Pas de reponse à la lettre (ci-dessou) envoyée - il y a quelques semaines - à Mr.Pierre Fournié (consérvateur général du patrimoine et responsable du département de l'action éducative aux Archives nationales) et à M.me.Agnès Magnien (directrice des Archives nationales) à propos de l'Exposition
"Fichés ? Photographie et identification du Second Empire aux années 1960”.
L'exposition est actuellement ouverte jusqu'au 23 janvier 2012 chez l’Hôtel de Soubise ( Paris, 60, rue des Francs-Bourgeois)
Alessio Pianori, "terroriste"?
A l’Hôtel de Soubise, siège des Archives Nationales, se tient jusqu'au 23 janvier 2012 l’ exposition "Fichés ? Photographie et identification du Second Empire aux années 1960”.
On aurait pu s’attendre à la plus grande rigueur historique.
Or, la biographie de celui qui ouvre la galerie des portraits, l'Italien Alessio Pianori, n'a manifestement pas été vérifiée. Et ce, alors que les documents existent, à Nantes comme à Rome. Sur le Site des Archives Nationales (
http://www.archivesnationales.culture.g ... ation.html) on a qualifié de "TERRORISTE" un homme dont le tort est d'avoir été le frère de Giovanni Pianori qui, le 28 avril 1855, attenta à la vie de Napoléon III sur les Champs Elysées.
Cette tentative échoua - personne ne fut blessée - et pourtant, le 14 mai 1855, après un jugement expéditif, Giovanni Pianori fut guillotiné (son prénom est Giovanni et non Antonio comme mentionné dans l'exposition et le livre qui fait office de catalogue).
Au procés, devant la Cour d'Assises de la Seine, le 7 mai 1855, Giovanni Pianori avait déclaré avoir agi en conséquence de l'intervention de l'Empereur pour étouffer la République Romaine de Mazzini et Garibaldi.
Giovanni Pianori avait plusieurs frères dont un prénommé Alessio.
En 1855 (octobre), Alessio était en prison à Rome. Comme le Tribunal du Vatican devait le libérer faute de motif, la France obtint que sa détention soit prolongée à fin que des photos de lui soient prises et envoyées à Paris. En effet, le gouvernement de Napoléon III craignait la vengeance des nombreux frères Pianori.
Alessio se méfiait des autorités pontificales: il se refusa de rester immobile le temps nécessaire aux photographes romains pour impressionner les daguerréotypes. On ne parvint finalement à le faire céder que par la ruse: en lui promettant que, s'il ne bougeait pas devant l'objectif, il serait libéré avec un passeport pour l’étranger.
Alessio accepta, la photo fut prise et envoyée à Paris.
Au lieu de tenir sa promesse, le Cardinal Antonelli, Secretaire du Pape, livra Alessio aux Français qui l'embarquèrent sur le paquebot “L'éclaireur”, à destination de Toulon. De là, Alessio Pianori fut déporté à Cayenne.
En 1869, nous savons qu'il était encore dans l'enfer du bagne de Cayenne. Et parce qu'il n'eut pas de Zola pour défendre sa cause, il mourut dans l'oubli.
Aiujourd’hui, à Paris, Alessio Pianori sort de l'ombre. Sa photo est présentée dans une magistrale exposition à l'Hotel de Soubise, mais son nom a été lié à un vocable horrible: TERRORISTE.
Pensez-vous cela acceptable, compte tenu de la réalité des faits?
Enzio Strada (Cervia – Ravenne - Italie );
[email protected]Je m'interesse au Risorgimento (150 années de l'Unité Italienne-1861-2011 - et aux rapports historiques franco-italiens)-(J'aimerais contacter Mr. Patrick Margerand dont j'ai perdu l'adresse email)