Citer :
Si je fais le compte :
-236 ans de république aux USA (1776-2010), 5 morts (Lincoln, McKinsley, Garfield, JFK, R. Kennedy).
-132 ans de république en France (1848-1851, 1871-1914, 1918-1939, 1945-2010), 4 morts (Jaurès, Doumer, Barthou, Sadi-Carnot).
En fin de compte c'est bien la France la plus brutale des deux ! Je n'ose pas imaginer le massacre si les gros calibres étaient en vente libre comme aux USA.
Votre façon de compter les assassinats est un peu spécieuse pêche
D'abord, Jaurès était un politicien populaire mais il n'a pas été président de la République, or c'est essentiellement de cette manie américaine d'occire les présidents que ce fil visait à discuter:
en plus des assassinats réussis, j'ai mentionné initialement qu'il y avait eu plus de 20 tentatives d'assasinats présidentiels ratés (je dis bien tentatives, pas juste complot). Pratiquement tous les présidents modernes ont subi une ou plusieurs tentatives.
Citons entre autres Jackson, Teddy Roosevelt, FDR, Truman, Nixon, Kennedy (une fois avant celle qui fut la bonne), Ford (2 tentatives), Reagan, GHW Bush, Clinton (2 tentatives), GW Bush (4 tentatives).
Il y a eu également de nombreux assassinats de figures politiques non présidentielles aux US, et j'en ai cité deux ou trois mais leur liste est bien plus longue que celle que j'ai donnée et elle comprend beaucoup de noms de politiciens locaux inconnus en France que je n'ai pas jugé utile de citer.
Et donc si l'on se met à compter tous les assassinats politiques américains, présidentiels ou non, réussis ou ratés, la France est surclassée, et de loin. Je n'ai d'ailleurs même pas mentionné l'assassinat de personnalités politiques pourtant majeures comme Martin Luther King et Malcolm X.
MLK qui n'a pas fini de polariser les Américains puisque la police US vient d'arrêter les organisateurs d'un attentat qui devait avoir lieu sur le parcours de la MLK parade à Washington hier.
Deusio, comme on le souligne plus haut, Barthou, président du Conseil , n'a été tué que par accident: c'est le tir maladroit d'un policier ripostant au tir du terroriste Vlado Tchemozenski qui l'a atteint, donc on ne peut donc pas compter légitimement sa mort comme assassinat politique: ce n'est pas lui qui était visé, pas plus qu'on ne peut comptabiliser comme assassinats politiques les meurtres de personnes accompagnant le président des EU tuées accidentellement lors de tentatives d'attentats présidentiels ratées.
Cela ne fait que deux présidents, et un président du Conseil, donc trois à la rigueur
.
Enfin Sadi Carnot présente avec le président US McKinley le point commun d'être tombé sous les balles d'un anarchiste. La vague de terrorisme anarchiste qui a duré quelques années en Europe et aux US a été assez meurtrière: elle a également coûté la vie à Elisabeth d'Autriche, au roi Umberto d'Italie et à l'homme d'Etat espagnol Canovas del Castillo.
Contrairement à la France, ce thème de l'assassinat présidentiel fait vraiment partie de la culture américaine: il est traité dans de nombreux livres de politique-fiction, et pas mal de productions hollywoodiennes et de séries télé l'ont abordé.
Juste un point assez paradoxal avant d'aborder le sujet plus en détail: un assassin politique espère généralement, en tuant un politicien, éliminer du pouvoir la tendance/parti politique que ce politicien représente, et donc mettre fin ainsi à l'application par le gouvernement d'une certaine politique à laquelle il est opposé.
Or cette motivation fondamentale de l'assassinat politique ne peut exister aux EU (sauf dans le cas d'assassins particulièrement ignorants et/ou stupides), puisque la Constitution stipule que le remplaçant du président en cas de décès est le vice-président, qui par définition appartient au même parti politique que lui.
Le changement de politique que l'on peut espérer d'un assassinat présidentiel est donc par définition minime aux EU.