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Message Publié : 17 Juin 2012 16:32 
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Jean Froissart
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Les deux continents américains se caractérisent et se sont caractérisés par une violence très importante.
De la violence légendaire des Etats-Unis (far west), à la violence d'un pays comme le Brésil ou de 1998 à 2008, 500 000 personnes on été assassinés ou à la violence de pays comme le Vénézuela, la Colombie ou le Mexique ou sévit actuellement une terrible guerre civile contre les narcos.

Cette violence est-elle due aux insuffisances historiques du système judiciaire ?
Ou est elle culturelle (voir la violence des films américains) ?
Est-elle liée à l'extermination des indiens ?

_________________
"L'histoire me sera favorable car j'ai l'intention de l'écrire". Winston Churchill.


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Message Publié : 17 Juin 2012 19:46 
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Jean Mabillon
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En Amérique du nord Canada,Usa ,politiquement stables, la violence est assez similaire à l'ensemble de l'Europe. Dans les pays plutôt instables politiquement,la violence est plus importante car l'administration est très mal implantée et bien débordée par des problèmes de surpopulation non encadrée. La violence du Far-West est assez mythique,les morts violentes dans les états fort urbanisés à New-York ou Chicago ont sans doute été plus nombreuses,je crois que des statistiques existent...bien sur;il y a eu les "guerres indiennes",il est fort probable que davantage d'indiens sont morts suiteaux famines et aux épidémies nées du contact avec les européens que sous les balles des Colts ou des Gatlings...


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Message Publié : 19 Juin 2012 0:33 
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Je ne crois pas que la violence entre les USA et l'europe soit comparable....

Plusieurs facteurs me semblent entrer en jeu pour expliquer la violence qui frappe une bonne partie des Amériques. Il faut d'abord considérer que les pays sont touchés à des degrés divers, la violence n'est pas la même au Mexique et au Chili, loin de là. Parmi les facteurs :

_ La libre circulation des armes, notamment aux USA
_ Un degré d'inégalité considérable, or plus une société est inégalitaire, plus le taux de violence à tendance à croître.
_ Particularismes culturels : sociétés chrétiennes, démocratiques,au passé colonial et esclavagiste.
_ L'économie narcotique.
_ La propre culture de la violence. Une fois que le cycle est lancé, lorsque vous naissez dans un quartier ou une famille marqué par la criminalité, il est très difficile d'échapper à cet environnement et de briser le cycle qui s'alimente ainsi de lui même.


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Message Publié : 19 Juin 2012 7:07 
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Jean Mabillon
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_ Un degré d'inégalité considérable, or plus une société est inégalitaire, plus le taux de violence à tendance à croître.
_ Particularismes culturels : sociétés chrétiennes, démocratiques,au passé colonial et esclavagiste.


L'étude des stats criminelles met en évidence que l'explication économique/idéologique du taux de criminalité ne marche pas: le niveau d'inégalité n'entraîne pas nécessairement un accroissement du taux de violence.
D'abord, la configuration particulière de l'inégalité peut être variable: si il y a inégalité entre une classe moyenne importante et stable économiquement et une classe de très riches, avec un ascenseur social qui marche entre les deux classes et garantit de vraies possibilités de promotion socio-économique aux éléments les plus travailleurs et entreprenants de la classe moyenne, pourquoi de toute façon y aurait il plus de violences?
C'était assez le modèle américain jusqu'à l'apparition de la crise et du relatif déclin de la puissance économique et de la mobilité sociale américaine qu'elle a entraînés.
C'est une façon devoir très française de penser que les riches doivent être nécessairement hais par les pauvres et que la constatation de leur richesse doit pousser nécessairement ceux-ci au crime ; c'est loin d'être le cas partout.
Les inégalités POURRAIENT à la rigueur être facteur de violences dans un type de structure sociale "tiers mondiste": une classe de très riches, beaucoup de pauvres vivant dans l'insécurité économique, une classe moyenne économiquement stable peu importante.
Mais en fait, si l'on regarde les stats, les inégalités socio-économiques de ce type ne sont pas nécessairement cause de violences.
Par exemple, le taux de meurtres est certes record en Afrique du Sud, une société brutale où il y a de grandes inégalités sociales, mais il est aussi très élevé en Australie, où ce n'est pas le cas.
D'abord, de quel type de violences parle t'on? Les taux records de viols et les taux records de meurtres ne se produisent pas dans les mêmes pays, ce sont deux types de violence liés à des facteurs culturels différents. Ensuite, le report de certains types de violences peut être faible dans certains pays (par exemple, le nombre de viols est important mais les viols sont peu reportés par les victimes, c'est le cas dans certains pays où la victime est considérée comme responsable du viol et/ou mariée de force à son violeur).
On peut dire, sur la base des stats criminelles, que les facteurs culturels semblent être les plus importants pour ce qui est de l'impact sur le taux de criminalité: certaines sociétés très inégalitaires sont peu violentes parce que, culturellement, la résolution des différends et conflits par la violence y est considérée comme peu souhaitable, voire honteuse.
En termes clairs, chacun reste à la place inégalitaire que lui assigne la société, sans chercher à corriger ces inégalités par la violence.
Des sociétés très inégalitaires comme le Yemen, l'Azerbaidjan, le Kyrgiztan, pays ayant néanmoins un taux de meurtres minimal, sont des sociétés traditionnelles où les gens sont très conditionnés culturellement et "encadrés " par leur groupe social, qui les prend en charge intégralement, idéologiquement et matériellement, et leur prescrit en détail leur comportement, avec mise à l'écart et punition sévère si ces normes comportementales ne sont pas respectées; l'Arabie séoudite, pays où le formatage idéologique/religieux (comme au Yemen) est des plus contraignants, et où les rares voleurs sont punis d'amputation selon la sharia, a un taux de vol et de viols très faible. Mais le viol est tellement honteux pour la victime qu'on peut suppposer que ce crime y est massivement sous-reporté.
Un des pays où le taux de violences combinées serait maximal est.... la Finlande, pays économiquement stable, de fortes classes moyennes et peu inégalitaire.
Donc pour en revenir aux US, si le taux de violences y est effectivement relativement plus élevé qu'en Europe, il faut voir d'abord si certaines violences (viol) n'y sont pas davantage reportées. Et bien entendu, quels types de violences sont pris en compte dans ces stats: les critères selon lesquels les violences sont comptabilisées, variables selon les pays, impactent le résultat final.
Et garder présent à l'esprit que la libre circulation des armes --facteur culturel--y est un facteur de violences majeur.


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Message Publié : 19 Juin 2012 12:09 
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Le facteur de l'inégalité est déterminant dans le taux de violence d'un pays, mais il est loin d'être le seul critère et il ne se suffit pas à lui même. Ce n'est pas une vision française, c'est une vision scientifique, et je n'ai jamais affirmé que cela était dû au fait que les pauvres haïraient nécessairement les riches et que la constatation de leur richesse les amèneraient directement au crime.

Vous prenez l'exemple américain doté d'une classe moyenne conséquente ce qui porte bel et bien atteinte aux effets de l'inégalité sur la violence. Le problème est que les populations noires et hispaniques ont une classe moyenne bien plus réduite que celle des blancs sans même évoquer les WASP. Les communautés noires et hispaniques ne vivent pas tout à fait dans la même Amérique que celle que vous décrivez: une Amérique certes inégalitaire, mais où la présence importante d'une classe moyenne vient grandement atténuer les effets de l'inégalité. Or ce sont les populations noires et hispaniques qui sont les principales ( pas les seules ) responsables des délits et des crimes qui ont lieu au USA, les mêmes populations qui sont les plus exposées aux inégalités.


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Message Publié : 19 Juin 2012 12:19 
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J'ajoute qu'en matière de violence, le taux d'inégalité est plus pertinent que le taux de pauvreté. Or s'il existe une vision française des choses, c'est peut être celle de considérer que c'est la pauvreté qui explique et cause les violences, les crimes et les délits. Pourtant, en des zones géographiques diverses et avec des paramètres sociaux et culturels différents, on peut constater que le pauvreté dans un contexte égalitaire ( le bonheur d'être tous pauvres :rool: ) n'entraîne pas nécessairement de violence. Les inégalités et les facteurs culturels sont bien plus déterminants que le taux de pauvreté.


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Message Publié : 19 Juin 2012 12:52 
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La Finlande est justement un bon exemple qui démontre que les facteurs économique ne se suffisent pas à eux même, pas même le facteur inégalitaire. Dans le cas finlandais, le facteur culturel, et plus précisément la consommation d'alcool, joue un rôle prépondérant, bien plus pertinent que la pauvreté ou même l'inégalité.


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Message Publié : 19 Juin 2012 13:19 
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Vous prenez l'exemple américain doté d'une classe moyenne conséquente ce qui porte bel et bien atteinte aux effets de l'inégalité sur la violence. Le problème est que les populations noires et hispaniques ont une classe moyenne bien plus réduite que celle des blancs sans même évoquer les WASP. Les communautés noires et hispaniques ne vivent pas tout à fait dans la même Amérique que celle que vous décrivez: une Amérique certes inégalitaire, mais où la présence importante d'une classe moyenne vient grandement atténuer les effets de l'inégalité. Or ce sont les populations noires et hispaniques qui sont les principales ( pas les seules ) responsables des délits et des crimes qui ont lieu au USA, les mêmes populations qui sont les plus exposées aux inégalités


C'est là qu'on retombe sur les facteurs culturels: ce sont en effet les populations noires et hispaniques qui sont proportionnellement responsables d'une criminalité plus élevée que les caucasiens.
Mais--ce qui montre que le fait d'être une minorité et/ou d'origine immigrée n'est pas le facteur déterminant pour ce qui est des violences--la communauté asiatique américaine a des taux de criminalité inférieurs à la population caucasienne, de même qu'un taux de réussite scolaire/universitaire et de diplômes supérieur, à revenu égal et même inférieur, aux caucasiens.
Enfin, ce n'est pas l'inégalité en soi qui est cause de violences, c'est la perception culturelle de ces inégalités--ce qui est très différent.
J'ai donné plus haut des exemples de sociétés très inégalitaires (Yemen) où le taux de criminalité est néanmoins minimal. Ces sociétés sont des cultures patriarcales/religieuses traditionnelles très hiérarchisées, où les inégalités de fortune, de pouvoir, de sexe sont vues comme naturelles, inévitables, inchangeables et surtout positives: elles sont validées par ces cultures comme conditions du bon fonctionnement de l'ordre social: celui-ci est vu comme reposant sur des fonctions socio-économiques (et sexuelles) clairement définies et fortement différenciées.
Autrement dit, dans ces sociétés, le formatage culturel inégalitaire très prégnant fait que chacun--riche ou pauvre, homme ou femme, de tel ou tel groupe/tribu/religion-- accepte de rester à sa place, et n'essaie pas d'en changer: les fils prennent la succession de leur père dans la boutique, ou au gouvernement, c'est ainsi, on n'y peut rien changer, les inégalités sont acceptées comme étant la trame de l'ordre du monde --qui émane lui-même (au Yemen) de l'ordre divin; dans ces conditions, elles procèdent donc de la volonté de Dieu, et ce serait se rebeller contre celle-ci que de refuser de s'y soumettre.
Tout individu qui n'accepterait pas cet ordre social très hiérarchisé et inégal est réprouvé, stigmatisé, puni. Il s'exclut ainsi de facto de son groupe, ce qui est rapidement invivable pour lui. C'est donc le fait même que ces sociétés sont très hiérarchisées, très autoritaires , que l'individu n'y a aucune liberté ni guère de marge d'amélioration par rapport a sa condition sociale d'origine ni les moyens de se dégager du formatage socio-culturel qu'il subit qui fait que les inégalités y sont acceptées.
Dans les sociétés occidentales, l'individu n'est pas supposé rester là où il est né d'une part, et d'autre part, les inégalités sont vues comme non naturelles, donc changeables, et surtout peu souhaitables, plutôt mauvaises pour l'ordre social.
C'est cette faible tolérance à l'inégalité des sociétés occidentales, liée à l'importance numérique/sociologique des classes moyennes, qui peut être un facteur dans le taux de violences, et non l'inégalité en soi.


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Message Publié : 19 Juin 2012 14:50 
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La communauté asiatique américaine n' pas la même composition sociologique que les noirs ou les hispaniques, sa réussite sociale est bien plus importante, elle ne subit donc pas les mêmes efffets de l'inégalité et de la pauvreté.

Je n'ai pas affirmé que c'est l'inégalité en soi qui génère de la violence, de même que ce n'est pas le facteur culturel en soi qui la génère. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'avec ce facteur d'inégalité, j'ai adjoint des paramètres culturels comme le christianisme, la démocratie ou l'accès aux armes.

Enfin je vous rejoins pour ce qui concerne la perception de l'inégalité. Sans même aller jusqu'à évoquer les cas de cultures ou de religions qui justifient et encouragent les inégalités, il existe des cas très intéressants en occident même. Il me faudrait retrouver la dite ville et l'étude en question, mais jusque dans les années 70, il existait une ville aux USA composée dans son écrasante majorité par des immigrés italiens et des italo-américains. Il existait des inégalités claires entre les habitants de cette ville, mais elles n'étaient pas affichées, ni étalées sur la place publique de sorte que la perception de l'inégalité était très basse. Cela a eu des effets considérables sur la santé de ses habitants et sur la violence.

Cependant, force est de constater que dans une culture qui affiche, tout du moins dans son discours, la promotion de l'égalité entre les hommes, les droits naturels, la justice, l'équité, la défense de la dignité humaine, le droit pour tous au bonheur, le tout dans une société inondée par la publicité et le devoir de consommation et de réussite sociale, l'inégalité, ou plutôt la perception de l'inégalité comme vous l'avez justement fait remarquer, joue un rôle déterminant dans les déclenchements de la violence.


Enfin, pour en revenir aux cas américains, un facteur que nous n'avons pas encore mentionné et qui me semble également pertinent, tout du moins pour l'Amérique latine, c'est le machisme ambiant dans la culture latino-américaine.


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Message Publié : 19 Juin 2012 17:35 
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La communauté asiatique américaine n' pas la même composition sociologique que les noirs ou les hispaniques, sa réussite sociale est bien plus importante, elle ne subit donc pas les mêmes efffets de l'inégalité et de la pauvreté
.

Les immigrés arrivant du Cambodge, du Vietnam ou de Corée du Sud ne sont pas plus riches, ou de classe sociale généralement plus élevée que les immigrés hispaniques.
Simplement, leur culture d'origine est plus "américano-compatible" que les cultures des pays d'Amérique latine.


Citer :
Il me faudrait retrouver la dite ville et l'étude en question, mais jusque dans les années 70, il existait une ville aux USA composée dans son écrasante majorité par des immigrés italiens et des italo-américains. Il existait des inégalités claires entre les habitants de cette ville, mais elles n'étaient pas affichées, ni étalées sur la place publique de sorte que la perception de l'inégalité était très basse. Cela a eu des effets considérables sur la santé de ses habitants et sur la violence.


Aussi, l'intolérance à l'inégalité à tendance à augmenter aux EU, pas chez les riches bien sûr, plutôt dans les classes qui en sont victimes :mrgreen:
En effet, en ce qui concerne les vagues migratoires du XIXème , ces immigrants arrivaient majoritairement de cultures traditionnelles très inégalitaires, auxquelles leur installation aux EU leur donnait l'espoir d'échapper.
Habitués aux inégalités, ils étaient conscients que , pour grimper dans l'échelle sociale américaine, il faudrait accepter de galérer dans des emplois "bas de gamme" pendant quelque temps, accepter certaines discriminations socio-économiques pendant quelque temps, et bien sûr, travailler dur, économiser, investir, entreprendre, faire des affaires.
Ils étaient donc prêts à accepter temporairement un certain degré d'inégalité pour, justement, pouvoir échapper plus tard à ces inégalités.
Ce n'était pas juste une question de race: les immigrants irlandais ont été sauvagement discriminés à leur arrivée aux EU ("no irish nor blacks" , mais certains au bout de deux ou trois générations, sont arrivés à se hisser au pinacle (cf la famille Kennedy à Boston).
Les immigrants plus récents, du moins ceux de certains groupes, n'acceptent plus de rester ainsi quelque temps dans la "salle d'attente" du rêve américain. Ils veulent des résultats rapides, sans être nécessairement prêts à faire les efforts et sacrifices consentis par les immigrants des générations précédentes.

Citer :
Cependant, force est de constater que dans une culture qui affiche, tout du moins dans son discours, la promotion de l'égalité entre les hommes, les droits naturels, la justice, l'équité, la défense de la dignité humaine, le droit pour tous au bonheur, le tout dans une société inondée par la publicité et le devoir de consommation et de réussite sociale, l'inégalité, ou plutôt la perception de l'inégalité comme vous l'avez justement fait remarquer, joue un rôle déterminant dans les déclenchements de la violence.


Les émeutes "strictement' raciales ont été historiquement essentiellement le fait de la communauté noire. La dernière émeute importante de ce type étant justement celle qui a éclaté dans les 90s suite aux violences policières dont avait été victime Rodney King, qui vient de mourir.
Les violences de groupe dues aux hispaniques sont différentes: elles sont généralement le résultat de guerres entre gangs qui se disputent des "territoires", ou le marché pour telle ou telle drogue. Les gangs hispaniques de la région de Los Angeles ou de Miami (les Creeps et les Bloods étaient les plus connus), existent depuis longtemps (cf West Side Story); ces gangs apparaissent et disparaissent comme des champignons et sont redoutés pour leur grande violence.
Il y a traditionnellement des rivalités aigues et meurtrières entre gangs noirs et gangs hispaniques. Il y a aussi une détestation intense des asiatiques de la part les Africains-Américains: quand il y a des émeutes raciales, les AA pillent systématiquement les magasins appartenant/tenus par des asiatiques, qu'ils accusent d'être des exploiteurs. Et réciproquement, les asiatiques n'aiment guère les AA, et se méfient d'eux, les voyant tous comme des délinquants/criminels potentiels.


Citer :
Enfin, pour en revenir aux cas américains, un facteur que nous n'avons pas encore mentionné et qui me semble également pertinent, tout du moins pour l'Amérique latine, c'est le machisme ambiant dans la culture latino-américaine.


C'est un facteur de violences et de problèmes d'intégration dans les communautés/cultures hispaniques en effet. Cela dit, les sociétés asiatiques ne sont pas non plus des modèles d'égalité des sexes; il semblerait cependant que le machisme très réel dans ces sociétés se manifeste sous des formes moins agressives et violentes que dans les cultures sud-américaines.


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Message Publié : 19 Juin 2012 19:34 
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C'est fou la capacité que vous avez eu à détourner mes propos au cours de ce sujet.

Les communautés asiatiques n'ont certes pas eu nécessairement des départ plus facile que les hispaniques, mais force est de constater sans doute pour les raisons que vous évoquez, que les communautés asiatiques réussissent mieux et ont une classe moyenne importante.


L'exemple que je donnais de cette communauté italo-américaine dans une ville donnée ne visait pas à démontrer qu'ils avaient accepté plus facilement les inégalités, au contraire, cette ville a pris soin pendant des décennies de ne pas afficher les inégalités afin de faire percevoir à sa population qu'une égalité existait entre les habitants, une égalité qui dans les faits était factice.

D'autre part nous parlions de violence en général, et les violences de la communautés noires ne se cantonnent pas à des émeutes raciales.


Mais peut être y-a t il simplement eu un quiproco, car à vous lire, j'ai vraiment le sentiment que l'inégalité et dans une moindre mesure la pauvreté, ne joue aucun rôle, même en occident, en matière de facteur de violence. Un peu à l'exemple de certaines personnes pour qui, les aspects culturels ne jouent aucun rôle dans l'émergence de la violence et pour qui tout s'explique par les contraintes économiques.


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Message Publié : 21 Juin 2012 19:56 
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galoniger a écrit :
Le facteur de l'inégalité est déterminant dans le taux de violence d'un pays, mais il est loin d'être le seul critère et il ne se suffit pas à lui même.

Tonnerre vous a donné l'exemple de l'Arabie saoudite et du Yémen, j'ajoute celui des Emirats arabes unis, société fondamentalement inégalitaire et d'un taux de pauvreté conséquent (19,5 % en 2003), mais au taux de criminalité très faible. La cruauté et l'inéluctabilité des peines encourues m'en paraissent les causes.

"Le devoir tacite de l’aristocrate... enseigner, quelquefois par d’atroces exemples." (Frank Herbert)

Les magistrats ne sont-ils pas nos premiers éducateurs ?

Un rapport de l'association SOS Justice mentionnait d'ailleurs une étude établissant aux Etats-Unis une corrélation entre la systématicité des peines, mêmes indulgentes, et l'effondrement de la criminalité.
galoniger a écrit :
Les inégalités et les facteurs culturels sont bien plus déterminants que le taux de pauvreté.

A ce titre, je me suis toujours demandé quel était le taux de pauvreté de Monaco. En tout cas, les pétromonarchies arabes invalident votre hypothèse sur l'importance des inégalités socio-économiques.


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Message Publié : 21 Juin 2012 20:47 
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Dans des pays comme le Brésil, l'Afrique du Sud ou les États-Unis, la violence de la société est à chercher dans la diversité de la population.

_________________
"En temps de paix, le sage prépare la guerre." - Horace


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Message Publié : 21 Juin 2012 22:08 
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Luigi a écrit :
Dans des pays comme le Brésil, l'Afrique du Sud ou les États-Unis, la violence de la société est à chercher dans la diversité de la population.



:rool: :rool: :rool: :rool: :rool: :rool: :rool: :rool: :rool: :rool: :rool: :rool: :rool: :rool:

Non, les pétromonarchies démontrent simplement qu'avec les dollars du pétrole, et une répression suffisamment horrible, vous arriverez largement à juguler la violence.

Ce n'est pas parce qu'une violence est jugulée et contenue, que les inégalités ne peuvent pas être source de violence. Si vous instaurez une répression assez violente et efficace pour être dissuasive, la violence chutera. Cela ne veut pas dire que les inégalités, ne sont pas sources de violences, mais que votre répression est assez efficace et dissuasive pour empêcher que ces violences émergent.

Si je reprends votre rhétorique, c'est un peu comme si on affirmait que le machisme, le sadisme, les haines ethniques, la psychopathie, ou un large accès à l'armement ne peuvent pas être des sources de violence, tout simplement parce que vous trouvez des pays dans lesquels, en dépit de la présence de ces facteurs, la violence reste minimum. A ma connaissance, le Yémen est un pays ou presque tout le monde est armé, pourtant la violence semble rester basse. Doit on en déduire qu'un large accès aux armes ne peut en aucun cas être considéré comme une source potentielle de violence ?

Le problème c'est qu'il n'est pas évident pour tout les pays du monde de mettre en place un appareil répressif efficace, c'est bien beau de vouloir mettre fin aux violences des FARC, encore faut il pouvoir les déloger de la jungle colombienne et que l' Etat colombien soit capable d'instaurer le monopole de la violence dans ces territoires.

Que vous le vouliez ou non, l'iniquité, ou plutôt la perception de l'iniquité comme l'a souligné Tonnerre, qu'elle soit économique, politique, sociale etc, rend les gens dingues. Et vous me citez ces merveilleux pays de la péninsule arabique ou les taux de violence semble pouvoir être cités en exemple : quid des printemps arabes ? Quid des violences physiques, mentales et législatives exercées par ces régimes sur leur population ? J'imagine que ne sont pas des violences aux yeux de tout le monde puisqu'elles sont " légitimes " :rool:


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Message Publié : 21 Juin 2012 22:21 
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Plutarque
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Pour les anglophones et les personnes intéressées par les effets du stress et de l'iniquité sur les comportements violents :

http://www.radiolab.org/2009/oct/19/new-baboon/


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