sisy a écrit :
Maintenant peut-être les Chinois ou les Ottomans auraient agi différemment? Nous ne saurons pas
Effectivement, il est difficile de savoir ce qu'auraient faits les Chinois, puisqu'ils ont volontairement renoncé à l'aventure outre-mer. Auraient-ils agi comme avec le Tibet, par remplacement des populations, ou comme ils ont toujours fait pour créer leur empire, c'est-à-dire conquête, puis entretien de garnisons sur les routes commerciales, puis inclusion progressives des populations dans leur sphère d'influence - par l'écriture-, et enfin participation à des projets communs (Grande Muraille) ? C'est s'aventurer loin dans l'uchronie.
Avec les Turcs, nous avons plus d'éléments en faisant le parallèle avec la conquête de l'Inde. Déjà, face à des idolâtres, il y aurait clairement eu la volonté de détruire toute trace de la religion et la culture. Les raids des Ghaznévides au XIe-XIIIe siècle ont laissé des souvenirs de massacres, de destructions de temples et de foyers culturels, et de traite massive d'esclaves, sans compter l'extinction du bouddhisme de son berceau.
Dans l'hypothèse d'un peuple cavalier Turco-mongole arrivant en (future) Amérique Latine, on aurait probablement eu une conquête qui aurait commencé non par une frappe directe des centres vitaux des empires, mais par des raids de pure pillage, qui aurait ramené sur le vieux continent non seulement l'or, mais aussi des esclaves indiens - lesquels, à mon avis, n'auraient pas fait long feu, ce qui aurait encouragé les conquérants à retourner en chercher d'autres.
Après, toute la question aurait tenu dans l'équation : les ressources en hommes des conquérants sont-elles supérieures aux capacités de résistance des indigènes ? Pour l'Inde, la question était clairement non. Pour l'Amérique, j'ai un doute car je ne pense pas que les ressources humaines du monde musulmans aient jamais été très élevées, mais j'aurais dit oui, étant donné que les Amérindiens auraient été affaiblis par les maladies.
Et donc, je pense qu'au milieu d'une population d'amérindiens résiduelles, des hordes nomades auraient colonisé l'Amérique au rythme de leurs chevaux, faisant des grandes plaines un prolongement de la steppe asiatique.