C'est en 1607 que les premiers colons anglais, soutenus par la Virginia Company de Londres, fondent en Virginie la ville de Jamestown, qui devient le premier etablissement permanent après l'echec de Roanake Island 1585 ( Caroline du nord). Les espagnols étaient eux installés depuis 1565 en Floride.
En 1620, une centaine de «Pères Pelerins», venus d'Angleterre via la Hollande à bord du Mayflower, se fixent plus au Nord.
Il est surprenant que dans la culture ou le coeur des américains le Mayflower (Colonie de Plymouth, absorbée plus tard par le Massachussetts) et pris la première place devant leur première établissement permanent Jamestown. Quelqu'un a t-il un avis la dessus.

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"Lorsque le passé n'éclaire plus l'avenir,l'esprit marche dans les ténèbres" Tocqueville (1805-1859)

Tout simplement que l'imaginaire collectif est bien plus attisé par les "aventuriers" du Mayflower... C'est ainsi que naissent les mythes.

Les Anglais venus à Jamestown en 1607 sur trois navires étaient tout autant des aventuriers que les pilgrims du Mayflower arrivés en Nouvelle Angleterre en 1620.
Si le Mayflower a pris une importance dans la conscience collective que n'a pas pris Jamestown, c'est sans doute parce que les colons du Mayflower représentent une émigration à motivation religieuse, et non essentiellement économique comme celle de Jamestown.
Les pilgrims étaient membres d'une secte protestante Séparatiste--pas exactement des Puritains--et avaient de sérieux problèmes en Angleterre pour pratiquer librement leur religion--ils avaient du s'exiler en Hollande en conséquence de cet état de choses.
http://en.wikipedia.org/wiki/Pilgrims

Cette centaine--plus équipage-- de courageux passagers de la Mayflower ont donc tout laissé derrière eux, tout sacrifé à leur croyances religieuses. C'est plus frappant, plus noble et plus en phase avec la religiosité profonde de la culture US que des colons plus ordinaires qui émigrent prosaiquement pour s'approprier des territoires et s'enrichir. L'un n'excluant pas l'autre, bien entendu...

Par ailleurs, le settlement de Jamestown est assez largement un échec, ceci du au mauvais choix du lieu d'installation--une île marécageuse, remplie de moustiques, avec de fortes marées et sans guère d'eau potable.
les settlers y sont morts comme des mouches; la proportion de survivants environ un an après l'installation devait être d'un peu plus de 1 sur 10. Les choses se sont arrangées après, avec Pocahontas et tutti quanti, mais initialement, Jamestown a quand même été un mouroir...
D'ailleurs la vibration y est toujours sinistre, c'est quelque chose que j'ai ressenti chaque fois que j'ai revisité ce site.
Je rappelle que le taux de survivants de la Mayflower était de 50%, ce qui était déjà lourd en tant que coût humain.

Pardonnez-moi mais il me semble que les Pilgrims étaient au contraire de véritables Puritains, persécutés en angleterre puisque contre l'archibishop de Canterbury...

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Le passé est un prologue
W. Shakespeare (The Tempest)

Il y a un débat à propos des causes de la mortalité des colons de Jamestown : il semble qu’ils aient apporté avec eux la dysenterie et la typhoïde, et certains s’interrogent même sur l’importation de la malaria en Amérique du nord par les colons eux-mêmes (cf Darrett et Anita Rutman, Of agues and fevers : malaria in the early Chesapeake, William and Mary Quaterly, XXXIII, 1976, pages 31-60).
La contamination par le sel (salt poisoning) a effectivement causé aussi des pertes, provoqué par la forte évaporation en été dans la James River.
Une autre raison des difficultés de Jamestown est la mésentente entre les colons : beaucoup d’entre eux n’ont pas participé aux premiers travaux agricoles, préférant partir à la recherche d’or, ou pour les gentilhommes (35 sur 105) renâclant à prendre part aux viles tâches matérielles.
Par contre, cette proportion de survivants à un an (1 sur 10) est un peu pessimiste : selon Richard Middleton (Colonial America, a history, 1565-1776, Blackwell Publishing, 2002, pages 49-50), il y avait 35 survivants après le premier hiver, avant l’arrivée de nouveaux colons au printemps puis en octobre 1608.
Mais l’hiver 1609-1610 surtout fut terrible, il y eut des cas de cannibalisme, si bien que la colonie ne comptait plus à nouveau que 60 survivants au printemps sur 214.


Pour en revenir aux Pilgrim Fathers, je rejoins Tonnerre dans la différence entre Puritains et Pilgrims : les premiers, qui se placent dans une perspective très intellectuelle, sont des calvinistes qui n’avaient aucune intention de rompre avec l’Eglise d’Angleterre, ils veulent la purifier des pratiques et croyances catholiques dont ils pensent qu’elle est encore infectée. Les seconds sont vraiment des séparatistes radicaux, égalitaristes; ils considèrent l’anglicanisme comme trop corrompu pour être réformé.


Mais pour autant, il ne faut pas trop exagérer l’aspect messianique de l’établissement des Pilgrims Fathers. L’aspect économique, comme vous le dites ("L'un n'excluant pas l'autre") est très présent ; ils ne partent pas complètement à l’aventure, mais avec un contrat en bonne et due forme avec un pool de marchands anglais dirigé par Thomas Weston, qui leur obtient un brevet du « Council of New England ». Les termes stipulaient que les colons, considérés comme des partenaires à hauteur d’une part de 10,10 £ chacun, construiraient des fermes, et pratiqueraient la pêche pendant 7 ans, puis que les profits seraient partagés entre les deux parties. ( source : R. Middleton, supra, page 68)

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Tous les désespoirs sont permis

Comme il l'a été dit plus haut, les Américains se rappellent plus du Mayflower (1620 que la fondation de la ville de Jamestown pour des raisons religieuses , à la base la colonisation britannique dans le Nouveau Monde était une simple aventure économique, où il était question d'exploiter le sol de Viriginie ou même de Caroline. Alors que pour le Mayflower et les Pélerins, ils s'installent parce qu'ils sont persécutés en Angleterre, se sont des puritains mais qui ne veulent faire aucune concession, ils veulent réformer l'Eglise Anglicane de l'intérieur (qu'ils jugent trop similaire à l'Eglise Catholique) et on en parle beaucoup avec les conséquences de leur arrivée (le premier hiver est rude, ils sont aidés par les Indiens (Native Americans) et s'ensuit Thanksgiving & cie ... (je schématise volontairement). Il en sera de même avec l'arrivée d'autres puritains une décennie plus tard, avec John Winthrop (eux comparés aux pélerins étaient restés en Angleterre pour progressivement réformer l'Eglise), ils s'installent dans le Massachusetts (avaient obtenu l'accord royal de Charles I, qui pensait qu'ils s'installaient par pur souci économique et non religieux), et se fera élire Gouverneur du Massachusetts ; prémices d'une législation dans le Nouveau Monde.