CNE_EMB a écrit :
Bonjour,
La Garde impériale est un corps d'élite censé constituer l'ultima ratio sur le champ de bataille. Il n'a pas spécifiquement une vocation de prestige ou de cérémonial, la guerre, la bataille est son but - même s'il est entendu que le monarque, surtout dans un régime militariste comme l'est l'Empire, s'en sort aussi de vecteur de communication tant interne qu'externe.
La Maison militaire d'un monarque fournit avant tout le personnel de représentation dans ses palais et d'escorte de ses déplacements, de sa famille. Elle n'a pas particulièrement de raison d'être sur le champ de bataille, sauf à considérer qu'elle fournit les piquets d'escorte du souverain quand il se place à la tête de la Grande Armée (ainsi des Cent-Gardes qui mettent le Prince impérial en sécurité fin août 1870).
Il s'agit de deux choses véritablement différentes, même si les souverains Bourbons entretenaient une Maison militaire très conséquente qui tenait également la place d'une sorte de réserve décisive sur le champ de bataille - parfois avec bien peu de lustre (il me semble que les Gardes françaises ne mettent pas précisément la Maison du roi à l'honneur à Rossbach, de mémoire).
Quant à l'inspiration britannique des Cent-Gardes, je pense qu'elle est tout à fait exacte tant les similitudes d'uniforme et de rôle avec les Horse Guards sont frappantes.
Cordialement,
CNE EMB
Je ne suis pas tout-à-fait d'accord, sous l'ancien régime le terme Maison du Roi, qui est prestigieux, regroupe ce qui s'appelle aussi la garde royale. c'est sous le même principe que les régiments de
Foots Guards britanniques sont regroupés avec la
Househod Cavalry et la
KHA au sein d'une
Household Division. Sous Napoléon, la Garde prends une allure pléthorique, mais elle est bien l'héritière de la Maison d'ancien régime, n'est-elle pas d'ailleurs formée sur l'ancienne Garde des Consuls dont les attributions sont bien celles d'une maison militaire (garde personnelle).
A la Restauration, on tente brièvement de recréer une large Maison du Roi, mais cela coûte cher (les cavaliers de régiments comme les Gardes du Corps, les Gendarmes ou les Mousquetaires avaient rang et solde d'officiers). On scinde dès lors en deux parties: une Garde royale qui est proche dans son esprit de la Garde impériale et une Maison militaire composée d'environ 2000 hommes: Gardes du Corps, Cent-Suisses (en 1817, garde à pied ordinaire du roi) et Garde de la Prévôté (qui disparaitront). Cette différenciation Garde/Maison de la Restauration est reprise par Napoléon III.
La Maison d'ancien régime a bien les caractéristiques d'une force de réserve comme les assauts de la Maison rouge à Fontenoy le prouvent. Elle n'a pas l'ampleur de la Garde impériale (environ 9000 hommes vers 1770 sur les 250 000 que comptent l'armée française). Concernant les revers subis pendant la guerre de Sept Ans, la Maison y a-t-elle même participé? je n'ai pas le souvenir de gardes à Rossbach.
Concernant l'influence uniformologique britannique, c'est plutôt un reproche qu'on a fait sous la Restauration, le public n'était plus guère habitué aux tuniques rouges pourtant traditionnelles dans la Maison
rouge. Certes Napoléon III s'est sans doute inspiré de la pompe britannique qu'il avait eu l'occasion d'observer tout à loisir, mais l'uniforme de Cent-Gardes me paraît parfaitement "français", version améliorée de ceux des carabiniers et des cuirassiers avec une soubreveste qu'on pourra considérée comme d’inspiration prussienne, mais qui est bien un héritage des Mousquetaires...