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Message Publié : 15 Jan 2011 23:48 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

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Les Américains sont choqués par l'assassinat par un jeune déséquilibré de 6 personnes de l'entourage de la représentante de l'Etat d'Arizona à la Chambre, Gabrielle Giffords. Cette dernière est restée entre la vie et la mort pendant plusieurs jours , une balle lui ayant traversé le cerveau mais il semble qu'elle qu'en s'en tirera.
Les commentateurs font observer que c'est la première fois depuis l'assassinat de Robert Kennedy par le palestino-américain Sirhan Sirhan (mécontent de la politique américaine vis à vis de la Palestine) en 1968 que des politiciens américains sont victimes d'une tentative réussie d'assassinat.
En effet, Reagan et Ford ont été tous les deux victimes de tentatives d'assassinat, mais ratées.
Le sens de l'humour imperturbable de Reagan dans cette situation dramatique avait été apprécié même par ses adversaires: "I trust you are all good Republicans" (j'assume que vous êtes tous de bons Républicains") avait-il déclaré au personnel médical qui allait l'opérer pour lui retirer la balle que son assassin maladroit, , lui avait logé dans le corps sans toucher heureusement d'organes vitaux.
On a fait observer aussi que l'assassinat politique est plus une tradition américaine qu'européenne. Si l'on compare aux 4 présidents américains occis par des citoyens mécontents (Abraham Lincoln, James Garfield, William McKinley et John Kennedy), on note en effet que la France et les autres pays d'Europe occidentale ne semblent pas éliminer physiquement leurs personnalités politiques aussi fréquemment que les citoyens du Nouveau monde.
Petit résumé rapide: Abraham Lincoln est tué le 14 avril 1865, durant une représentation d'une pièce de théâtre "Our American Cousin" à laquelle il assistait avec sa femme au balcon du Ford Theater à Washington. Son assassin, John Wilkes Booth, est un comédien et espion pour le compte de la Confédération. Ititialement, il avait songé à un projet de kidnapping, pour échanger les personnalités politiques ainsi kidnappées contre des prisonniers confédérés, mais outré par un discours de Lincoln soutenant le principe du vote des noirs, il opte pour l'assassinat. Durant la représentation, le garde du corps de Lincoln va boire un verre au barcdu théâtre; opportuniste, Booth s'approche du président par derrière et lui loge une balle dans la tête. Il réussit à s'échapper et se réfugie dans une ferme de Virginie, Garrett's Farm, mais il est retrouvé et abattu le le 26 avril par des soldats de l'armée nordiste.
Le deuxième président américain assassiné, James Garfield, n'est que depuis 200 jours à la Maison Blanche lorsque son assassin Charles J. Guiteau, lui tire dessus le 19 septembre 1881. Charles J. Guiteau est un raté et un déséquilibré qui estime avoir contribué à la victoire du parti du président et harcèle les politiciens du parti et l'entourage présidentiel de demandes de récompense pour cette aide imaginaire: il exige rien moins que d'être nommé consul des US à Paris, poste pour lequel il ne possède aucune qualification. Bien évidemment, il se fait éconduire de partout. Ecoeuré par ce qu'il considère comme une noire ingratitude, il dit avoir reçu de Dieu la mission d'assassiner le président félon. Il achète un revolver, suit les mouvements du président et passe à l'acte le 2 juillet 1881 à la gare du Baltimore Potomac Railroad, sur la 6ème rue à Washington, alors que Garfield se rendait à l'université où il avait fait ses études, le Williams College, pour y faire un discours. Le président ne meurt pas sur le coup, il se traine et s'affaiblit pendant des semaines, est mal soigné par des médecins qui traitent ses blessures de façon non aseptique, et finalement décède le 19 septembre. Son meurtrier est appréhendé immédiatement, passé en cours de justice et pendu.
McKinley est victime d'un assassin anarchiste qui l'abat le 6 septembre 1901 au Temple of Music de Buffalo, dans l'état de New York, qu'il devait inaugurer en y prononçant un discours. Comme Garfield, il ne meurt pas sur le coup et décède le 14 septembre. Son assassin est un immigré polonais au chômage nommé Leon Czolgosz, qui fréquente les milieux anarchistes. Il aurait en particulier été influencé par une théoricienne américaine de l'anarchisme nommée Goldman qui avait qualié McKinley de "président de l'argent et des magnats des trusts". Czolgosz est appréhendé, traduit en justice et condamné à mort. C'est après ce troisième assassinat présidentiel que le Congrès confie officiellement aux services secrets la responsabilité de la protection physique du président dans ses déplacements.
On connait l'histoire de l'assassinat de JFK par Lee Harvey Oswald, il y a divers fils qui traitent de ce sujet sur PH.
Des politiciens autres que présidents ont aussi été victimes d'assassinats politiquement motivés, par exemple James M. Hinds (18331868), républicain participant à la "Reconstruction" du Sud initiée par le GOP et Lincoln. Il fut assassiné par un membre du Ku Klux Klan furieux contre les carpetbaggers du Nord qui débarquaient comme des sauterelles dans les états du Sud et prétendaient leur imposer les lois. Ainsi que John Middleton Clayton, abattu par ses adversaires durant une élection au Congrès très discutée dont il fut reconnu vainqueur à titre posthume. Et surtout le célèbre politicien populiste Huey Long, orateur charismatique, sénateur de Louisiane et en route pour la présidence, qui fut abattu par le neveu d'un adversaire politique , un juge, qu'il avait démis de ses fonctions. En tout, il y a tout de même eu plus de 20 présidents ou ex-présidents américains qui ont été victimes d'assassinat ou de tentatives d'assassinat.

Pourquoi ce recours plus fréquent à la violence politique aux EU?
La réponse évidente est l'accès facile des citoyens américains aux armes. Dans certains états du Sud et du Midwest, l'achat d'une arme d'occasion dans un pawnshop (sorte de magasin/mont de piété privé) n'est soumise à aucune vérification de background: vous pouvez sortir du quartier de haute sécurité d'un hôpital psychiatrique ou d'une prison fédérale, aucune vérification de casier judiciaire ou de dossier médical n'est effectuée, un revolver s'achète aussi facilement qu'un paquet de lessive.
On le sait, cet accès à la détention d'armes garanti par le deuxième amendement du Bill of Rights de 1791, ce "Right to Bear Arms" dans le cadre de la constitution de milices citoyennes considéré comme "nécessaire pour la sécurité d'un Etat libre" est défendu depuis des lustres par la très conservatrice NRA (National Rifle Association) et les Américains acceptent de lui sacrifier chaque année des dizaines de vies humaines qui n'auraient pas été fauchées ainsi s'il était plus difficile de se procurer une arme.
Et il y a généralement la plus grande violence de la société US, depuis l'ère coloniale, l'époque des pionniers , du Far West etc; le taux annuel de meurtres proportionnellement au chiffre de la population est environ 4 fois plus élevé aux EU qu'en France.
Au-delà de ces deux raisons matérielle évidentes, y a t'il d'autres causes, des causes plus politiques/historiques à cette tendance américaine à attenter à la vie des leaders? La présidence bénéficie t'elle dans ce pays d'un investissement symbolique plus fort? Les citoyens considèrent -ils au contraire, dans une sorte d'affirmation démocratique exacerbée, qu'un président n'est pas une vache sacrée, une idole inaccessible et qu'ils ont le droit fondamental d'attenter à ses jours dès lors qu'ils considèrent son pouvoir comme abusif? D'où leur vient historiquement cette attitude?
On retrouve fréquemment du côté des assassins le personnage du "drifter'", du marginal inadapté, incapable de garder un travail, qui rate tout ce qu'il entreprend et transfère sur le pouvoir en place la responsabilité de ses échecs. On retrouve aussi--les deux coincident parfois--le personnage du déséquilibré, illuminé religieux, choqué par la corruption qui règne à Washington et qui affirme avoir reçu de Dieu l'ordre de débarasser le pays d'un leader impur, dangereux et démoniaque. La méfiance fondamentale à l'égard du gouvernement central et la religiosité intense dans laquelle sont éduqués bon nombre d' Américains du Midwest et du Sud sont ils des facteurs dans cette trucidomanie présidentielle?


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Message Publié : 16 Jan 2011 7:24 
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Marc Bloch
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Ce deuxième amendement n'est il pas outrageusement sollicité par les maniaques de la gachette :?: A l'origine n'était ce pas une idée " romantique " avant la lettre qui pensait qu'il fallait que le peuple soit armé pour se soulever au cas où un tyran voudrait abolir la démocratie :?:
De nos jours, cette idée est bien oubliée et sert surtout à se faire plaisir pour constituer, parfois, de vrais arsenaux individueks. La NRA, à mon avis, joue sur les mots et sollicite les textes. :wink:

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" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "


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Message Publié : 16 Jan 2011 7:30 
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En proportion du nombre d'habitants, la France figure en bonne place :
Deux présidents de la Troisième République ont été tués pendant leur mandat :
Sadi Carnot , assassiné en 1894 par un anarchiste.
Paul Doumer , assassiné en 1932 par un déséquilibré.
Clémenceau a reçu plusieurs balles dont une n'a pas pu être extraite, en 1919. Attentat anarchiste, encore une fois.
Enfin De Gaulle a fait l'objet de plusieurs tentatives à l'époque de l'OAS. A Pont-sur-Seine et au Petit Clamart, en particulier.

http://lepetitmondedaudrey.alloforum.com/france-presidents-assassines-t10764-1.html

Mais il est vrai que ce n'est pas une tradition comme aux Etats-Unis, qui comptent beaucoup plus d'attentats récents, le cas de De Gaulle étant exceptionnel.

Comme on peut difficilement soutenir qu'il y a moins de barjots dans les rues européennes que dans les rues américaines, je crois que l'explication par la facilité de trouver une arme est la bonne. Pour les présidents comme pour les particuliers, d'ailleurs.

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)


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Message Publié : 16 Jan 2011 8:49 
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Philippe de Commines
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Faget a écrit :
Ce deuxième amendement n'est il pas outrageusement sollicité par les maniaques de la gachette :?: A l'origine n'était ce pas une idée " romantique " avant la lettre qui pensait qu'il fallait que le peuple soit armé pour se soulever au cas où un tyran voudrait abolir la démocratie :?:
De nos jours, cette idée est bien oubliée et sert surtout à se faire plaisir pour constituer, parfois, de vrais arsenaux individueks. La NRA, à mon avis, joue sur les mots et sollicite les textes. :wink:

Il y a beaucoup plus que cela : c'est de tout le légendaire révolutionnaire US que la NRA s'inspire. Le mythe du Patriot à l'image du film de Mel Gibson : l'héritage du milicien, du citoyen américain défendant ses droits face à la tyrannie etc. N'oublions pas que l'image que se fait le Français de sa Révolution vaut aussi pour l'Américain de la sienne.
A ce sujet, l'Etat fédéral est vite perçu comme non-démocratique s'il tente de trop s'immiscer dans les affaires des états fédéraux il me semble. Partant de là, l'idée que l'Etat fédéral est dirigée par des forces obscures et non-démocratique (les théories du complot et autre) prolifèrent dans les films grands publics hollywoodiens au point de motiver directement la tentative d'assassinat de Reagan via le film Taxi Driver. Cette idée est reprise beaucoup plus sérieusement par des groupements d'extrème droite qui n'ont jamais lésiné sur la violence (attentat du siège du FBI).
Bref, une perception différente du système démocratique directement héritée de l'histoire et de l'historiographie de leur révolution ?

La facilité de se trouver une arme ne vaut que pour les dernières décénnies et encore car si Tonnerre évoquait la facilité de se procurer une arme dans un bank shop, n'oublions pas la facilité de se procurer une arme qu'a eut madame Caillaux : elle est rentrée chez l'armurier, s'est faite conseiller, a essayé le produit et est sortie avec un revolver pour abattre le directeur du Figaro.
Raoul Villain lui n'a eut, il me semble, que des soucis d'ordre financier pour se procurer l'arme qui tuera Jaurès. ^
Quant à Madame Steinheil ...


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Message Publié : 16 Jan 2011 12:11 
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Marc Bloch
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Savinien que voulez vous dire dans votre deuxième paragraphe :?: J'ai cru comprendre que vous voulez montrer qu'en France aussi la vente des armes était libérale. Je vous confirme que jusque vers 1939, il était très facile d'acheter un pistolet dans une armurerie ou par correspondance ( voir les catalogues de Manufrance ).

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Message Publié : 16 Jan 2011 12:17 
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Jean Mabillon
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Je crois qu'en France il y a eu d'autres assassinats comme l'affaire Piat, de Broglie ...et peut-être d'autres qui m'échappent......L'histoire du tir sur Chirac aussi


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Message Publié : 16 Jan 2011 16:30 
Si je fais le compte :

-236 ans de république aux USA (1776-2010), 5 morts (Lincoln, McKinsley, Garfield, JFK, R. Kennedy).
-132 ans de république en France (1848-1851, 1871-1914, 1918-1939, 1945-2010), 4 morts (Jaurès, Doumer, Barthou, Sadi-Carnot).

En fin de compte c'est bien la France la plus brutale des deux ! Je n'ose pas imaginer le massacre si les gros calibres étaient en vente libre comme aux USA.


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Message Publié : 16 Jan 2011 17:54 
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Plutarque
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Même si la France compte aussi son lot d'assassinats d'hommes politiques, il me semble que ce phénomène soit plus courant dans l'histoire américaine, du moins la récente. En dehors des attentats qui ont réussi, il faut aussi prendre en compte les tentatives qui ont échoué et rien que sur les présidents américains, il y en a un certain nombre:
http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_Un ... _and_plots


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Message Publié : 16 Jan 2011 18:06 
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Philippe de Commines
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Citer :
Si je fais le compte :

-236 ans de république aux USA (1776-2010), 5 morts (Lincoln, McKinsley, Garfield, JFK, R. Kennedy).
-132 ans de république en France (1848-1851, 1871-1914, 1918-1939, 1945-2010), 4 morts (Jaurès, Doumer, Barthou, Sadi-Carnot).


Barthou n'est pas à compter dedans : il est tué accidentellement par un policier et n'était pas du tout visé par l'attentat. La cible - atteinte- était le roi de Yougoslavie. Consultez le lien donné par Pierma ;) Et je me demande pourquoi vous ne tenez compte que des attentats réussis (tiens on a oublié la tentative d'assassinat de Truman par des Portoricains en 1950).

Citer :
Savinien que voulez vous dire dans votre deuxième paragraphe J'ai cru comprendre que vous voulez montrer qu'en France aussi la vente des armes était libérale. Je vous confirme que jusque vers 1939, il était très facile d'acheter un pistolet dans une armurerie ou par correspondance ( voir les catalogues de Manufrance ).
Et qu'il est resté assez facile de se procurer une arme pouvant faire des dégats. D'autres pays proches comme la Suisse où, dans de nombreuses divisions administratives, se trouve un fusil d'assault avec ses munitions dans la plupart des foyers sans qu'il y ait pour autant cette violence que l'on trouve aux USA. Tout cela pour dire qu'expliquer la violence américaine uniquement par le libéralisme dans la vente d'arme me paraît assez court.
Citer :
Je crois qu'en France il y a eu d'autres assassinats comme l'affaire Piat, de Broglie ...et peut-être d'autres qui m'échappent......L'histoire du tir sur Chirac aussi

Il me semble ici que l'on veut surtout mettre en évidence l'assassinat de personnalité par des personnes ayant agis seul et étant quelque peu dérangées. Les deux affaires que vous citez sont liées au crime organisé.


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Message Publié : 16 Jan 2011 20:11 
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Salluste
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peche a écrit :
Si je fais le compte :

-236 ans de république aux USA (1776-2010), 5 morts (Lincoln, McKinsley, Garfield, JFK, R. Kennedy).
-132 ans de république en France (1848-1851, 1871-1914, 1918-1939, 1945-2010), 4 morts (Jaurès, Doumer, Barthou, Sadi-Carnot).

En fin de compte c'est bien la France la plus brutale des deux ! Je n'ose pas imaginer le massacre si les gros calibres étaient en vente libre comme aux USA.



Reagan aussi s'est fait tirer dessus. Ajoutons Martin Luther King qui est une leader politique comparable par son importance à Jean Jaurès en France.


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Message Publié : 16 Jan 2011 21:09 
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Grégoire de Tours
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Savinien a écrit :
Et qu'il est resté assez facile de se procurer une arme pouvant faire des dégats. D'autres pays proches comme la Suisse où, dans de nombreuses divisions administratives, se trouve un fusil d'assault avec ses munitions dans la plupart des foyers sans qu'il y ait pour autant cette violence que l'on trouve aux USA. Tout cela pour dire qu'expliquer la violence américaine uniquement par le libéralisme dans la vente d'arme me paraît assez court.

Tout à fait. Les canadiens ont autant d'armes et ne s'entretuent pourtant pas non plus ! Et en France il reste relativement aisé de s'acheter une arme légalement, et pas beaucoup moins aisé illégalement..

Savinien a écrit :
A ce sujet, l'Etat fédéral est vite perçu comme non-démocratique s'il tente de trop s'immiscer dans les affaires des états fédéraux il me semble. Partant de là, l'idée que l'Etat fédéral est dirigée par des forces obscures et non-démocratique (les théories du complot et autre) prolifèrent dans les films grands publics hollywoodiens au point de motiver directement la tentative d'assassinat de Reagan via le film Taxi Driver.

Dire que l'état fédéral américain est démocratique relève tout de même du registre comique... Pas besoin de théories du complot tarabiscotées pour voir qui gouverne :D

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« Il me paraît essentiel qu'il y ait des gueux ignorants. Si vous faisiez valoir comme moi une terre et si vous aviez des charrues, vous seriez bien de mon avis ; ce n'est pas le manœuvre qu'il faut instruire, c'est le bon bourgeois. »
Voltaire, 1766.


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Message Publié : 17 Jan 2011 20:45 
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Philippe de Commines
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Citer :
Dire que l'état fédéral américain est démocratique relève tout de même du registre comique... Pas besoin de théories du complot tarabiscotées pour voir qui gouverne :D
Voilà une affirmation qui mérite d'être argumentée ! Sans oublier que je suis moi-même citoyen d'un Etat fédéral : la Belgique ;)

Cela dit, je me demande si nous ne sommes pas parti du mauvais pieds en cherchant systématiquement la comparaison avec la France. Il me semble qu'il faudrait plutôt approfondir le(s) système(s) US et leurs valeurs.


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Message Publié : 17 Jan 2011 21:42 
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Grégoire de Tours
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Savinien a écrit :
Citer :
Dire que l'état fédéral américain est démocratique relève tout de même du registre comique... Pas besoin de théories du complot tarabiscotées pour voir qui gouverne :D
Voilà une affirmation qui mérite d'être argumentée ! Sans oublier que je suis moi-même citoyen d'un Etat fédéral : la Belgique ;)

Le principe des grands électeurs (associé au report des voix par état pour le vainqueur local) sent déjà mauvais, et pire que ça, la puissance des lobbies qui est phénoménale au niveau fédéral et empêche toute politique populaire. En conséquence, des présidents sont élus alors qu'ils bénéficiaient de moins de voix (merci à la famille au passage), et la politique de l'état ne reflète absolument pas le désir de son peuple (tel qu'il peut apparaître sur les sondages les plus représentatifs) sur la plupart des points essentiels de la politique interne et étrangère...

Enfin, je m'en fous un peu perso, mais je comprends que des gens en viennent à la lutte armée au bout d'un moment :mrgreen:

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Voltaire, 1766.


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Message Publié : 19 Jan 2011 17:39 
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Jean Mabillon
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-236 ans de république aux USA (1776-2010), 5 morts (Lincoln, McKinsley, Garfield, JFK, R. Kennedy).
-132 ans de république en France (1848-1851, 1871-1914, 1918-1939, 1945-2010), 4 morts (Jaurès, Doumer, Barthou, Sadi-Carnot).

En fin de compte c'est bien la France la plus brutale des deux ! Je n'ose pas imaginer le massacre si les gros calibres étaient en vente libre comme aux USA.


Votre façon de compter les assassinats est un peu spécieuse pêche B)
D'abord, Jaurès était un politicien populaire mais il n'a pas été président de la République, or c'est essentiellement de cette manie américaine d'occire les présidents que ce fil visait à discuter:
en plus des assassinats réussis, j'ai mentionné initialement qu'il y avait eu plus de 20 tentatives d'assasinats présidentiels ratés (je dis bien tentatives, pas juste complot). Pratiquement tous les présidents modernes ont subi une ou plusieurs tentatives.
Citons entre autres Jackson, Teddy Roosevelt, FDR, Truman, Nixon, Kennedy (une fois avant celle qui fut la bonne), Ford (2 tentatives), Reagan, GHW Bush, Clinton (2 tentatives), GW Bush (4 tentatives).
Il y a eu également de nombreux assassinats de figures politiques non présidentielles aux US, et j'en ai cité deux ou trois mais leur liste est bien plus longue que celle que j'ai donnée et elle comprend beaucoup de noms de politiciens locaux inconnus en France que je n'ai pas jugé utile de citer.
Et donc si l'on se met à compter tous les assassinats politiques américains, présidentiels ou non, réussis ou ratés, la France est surclassée, et de loin. Je n'ai d'ailleurs même pas mentionné l'assassinat de personnalités politiques pourtant majeures comme Martin Luther King et Malcolm X.
MLK qui n'a pas fini de polariser les Américains puisque la police US vient d'arrêter les organisateurs d'un attentat qui devait avoir lieu sur le parcours de la MLK parade à Washington hier.
Deusio, comme on le souligne plus haut, Barthou, président du Conseil , n'a été tué que par accident: c'est le tir maladroit d'un policier ripostant au tir du terroriste Vlado Tchemozenski qui l'a atteint, donc on ne peut donc pas compter légitimement sa mort comme assassinat politique: ce n'est pas lui qui était visé, pas plus qu'on ne peut comptabiliser comme assassinats politiques les meurtres de personnes accompagnant le président des EU tuées accidentellement lors de tentatives d'attentats présidentiels ratées.
Cela ne fait que deux présidents, et un président du Conseil, donc trois à la rigueur :mrgreen: .

Enfin Sadi Carnot présente avec le président US McKinley le point commun d'être tombé sous les balles d'un anarchiste. La vague de terrorisme anarchiste qui a duré quelques années en Europe et aux US a été assez meurtrière: elle a également coûté la vie à Elisabeth d'Autriche, au roi Umberto d'Italie et à l'homme d'Etat espagnol Canovas del Castillo.
Contrairement à la France, ce thème de l'assassinat présidentiel fait vraiment partie de la culture américaine: il est traité dans de nombreux livres de politique-fiction, et pas mal de productions hollywoodiennes et de séries télé l'ont abordé.
Juste un point assez paradoxal avant d'aborder le sujet plus en détail: un assassin politique espère généralement, en tuant un politicien, éliminer du pouvoir la tendance/parti politique que ce politicien représente, et donc mettre fin ainsi à l'application par le gouvernement d'une certaine politique à laquelle il est opposé.
Or cette motivation fondamentale de l'assassinat politique ne peut exister aux EU (sauf dans le cas d'assassins particulièrement ignorants et/ou stupides), puisque la Constitution stipule que le remplaçant du président en cas de décès est le vice-président, qui par définition appartient au même parti politique que lui.
Le changement de politique que l'on peut espérer d'un assassinat présidentiel est donc par définition minime aux EU.


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Message Publié : 19 Jan 2011 21:17 
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Salluste
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Citer :
Or cette motivation fondamentale de l'assassinat politique ne peut exister aux EU (sauf dans le cas d'assassins particulièrement ignorants et/ou stupides), puisque la Constitution stipule que le remplaçant du président en cas de décès est le vice-président, qui par définition appartient au même parti politique que lui.
Le changement de politique que l'on peut espérer d'un assassinat présidentiel est donc par définition minime aux EU



Après tout c'est Lyndon Johnson qui a fait voté la Loi sur les Droits Civiques promis par Kennedy. Quelqu'en soit les motivations des assassins de JFK, il faut signaler que son successeur a repris sa politique sur les minorités et à appliquer concrètement les idées développés par JFK.

Mais je reconnais au moins une vertu au parallèle avec USA et à la France, ce sont des deux Pays qui partagent une passion particulière pour la politique. Alors que certains pays ont un rapport plus détaché à la politique ou à la chose publique, l'agitation, les mouvements contestataires, les assassinats sont plus nombreux dans ces deux pays. Je me trompe peut-être, mais je sens que ces deux pays ont un rapport particulier au politique que d'autres non pas... Déjà parce que pendant longtemps, ce furent les deux seuls grandes Républiques de leur époque.


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