentiel de ses troupes, et rapidement se lance avec une partie d'entre elles et les indiens vers les grands lacs.

Il a été prévenu par le marquis de Vaudreuil de la situation pour le moins chaotique qui règne dans cette région immense, et décide de marquer définitivement la prééminence française dans l'Ohio.

Au lac Saint Sacrement (lac George pour les anglais) le 8 septembre 1755, Dieskau à la tête d'une troupe de 1 500 hommes, 200 réguliers, 600 miliciens et 700 alliés indiens, se jette sur les coloniaux de William Johnson (2 200 hommes renforcés de 300 indiens Mohaucs).

Les coloniaux sont culbutés par l'attaque et se replient en catastrophe vers le fort Edward, cible de Dieskau.

Mais ce dernier est trop gourmand : il précipite son assaut malgré la fatigue de ses hommes. L'attaque échoue, et le général allemand au service de France, blessé, est fait prisonnier.

Il faudra le remplacer : le choix du ministère se portera sur le Marquis de Montcalm.

La guerre n'est toujours pas déclarée entre la France et l'Angleterre alors que cela fait plus de six mois que l'on se fusille en Amérique.

Mais que font les chancelleries européennes ?

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Message Publié : 14 Sep 2018 1:29 
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Le grand retournement

Elles sont en fait en train d'opérer un gigantesque basculement de l'ordre mondial, par deux renversements d'alliances d'une importance inouïe.

Reprenons un instant l'état des choses en 1754.

Dans les suites de la guerre de succession d'Autriche, et du traité d'Aix la Chapelle de 1749, les alliances restées traditionnelles depuis Louis XIV sont les suivantes.

L'Angleterre a pour alliée l'Autriche, face à la France qui a pour elle la jeune Prusse de Frédéric II et la Suède, alliée traditionnelle depuis Richelieu.

La Russie est en retrait, mais constitue en Europe du Nord une puissance qu'il ne faut surtout pas laisser de côté.

Dans un premier temps, Frédéric II qui sait ou sont ses intérêts territoriaux attend Versailles, mais Versailles ne fait rien ... Alors, le roi de Prusse accepte des ouvertures diplomatiques anglaises, et, en janvier 1756, signe un accord qui bouleverse les équilibres.

Dans les mois qui suivent, l'Autriche de l'impératrice-reine Marie-Thérèse suit l'idée politique prussophobe du chancelier Kaunitz, et se rapproche de la France.

Malgré les ministres et les généraux prussophiles de son entourage, Louis XV suit avec le plus grand intérêt la proposition de rapprochement des autrichiens, et finalement la valide.

A l'été 1756, la France qui est finalement entrée en guerre contre l'Angleterre en juin est maintenant alliée de la puissante maison de Habsbourg, cependant que l'Angleterre, dont le gouverment reste obnubilé plus par la protection du Hanovre qu'autre chose (en l'espèce les colonies américaines) est devenue alliée de la Prusse.

Entretemps, les anglais et les prussiens ont complètement raté un acteur essentiel que les français ont su se rallier : la Russie signe à son tour un traité d'entraide avec la France et l'Autriche.

Ces renversements d'alliance sont majeurs et bouleversent en quelques mois l'équilibre politique européen.

C'est aussi une série d'accords de dupes.

L'Autriche n'aidera pas la France à faire pression sur la Grande-Bretagne en attaquant le Hanovre.

La Prusse n'a pas l'intention d'aider la Grande Bretagne en protégeant son Hanovre.

Ces deux puissances ont d'abord et avant tout des comptes à régler, et leurs nouveaux alliés vont surtout les aider en venant en renfort de leurs armées.

Dans le même temps, la Grande Bretagne n'a aucunement l'intention d'aider la Prusse en Silésie, cependant que la France se fout comme d'un bille des problèmes autrichiens vers le comté de Glatz.


Si le renversement des alliances de l'année 1756 est politiquement exceptionnel, il présente aussi le défaut majeur que les différents signataires ont tous des visées tellement différentes qu'elles n'ont tout simplement aucun rapport les unes avec les autres.

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La guerre d'Onontio

Pendant ce temps, à Québec, le Marquis de Vaudreuil a décidé de rallier autant que possible les nations indiennes, et grâce à elles de refouler les anglais par tous les moyens.

Pour "Onontio", nom que les indiens donnent au gouverneur français de Québec (le grand père) tous les moyens signifient la "petite guerre" au sens européen du terme, modifiée par les usages locaux.

La petite guerre est le nom que l'on donne depuis les années 1650 à la guerre d'embuscade et de commandos.

Le Maréchal de Saxe, dans les années 1736-1745, avait employé de manière presque systématique la "petite guerre" pour affaiblir ses ennemis autrichiens, anglais, hollandais.

La célèbre unité des "arquebusiers de Grassin" avait contribué à la victoire de Fontenoy en 1745 en se retranchant dans le bois de Barri et en faisant feu sur les habits rouges : les régiments anglais montant vers le centre français n'étaient pas parvenus à s'emparer de cette position essentielle sur leur droite.

Mais avec Vaudreuil et ses alliés indiens, la petite guerre devient carrément autre chose : elle se transforme en raids de terreur et de massacres sur les colons anglais.

Le résultat est terrifiant et efficace : par centaines, puis par milliers, les colons anglais fuient les régions de l'Ohio et des environs de New York et Boston.

Les indiens "lâchés" par le Marquis de Vaudreuil commettent des actes atroces, plus ou moins contrôlés par des unités de miliciens canadiens dont certains de leurs officiers sont encore plus sauvages que les chefs indiens.

Quand le Marquis de Montcalm, Maréchal de camp, arrive à Québec avec ses officiers dont un jeune homme nommé Bougainville, il découvre deux choses : d'une part il est accueilli comme le messie, et d'autre part on lui indique qu'il va devoir faire la guerre avec ces indiens qui se comportent de manière abominable.

Le mythe du "bon sauvage" que les philosophes commencent à mettre à la mode dans les salons parisiens va en prendre un coup ...

La politique de terreur menée par Vaudreuil lui a amené par milliers des alliés indiens qui, aidés et équipés par les canadiens, dévastent les petits villages des colons anglais et allemands.

Le jeune Bougainville va écrire à sa mère : "Chère Mère, la guerre que nous menons ici est abominable, et je doute qu'à notre retour nous soyons encore dignes du titre de gens civilisés; elle nous change et nous rapproche de tout ce que nous abhorrons" ... "Combattre avec nos alliés des tribus indigènes nous rapproche de l'état de nature dans ce qu'il a de plus effrayant, et je n'ose vous écrire à quelles scènes j'ai participé".

Quand Montcalm regroupe ses forces pour à son tour mener une offensive vers les lacs, ce sont des centaines de guerriers qui, en quelques jours et à sa stupéfaction, viennent le rejoindre.

Pourtant a priori il pense ne pas en avoir besoin : il dispose de six mille hommes, dont cette fois les deux tiers de troupes réglées, avec une artillerie lourde pour attaquer et démolir les forts anglais des lacs.

Ce sont près de deux mille guerriers qui viennent alors le renforcer pour participer à la mise à mort des anglais.

Avec une armée devenue hétéroclite, mais o combien dangereuse, Montcalm lance alors son offensive vers les grands lacs et plus particulièrement une cible : le fort William Henry.

C'est le Marquis de Vaudreuil qui a désigné la cible. Montcalm part incertain, sans croire à un succès. Il va pourtant en remporter un énorme mais qui va couvrir de sang et de honte les lys de France

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Yves Modéran


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le massacre de Fort William Henry

Mais revenons au fort William Henry et au drame qui va s'y dérouler.

Fin juillet 1757, le marquis de Montcalm approche avec ses six mille hommes enrégimentés et près de deux mille guerriers indiens venus l'aider alors même qu'il n'en demandait pas tant.

L'ensemble de la petite armée progresse par la voie fluviale, ce sont plusieurs centaines de canoés et de radeaux d'accompagnement qui déversent le 3 août devant une garnison anglaise atterrée ces milliers d'hommes et 40 canons dont 4 mortiers de siège.

Cette garnison, commandée par le lieutenant-colonel Georges Monroe, est de 2 372 hommes, non compris les civils, les femmes et les enfants.

Du 3 au 6 août, Montcalm enserre le fort et l'écrase du feu de ses canons. Les anglais sont rapidement aux abois.

Montcalm commet alors une erreur épouvantable : quand les chefs indiens demandent à être reçus, il les éconduit purement et simplement.

Lorsque le Colonel Monroe, à bout de ressources, propose la reddition de sa garnison, le général français reçoit l'offre et la valide sans un instant penser à associer à sa victoire les indiens. Les chefs de guerre sont ulcérés; non seulement ils sont traités comme moins que rien par l'envoyé d'"Onontio", mais en plus ils auraient mobilisé leurs guerriers pour rien ?

Sans que Montcalm et ses officiers s'en rendent compte, les indiens s'éloignent des camps français dans la nuit du 6 au 7 août ... Ils se regroupent dans les bois, sur le chemin de repli des habits rouges.

Montcalm a accordé aux anglais, selon les usages européens, les honneurs : l'ensemble de la garnison se repliera vers ses lignes avec toutes ses armes à la condition de ne plus combattre les français pendant un an.

Le 7 août au matin, le lieutenant-colonel Monroe quitte fort William Henry à la tête de plus de 2 000 hommes, accompagnés de près de 400 civils. Les troupes françaises les laissent passer quand tout à coup la forêt s'embrase de coups de feu.

Les indiens, fous furieux que les français ne leur ait rien donné à piller, se payent sur la bête : la colonne anglaise en plein repli.

Le temps que le marquis de Montcalm réagisse, épouvanté par ce qui se passe, et envoie des compagnies soutenir les anglais, un véritable massacre se perpètre. Plusieurs centaines de personnes, soldats et civils, sont massacrés.

Plus de trois cents anglais, hommes et femmes, sont enlevés par les indiens. Montcalm et le marquis de Vaudreuil lanceront auprès des tribus une campagne de récupération des prisonniers, en payant très cher : ils en sauveront près de deux cents, plus de cent cinquante ne seront jamais retrouvés, massacrés dans des conditions abominables.

La colonne elle-même a perdu dans l'embuscade, en plus des trois cent cinquante personnes répertoriées, plus de six cents soldats et civils tués alors qu'on leur avait promis la vie sauve.

Montcalm et ses officiers sont horrifiés de ce qu'il vient de se passer, et ils ont raison, car les anglais vont s'en souvenir, et le faire payer au prix du sang aux canadiens.

Le jeune Bougainville écrit alors à sa mère "Nous menons une guerre abominable, et j'ai assisté à des scènes que je ne peux décrire. Le pire, ma chère Mère, est que ce pays nous change, et je crains de devenir comme ces sauvages ..."

Ou est passé le "bon sauvage" que Rousseau ne va pas tarder à présenter à la fascination des intellectuels ?

Les anglais se souviendront de l'horreur de William Henry : pour eux la campagne de 1759 sera "la guerre de la vengeance" et bien plus tard, James Phenimore Cooper, quand il écrira en 1826 "le dernier des mohicans" en fera le moment le plus épouvantable de son roman, jetant l'opprobre sur les français et les indiens assassins.

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"Notre époque, qui est celle des grands reniements idéologiques, est aussi pour les historiens celle des révisions minutieuses et de l'introduction de la nuance en toutes choses".

Yves Modéran


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Message Publié : 14 Sep 2018 2:37 
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Jean Froissart
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Inscription : 03 Jan 2008 23:00
Message(s) : 1002
Très chers amis du forum, voilà un certain temps que je n'avais pas posté un sujet.

Avant d'aller plus loin et de vous raconter "la guerre de la vengeance", c'est-à-dire la grande offensive sur Québec menée ensuite et la bataille des plaines d'Abraham qui mirent fin dans le sang à la présence française dans le nouveau monde, je fais une pause afin de vous permettre de réagir à mon propos, de le critiquer, de me faire part de vos remarques (évidemment référencées car, vous l'imaginez bien, mon propos ne sort pas tout droit de ma caboche !)

Pour ma part je me suis basé sur un ouvrage exceptionnel : "la guerre de sept ans" d'Edmond Dziembowzki pour la partie évènementielle et pour ... pas mal d'autres ouvrages pour l'histoire des colonies américaines !

Et l'histoire n'étant pas seulement de lecture, je vous propose de rechercher aussi des liens musicaux en lien avec cette époque : de Rameau à Haendel pour en arriver à Dougie Mac Lean ...

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Yves Modéran


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Message Publié : 14 Sep 2018 3:25 
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Modérateur Général
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Inscription : 10 Fév 2009 0:12
Message(s) : 9041
Passionnant à lire.

Une constante dans ces premiers combats : les officiers qui ne connaissent pas le pays et arrivent d'Europe avec des théories militaires préconçues sont durement battus.

Si Montcalm n'est pas battu, en revanche son ignorance de l'importance des relations avec les indiens le salit pour toute la suite... Sans qu'il l'ait souhaité, la guerre devient inexpiable. (Encore que de toute façon le massacre ferme après ferme des colons anglais était déjà inacceptable.)

En fait c'est sur initiative française qu'ont commencé les massacres, non ?

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)


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Message Publié : 14 Sep 2018 8:31 
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Jean Froissart
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Inscription : 28 Avr 2006 23:02
Message(s) : 1397
Localisation : Orne
Merci beaucoup pour ces récits.

Juste une petite remarque. J'avais entendu dire que les Indiens n'étaient pas unis. Il y avait des guerres ou des accrochages entre tribus. Et certains s'étaient fait embaucher par le camp français et d'autres par le camp anglais. Il parait que les premiers étaient de moins bons combattants que les seconds. En tous cas, il serait peut-être préférable de donner les noms des tribus au lieu du terme générique "Indien".


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Message Publié : 14 Sep 2018 8:57 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Inscription : 22 Sep 2005 18:53
Message(s) : 1947
Oliviert a écrit :
Juste une petite remarque. J'avais entendu dire que les Indiens n'étaient pas unis. Il y avait des guerres ou des accrochages entre tribus. Et certains s'étaient fait embaucher par le camp français et d'autres par le camp anglais. Il parait que les premiers étaient de moins bons combattants que les seconds. En tous cas, il serait peut-être préférable de donner les noms des tribus au lieu du terme générique "Indien".


J'ai souvenir que les "Iroquois" (confédération de 5 nations) étaient plutôt côté anglais et que les Hurons-Wendat étaient plutôt côté français.
Mais attention, les deux groupes font partie de la famille linguistique iroquoienne.

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Hugues de Hador.


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Message Publié : 14 Sep 2018 11:47 
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Salluste
Salluste

Inscription : 29 Jan 2013 17:21
Message(s) : 260
La Saussaye a écrit :
Pour ma part je me suis basé sur un ouvrage exceptionnel : "la guerre de sept ans" d'Edmond Dziembowzki pour la partie évènementielle

Je l'ai lu cet été, connaissant mal cette guerre. Je confirme la grande qualité du livre : clair, qui ne se noie pas dans les détails, notamment militaires.
Il insiste particulièrement sur l'enjeu américain, qui est le coeur de la guerre - une rupture par rapport aux guerres qui habituellement se jouaient en Europe - et sur l'importance des opinions publiques.

Et ça se lit bien !

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Le secret de la tactique, c'est dix contre un, et par derrière ! Tout le reste n'est que littérature.
(un professeur de l'Ecole Supérieure de Guerre, années 30)


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Message Publié : 14 Sep 2018 17:15 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile
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Inscription : 23 Mars 2005 10:34
Message(s) : 2291
Localisation : Nanterre
Hugues de Hador a écrit :
J'ai souvenir que les "Iroquois" (confédération de 5 nations) étaient plutôt côté anglais et que les Hurons-Wendat étaient plutôt côté français.
Mais attention, les deux groupes font partie de la famille linguistique iroquoienne.
Et, à l'arrivée des Européens, les deux étaient en train de refouler les peuples Algonquins. C'est l'univers du dernier des Mohicans ! :wink:

Merci beaucoup, La Saussaye, pour ce récit vivant.
Il serait intéressant de mettre ce récit en regard avec les événements européens pour bien comprendre pourquoi la France n'a pu dégager de moyens pour son empire ultra-marin. Pourtant, quel aurait été le résultat sans le "Miracle de la Maison de Brandebourg" qui a vu la Prusse changer sa défaite en victoire inespérée ?

Votre récit met bien en exergue l'importance de la diplomatie indienne pour les Français. Avec leurs moyens limités, l'aide huronne peut doubler ou tripler leurs effectifs !

En revanche, je m'interroge sur l'aspect "horrifiant" de la petite guerre, à la fois dans le ton du récit, et dans le jeu des acteurs.
Les guerres de Louis XIV avaient déjà donné l'exemple de représailles organisées contre les populations civiles.

Ensuite, à partir du moment où les Français sont en infériorité, la volonté de mener une guérilla implique nécessairement des atrocités - et à notre époque, nous avons payé pour nous en rendre compte >:) . Dans ces conditions, les massacres par des troupes irrégulières n'ont rien d'étonnant.

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Qui contrôle le passé contrôle l'avenir.
George Orwell


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Message Publié : 14 Sep 2018 17:33 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 16 Jan 2010 19:18
Message(s) : 2953
Oui,mais les atrocités commises par les Français du Duc de Luxembourg en Hollande avaient transformé ce qui semblait une "ballade militaire" en une guerre inexpiable qui nous avait mis quasi toute l'Europe à dos en dépit des pattes généreusement graissées pour faire admettre notre présence sur le Rhin,il faudra là aussi sept années de guerre pour n'obtenir qu'une consolidation du" pré carré"....


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