Citer :
Or, il s'agit d'une malencontreuse traduction du mot allemand Adjutant qui signifie aide-de-camp, ou officier d'ordonnance.
En réalité, il y a trois "dépêche d'Ems". Celle que le roi Guillaume a effectivement dicté, celle réductrice de Bismarck qui envoie la diplomatie française dans les cordes et la traduction pour le moins volontairement fausse de l'agence Havas.
La traduction française rend la dépêche encore plus humiliante que le résumé bismarckien, et pas uniquement dans la traduction d'"adjutant" : un ambassadeur "n'exige" pas, mais suit un protocole très cadré dans sa démarche. A noter que c'est le second texte qui est connu par l'opinion publique française et non le premier.
Alors, est-ce que l'agence travaillait pour le roi de Prusse ou bien avait un traducteur stagiaire ?
Voici le texte du chancelier de fer :
Citer :
« La nouvelle du renoncement du prince héritier de Hohenzollern a été officiellement communiquée au gouvernement impérial français par le gouvernement royal espagnol. Depuis, l’ambassadeur français a encore adressé à Ems, à Sa Majesté le Roi, la demande de l’autoriser à télégraphier à Paris, que Sa Majesté le Roi, à tout jamais, s’engageait à ne plus donner son consentement si les Hohenzollern devaient revenir sur leur candidature. Sa Majesté le Roi là-dessus a refusé de recevoir encore l’ambassadeur français et lui a fait dire par l’aide de camp de service que Sa Majesté n’avait plus rien à communiquer à l’ambassadeur. »
Celui de l'agence Havas :
Citer :
Berlin, 13 juillet - On mande d’Ems. Après que la renonciation du prince Léopold de Hohenzollern eut été communiquée au gouvernement français par le gouvernement espagnol, l’ambassadeur de France a exigé de nouveau de Sa Majesté l’autorisation de faire connaître à Paris que pour tout l’avenir, Sa Majesté le Roi s’engageait à ne plus donner son autorisation, si les Hohenzollern revenaient sur leur candidature. Là-dessus, Sa Majesté le Roi a refusé de recevoir encore une fois l’ambassadeur et lui a fait dire par l’adjudant de service que Sa Majesté n’avait plus rien à lui communiquer.