jibe a écrit :
En s'en tenant à la question (influence politique et économique) on pourrait ajouter à la liste toutes les demi-mondaines, courtisanes et "cocottes" du 19ème siècle.
Je crois plutôt que la question portait sur des femmes ayant exercé un rôle officiel ou effectif ailleurs que dans les salons ou les alcôves. Outre des mondaines comme Madame Récamier ou des demi-mondaines vivant de leurs charmes, y a-t-il eu des femmes ayant effectivement tenu les rênes ? Il faut reconnaître qu'elles sont très rares. Ni électrices ni éligibles, n'étant pas admises dans les grandes écoles et les universités, exclues de la fonction publique (sauf pour certaines fonctions subalternes typiquement féminines), placées par le code civil sous la tutelle de leur mari, elles avaient très peu de possibilités d'exercer un pouvoir effectif dans une société gouvernée par des hommes. Le seul qui leur fût accessible en dehors des monastères était, à ma connaissance, celui de la direction d'une entreprise dans la mesure où elles y étaient autorisées par leur mari à moins que, célibataires ou veuves, elles fussent affranchies de la tutelle d'un mari. Néanmoins si le monde des affaires ne leur était pas fermé, elle ne pouvaient entrer à la Bourse. La corbeille ne leur sera ouverte qu'en 1967.
Née plus tard, Sophie Germain aurait certainement, à l'instar de Marie Curie, été nommée à une chaire d'enseignement. Le prix que lui a décerné l'académie des sciences vaut cependant reconnaissance officielle dans le monde des sciences.