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l'agitation, les mouvements contestataires, les assassinats sont plus nombreux dans ces deux pays. Je me trompe peut-être, mais je sens que ces deux pays ont un rapport particulier au politique que d'autres non pas.
On peut peut être dire que la politique y est vécue sur un mode plus passionnel que dans d'autres pays. Mais la différence entre les deux pays est que les assassinats politiques sont nettement plus fréquents aux EU, alors que les émeutes, révoltes et mouvements de rue (et mouvements de grève) sont nettement plus fréquents en France.
On peut se demander d'ailleurs si le recours américain à la violence individuelle contre des politiciens n'est pas la conséquence --et le substitut américain-- à la quasi-absence de manifestation de protestation collective.
Quasi-absence qui est relativement récente historiquement: on sait qu'il y avait des manifestations collectives du mécontentement social dans les années 60.
En France, schématiquement, le mécontentement social, ce sont traditionnellement des groupes--syndicats, mouvements politiques plus ou moins extrémistes etc--s'en prenant dans la rue aux groupes qui ont le pouvoir. Aux US, ce sont souvent des individus s'en prenant à d'autres individus par l'agression et l'assassinat.
Donc d'une part, le recours à l'assassinat politique renverrait à l'individualisme fondamental de la culture américaine.
D'autre part, le corset rigide du bipartisme, la disparition de syndicats puissants et agissants et l'absence de petits partis politiques créent un problème de manque de possibilités d'expression et de représentation pour des franges d'opinion un peu hors norme et/ou minoritaires aux EU. Qui renforcent sans doute l'expression individuelle violente comme seule soupape de sûreté du mécontentement social dans la société américaine.