Corbeau Blanc a écrit :
Nous avons donc vu que la religion mésoaméricaine se perpétuait encore aujourd'hui .
Citer :
"Mais il existe un certain nombre de peuple qui n'ont pas rennonçés à la religion de leur ancêtre."
Je relève la première phrase citée ci-dessus parce qu'elle prête à confusion, ce que confirmerait la seconde avec laquelle (sauf erreur de ma part) je ne suis pas pleinement d'accord.
si on entend "religion mésoaméricaine" comme renvoyant à des croyances, comportements et rituels propres à l'aire mésoaméricaine, pas de problème : il y a bien une réalité de ce genre. Et il y a bien perpétuation
depuis la Conquête et les bouleversements qu'elle produisit, ces derniers ayant suscité l'émergence de croyances syncrétiques comme il l'a été d'ailleurs signalé.
Toutefois, ces "religions mésoaméricaines" sont, à mes yeux, strictement post-coloniales, même si elles peuvent puiser dans un matériel religieux antérieur à la conquête. De ce fait, je ne crois pas qu'on puisse établir une parenté étroite qui permettrait de parler d'une "perpétuation" de l'avant conquête dans l'après. Même chez les derniers Lacandons !
Il me semble pouvoir dire que les religions mésoaméricaines pré-coloniales ont disparu corps et âme (âme, surtout) et cédé la place à des synthèses complexes. Je crois qu'il faut bien s'entendre là dessus. Des Quiché (comme Rigoberta Menchu) aux Yaquis (voir Cecile Gouy-Gilbert) en passant par les Otomis de la Huasteca (cf. Jacques Galinier) toutes ces communautés se revendiquent elles-mêmes du catholicisme et leurs croyances, aussi syncrétiques soient-elles, ne sauraient être présentées comme une "perpétuation" des religions antérieures à la colonisation.
Ce qui est intéressant à souligner aujourd'hui, c'est que le mariage entre "souci de préserver une identité" et "adhésion à une foi" a pu accoucher d'un catholicisme réapproprié par les Indiens qui considèrent souvent être plus catholiques que les Blancs qui, eux, ont trahi la Religion. Cette réappropriation des héritages européens créée cette "réalité religieuse mésoaméricaine" dont la perpétuation depuis 450 ans est indéniable. Elle est même l'un des vecteurs principaux de la Résistance des peuples indigènes et leur préservation.
cordialement