Voici mes fameux chiffres (je me suis un peu mélangée les pinceaux hier dans l'ordre) :
1 - Ascendances allemandes : 42,8 millions
2 - Ascendances irlandaises : 30,5 millions
3 - Ascendances anglaises : 24,5 millions
4 - Ascendances italiennes : 15,6 millions
5 - Ascendances polonaises : 9,0 millions
6 - Ascendances françaises : 8,3 millions
Ces chiffres datent de 2005. J'ai complètement oublié où je les avais piochés...
N'oublions que la plupart des Américains ont maintenant des origines "mêlées", ce qui fausse un peu la donne.
J'avais fait cette recherche en écrivant un article sur une émigrante originaire de mon département.
J'avais notamment écrit un couplet sur la "conquête de l'Ouest" (comprendre : l'émigration vers l'Amérique) au XIXe, dont voici la teneur :
Vers l'Ouest
Nous le savons, ce sont les Européens qui ont "fait" les Etats-Unis. Aux origines, ils ne furent que quelques centaines d'Anglais et de Français à braver les dangers innombrables de l'Atlantique, sur les traces des explorateurs, pour aller exploiter les terres fertiles du Nouveau Monde. Au XVIIe siècle, les crises économiques et les persécutions religieuses poussèrent encore quelques poignées de pionniers à s'embarquer pour les colonies anglaises et le Canada.
Mais c'est aux lendemains de la Révolution en France, et parallèlement à la progression de la Révolution industrielle un peu partout en Europe, que s'amorce une migration de masse vers les Etats-Unis. En effet, l'industrialisation rapide des grandes nations (vers 1750 en Angleterre, à la fin du XVIIIe siècle en France, vers 1815 en Allemagne, pour ne citer que quelques exemples), et l'amélioration sensible des conditions de vie (alimentation, hygiène, médecine) entraîne une hausse démographique rapide. L'exode rural commence à vider les campagnes au profit des zones suburbaines, créant une nouvelle classe sociale : le prolétariat. Rapidement, les faubourgs explosent sous la pression démographique. La crise économique frappe de plein fouet tous les états, par ailleurs en proie à de profonds bouleversements politiques et sociaux, sur fond de tensions latentes entre grandes puissances. Les classes sociales moins favorisées sont les premières à souffrir du marasme. Les conditions de vie ouvrières dans les faubourgs sont épouvantables (Emile Zola s'en inspire pour sa
Comédie Humaine), voire inhumaines (Victor Hugo est contraint à l'exil dans les îles anglo-normandes jusqu'en 1871 pour avoir ouvertement critiqué le gouvernement de Napoléon III et dénonce à plusieurs reprises les conditions de vie misérables des ouvriers, notamment le travail auquel sont soumis les enfants).
Après la Révolution américaine et la proclamation de la Loi d'Indépendance qui accorde aux anciennes colonies leur pleine souveraineté, les Etats-Unis d'Amérique s'orientent eux aussi vers un développement économique rapide. Les voies de communication se multiplient et, après 1848, la construction des voies ferrées transcontinentales favorise la poussée pionnière vers les territoires de l'ouest encore vierges, au détriment, hélas, des populations indigènes largement décimées par cette migration massive. Après la Guerre de Sécession (1861 - 1865), l'unité de l'Union Américaine se stabilise. Sous l'impulsion des états du nord, les Etats-Unis deviennent une puissance de type industriel. En 1877, la loi américaine sur les territoires désertiques offre des superficies de plusieurs kilomètres carrés pour 125 dollars l'acre à qui veut les irriguer. Puis, la loi de 1878 sur les forêts et les carrières permet à tout un chacun d'acheter 160 acres de forêts pour 2,5 dollars l'acre.
Entre 1820 et 1937, plus de 53,7 millions d'immigrés arrivent aux US, dont 12 340 000 d'Europe Centrale (Allemagne, Autriche, Pologne) et 13 070 000 d'Europe du Nord Ouest (Anglais, Irlandais, Français et Scandinaves). En 1855, Castel Garden, l'un des théâtres les plus prestigieux de New York, se transforme en bureau de l'immigration. Le foyer est aménagé pour les visites médicales. Les migrants mettent environ six heures à s'inscrire et à passer cette visite obligatoire. Si tout est en ordre, ils franchissent alors la passerelle en bois qui mène à Manhattan où, chaque jour, s'empresse une foule innombrable. En 1900, 7000 émigrants arrivent chaque jour à Ellis Island. La population américaine augmente à cette époque de dix millions en dix ans. A partir de 1904, le moteur à vapeur permet de réduire la durée des voyages à moins d'un mois, alors qu'auparavant les navires à voiles amenaient les immigrants au terme d'une traversée inconfortable, dans des entreponts surpeuplés, humides et insalubres.
(suit l'étude de l'émigrante loir-et-chérienne qui m'intéressait).
Puis en conclusion :
Des millions d'Européens ont donc quitté le vieux continent pour l'Amérique du Nord, principalement au XIXe siècle, époque de progrès industriel fulgurant cartes, mais aussi de misère sociale et de persécutions innombrables. Leur flux s'est tari au fur et à mesure que la paix et la prospérité se sont installées en Europe. Lors du dernier recensement, effectué en l'an 2000 aux Etats-Unis, 80% des Américains ont revendiqué une ou plusieurs origines, avec une forte dominance européenne, même si elle tend à se réduire au profit des communautés d'ascendance afro-américaine, latino-américaine et asiatique.
Je ne suis pas sûre que je réécrirais ça de la même façon à l'heure actuelle...