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 Sujet du message : Re: La mort de Napoléon III
Message Publié : 12 Avr 2012 17:19 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Localisation : sur le cardo d'une cité de la Gaulle romaine
Voici une étude assez complète de l'Académie des Sciences et Lettres de Montpellier à propos de la maladie de la pierre de Napoléon III par Daniel GRASSET :
http://www.ac-sciences-lettres-montpell ... ET2009.pdf

_________________
Je n'ai pas cru que tes édits pussent l'emporter sur les lois non écrites et immuables des dieux. Sophocle


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 Sujet du message : Re: La mort de Napoléon III
Message Publié : 12 Avr 2012 17:27 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Inscription : 08 Nov 2010 17:01
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Localisation : sur le cardo d'une cité de la Gaulle romaine
Pardon.
Je m'aperçois à l'instant que cette étude a déjà été citée par Res Publica.
Cela me permet de dire qu'elle mérite vraiment d'être lue parce qu'elle répond parfaitement au sujet.

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Je n'ai pas cru que tes édits pussent l'emporter sur les lois non écrites et immuables des dieux. Sophocle


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 Sujet du message : Re: La mort de Napoléon III
Message Publié : 13 Avr 2012 13:25 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Inscription : 05 Juil 2011 14:39
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Localisation : Armorique
Grippeminaud a écrit :
Cela me permet de dire qu'elle mérite vraiment d'être lue parce qu'elle répond parfaitement au sujet.

C'est en effet très intéressant mais des questions en découlent :

1) Comment se fait-il que l'Empereur ait subi tout ceci sans interroger son médecin, sans -ce qui me paraît ahurissant- demander d'où venaient ces douleurs, ce qu'il en était, ce que cela pouvait augurer pour l'avenir etc.
Comment peut-on souffrir ainsi, laisser des médecins disposer de notre corps, sonder etc. Ceci tient de l'incroyable, je n'ose croire d'une incroyable bêtise ni d'un besoin de souffrir pour une éventuelle rédemption, alors quoi ?

2) Il est intéressant de voir comment certains "secrets d'Etat" se passent chez les voisins.
Pour Mayerling, dès le matin, les journaux titrent déjà d'un éventuel suicide ou montrent leur refus des deux versions émanant de la Hofburg (crise cardiaque etc.) ; la Cour est pour ainsi dire totalement au courant, la seule à rester dans l'ignorance est la baronne Vetsera qui attend toujours, dans une pièce, des nouvelles de sa fille...

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Il est fait mention, concernant Napoléon III d'un journal qui laisse apparaître de manière cocasse le doute quant à la maladie en elle-même, la version donnée et les soins. Donc déjà Paris sait... Ou du moins les lecteurs de ce journal...

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3) je pense aussi au secret qui n'en était plus un de la maladie du Tsarévitch. Toute la Cour est au courant, remonte les généalogies de la Tsarine et autres filles de Victoria, déduisent que cet enfant ne pourra régner...
Et la famille continue de s'isoler, se recroqueviller sur elle-même, bien persuadée que le monde extérieur "ignore".
Nombreuses sont les photos où Alexis est porté... Il paraît impossible que la reine des nuits de Pétersbourg, la grande duchesse Hélène n'ait pas été au courant étant la soeur de la Tsarine et toute la Cour s'arrachera Raspoutine sachant certainement le pourquoi de la présence du staretz auprès de la famille impériale.

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Dans ce genre d'histoire, il y a toujours des "fuites" (si j'ose dire). On le voit pour l'Autriche et la Russie.
Maintenant un récent exemple montre qu'en France, il y a comme un malaise concernant tout ce qui touche la santé de nos gouvernants.
Pour Napoléon III, la chose me semble différente. Nous ne sommes pas devant un Président de la République, le contexte est tout autre. Comment se fait-il que personne n'ait relevé l'entrefilet pourtant bien explicite du journal et pas même l'entourage de l'Empereur ?
Une chose me paraît certaine. Bismarck n'a pas dû en rester là avec son réseau d'espions. Devant l'effarement du constat de ce qu'est devenu Napoléon III, la Prusse devait être au courant de la maladie, du diagnostic à plus ou moins longue échéance etc. Jamais un homme comme Bismarck ne laisserait ce genre de chose sans réponse et surtout sans questionnement. Sa politique se doit en effet de prendre ce paramètre en compte pour le bien des échanges entre les deux pays : on ne passe pas d'alliance avec un souverain visiblement très malade, dont le lendemain est incertain (pour Mayerling, Bismarck sera bien plus vite au courant de ce qu'il en est que le Pape lui-même).

Cependant ce qui m'interpelle le plus est la négligence de l'Empereur.
Louis XIV en son temps était parfaitement au courant de son état et questionnait ses médecins ne serait-ce que pour le maintien de l'Etiquette et vers la fin la réduction de cette même étiquette puis l'anticipation du départ de Madame de Maintenon.
Alors nous nous trouvons devant un homme dont un pays dépend, qui souffre, qui accepte un pis aller antalgique le diminuant. Certains sont en droit de se demander si cet homme qui gouverne est toujours réactif sur les dossiers, si la maladie peut avoir un impact quant aux décisions bref tout un gouvernement est suspendu à l'état du souverain, pire encore car n'ayant pas de réponse franche quant à l'état réel, tire des plans sur la comète jusqu'à en arriver -pour les relations extérieures- à marcher sur des oeufs. Qui sait, demain va peut être annoncer le décès brusque de l'empereur ?
Comment après avoir subi de multiples poses de sonde, l'Empereur ne se pose aucune question ? Il doit déjà bien penser que ce n'est pas une migraine ophtalmique, que l'on a dépassé le stade des hémorroïdes donc il faudrait croire que cet homme intelligent souffre ainsi sans vouloir aucunement savoir ce qu'il en est au niveau de son intimité...

De plus, il est démontré que cette maladie donne des troubles d'érection. Ajoutons à ceci une prostate manifestement atteinte et gonflée (peut être un adénome). Appuyant sur la vessie, elle devrait entrainer une polliakiurie d'autant plus gênante que l'urètre est "blessée" par la migration des lithiases. Là encore, tout "vert galant" qu'est l'Empereur, la galanterie est présente mais pour la "verdeur", on se pose des questions ? Etonnant qu'un tel homme ne s'en soit pas posé concernant sa sexualité ?
Alors qu'en est-il ? Des maîtresses qui n'osent parler de "petites déficiences récurrentes" ? Des liaisons multiples mais plus que moins platoniques et un homme ne se posant aucune question ne serait-ce qu'à ce niveau ? 8-|
Ou peut être un homme qui sait et préfère qu'on en croit du contraire pour garder intact un pouvoir avec cette étrange volonté des Bonaparte de créer "une dynastie" ?
Il est à noter l'amitié qui lie Napoléon III à son médecin. Nous avons connu ceci dans d'autres cas. Un tel ami peut très bien accepter sur ordre de se taire, ce ne sera ni le premier ni le dernier médecin à agir ainsi -éthique et déontologie aidant sans compter avec le bon vieux secret médical- secret oui mais pas devant le questionnement du patient...
Concernant deux présidents voire trois : nulle fuite aux niveaux des médecins, des questions non voilées au niveau des journeaux et un silence au niveau du concerné très au courant pourtant de son état. Pour Deschanel, évidemment la chute du train s'avéra fatale... ;) et si le coeur de Faure lâcha, ma foi la France sait sourire devant un paradis quotidien avant même que goûter le trépas...
Ce qui ne sera pas le cas pendant la présidence d'autres personnes. Bien sûr chacun pouvait suivre avec les médias la détérioration de la santé d'aucun pendant que d'autre ne faisaient parler que le microcosme parisien mais là encore, pas très longtemps... Et puis, on peut se dire que sous un régime présidentiel, l'impact est autre.
Mais quid sous un régime d'Empire ?
J'essaie de me convaincre que si l'oncle avait été atteint de la même maladie avec tout ce que ceci entraîne, il est certain que la chape fuyante tout de même du fameux secret d'état aurait été mise en place mais que jamais l'homme serait resté sans poser de questions quant à son état pendant aussi longtemps. Ne serait-ce que pour préparer un éventuel "départ anticipé".
La pièce est très intéressante mais ne répond pas aux questions de fond car nous-même sommes bien encombrés des malaises de notre pauvre carcasse et bien aise de savoir d'où nous viennent ces malaises alors lorsque la carcasse ne devient que souffrances et de plus à un endroit incontournable pour les messieurs pour deux raisons au moins (elles aussi incontournables dans notre société... B) ) il est difficile de croire la non interrogation de l'Empereur ou alors s'il faut l'admettre, on se doit aussi d'admettre que le problème de santé le plus important n'était pas la vessie mais se situait peut être plus haut. :-|

Il est étonnant de constater combien chez le sexe dit fort, la maladie pose manifestement un problème surtout dès qu'elle touche un certain endroit : on le verra là encore en Autriche avec Stéphanie qui devra endosser le statut de femme stérile après la naissance de sa fille alors que tout Vienne glose sur la syphilis de l'archiduc.

Cette pièce est intéressante plus pour cerner l'entourage de l'Empereur que concernant la description de la maladie Un plus pour l'exacte situation de lithiase -qui augure vraiment des souffrances en domino- et l'éventuel adénome de la prostate.
Mais quelle frustration de devoir se contenter d'avaler le fait que l'Empereur se faisait manipuler sans poser de questions. Comment entrer dans l'empathie lorsque l'on lit les effets dévastateurs des souffrances subies et trouver le patient héroïque alors que manifestement, ceci lui semble tellement inintéressant qu'il ne souhaite pas même savoir ce qu'il en est !
A ce niveau il est alors permis de pousser plus avant le questionnement concernant la guerre avec la Prusse et là, on peut trouver le tout un peu léger surtout lorsque l'on connait la pugnacité de l'Impératrice et combien la naissance de son fils fera d'elle -à ce moment- une femme attirée par le pouvoir et dont la vie se prolonge dans l'accession au trône de son fils. Que de rêves brisés ! Que d'illusions fossoyées ! Où donc se situait l'espoir : attendre que le fils soit en âge de gouverner pour abdiquer ? Espérer tenir jusque là ?
Tant de questions qui soudain deviennent secondaires lorsque l'on voit Sedan et les concessions faites puis l'épisode de la Commune et pourquoi pas cette entrain lors du départ de la WW1 et de la balade qu'elle devait être afin de ramener l'Alsace et la Lorraine.
Tout ceci aurait-il pu être partiellement évité ?

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"... Et si je te semble avoir agi follement, peut-être suis-je accusée de folie par un insensé." (Sophocle)


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