En farfouillant, j'ai trouvé cela :
Une source secondaire a écrit :
[...] on appela les mobiles de la Seine (18 bataillons et 6 batteries). Dès le 18 juillet, lendemain du vote de la loi, et avant même de les convoquer, ils furent formés en régiments, ce qui excluait toute idée de les utiliser comme garnisons. On les convoqua les jours suivants pour leur distribuer l'habillement et leur faire quelques instructions sans arme, toujours sans les cantonner ou caserner.
On commençait à réclamer assez vivement ces armes que l'on ne voyait toujours pas venir quand l'ordre arriva de partir pour Châlons : Les 12 premiers bataillons reçurent le fusil à tabatière pour faire la route : les 6 autres, comme le quatrième officier de la chanson, ne portèrent rien.
Au camp, ce fut bien autre chose encore ! Rien n'était prévu pour les recevoir : « Je faisais dresser des tentes, dit le maréchal Canrobert, je leur faisais donner de la paille et quelques couvertures que j'avais de disponibles et de grandes marmites mais comme ils n'avaient ni bidons, ni gamelles, je ne sais comment ils pouvaient faire pour manger ».
Et toujours pas d'armes : celles qu'ils devaient recevoir étaient une partie des 30000 chassepots retirés de Strasbourg. « Ils arrivaient à chaque instant; il fallait les ôter de leur caisse et les nettoyer ». Bref, arrivés les 3, 4 et 5 août, quand ils repartirent le 17, certains n'avaient pas encore le chassepot « ils ne l'eurent qu'à Paris ».
Ce manque d'armes et cette incurie, avaient retardé de quinze jours d'instruction, et compromis sérieusement le moral des bataillons de la Seine, au point de faire réclamer par le maréchal Canrobert leur dispersion dans les places de Dunkerque à Belfort.
Ainsi, ces unités qui avec celles de l'est eussent pu par les ressources spéciales de l'industrie dans le département, le degré d'instruction générale plus élevé des hommes, avoir une organisation plus rapidement que les autres, loin d'être un appoint de force, devaient elles-mêmes être gardées.
[...]
La mobile de la Seine
Paris comptait 15000 gardes mobiles : 18 bataillons et 6 batteries, qui pouvaient être selon le cas, très bons ou très mauvais.
Le Parisien est « plutôt bon que mauvais, surtout en campagne » dit le général Ducrot « mais quand il est à moitié soldat, il est toujours détestable, car alors ses instincts d'indiscipline et de révolte priment constamment ses qualités natives de courage et d'audace ».
A Paris ils étaient dangereux. Eloignés et soumis a une discipline sévère « l'on eût pu trouver en eux un élément sérieux de la défense.
C'est bien ce qu'on voulut faire et ce fut le but de leur départ précipité pour Châlons, mais on avait compté sans eux.
Déjà ce départ « en fiacres, carrioles, à cheval, et la plupart à pied sans ordre et en tas ressembla plus à une descente de la Courtille qu'à un défilé de soldats ».
Peut-être eût-on pu les tenir au camp, si tout le nécessaire les y avait attendus mais nous avons vu qu'il était loin d'en être ainsi, et ce fut là le motif
ou le prétexte d'une indiscipline révoltante. Les officiers de quelques bataillons se voyant huer en bloc, sans aucune distinction rien que parce qu'on les « présumait » impérialistes, avaient renoncé à maintenir l'ordre et les surveillaient de loin.
Le maréchal Canrobert voulut se rendre compte par lui-même et les passer en revue « pour leur donner un peu d'esprit militaire, leur indiquer » ce qu'ils avaient à faire et faire appel à leur patriotisme. Les premiers bataillons l'accueillirent « assez bien » dit-il, le 3e par des murmure et le 4e par le cri « A Paris ». « J'étais si étonné que je leur dis : Mes enfants, c'est à Berlin que vous voulez dire, je suis sans doute un peu sourd » (déposition du maréchal Canrobert). « Non, à Paris, à Paris ». « On m'a dit depuis qu'ils m'avaient insulté, qu'ils m'avaient lancé des pierres... Je fis venir leurs officiers supérieurs et quelques autres qui me semblaient avoir de l'influence, ils me promirent d'intervenir. Ils l'ont fait, sinon d'une manière efficace, du moins ils ont empêché des désordres sanglants.
« J'écrivis au Gouvernement... qu'il fallait les disperser dans les places depuis Dunkerque jusqu'à Belfort ».
Le Ministre de la Guerre ordonna donc leur dispersion dans les places du Nord, mais entre-temps ils restaient à Châlons, un peu remis en ordre et s'instruisant un peu, mais n'offrant, au dire du général Berthaut, qui les commandait, que très peu de solidité : « ils ne pourraient pas soutenir le feu
dans un avenir rapproché ».
Aussi l'encombrement causé par la formation du 12e corps, l'arrivée successive des 1er et 6e en retraite, allait forcer à exécuter l'ordre du ministre,
quand au Conseil de guerre du 17 août, présidé par l'Empereur, le général Trochu mit comme condition à son acceptation du poste de Gouverneur de Paris,
la rentrée des mobiles de la Seine. L'Empereur termina en disant: « Ils défendront leurs foyers ».
Le général Trochu s'en défendit beaucoup dans la suite, mais il est avéré qu'il fit valoir la mesure comme devant apaiser la population parisienne, et faciliter un retour éventuel de l'Empereur dans la capitale
Dommage, il n'y a pas de date, même si on peut supposer que cela a eu lieu vers le 10 ou le 12 août 1870 (arrivée des 18 bataillons entre le 3 et le 5 août, retour sur Paris le 17).
CEN EMB