igli83 a écrit :
Mars-la-Tour, village situé à une quinzaine de kilomètres au sud de Metz. .
Mars-la-Tour est à 26km à l'ouest du centre de Metz. Gravelotte qui est à 15 km à l'
ouest de Metz a un musée de la guerre de 1870.
igli83 a écrit :
Il s'agit de la dernière grande bataille de cavalerie d'Europe. victoire française non exploitée.
" Le 16 à neuf heures les Prussiens d'Alvensleben attaquent, tandis que les cavaliers de la brigade Forton en sont encore à préparer la « popote » et à mener les chevaux à l'abreuvoir. Pendant toute la matinée, attaques et contre-attaques se succèdent dans la zone comprise entre Rezonville et Vionville. Passé le premier moment de surprise, les Français font mieux que résister aux assauts de leurs adversaires. Bazaine dispose alors, il est vrai, de 80 000 hommes. Mais au lieu de songer à une contre-offensive, il se soucie de garder ouverte sa ligne de communication avec Metz.
A midi, la seule chance qu'ont eue les Français de bousculer l'armée allemande est passée. Alvensleben a reçu des renforts, notamment en artillerie, et il repart à l'attaque des lignes françaises. Dans l'intervalle, les uhlans du duc de Mecklembourg et les hussards prussiens se sont heurtés aux dragons de la Garde et aux lanciers de l'impératrice. Dans une indescriptible mêlée d'acier, d'animaux et d'hommes, cherchant tantôt à percer la ligne adverse, tantôt à dégager des unités d'infanterie en difficulté, les brigades de Lapasset du Preuil sont décimées. En face, la brigade Brudow, jetée dans la fournaise du ravin de Gravelotte perd la moitié de ses effectifs. Cette réplique prussienne de la légendaire charge des « cuirassiers de Reichshoffen » entrera dans l'histoire sous le nom de « chevauchée de la mort » (Todtenriti).
De ces sacrifices inutiles, on retiendra surtout qu'ils sonnent le glas d'une cavalerie devenue obsolète devant la montée en puissance des feux conjugués de l'infanterie et de l'artillerie de campagne. Finies les glorieuses percées des lanciers et des sabreurs, qui avaient souvent décidé du sort de la bataille lors des guerres de la Révolution et de l'Empire. A Rezonville, comme à Frœschwiller,
la cavalerie a surtout servi d'arme défensive. Au soir du 16 août, à l'heure où cessent les combats, l'issue de l'engagement demeure indécis. Les deux armées ont retrouvé leurs positions de départ et ont subi des pertes proportionnelles aux effectifs engagés de part et d'autre : environ 16 000 hommes et 700 officiers tués ou blessés du côté prussien, 13 000 hommes et 750 officiers dans les rangs de l'armée française. L'importance des pertes incline Moltke, le prince Frédéric-Charles et Bismarck, dont le fils Herbert a été blessé lors d'une charge de cavalerie, à faire montre d'un certain pessimisme. Les hommes sont exténués. Les chevaux sont fourbus et manquent de fourrage. Les réserves de munitions ne sont pas loin d'être épuisées. Pourra-t-on, s'interrogent les hauts responsables de l’état-major prussien, reprendre le combat si Bazaine décide le lendemain matin de profiter d'un avantage numérique qu'il n'a pas su exploiter jusqu'alors ?
Car dans cette bataille engagée, une fois de plus, sur une initiative non prévue par le haut commandement, et qui aurait pu coûter cher à l'armée de Frédéric-Charles, les Français ont continûment disposé d'effectifs très supérieurs à ceux de l'ennemi : 50 000 hommes contre 35 000 au début de la matinée, 140 000 contre 90 000 à la tombée de la nuit. Un chef audacieux aurait tenté de profiter de cette supériorité numérique pour lancer toutes ses forces dans la bataille, avant que Moltke n'eût regroupé les siennes et fait passer sur la rive gauche de la Moselle une partie de l'armée de Steinmetz. Pas Bazaine, dont l'obsession reste de ne pas se couper de la place forte messine. Le maréchal au lieu d'ordonner de prendre l'offensive dès les premières heures du 17 août, voire d'accélérer la retraite stratégique de ses troupes en direction de Verdun et de Châlons, choisit, à la plus grande surprise de ses subordonnés, une solution bâtarde : l'abandon des positions chèrement acquises la veille et le repli de tous les corps sur une ligne de plateaux allant de Rozérieulles à Amanvillers." (Pierre Milza, L'année terrible Tome 1)