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 Sujet du message : Re: Toussaint Louverture
Message Publié : 16 Fév 2012 8:27 
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Finalement, je me ravise un peu. Si le débat n'est pas entré dans les travers que je redoutais, il y a tout de même une volonté manifeste de grossir certains éléments. :-|
Certaines envolées de Toussaint m'ont paru toutes aussi bonnes et intéressantes que dans le premier épisode. Mais, ses mots prononcés avant l'exil métropolitain m'ont semblé un peu hors de propos, tout comme l'exécution de son valet (mort bien plus tard en toute tranquilité... :rool: ).
Déjà, le père fichu à l'eau - mais bon passons, on peut accepter l'une ou l'autre liberté -, mais avec cela le spectateur a vraiment l'impression qu'il s'agit d'un acharnement exacerbé de Bonaparte - voire des blancs - à l'encontre de sa personne et de son idéal.
On parvient presque au manichéisme que je n'avais pas vu dans le premier épisode.
Finalement, un peu de déception. :-|

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine


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 Sujet du message : Re: Toussaint Louverture
Message Publié : 19 Fév 2012 13:36 
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Plutarque
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Pas trop mal dans l'ensemble et des interprètes plutôt bon mais les déformations son déplorables, y compris le passage qui relève de série TV bas de gamme ou la famille de Toussaint manque d'être rôtie par Biassou, exécuté alors par Dessalines ou Christophe alors que Biassou mourra en Floride bien plus tard au service de l'Espagne.


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 Sujet du message : Re: Toussaint Louverture
Message Publié : 20 Fév 2012 0:56 
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Fustel de Coulanges
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Je viens de visionner la première partie du téléfilm consacré à Toussaint Louverture.
Quelques réflexions :

L’arrivée au fort de Joux sous la direction de Caffarelli en hiver 1802 :
Toussaint ne fut pas interné au fort de Joux durant l’hiver 1802, mais le 23 août de la même année.
Caffarelli n’eut son premier entretien avec Toussaint que le 15 septembre.

La séparation de Toussaint et de sa famille :
La séparation n’a pas eu lieu au pied du fort. D’ailleurs Suzanne, Placide, Isaac et Mars Plaisir n’étaient pas les seuls à avoir traversé l’Atlantique avec lui : il aurait fallu ajouter quatre autres personnages : son fils Jean, sa belle fille Victoire Tuzac, sa nièce Louise Chancy et une fille de confiance Justine.

Caffarelli « Le vainqueur d’Alexandrie »
Si un Caffarelli s’est illustré à la prise d’Alerxandrie (bien que l’expression « vainqueur d’Alexandrie » est fort pompeuse), ce n’est pas Marie-François-Auguste-Louis, mais le frère de ce dernier Louis-Marie-Joseph-Maximilien, tombé devant Acre en avril 1799.

Pasquier :
Un personnage inventé. Toussaint, même s’il était peu loquace, ne refusa tout de même pas, comme il est dit, de parler à Caffarelli et lui écrivit. Il eut également affaire avec les commandants du forts Baille puis Amiot.

Le trésor :
C’est un point qui fut abordé, mais sans prendre le caractère obsessionnel qui apparaît dans le téléfilm.

La revente par le sieur Breda au moment de sa succession :
Il y a ici un mélange. Breda est le nom de la plantation où Toussaint fut esclave. Ladite plantation était la propriété du comte de Noé et était gérée par Baillon de Libertat.
A ce sujet, ce n’est pas durant sa vie d’esclave que Toussaint apprit à lire et à écrire mais après son affranchissement.

Les drames de la jeunesse de Toussaint.
L’assassinat de son père, sauf sources à faire valoir, me semble être une invention. J’éprouve les mêmes interrogations concernant le viol de sa sœur.

La révolte du printemps 1791 :
Si la loi offrant la qualité de citoyens aux gens de couleur date du 15 mai 1791, la révolte ne débutera réellement à Saint-Domingue qu’avec les élections relatives à l’assemblée coloniale (et la non application dudit décret), soit l’été suivant.

Le ralliement de Toussaint.
On apprend dans le téléfilm que Louverture combattait pour la liberté générale et qu’il n’attendait que cet évènement majeur à Saint-Domingue pour quitter les rangs espagnols et rallier ceux de la France.
Sonthonax abolit l’esclavage le 29 août 1793, Toussaint ne rejoignit l’armée française que huit mois plus tard, en conflit avec Biassou et suspecté chez les Espagnols.
Autre rapprochement, l’abolition de Sonthonax et le rappel de ce dernier en France ; pourtant il y a près d’un an entre le 29 août 1793 et le 4 juin 1794…

L’emprisonnement de la femme et des enfants de Toussaint par Biassou.
Là aussi je suis preneur de sources concernant ces faits…

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 Sujet du message : Re: Toussaint Louverture
Message Publié : 20 Fév 2012 11:41 
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Jean Froissart
Jean Froissart

Inscription : 08 Déc 2009 18:21
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En rajoutant des faits dramatiques, pour faire une fiction plus romanesque, ça risque d'enlever de la superbe au personnage de Toussaint Louverture, en appuyant ses motivations sur ce côté ultra-victime....

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 Sujet du message : Re: Toussaint Louverture
Message Publié : 20 Fév 2012 11:46 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

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ça me fait penser à cette histoire drôle :

Un assistant de Cecil B DeMille lui dit qu'il a trouvé les douze apôtres pour le film. Et le réalisateur répond :"Douze seulement ? Mettez m'en quarante"/

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« Étudiez comme si vous deviez vivre toujours ; vivez comme si vous deviez mourir demain. » Isidore de Séville


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 Sujet du message : Re: Toussaint Louverture
Message Publié : 20 Fév 2012 12:40 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Inscription : 22 Sep 2005 18:53
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Isidore a écrit :
Un assistant de Cecil B DeMille lui dit qu'il a trouvé les douze apôtres pour le film. Et le réalisateur répond :"Douze seulement ? Mettez m'en quarante"/


Il a confondu avec Ali Baba !!!

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Hugues de Hador.


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 Sujet du message : Re: Toussaint Louverture
Message Publié : 20 Fév 2012 15:21 
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Fustel de Coulanges
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La deuxième partie comporte autant de bourdes qu’il m’intéresse finalement peu d’énumérer cette fois : du départ, avec Sonthonax échappant in-extremis à la mort face au peloton d’exécution à Saint-Domingue… ; à la fin, avec cette conclusion édifiante :
« Le véritable trésor de Toussaint Louverture, c’était cette flamme qu’il avait allumée en triomphant des plus grandes puissances coloniales ; c’est cette même flamme qui anima le général Dessalines lorsqu’il proclama un an plus tard l’indépendance d’Haïti, le 1er janvier 1804. »

Faut-il prendre le mot « flamme » au sens figuré ou propre ? Surtout quand on sait quel boucher fut Dessalines…

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 Sujet du message : Re: Toussaint Louverture
Message Publié : 20 Fév 2012 15:41 
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Fustel de Coulanges
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Voici le genre d’appel au massacre dont était capable Dessalines :

« Ce n'est point assez d'avoir chassé de notre pays les barbares qui, pendant des siècles, l'ont inondé de sang, ni d'avoir réprimé successivement les factions qui se laissaient éblouir par un fantôme de liberté que la France plaçait devant leurs yeux ; il faut assurer, par un dernier acte d'autorité nationale, la durée de l'empire de la liberté dans le pays qui nous a donné naissance ; il faut ôter au gouvernement inhumain qui nous a tenus jusqu'ici dans l'abrutissement le plus honteux, l'espoir de nous enchaîner de nouveau. Les généraux qui ont dirigé nos efforts contre la tyrannie n'ont point achevé leur ouvrage : le nom français répand encore la tristesse dans nos campagnes, et tout nous rappelle les cruautés de ce peuple barbare. Nos lois, nos coutumes, nos villes, tout porte l'empreinte de la France. Que dis-je ? il demeure encore des Français parmi nous ! Victimes, depuis quatorze ans, de notre crédulité et de notre clémence ; vaincus, non par les armées françaises, mais par l'éloquence artificieuse de leurs agents, quand serons-nous enfin las de respirer le même air qu'eux ? Qu'avons-nous de commun avec ces hommes sanguinaires ? Leur cruauté, comparée à notre modération, leur couleur à la nôtre, l'étendue des mers qui nous séparent, notre climat qui leur donne la mort, tout nous dit clairement qu'ils ne sont pas nos frères, qu'ils ne le deviendront jamais, et que, s'ils trouvent un asile parmi nous, ils se rendront encore les instigateurs de nouveaux troubles et de nouvelles divisions.
Citoyens, hommes, femmes, enfants et vieillards, jetez les yeux autour de vous ; parcourez toute l'étendue de cette île ; cherchez-y vos femmes, vos époux, vos frères, vos sœurs : que dis-je? cherchez-y vos enfants à la mamelle, que sont-ils devenus ? Au lieu de ces intéressantes victimes, l'œil épouvanté ne voit que leurs assassins, dont la présence vous reproche votre insensibilité et la lenteur de votre vengeance. Que tardez-vous à apaiser leurs mânes ? Croyez-vous que vos cendres pourront reposer paisiblement dans le tombeau de vos frères, si vous n'exterminez la tyrannie ? Irez-vous les joindre sans les avoir vengés ? Non, leurs ossements repousseraient les vôtres ! Et vous, généraux intrépides, qui a avez ressuscité la liberté en prodiguant votre sang, sachez que vous n'avez rien fait, si vous ne donnez aux nations un exemple terrible, mais juste, de la vengeance que doit exercer un peuple vaillant qui recouvre sa liberté. Intimidons ceux qui tenteraient de nous la ravir encore, et commençons par les Français. Qu'ils tremblent en approchant de nos côtes ! et dévouons à la mort tout Français qui osera souiller de sa présence cette terre de liberté. »

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 Sujet du message : Re: Toussaint Louverture
Message Publié : 20 Fév 2012 19:22 
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On dirait presque les ordres de Turreau mon cher ! :mrgreen:

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 Sujet du message : Re: Toussaint Louverture
Message Publié : 20 Fév 2012 21:22 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
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Presque. :-|
Il faut dire que la guerre à Saint-Domingue avait pris un visage effroyable. Ainsi, Leclerc écrivait à Bonaparte le 7 octobre 1802 :
« Il faut détruire tous les nègres de la montagne, hommes et femmes, ne garder que les enfants au-dessous de douze ans, détruire la moitié de ceux de la plaine et ne plus laisser dans la colonie un seul homme de couleur qui ait porté l’épaulette. Sans cela jamais la colonie ne sera tranquille et au commencement de chaque année, surtout après les saisons meurtrières comme celle-ci, vous aurez une guerre civile qui compromettra la possession du pays. »

A cette époque, Dessalines lorgnait vers d'autres victimes :
"Dessalines est dans ce moment le boucher des noirs. C'est par lui que je fais exécuter toutes les mesures odieuses."
(Leclerc à Bonaparte, 16 septembre 1802)

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