J'ignore si le sujet a déjà été traité sur ce forum ... en tout cas je vous présente aujourd'hui l'une de mes civilisations préférées.
Cette civilisation doit sa découverte au travail Ruth Shady Solis Martha.
Ruth Shady Solis Martha (né le 29 Décembre 1946, Callao, Pérou) est une péruvienne anthropologue et archéologue. Elle est également le fondateur et directeur du projet archéologique de Caral. Elle a travaillé sur le site de Caral à partir de 1994 et est crédité de la découverte de la première civilisation connue du Pérou.
Mais qu’est-ce que Caral ? Simplement la cité et donc la civilisation la plus ancienne des Amériques. Caral est la ville-mère, la première étape de la civilisation.
On découvre sur une des rives du Rio Supe une très ancienne ville précolombienne qui daterait effectivement de plus de 5000 ans et que faute de mieux ont a baptisé provisoirement du nom du village actuel le plus proche: Caral! Les analyses au carbone 14 de roseaux retrouvés en son sein datent sa construction entre 2000 et 2600 ans av JC, ce qui fait d'elle la plus vieille ville américaine et l'une des plus anciennes au monde, contemporaine des grandes pyramides d'Egypte.
Elle serait la plus vieille ville de structure sociale, commerciale et urbanistique de ce type d'Amérique du Sud et on n'écarte pas encore la possibilité de l'existence de structures plus anciennes encore sous celle-ci!
Description : Caral était une ville bien organisée avec des temples dont 32 pyramides de différentes tailles et dont la plus haute mesure encore actuellement 28m de haut (on peut supposer que celles-ci furent plus hautes jadis, mais elles furent victimes de l’érosion à travers le temps), des maisons, des ateliers, des fours, des marchés, des champs … On suppose l nombre d’habitants entre 5000 et 10000 répartis sur 18 sites différents (Caral, Miraya, Lurihuasi, Pueblo Nuevo, Era de Pando, Allpacoto, Peñico, El Molino, Piedra Parada, Aspero, Chupacigarro, Huacache, Cerro Blanco, Cerro Colorado, Jaiva, Pando, Liman et Capilla).
Pyramides : Au-dessus des rives du Rio Supe, sur une surface de 65 000 mètres carrés se dressent six pyramides témoignant de cette culture antérieure aux Incas. Pour déterminer l'âge de ces hautes structures de pierre, Ruth Shady Solis et ses collègues ont daté au radiocarbone des roseaux. Les ouvriers qui ont bâti les pyramides, en effet, transportaient les roches de la rivière au chantier dans des sacs de roseaux. Mais, plutôt que de vider leur sac, ils le jetaient avec son contenu dans la pyramide. De bons indices de l'époque, laissés intacts par le temps sec du Pérou. Les pyramides, entourées par plusieurs maisons, sont elles-mêmes placées autour d'une grande place publique. Munies d'un escalier, ces pyramides ne sont pas pointues comme celles d'Égypte : elles se terminent par un étage plat où se trouvent quelques pièces et un foyer. La pyramide majeure, elle a la taille de quatre terrains de football et l'amphithéâtre qui se trouve en son milieu peut contenir plusieurs centaines de personnes.
Consommation : des poissons comme la sardine, l'anchovette, la corvina, le pejerrey, le bonito, le tollo, la lorna, le jurel, le bagre, des fruits de mer dont des moules de belles taille, du maïs, des haricots, des potirons, des lucumas, des goyaves, des petits pacays, des avocats, des camotes ou pommes de terre douces, de l'aji ou piment.
Culte : pour assurer la continuité de leur approvisionnement, ils comptaient sur les échanges commerciaux, centralisés en leur marché de la place centrale, la pêche et l'agriculture, mais demandaient aussi aux dieux de les aider à garantir ce bien être. Pour ce faire, ils sacrifient aux dieux des échantillons de ce qu'ils aimeraient être toujours pourvus du point de vue alimentaire, en brûlant de façon rituelles ces échantillons dans des fours de ces atriums soit spécialement élaborés pour cela, soit qui servaient aussi pour les cuissons alimentaires des prêtres et assistants et autres.
L’hypothèse de la cité mère : elle pourrait correspondre à un type de « Cité-Mère », ou foyer de civilisation. Dans ces lieux, les familles se sont unies pour passer de petits groupes à des groupes organisés et hiérarchisés, centrés sur la politique et la religion, première étape vers la civilisation en tant que telle. Parmi les objets retrouvés par les archéologues, on compte des instruments de musique, fabriqués à base d’os de pélicans et de condors, ainsi que des éléments faisant penser que cette civilisation utilisait des drogues, peut-être même des aphrodisiaques. Par contre aucune poterie n'a été retrouvée. Des recherches du docteur Shady Solis ressortent les conclusions suivantes : que les habitants de la cité de Caral auraient vécus dans la paix avec ses voisins. Caral commerçait beaucoup avec des pêcheurs du bord de mer, la cité échangeait des filés contre du poisson.
Important : Caral semble n’avoir jamais connu la guerre. On ne trouve aucune arme, aucune fortification. Cette civilisation est donc apparue et a vécu dans la paix.
Une civilisation anéantie en quelques générations : l’âge d’or de Caral a duré largement plus d’un millénaire, jusqu’aux environs du 18e siècle avant notre ère. Il n'a pourtant fallu que quelques générations pour qu'elle disparaisse. Rien, sur le terrain, ne fait penser à un massacre ou à une quelconque violence de la part d’un peuple n’ayant apparemment jamais construit d’armes de guerre.
La solution de l’énigme vient peut-être d’être apportée grâce à une étude conduite par une équipe de recherche de l’université de Floride et de l’Institut des changements climatiques de l’université de Maine. Pour Mike Mosseley, l’un des auteurs de cette étude, l’extinction de cette civilisation aurait été provoquée par l’action conjuguée d’un violent tremblement de terre et du phénomène météorologique El Niño. Selon le chercheur, Caral se situe à proximité de la zone de friction entre deux importantes plaques tectoniques, ce qui en fait une des zones les plus sismiques de la planète. Il y a environ 3.600 ans, un important séisme de magnitude 8 ou même plus a non seulement entraîné la destruction d’une bonne partie des constructions intégrées aux pyramides, mais a aussi déstabilisé la chaîne de montagnes qui domine la vallée, entraînant l’accumulation d’éboulis en contrebas.
A la suite de l'épisode El Niño, d’abondantes pluies saisonnières ont inondé les régions côtières du Pérou, lessivant les débris rocheux en les entraînant vers l’océan dont les marées les ont ensuite rejetés sur les côtes, formant ce qui est devenu aujourd’hui une grande crête de sable nommée Medio Mundo. Isolées, les baies ouvrant autrefois accès à la mer se sont ensablées, ruinant les systèmes d’irrigation et les vastes étendues agricoles faisant vivre toute la civilisation de Caral.
Privée de ses ressources, celle-ci s’est alors mise à décroître puis s’est complètement éteinte en l’espace de quelques générations.
Quelques images:
On trouve diverses vidéos sur internet en tappant juste Caral dans google vidéo, se sont de bons documentaires en règle générale qui nous permettent d'en apprendre plus pour notre plus grand bonheur.