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La communauté asiatique américaine n' pas la même composition sociologique que les noirs ou les hispaniques, sa réussite sociale est bien plus importante, elle ne subit donc pas les mêmes efffets de l'inégalité et de la pauvreté
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Les immigrés arrivant du Cambodge, du Vietnam ou de Corée du Sud ne sont pas plus riches, ou de classe sociale généralement plus élevée que les immigrés hispaniques.
Simplement, leur culture d'origine est plus "américano-compatible" que les cultures des pays d'Amérique latine.
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Il me faudrait retrouver la dite ville et l'étude en question, mais jusque dans les années 70, il existait une ville aux USA composée dans son écrasante majorité par des immigrés italiens et des italo-américains. Il existait des inégalités claires entre les habitants de cette ville, mais elles n'étaient pas affichées, ni étalées sur la place publique de sorte que la perception de l'inégalité était très basse. Cela a eu des effets considérables sur la santé de ses habitants et sur la violence.
Aussi, l'intolérance à l'inégalité à tendance à augmenter aux EU, pas chez les riches bien sûr, plutôt dans les classes qui en sont victimes
En effet, en ce qui concerne les vagues migratoires du XIXème , ces immigrants arrivaient majoritairement de cultures traditionnelles très inégalitaires, auxquelles leur installation aux EU leur donnait l'espoir d'échapper.
Habitués aux inégalités, ils étaient conscients que , pour grimper dans l'échelle sociale américaine, il faudrait accepter de galérer dans des emplois "bas de gamme" pendant quelque temps, accepter certaines discriminations socio-économiques pendant quelque temps, et bien sûr, travailler dur, économiser, investir, entreprendre, faire des affaires.
Ils étaient donc prêts à accepter temporairement un certain degré d'inégalité pour, justement, pouvoir échapper plus tard à ces inégalités.
Ce n'était pas juste une question de race: les immigrants irlandais ont été sauvagement discriminés à leur arrivée aux EU ("no irish nor blacks" , mais certains au bout de deux ou trois générations, sont arrivés à se hisser au pinacle (cf la famille Kennedy à Boston).
Les immigrants plus récents, du moins ceux de certains groupes, n'acceptent plus de rester ainsi quelque temps dans la "salle d'attente" du rêve américain. Ils veulent des résultats rapides, sans être nécessairement prêts à faire les efforts et sacrifices consentis par les immigrants des générations précédentes.
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Cependant, force est de constater que dans une culture qui affiche, tout du moins dans son discours, la promotion de l'égalité entre les hommes, les droits naturels, la justice, l'équité, la défense de la dignité humaine, le droit pour tous au bonheur, le tout dans une société inondée par la publicité et le devoir de consommation et de réussite sociale, l'inégalité, ou plutôt la perception de l'inégalité comme vous l'avez justement fait remarquer, joue un rôle déterminant dans les déclenchements de la violence.
Les émeutes "strictement' raciales ont été historiquement essentiellement le fait de la communauté noire. La dernière émeute importante de ce type étant justement celle qui a éclaté dans les 90s suite aux violences policières dont avait été victime Rodney King, qui vient de mourir.
Les violences de groupe dues aux hispaniques sont différentes: elles sont généralement le résultat de guerres entre gangs qui se disputent des "territoires", ou le marché pour telle ou telle drogue. Les gangs hispaniques de la région de Los Angeles ou de Miami (les Creeps et les Bloods étaient les plus connus), existent depuis longtemps (cf West Side Story); ces gangs apparaissent et disparaissent comme des champignons et sont redoutés pour leur grande violence.
Il y a traditionnellement des rivalités aigues et meurtrières entre gangs noirs et gangs hispaniques. Il y a aussi une détestation intense des asiatiques de la part les Africains-Américains: quand il y a des émeutes raciales, les AA pillent systématiquement les magasins appartenant/tenus par des asiatiques, qu'ils accusent d'être des exploiteurs. Et réciproquement, les asiatiques n'aiment guère les AA, et se méfient d'eux, les voyant tous comme des délinquants/criminels potentiels.
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Enfin, pour en revenir aux cas américains, un facteur que nous n'avons pas encore mentionné et qui me semble également pertinent, tout du moins pour l'Amérique latine, c'est le machisme ambiant dans la culture latino-américaine.
C'est un facteur de violences et de problèmes d'intégration dans les communautés/cultures hispaniques en effet. Cela dit, les sociétés asiatiques ne sont pas non plus des modèles d'égalité des sexes; il semblerait cependant que le machisme très réel dans ces sociétés se manifeste sous des formes moins agressives et violentes que dans les cultures sud-américaines.