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Comportement prédateur eut été un peu moins péjoratif déjà....
Le pillage avait une place certaine dans l'économie de certaines tribus (comme de toute les civilisations si l'on y réfléchit, même si le pillage a été suivi de colonisation, cette dernière étant un grand pillage organisé et durable dans le temps). De là à dire qu'elle avait reléguée la chasse, la cueillette et l'artisanat au second plan non!
Justement, si, et je peux vous donner mes sources à ce sujet.
C'était le cas des Comanches et d'une bonne partie des Apaches, voire des Comancheros. Les questions indiennes d'Amérique du Nord sont mal connues en France, et la plupart des livres essentiels sur ce sujet ne sont pas traduits.
Il y en a un au moins qui a été traduit, et dont je vous conseille vivement la lecture sur les Comanches, c'est "Empire of the Summer Moon" de S.C. Gwyne (l'Empire de la lune d'été), et je vous conseille aussi la lecture de "The Rise and Fall of North American Indians" de William Brandon (j'ignore s'il a été traduit) sur l'ensemble des tribus d'Amérique du Nord.
Ces livres, et d'autres livres que j'ai du lire sur cette question, font état d'une évolution parasitique des Comanches en particulier, avec les raids devenant une activité prioritaire et reléguant la chasse au second plan.
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C'est bien l'extermination des bisons qui a provoqué la fin de la civilisation des plaines (et ce de manière calculée de la part des autorités américaine, notamment Sherman). Si la chasse avait été secondaire face au pillage, les tribus des plaines n'en auraient pas été si affectées et auraient pu continuer à piller.
Ce n'est pas seulement l'extermination des bisons, c'est aussi le fait que les indiens ont été peu à peu expulsés des territoires sur lesquels la chasse mais aussi la cueillette (qui jouait un plus grand rôle que la chasse dans la survie alimentaire des tribus indiennes) et l'agriculture assuraient leur alimentation.
Pour être finalement parqués dans diverses réserves après des déplacements meurtriers, et aboutir en particulier dans l'état de l'Oklahoma, supposé rester territoire indien, mais dont les indiens ont été finalement été dépossédés aussi en grande partie lors du "land grab"de la fin du XIXème siècle.
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Dans le cadre de la colonisation de l'Ouest par les blancs, c'est un peu l'hôpital qui se foue de la charité non? De quel côté se trouvaient les parasites?
Comportement prédateur eut été un peu moins péjoratif déjà...
Le prédateur mange sa proie, le parasite se nourrit du travail de sa proie.
Les fourmis parasitent les pucerons, elles n'en sont pas les prédateurs.
Les Comanches pillaient les objets fabriqués par/appartenant aux Occidentaux, ils ne les mangeaient pas.
Les Comanches ont peu à peu réduit leurs activités de chasse parce qu'ils trouvaient plus simple et plus avantageux de se servir directement de tout ce dont ils avaient besoin chez les colons, plutôt que d'échanger des poteries ou de la viande séchée contre ces mêmes articles. Il y a indiscutablement une certaine rationalité économique dans cette évolution parasitique.
Et certainement la raréfaction des bisons a du l'accentuer, mais elle avait commencé avant.
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Je suis impressionné par l'impossibilité de parler de ce sujet (les indiens d'Amérique du nord, et plus généralement de la conquête de l'Ouest) sans tout de suite tomber dans une opposition indiens sauvages, cruels et parasites/ indiens hippies cruellement exterminés par les méchants blancs...... (je grossis le trait).
C'est vous qui introduisez une dimension caricaturale "peaux rouges contre blancs" dans cette discussion historique où elle n'a que faire.
Les Comanches étaient des guerriers redoutables et extrêmement cruels (je peux vous donner des détails parfaitement atroces sur la façon dont ils traitaient leurs ennemis) qui avaient développé des comportements parasitaires comme étant les plus adaptés pour favoriser la prospérité de leurs tribus.
Les colons ne faisaient pas autre chose en les chassant brutalement de leurs territoires.
Il n'y a pas de bons et de méchants dans cette histoire, il n'y a que des vainqueurs et des vaincus.