Avernes a écrit :


Ce n'est pas grâve vous n'êtes pas le premier et pas le dernier

Marie-Thérèse n'a pas je pense assez préparé sa fille à cette situation, elle a fait l'impasse sur cette chose pourtant très importante, tellement importante que cela lui causera de multiples inquiétudes.

Et c'était la coutume de ne pas avertir les femmes de ce qui les attendaient et M-A n'était donc et de loin pas une exception. A l'heure actuelle, même dans des nations dites civilisées, des jeunes filles n'ont pas la moindre idée de la façon dont les enfants sont conçus. Mais je digresse...

En fait, Serendipity, quand le mariage a été bien décidé, Marie-Thérèse a installé le lit de sa fille dans sa chambre. Elles ont donc eu de longs conciliabules à la bougie... Sur quel sujet ? J'imagine que la femme éprise de son coureur de mari, la mère avertie de 16 rejetons, n'a pas laissé sa petite dans la plus noire ignorance... Mais en quels termes s'est-elle exprimée ? Sûrement a-t-elle insisté sur ce qui importait à ses yeux, comme elle le fera dans ses lettres: la soumission de la femme.

D'autre part, Antonia avait reçu les échos de sa soeur Carlotta, fraîchement épousée, qui se plaignait de toute l'horreur de la chose (heureusement pour elle, la reine de Naples changera d'avis par la suite... parce que, 18 enfants dans la douleur, ouh la la la chienne de vie ! ).

Dans ce cas, ce serait encore bien pire que l'ignorance totale. Un mystère l'attendait, dont tout ce qu'elle savait était une épouvantable rumeur...

A nouveau, je reprends donc Bertière, qui, avec beaucoup de bon sens, nous décrit une petite dauphine terrorisée au soir de sa nuit de noce. Il est possible, malheureusement, que, comme "ces épreuves" ne se passaient pas au mieux, à la différence de sa soeur, Marie-Antoinette n'y ait jamais pris goût...

_________________
rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer

Ce qui peut tout à fait se comprendre...

Bonjour.

Si j'ai bien compris, Louis XVI ne fut pas opéré du phymosis. Pourtant, il me semble avoir lu un communiqué qui disait que l'opération s'était bien passée !

Ou donc, Pilayrou ? On ne trouve aucune trace de cette supposée opération dans les archives, ni dans le journal de Louis XVI, qui consignait tout avec méthode. De plus, même en admettant que la pudeur l'eût retenu, il ne fait allusion à aucune interruption dans ses chasses à la période où se serait passée cette intervention.

_________________
rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer

Continuons, avec un peu d'humour, ces "confidences sur l'oreiller".
Je cite, Mme Campan dans ses Mémoires :

"Le roi montrait malheureusement un goût trop vif pour les arts mécaniques. La maçonnerie, la serrurerie lui plaisaient au point qu'il admettait dans son intérieur un garçon serrurier avec lequel il forgeait des clefs, des serrures; et ses mains noircies par ce travail furent plusieurs fois, en ma présence, un sujet de représentations et mêmes de reproches assez vifs de la part de la reine, qui aurait désiré pour le roi d'autres délassements".

Hum...C'est sûr que pour de tendres caresses...

"qui aurait préféré pour le roi d'autres délassements", que c'est beau...
Jusqu'où allait l'imagination de cette romantique de Campan?!

_________________
Ambitieux par vanité, laborieux par nécessité, mais paresseux...Avec délices!

Campan est vraiment à prendre au second degré!

J'ai retrouvé des traces : Decaux - "Histoire des françaises" - tome III page 460. "... plusieurs fois devant l'appareil des chirurgiens, il s'était dérobé." Mais notre ami ne nous informe pas de la suite des événements.

Dans un superbe livre de Huisman et Jallut sur Marie-Antoinette, il est dit que l'opération n'eut sans doute pas lieu. Et la reine de nous confirmer de façon ambigue cela (courrier à sa famille).

En fait, rien ne semble certain, avec cependant une préférence pour la non-opération du phymosis.

Je pense que sur ce point Campan a raison. Les activités de Louis XVI, à savoir ses travaux manuels et la chasse, qui lui prenaient une bonne partie de son énergie, n'ont en rien arrangé aux rapports physiques entre lui et Marie-Antoinette.

Pilayrou a écrit :


Beaucoup ont confondu opération et auscultation. Louis XVI a en effet été ausculté plusieurs fois par ses médecins, de même que Marie-Antoinette, qui lui ont donné quelques remèdes naturels (je ne sais plus lesquels), mais à priori c'était tout.

C'était devenu une affaire d'état, en fait ! Il suffit de voir que les ambassadeurs de toutes les cours en parlaient, de cette non-consommation. Des bruits de toutes sortes couraient pour l'expliquer. Et la faute tombait toujours sur Louis.

Mercy a certainement joué un rôle prédominant. Il devait au pemier chef éviter le renvoi de Marie-Antoinette en Autriche, avec, à la clef, rupture de l'alliance. Aussi fonçait-il dans cette histoire d'opération, la grossissait-il, l'entretenait-il, pour ne pas que les questions portent sur l'attitude de sa protégée.

Les lettres entre Versailles et Vienne font donc souvent allusion à une intervention... toujours future, toujours reportée. Zweig a cru y découvrir la solution de ces si mystérieux 7 ans, sans vouloir remarquer qu'il n'y avait aucune preuve effective. Mais sa théorie freudienne était séduisante, et c'est elle qui domine depuis des années.

Vous avez raison, Pilayrou, cet ouvrage de Huismans et Jallut est très intéressant, et très richement documenté. Une vraie merveille ! Avec des lettres originales, en plus...

_________________
rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer

Voici un lien que je viens de trouver au hasard de mes surfages :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 484,0.html

L'auteur y définit Marie-Antoinette comme "asexuelle", donc, peu portée sur la chair. Il cite le témoignage de Joseph II, mais aussi précise que Louis XV avait pris l'abstinence de ses petits enfants très au sérieux :
Il donna ordre au médecin de la Dauphine d'encourager le Dauphin et d'assister aux ébats pour mieux conseiller les jeunes maladroits, nous dit-il. Alors, à moins que Laurent Greilsamer ait puisé ce renseignement dans le journal fictif réalisé par Evelyn Lever, c'est la deuxième fois que je lis cette étonnante information...

Quelqu'un en saurait-il davantage ?

_________________
rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer

Oui moi aussi cela ne me dit rien...j'ai peut être du le lire une fois mais pas plus alors
Je vois mal Louis XVI et Marie-Antoinette accepter de faire cela en public, ils avaient déjà du mal en privé

Justement, Chou d'amour, cet acte n'avait rien de privé. Si nous pouvons suivre madame Lever, la présence du médecin pour aider à la manoeuvre prouverait à quel point ces deux adolescents étaient instrumentalisés. Objets de reproduction pour l'intérêt suprême de l'état.

Logique... Ils étaient les héritiers du trône... Mais humainement pénible. Et, pour nous, aberrant !

_________________
rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer

Ils étaient victimes de la raison d'Etat. Jadis, les rois devaient consommer leur mariage devant témoins...