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Message Publié : 04 Fév 2005 0:37 
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Thucydide
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Les esclaves nombreux, il était plus facile de faire transporter des charges de 40 kg par ces derniers sur des pistes et de s'en servir éventuellement comme source de proteïne quand les charges etaient vendues le long de la route du marchand.


...de se servir de quoi comme source de proteïnes ?


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Message Publié : 04 Fév 2005 8:38 
Des esclaves qui transportaient. Le cannibalisme n'étant pas seulement rituel. Quelle source de proteïne animale pouvait-il exister à votre avis alors qu'il n'y avait que le dindon de domestiqué, le canard de barbarie, pas de boeuf et de cochon et qu'une vallée comme celle de Mexico etait déjà à l'époque surpeuplée par plusieurs centaines de milliers d'habitants?

C'est la these soutenue par "l'ethnologue américain Michael Harner tente de l'expliquer par le manque de protéines dans cette civilisation dépourvue de grands animaux domestiques - une explication avancée dès les années 1520 et régulièrement répétée et réfutée -, il suscite une véritable levée de boucliers."

http://www.historia.presse.fr/data/them ... 07401.html


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Message Publié : 05 Fév 2005 1:51 
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Thucydide
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Mnémon a écrit :
Des esclaves qui transportaient. Le cannibalisme n'étant pas seulement rituel. Quelle source de proteïne animale pouvait-il exister à votre avis alors qu'il n'y avait que le dindon de domestiqué, le canard de barbarie, pas de boeuf et de cochon et qu'une vallée comme celle de Mexico etait déjà à l'époque surpeuplée par plusieurs centaines de milliers d'habitants?


Je ne suis pas du tout d'accord, mais alors, pas du tout !
Il a été démontré que l'association :
tortillas = maïs nixtamalisé (passage de la farine dans un lait de chaux) + haricots rouges + piment associés, synthétisaient une protéïne parfaitement apte à soutenir la vie dans de bonnes conditions.
Ceci est la base de l'alimentation des préhispaniques et des mezzo/sud américain d'aujourd'hui, qui pour l'immense majorité des ruraux ne mangent pas ou quasiment pas de viande et qui d'un autre côté, mangent des haricots seulement le dimanche pour des raisons économiques abhérentes (et criminelles), ceci expliquant la malnutrition lorsqu'elle existe, et que les défenseurs de ce type de thèses exotiques que vous citez, ne manqueront pas de me jeter à la figure.
De plus, l'oeuf et le dindon plus quantité d'oiseaux, de mamifères et de reptiles + la pêche ne sont pas à négliger dans l'alimentation.
Le cycle de civilisation des Mayas est trés long (il dure encore aujourd'hui)
et résumer une société à d'éventuelles exactions ou d'éventuelles périodes d'exactions est impensablement réducteur....
C'est comme si on résumait notre civilisation greco-romaine au suplice de l'estrapade ou aux massacres dans les arènes romaines qui ont pourtant perduré 200 ans !!!!!!


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Message Publié : 05 Fév 2005 2:52 
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Thucydide
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Mnémon a écrit :
....pas de boeuf et de cochon et qu'une vallée comme celle de Mexico etait déjà à l'époque surpeuplée par plusieurs centaines de milliers d'habitants?


De plus, Tenochtitlan était trés riche et organisée : marchés nombreux et vastes approvisionnés parfois de trés loin, cultures flottantes sur pilotis, fournissant à loisir légumes et jitomatl (la tomate). La situation sur le lac au creux des massifs volcaniques conférait à cet endroit un potentiel de culture énorme, bien suffisant pour alimenter tout le monde. Les structures des canaux existent toujours dans le Mejico d'aujourd'hui et servent de...voies rapides pour les voitures!
L'esclavage existait, certes, et les "guerres fleuries" étaient aussi là pour ça, pour se renflouer en esclaves; Ceci dit, où a-ton jamais vu un peuple qui maltraite ses esclaves ? c'est une denrée précieuse à qui on peut donner des ordres, qui parle et se déplace....il est bien plus "interessant" de les maintenir en bonne santé et viables que de les tuer, les manger et les perdre !!!!
D'autre part, je suis allée lire la théorie que vous évoquez et pour le moment, n'ayant pas de "pierre de rosette" ni pour les Aztèques, ni pour les Mayas, et quels que soient les pretextes proposés dans cette théorie pour étayer la thèse du "non-mensonge" de Cortez et de ses sbires, j'émets des doutes trés forts quant à ce qui a pu être raconté par les témoins de l'époque, n'ayant aucune possibilité à ce jour d'avoir une version de l'autre camp.
OUI, les innimités étaient trés fortes, il y avait des guerres internes et des luttes de pouvoir, oui, il y a eu des sacrifices humains et un culte du sang qui a sans doute dégénéré de sa fonction originelle, ce qui n'est déjà pas brillant (de notre côté, nous avons arraché pas mal de tripes et jeté plus d'un dans des chaudrons bouillants !!!), pourquoi et comment, dur de le savoir !
Les auto da fé nous ont laissé 4 malheureux textes en dehors des inscriptions sur stèles et toutes les infos sur le sujet sont dûes aux espagnols.
Si les explorateurs du XIX ème n'ont pu s'empêcher de redresser le nez et le front des Mayas en les dessinant, imaginez Diego de Landa "recopiant" à la fin du XVI ème sous la dictée et l'emprise (tardive) de la culpabilité les narrations des nahuatl qu'il voulait de toutes façons évangéliser.
En gros, il me semble que la supposition n'est pas une méthode fiable;
Sa véritable utilité est sans doute de délier langues et imaginations :wink:


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Message Publié : 05 Fév 2005 2:56 
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Thucydide
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Pour ce qui est de l'absence de cochon, l'escuincle, petit chien sans poil qu'on engraissait, paliait largement à cette nécéssité de rotir un truc à croquer;
Il servaient aussi d'animaux familiers, intervenant dans les processus de guerison des malades en absorbant les maladies à la place de leurs maitres (tradition colportée oralement) :roll:


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Message Publié : 05 Fév 2005 8:40 
Je cite une des possibilités d'explication de la non utilisation de la roue dans des charettes par la non domestication d'animaux de trait et l'usage de porteurs qui une fois débarassés de leur charge auraient servi d'alimentation aux autres porteurs du "convoi".

Que le cannibalisme fut ancré dans les moeurs ou fut seulement rituel et occasionnel entre plus à mon sens dans un débat idéologique fortement chargé d'émotion que je ne voulais surtout pas lancer. Je conçois très bien que les theses cités ne puissent pas plaire mais elles meritent d'être connues.

A ce propos autres lieux, autres témoignages et theses sur l'anthropophagie chez certains peuples autochtones des Ameriques. Notez qu'il ne me dérange pas du tout d'être par exemple le descendant entre autre d'un gaulois qui aurait entreposé devant sa maison les têtes de ses ennemis vaincus ou pratiqué des sacrifices humains en hommage aux dieux de la guerre et bien sur la civilisation celte ne se résume pas à cela.


"La torture et le cannibalisme chez les peuples autochtones de culture iroquoienne[1] : mythe ou réalité?

http://www.hist.umontreal.ca/u/le_sabli ... oquois.htm

Par Guillaume Teasdale

Dans cet article, il est question d’un sujet à propos duquel plusieurs historiens, sociologues et anthropologues sont réticents à aborder. Peu de publications portent spécifiquement sur cette problématique. Une des principales raisons est que l’on ne souhaite pas, dans la mesure où le cannibalisme était bel et bien pratiqué par ces peuples autochtones, perpétuer une mauvaise image des Amérindiens d’aujourd’hui. Néanmoins, il apparaît essentiel de pouvoir parler du cannibalisme comme n’importe quel sujet. Il est également pertinent de souligner que le thème du présent article relève des sciences sociales et c’est pour cette raison que nous croyons qu’il est judicieux de faire la lumière sur cette question. Alors le cannibalisme faisait-il réellement partie du mode de vie des peuples autochtones de culture iroquoienne?

Contrairement à ce qui a longtemps été pensé, le cannibalisme a réellement été pratiqué chez les peuples de culture iroquoienne. En effet, durant plusieurs décennies on a nié cette pratique anthropophage et des spécialistes ont même affirmé que toute cette problématique ne relevait que d’une « supercherie intellectuelle ». Or, comme le mentionne Roland Viau dans son livre Enfants du néant et mangeurs d’âmes, trop de récits de missionnaires datant du XVIIe siècle ont des similitudes à ce sujet pour que l’on ne se contente que de nier les faits[2]. De plus, avec les fouilles archéologiques des dernières années, nous sommes en mesure de confirmer leurs récits. Alors selon toute vraisemblance, le cannibalisme aurait été pratiqué par ces peuples amérindiens durant les périodes préhistorique et historique. En ce qui a trait aux récits, il semble peu probable, comme j’ai ouï dire, qu’ils aient été rédigés par des jésuites confortablement installés dans des cabanes à Québec pour mousser l’imaginaire. Nous réitérons pour les sceptiques que les sources attestant des pratiques cannibales se multiplient depuis quelques années[3]. Maintenant, nous pouvons nous interroger quant à savoir dans quelles circonstances, pourquoi et comment le cannibalisme était exercé.

Il semblerait, selon Thomas S. Abler, que le cannibalisme, du moins sur le territoire actuel de l’Ontario, se serait déroulé principalement du XIVe au XVIIIe siècle. Cependant, l’apogée du cannibalisme se situe au milieu du XVIe siècle[4]. Le cannibalisme était exercé, dans la majorité des cas, en temps de guerre, sur les captifs ennemis ramenés vivants d’un combat. Lorsque des guerriers revenaient au village avec des prisonniers, on répartissait généralement ces derniers parmi des familles qui avaient perdu un des leurs dans un conflit antérieur. Une fois la distribution des captifs exécutée, ceux-ci voyaient leur sort décidé par la matrone de la maison. Il est à noter que les femmes et les enfants étaient communément épargnés de ce genre de supplice[5]. Du côté des ravisseurs, la situation était tout autre car autant les enfants et les femmes que les hommes participaient à la torture.

Tout d’abord, lorsque l’on amenait un prisonnier au village et qu’il était entendu qu’on allait le torturer, ce dernier était en premier lieu monté sur une plate-forme. C’est sur celle-ci que le supplice débutait. Avant de réellement commencer le rituel, on arrachait les ongles du prisonnier et on lui écrasait ou coupait les doigts. Par la suite, la technique la plus répandue pour martyriser un captif était celle du feu, c’est-à-dire qu’on brûlait l’individu à l’aide de pierres chauffées préalablement. Après les premiers contacts avec les Blancs, il semble que des objets en métal tels que la hache aient pu servir dans ces cérémonies. La règle à suivre était de ne brûler d’abord que les jambes pour ne pas affaiblir trop rapidement le condamné, car la torture devait durer plusieurs heures, voire plusieurs jours[6]. Le soir venu, on amenait le prisonnier dans la maison du chef du village pour continuer les mêmes actes une partie de la nuit. La torture pouvait se poursuivre ainsi plusieurs jours durant, mais il était essentiel que le captif ne meure pas en l’absence du soleil, car ce dernier devait être témoin du sacrifice. Lorsqu’on avait fait souffrir le prisonnier au point que ce dernier donnait signe de rendre l’âme, il fallait que l’exécution ait lieu sur la plate-forme. On y attachait l’individu à un poteau où on lui infligeait les derniers supplices tels que lui brûler les parties génitales et «on lui enlevait toute la peau de la tête avec la chevelure et on y introduisait des cendres chaudes ou de la gomme de pin fondue[7]». Quand le moment de l’abattre était venu, on lui coupait généralement la tête. Dans ce genre de cérémonie, un captif devait haranguer ses bourreaux pour montrer son courage et il ne devait en aucun cas se lamenter. Si tel était le cas, il était perçu comme un lâche et on le tuait rapidement. Toutefois, cette situation était rare car les guerriers amérindiens, de quelque tribu qu’ils soient, grandissaient avec l’idée que des ennemis pouvaient fort bien les capturer. Donc, ils acceptaient cette éventualité. Par ailleurs, Bruce G. Trigger ajoute que les habitants d’un village où l’on torturait un prisonnier étaient contraints par les chefs de s’abstenir de relations sexuelles pendant toute la durée de l’événement[8].

Après la décapitation, il était très important de manger le corps immédiatement, particulièrement s’il s’agissait d’un ennemi qui avait fait preuve d’un grand courage. On découpait le corps en morceaux pour les faire cuire. La tête, le tronc, les bras, les jambes et les pieds étaient bouillis dans une grande marmite alors que le cœur et le foie étaient quant à eux rôtis. Chaque membre avait une signification particulière. Par exemple, on donnait la tête au guerrier le plus courageux. Le sang était bu par les hommes, jeunes et moins jeunes, afin d’obtenir du courage et pour ainsi espérer être capable de prévoir les faits et gestes de l’ennemi dans l’avenir. Nous devons spécifier que la dégustation du corps ne se faisait pas unanimement avec plaisir.

Les motivations des autochtones de culture iroqoienne à pratiquer le cannibalisme n’étaient de toute évidence pas l’habitude alimentaire. Plusieurs théories ont été avancées ces dernières années par des spécialistes. Une première défend l’idée que le cannibalisme avait pour but d’inciter le dieu de la guerre à mieux veiller sur les guerriers durant les prochains conflits. Une autre est reliée aux cultigènes, c’est-à-dire que le cannibalisme représentait un culte de fertilité agraire. Il semblerait que ce rituel était également associé à une cérémonie en souvenir des membres de la famille tués à la guerre. Quoi qu’il en soit, la plupart des hypothèses relient le cannibalisme à un rite religieux, mais nous tenons à répéter que l’aspect alimentaire n’était aucunement à la base de cette pratique.

En guise de conclusion, le cannibalisme figure parmi les objets qui ne font que trop peu l’objet de publications. Nous avons voulu, par cet article, répondre à certaines interrogations se rattachant à la culture iroquoienne d’autrefois. De plus, en illustrant les faits sans censure, nous souhaitons nous détacher d’un courant trop « politically correct » tel que la série télévisée Canada, une histoire populaire.

Références :

Abler, Thomas, S. « Iroquois cannibalism: fact not fiction ». Ethnohistory. Vol. 27, no 4 (automne 1980), p. 309-316.

Tooker, Elisabeth. Ethnographie des Hurons, 1615-1649. Montréal, Recherches amérindiennes au Québec, 1997.

Trigger, Bruce G. Les enfants d’Aatentsic. L’histoire du peuple huron. Montréal, Libre Expression, 1991.

Viau, Roland. Enfants du néant et mangeurs d’âmes. Montréal, Boréal, 2000

[1] Cherokees, Ériés, Hurons, Iroquoiens, Iroquois, Neutres, Pétuns, Susquehannocks, Wenros.

[2] Roland Viau, Enfants du néant et mangeurs d’âmes, Montréal, Boréal, 2000, p. 180.

[3] « Certainly with respect to the Iroquoian-speaking peoples of North America, the case for cannibalism in early historic times is so strong that it cannot be doubted » et « Allegations of Iroquois cannibalism are not limited to French documents […] », Thomas S. Aber, « Iroquois cannibalism: fact not fiction », Ethnohistory, Vol. 27, no 4 (automne 1980), p. 309 et 314.

[4] Ibid., p. 311.

[5] Bien qu’il y est des exceptions, telles que le cas des Neutres et des Iroquois. Viau, op. cit., p. 181.

[6] Elisabeth Tooker a mentionné à ce sujet que dans certains cas le supplice se serait étiré jusqu’à six jours. Elisabeth Tooker, Ethnographie des Hurons, 1615-1649, Montréal, Recherches amérindiennes au Québec, 1997, p.33.

[7] Viau, op. cit., p.176.

[8] Trigger, Bruce G. Les enfants d’Aatentsic. L’histoire du peuple huron. Montréal, Libre Expression, 1991, p. 55."


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Message Publié : 07 Fév 2005 12:40 
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Jules Michelet
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Inscription : 29 Déc 2003 23:28
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On a aussi retrouvé des tracces d'anthropophagie sur les sites archéologiques des Anasazi (aux USA, dans le Colorado, l'Arizona, le Nevada). Le cannibalisme était présent en Amérique précolombienne, c'est évident. Mais il s'agissait vraisemblablement plus d'un rituel que d'une manière courante de s'alimenter.


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Message Publié : 08 Fév 2005 22:44 
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Thucydide
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Mnémon a écrit :
Que le cannibalisme fut ancré dans les moeurs ou fut seulement rituel et occasionnel entre plus à mon sens dans un débat idéologique fortement chargé d'émotion que je ne voulais surtout pas lancer. Je conçois très bien que les theses cités ne puissent pas plaire mais elles meritent d'être connues.

C'est vrai, c'est chargé d'émotions, même quand on ne fait pas d'angélisme.

Mnémon a écrit :
Je cite une des possibilités d'explication de la non utilisation de la roue dans des charettes par la non domestication d'animaux de trait

Je trouve quand même collossale la puissance qui pousse l'homme à découvrir la roue puis, n'y trouvant pas de meilleurs utilité, à s'en servir pour "rouer" ses petits camarades.....


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Message Publié : 09 Fév 2005 12:43 
Là on rentre dans le stupide débat idéologique qui n'a rien à voir avec le cannibalisme.

"Nos ancêtres" ou la civilisation occidentale ont aussi fait leurs "horreurs" et de présenter nos "horreurs historiques"en face, en balance de celles des "autres" pour dire: "nous n'avons pas de leçons à leur donner" je ne vois vraiment pas ce que cela vient faire dans cette discussion historique que l'on cherche ainsi à empecher.

Cette discussion est : "l'anthropophagie et le cannibalisme chez les peuples autochnones précolombiens, rituels?, pratique répandue? etc.."

Je vous ai pas demandé de me faire, pour essayer de les contrebalancer, l'étalage historique des tortures de l'inquisition, des combats de gladiateurs, des sacrifices humains des Puniques, etc..

Quand je lis un livre comme "L'expedition Orenoque Amazone" ecrit par des Ethnologues dans les années 1950 à propos de leur séjour chez les Yanomanis et qu'ils relatent leur peur de certaines tribus anthropophages qu'ils contactent entre l'Orénoque et l'Amazone, je me dis qu'il y a loin de la suspicion des écrits des conquistadors qui puissent être taxés d'impartialité.

En quoid'admettre ou d'étudier ces faits d'un point de vue historique et scientifique peut-il être génant?


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Message Publié : 10 Fév 2005 0:52 
Cette discussion était au départ l'origine de la roue....je ne vous avais pas demandé de me faire l'étalage du canibalisme qui, sans aucun doute, a bien existé chez de nombreux peuples à travers le monde et le temps. C'est vrai qu'il n'y a pas de raisons apparentes à être géné par ce sujet plutôt que par un autre, sous son aspect historique, c'est juste une question de qui s'intéresse à quoi.
Ce sujet s'est dédoublé.
Un débat intéressant serait de savoir si l'histoire doit être définie comme une science froide, détachée, arithméticienne ou si par le simple fait d'être produite par des humains observant d'autres humains elle ne serait pas plutôt le moyen d'expérimenter l'Homme dans tout ses replis, physiques, mentaux et émotionnels, dans des circonstances extrêmement variées, impossibles à vivre pour un individu seul.


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Message Publié : 10 Fév 2005 0:54 
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Thucydide
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loin de moi l'idée d'anonymat ...
je revendique les paroles de l'invité ci-dessus
simple oubli


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Message Publié : 10 Fév 2005 9:19 
Anonyme a écrit :
Cette discussion était au départ l'origine de la roue....je ne vous avais pas demandé de me faire l'étalage du canibalisme qui, sans aucun doute, a bien existé chez de nombreux peuples à travers le monde et le temps. C'est vrai qu'il n'y a pas de raisons apparentes à être géné par ce sujet plutôt que par un autre, sous son aspect historique, c'est juste une question de qui s'intéresse à quoi.
Ce sujet s'est dédoublé.


J'ai répondu dans le sujet sur la roue, que la roue sans traction animale et sans cerclage métallique était inutile sauf peut être pour des brouettes mais certainement pas pour des charettes.
Certains auteurs on proposé le cannibalisme des esclaves porteurs lors des expeditions marchandes organisés par les pocheta ou par militaires comme technique de transports lointains.

Suite à la derive "cannibalistique" qui est aussi interessante j'ai demandé à un modérateur de diviser le sujet pour ne pas gener celui de la roue.

En conséquence, il s'agit ici d'un sujet sur le cannibalisme sur les peuples précolombiens.

Il faudrait prendre la mesure des discours philosophiques des mythes du bon sauvage à la Rousseau ou à l'inverse de celui de l'homme mauvais par nature de Hobbes.

Le cannibalisme comme enjeu politique et culturel. L'Histoire du cannibalisme tend à osciller entre deux pôles.

D'une part le mythe, du méchant sauvage, naturellement cannibale en diable. Une sorte chaînon manquant, susceptible de confirmer l'existence de sous-hommes aux fervents partisans des thèses les plus racistes.

D'autre part le mythe du bon sauvage qui absout a priori toute possibilité de cannibalisme.

Entre les deux, un tas d'avis nuancés et de thèses savantes et

L'ASP publiait il y a quelques temps : L'Américain cannibale - Ils s'interrogent sur le déni de l'anthropophagie.


On ne peut nier la tendance qui a prévalu de nier l'existence chez des peuples divers de la guerre ou du cannibalisme d'avant l'arrivée de ce qui est souvent perçu comme la perversion de la civilisation et de l'homme blanc.

Depuis l'affrontement des theses de Las Casas face à celles de Sepulveda, nous ne trouvons d'un coté que des descriptions d'hommes parfaits à l'état de nature et de l'autre en opposition la description de monstres sans fois ni lois diabolisés. Depuis 500 ans les discours politiques sous tendus dans un cas comme dans l'autre opposent des prismes déformants la perception reelle des civilisations et des peuples precolombiens.

Les dernieres theses exposées dans des livres comme "Les guerres préhistoriques"de L.Keeley, éditions du Rocher 2002 et "Le sentier de la guerre, visage de la violence préhistorique," de Jean Guilaine et Jean Zammit, seuil, 2001 prétendent au contraire que chez cet homme "primitif" la guerre était encore plus meurtriaire et violente: "elles etaient "terriblement destructrices car elles anéantissaient les biens, les moyens de production et les abris ; elles semaient la terreur car elles étaient brutalement mortelles et mutilantes " avec des "taux de mortalité comparables à la guerre de secession"

Avec des preuves certaines de cannibalisme.

Une fois ceci accepté comme valable dans la majorité des sociétés primitives anciennes sur tout les continents, peut être sortira t on des discours lénifiants en affrontant des faits de manière moins passionnelle et idéologique.

References:

:arrow: http://www.infoscience.fr/articles/arti ... p3?Ref=294
http://news.bbc.co.uk/1/hi/sci/tech/462048.stm

http://www.cafepedagogique.net/disci/ses/32.php#313

:arrow: Lawrence Keeley : La guerre préhistorique (Editions du Rocher, 2002). Cet ouvrage présente les évidences ethnographiques et archéologiques de la guerre dans les sociétés primitives. Cf. ces deux graphiques issus de son ouvrage, qui font le point sur la mortalité due à la guerre :
http://www.anth.ucsb.edu/discus/html/mes sages/62/73.html?970506661

:arrow: Jean Guilaine et Jean Zammit : Le sentier de la guerre: visages de la violence préhistorique, Seuil 2001. Cf. cette critique dans Lire :
http://www.lire.fr/critique.asp/idC=3686 2&idTC=3&idR=213&idG=8

:arrow: Origins of war: Mesolithic conflict in Europe, par Nick Thorpe - British Archaeology 52, April 2000 :
http://www.britarch.ac.uk/ba/ba52/ba52fe at.html


:arrow: le cas des indiens précolombiens : Jack Lucentini, Bones Reveal Some Truth in 'Noble Savage Myth' - The Washington Post, April 15, 2002 : :
http://www.washingtonpost.com/ac2/wp-dyn /A48202-2002Apr14?language=printer

:arrow: le cas des Néandertaliens : Christiane Galus, Accès de violence chez l'homme de Neandertal – Le Monde 17.05.02 :
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,324 4--275969-,00.html

La guerre primitive

Les deux points de vues extrêmes exposés par Hobbes et Rousseau :

- le chapitre 13 du Léviathan (1651) :
http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classi ques_des_sciences_sociales/livres/hobbes_ thomas/hobbes.html

- la première partie du Discours sur l'origine de l'inégalité (1754) :
http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classi ques_des_sciences_sociales/livres/Roussea u_jj/discours_origine_inegalite/origine_i negalite.html

Durkheim : pp. 3 à 18 in "Le “Contrat social” de Rousseau" (1918) :
http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classi ques_des_sciences_sociales/livres/Durkhei m_emile/Montesquieu_Rousseau/Rousseau/Rou sseau.html

L'état actuel du débat sur les causes et l'origine de la guerre dans les sociétés pré-étatiques est résumé dans ce débat de la revue Anthropological quarterly :

- l'analyse de Brian Ferguson. Selon lui, c'est la colonisation et la diffusion des biens manufacturés occidentaux qui sont à l'origine de la guerre dans les sociétés primitives :
http://muse.jhu.edu/demo/anq/73.3ferguso n.pdf

Par exemple, à la fin du 19ème, les blancs offraient des fusils en échange de têtes réduites ; aussi, les Jivaros troquèrent-ils des têtes contre des fusils, avec pour effet de stimuler les guerres parmi eux. Cf. ce site étonnant :
http://www.head-hunter.com/origins.html

- et la réponse d'Azar Gat (aussi rigoureuse que vigoureuse) :
http://muse.jhu.edu/demo/anq/73.3gat.pdf


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Message Publié : 18 Fév 2005 11:46 
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Thucydide
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Localisation : bruxelles
Lors de la conquête espagnole, il parrait que Cortès aurait été mal vu car les tlaxcaltèques avec lesquels il combattait, notemment à Cholula, étaient cannibales et mangeaient les restes de leurs ennemis. Cortès fut accusé d'être complice de ces horreurs, pourtant malgré lui.


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Message Publié : 30 Jan 2006 10:21 
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Plutarque
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Localisation : Divodorum (Metz)
Attention !
Le cannibalisme préhispanique suit des règles très précises, un rituel au schéma vraiment particulier. On ne peut pas les juger sans connaître parfaitement les régles et le contexte socio-culturel.

_________________
"Namēchtlapaloa, namēchciyauhquetza, namēchciyappōhua.": Je vous salue, je vous souhaite la bienvenue, je vous encourage.


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Message Publié : 30 Juin 2006 12:30 
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Hérodote
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Localisation : Près de Venise - ITALIE
Oui, Cuauhtemoc, tu as raison.
En tout cas le cannibalisme n'était pas seulement rituel, et la thèse relative à un manque de protéines maintenant a été depassée.

Avez-vous lu les articles de M.Graulich comme par exemple "Le cannibalisme sans taboo" et son dernier livre sur le sacrifice humain chez les Aztèques? :wink:


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