Pilayrou a écrit :
Demain, 16 mars, 150ième anniversaire de la naissance du Prince Impérial 1856). Unique enfant de Napoléon III et d'Eugénie, il s'engagera dans l'armée brittanique et sera tué lors d'une escarmouche avec les zoulous en 1879.
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Citer :
l'éphéméride me rappelle ce 1er Juin...
Messagepar gaete59 » 31 Mai 2011, 23:07
Mademoiselle de Bassano avait été l'amie de l'impératrice Eugénie. Elle aimait conter que la nuit venue à Farnborough, la souveraine exilée rituellement s'approchait du portrait du prince impérial, son enfant, soufflait la veilleuse...
"...Bonsoir mon petit..."
Pour regarder son petit prince, tout Paris avait alors les yeux d'Eugénie. N'était-il pas adorable jouant sur cette terrasse foulée par un dauphin, le roi de Rome, le duc de Bordeaux et le comte de Paris...
Eugénie était certaine qu'il régnerait : le réveil sera atroce.
Napoléon III vient de trépasser. "Agenouillé près du lit de son père, le prince impérial n'était qu'un enfant... quand il se fut relevé, il était un homme..." mais pour Eugénie, il n'était que Loulou. En tout le prince devait solliciter sa mère mais fier, il ne goûtait guère la quémande. Il préférait monter un cheval qui n'était plus tout jeune. Son écuyer Bachon proposa : "Je ne suis pas riche mais je possède une petite vigne que je vais vendre. Il ne sera pas dit que Votre Altesse continue à monter pareil cheval dont les jambes sont perdues et met votre vie en danger !"
Le prince se cabra.
L'état de tutelle dans lequel l'ex-impératrice maintenait son fils fut loin d'être étranger à sa décision de partir se battre contre les Zoulous. En apprenant le prochain départ pour le Cap, les journaux républicains tirèrent "Bébé s'en va-t'en guerre" tandis que dans l'entourage de Plon-Plon on ne cachait pas que l'incroyable lésinerie de l'impératrice était la cause du départ d'un petit-neveu du grand empereur sous l'uniforme rouge... L'uniforme des bourreaux de Sainte Hélène.
Quelques jours avant de quitter, Louis hésita : que se passerait-il s'il venait à disparaître ? Sa mère comprendrait-elle que Jérôme-Napoléon deviendrait de droit et de fait le chef de la famille ; saurait-elle s'effacer devant lui, Plon-Plon ; que deviendrait alors le parti bonapartiste ? Il traça alors ce codicille à son testament : "Je n'ai pas besoin de recommander à ma mère de ne rien négliger pour défendre la mémoire de mon grand oncle et de mon père. Je la prie de se souvenir que tant qu'il y aura des Bonapartes, la cause impériale aura des représentants. Les devoirs de notre Maison ne s'éteignent pas avec ma vie ; moi mort, la tâche de continuer l'oeuvre de Napoléon Ier et de Napoléon III incombe au fils aîné du prince Napoléon et j'espère que ma mère bien-aimée, en le secondant de tout son pouvoir, nous donnera, à nous autres qui ne seront plus, cette dernière et suprême preuve d'affection."
Peu avant le départ, Espinasse, ami d'enfance du prince vint lui faire ses adieux. Louis lui montra son équipement. Espinasse regarda attentivement la selle et s'aperçut que les coutures du surfaix en cuir maintenant les fontes étaient vieilles et mûres : "Elle sont exposées à craquer, Monseigneur. - Elle feront bien encore cette campagne !
Tout plutôt que devoir demander un subside à sa mère...
Le dimanche 1er Juin 1879, alors que les Zoulous approchaient en hurlant, le cheval du prince dont le nom était "Fate" se cabra. Louis se trouva à terre ; essayant de se hisser sur sa monture, il s'agrippa à la courroie qui pendait entre les fontes tandis que l'animal prenait déjà le galop. Dans un dernier effort le prince voulut monter en selle mais l'étrivière céda et il roula sur le sol tandis qu'une première sagaie lui transversait l'épaule...
Pour votre plaisir...