Zack a écrit :
Roy-Henry a écrit :
Bazaine est le seul à avoir capitulé, alors que ses moyens de résistance n'étaient pas épuisés...
Bourbaki n'a guère fait mieux en retraitant en Suisse ... ce qui a entraîné l'internement de l'aremée de l'Est.
Et puis n'y a-t-il pas eu capitulation à Sedan ?
C'est bien différent: Bourbaki a été obligé de se replier de la position face à Héricourt, compte-tenu du mouvement sur ses arrières de Manteuffel et de l'incroyable carence de Favre qui laisse les départements de Franche-Comté en dehors de l'armistice (carence invraisemblable!)...
Quant à Sedan, la capitulation était inévitable du fait que la place était sous le feu des canons allemands. Et que les 100 000 hommes encerclés n'avaient quasiment pas d'abris pour se soustraire au feu de l'ennemi !
Citer :
C.Douville a écrit :
Après Mars-la-Tour, Bazaine a la possibilité, via sa supériorité numérique, de vaincre définitivement les IIIeme et Xeme Corps Prussiens assez isolés.
C'est malheureusement la répétition de ce qui s'est déjà produit à Spicheren et Froeschwiller le 6 août.
En l'occurence, c'est la tactique de la position defensive de l'armée française de l'époque qui est en cause (ainsi que la mauvaise utilisation de la cavalerie pour éclairer l'armée).
La tactique dite des "bonnes positions" n'entraînait pas nécessairement toute absence de mouvements offensifs ! Elle était particulièrement indiquée pour briser les offensives allemandes, mais ne signifiait pas toute absence d'offensive de notre côté. Bazaine est coupable de ne pas avoir saisi l'opportunité d'une grande victoire !
Citer :
C.Douville a écrit :
Mais Bazaine transforma de sa propre initiative une possibilité de victoire stratégique Française en victoire stratégique Allemande.
En quoi cela aurait constitué une victoire stratégique française ?
Le problème est que l'armée française n'a alors aucun plan hormis de se replier sur Châlons pour se réorganiser.
Et une victoire stratégique impliquerait qu'elle se retrouve ne position avantageuse ce qui n'est pas la cas.
Certes, l'armée française n'a aucun plan, sinon de se concentrer autour de Châlon. Justement, les derniers ordres de l'Empereur étaient clairs: replier l'armée du Rhin sur Verdun pour se rabattre ensuite sur Châlon. Il appartenait au général en chef d'apprécier dans quelle mesure il pouvait rejeter les forces qui s'opposeraient à ce mouvement.
En détruisant les 2 corps qui avaient tenté de l'encercler, Bazaine se serait retrouvé dans une excellente position stratégique: pouvoir repasser sur la rive droite de la Moselle pour donner un coup de bélier puissant dans les forces allemandes encore en face de Metz. Et dans ce cas, les armées allemandes auraient été affaiblies de 60 à 90 000 hommes.
Il est évidemment difficile de se lancer dans un what-if, mais les corps aventurés sur la rive gauche de la Moselle n'auraient eu qu'un seul pont pour repasser sur la rive droite... En ce cas, vivement pressés, ils n'auraient pas pu franchir aisément cet obstacle naturel. Un général moyen aurait tout fait pour s'emparer de ce pont.
Le fait d'avoir omis de le détruire, permettant ainsi aux Allemands d'entamer leur mouvement tournant imprudent, aurait pu ainsi se transformer en une fantastique opportunité !
Ajoutons que le 18, Bazaine pouvait encore remporter une grande victoire en bloquant les Saxons devant Saint-Privat. Si la Garde avait marché sur Saint-Privat, Canrobert n'en aurait pas été chassé et se trouvait en excellente position pour refouler les Saxons et les envelopper à son tour...
Et signalons que sur tous les autres points de la ligne, les Allemands avaient été repoussés avec de lourdes pertes, au point que Moltke envisageât un moment la retraite !