Les pays d’Etat, qui avaient conservés lors de leur réunion au royaume leurs institutions locales, pouvaient en effet négocier le montant de l’impôt, ce qui n’était pas le cas des pays d’élection.
En ce qui concerne les impôts indirects (en outre pratiquement tous affermés au XVIIIème siècle), la situation était pratiquement inextricable, car à cette différence s’en superposaient d’autres, par exemple pour la taxe la plus connue, celle sur le sel (gabelle) : les « pays francs » en étaient exempts, les « pays rédimés » l’avaient rachetée, puis venaient les « pays de salines », de « quart-bouillon », de « petite gabelle », et enfin de « grande gabelle », la taxe étant croissante.
D’un village à l’autre, de part et d’autre d’une frontière de gabelle, la taxe pouvait varier énormément, alimentant la contrebande réprimée par les douaniers (d’où le surnom de « gabelous » qu’ils ont longtemps gardé). Par exemple, entre la Bretagne (pays franc) et le Maine (grande gabelle), le prix du sel variait d’un rapport de 1 à 35 au XVIIIème siècle !
Considérez aussi que chaque ville importante possédait son octroi pour taxer chaque denrée qui franchissait ses murs, les situations face aux impôts étaient donc très diverses, sans parler des privilèges sociaux (noblesse ou clergé) ou territoriaux (les citadins étaient souvent et depuis longtemps exemptés de taille)
_________________ Tous les désespoirs sont permis
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