Les coureuses des bois sont certainement les femmes comme Sainte-Marguerite Bourgeoys et ses compagnes, négociatrices et fondatrices.

Je ne crois pas que Marguerite Bourgeois elle a été une coureuse des bois

Les coureurs des bois jouèrent un rôle plutôt mitigé dans l'histoire de la Nouvelle-France.
Mais commençons par le début :

Au cours de la décennie 1640, la guerre huro-iroquoise qui fait rage a pour enjeu le monopole du commerce des fourrures dans l'Amérique du nord-est. Les Hurons la perdent. Leurs alliés, les français, vont devoir revoir leur façon de s'approvisionner. La période glorieuse des coureurs des bois approche. Perdant leurs intermédiaires, les français n'auront d'autre choix que d'aller eux-mêmes à la rencontre des tribus semi-nomades qui fournissent la matière première du régime de traite. Ce mouvement est déjà amorcé en 1648 et 1649 lorsque les français sont dépêchés dans les bois pour prendre le relais des Hurons qui ont maille à partir avec les Iroquois.

1650 sonne le véritable départ des coureurs des bois. Des coureur émérites comme Radisson et DesGroseilliers se distinguent d'un peloton qui, en 1672, comprendra 400 personnes, et 800 en 1680. A ce nombre viennent s'ajouter les contrebandiers, qui seraient de 500 à 800 en 1685. A partir des répertoires d'engagements, qui restent certainement en-deça des nombres réels (les noms des contrebandiers n'y figurent évidemment pas), on apprend aussi que 3000 Canadiens auraient pris la route de l'ouest pour participer à la traite entre 1670 et 1745.
Ces coureurs sont d'origines diverses. Ce sont généralement des soldats réformés ou déserteurs, des engagés, des domestiques, des apprentis. On compte aussi un bon nombre de fuyards, de criminels, d'endettés mais également des fils de bonnes familles qui voient dans les bois "la meilleure école".

Il ne s'agit pas seulement d'un nouveau métier, mais aussi d'une nouvelle catégorie sociale comprenant des individus dont les pratiques et le nouveau statut fluide s'intègrent mal aux anciennes normes et hiérarchies. Ils vivent dans une entière indépendance et n'ont de compte à rendre à personne. Ils ne veulent plus labourer la terre, ni travailler mais mener une vie noble et libertine. Ils se dérobent à l'autorité d'un maître ou d'un seigneur.
Face aux coureurs des bois, les autorités coloniales sont assises entre deux chaises. D'un côté, elles ne peuvent entièrement condamner la course, dont dépend le succès de la plus profitable activité économique de la colonie ; d'un autre, pour autant qu'elles poursuivent des objectifs d'implantation coloniale, elles doivent lutter contre la mauvaise influence qu'ont ces "vagabonds" sur les laboureurs et artisans : le cœur se met difficilement à l'ouvrage quand on sait que d'autres se la coulent douce au fil des grandes rivières !
Pour résoudre l'ambiguïté, on tentera de contingenter l'accès aux bois en instaurant, à partir de 1681, un système de congés (ou permis de traite) et en mettant sur pied une batterie d'ordonnances dont le nombre impressionnant trahit l'inefficacité.

Contrairement aux colonies anglaises dont l'économie va rapidement se diversifier, celle de la Nouvelle-France demeurera accrochée à la traite des fourrures tout au long du régime. Cette singulière concentration de l'économie et l'atrophie remarquable des autres activités, que les efforts de Talon et autres n'ont pas réussi à implanter solidement, peut s'expliquer par la volonté d'êtres anonymes qui, répondant à l'appel des bois, inventent leur histoire et choisissent leur destin.

En faisant le compte, on réalise bien que la traite des fourrures est une activité de perdants, qu'elle domine outrageusement le tableau des exportations en raison d'un mal-développement. Elle résume d'une certaine manière l'incapacité de la métropole française à connecter les richesse de sa colonie au commerce et à l'industrie, à diversifier son économie et à en tirer le maximum.
C'est par contre en raison de cet échec que les premiers américains à franchir les Appalaches rencontrèrent des Indiens blancs qui parlaient français...

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"On est bien fort quand on a le nombre, invincible quand on a la ruse".
Euripide

[u]Alliances amérindiennes en Amérique du nord[/u]
Les noms français sont cités en premier (au pluriel), puis les noms anglais entre parenthèses, suivi de la localisation au XVIIIe siècle sur nos carte actuelles.

Groupe de langues Iroquoïen
- Hurons, Pétuns, Tionontatés, Gens du Pétun (Huron, Wyandot, Tionontati) en Ontario, Ohio alliés aux français.
- Agniers - 5 nations - (Mohawk) au Québec, alliés aux anglais
- Onontagués - 5 nations - (Onondaga) à New York alliés aux anglais
- Tsonnontouans - 5 nations - (Seneca) en Pennsylvanie alliés aux français
- Cayougués, Goyogouins - 5 nations - (Cayuga) à New York alliés aux anglais
- Onneitouts - 5 nations - (Oneida) à New York alliés aux anglais
- Chéraquis, Charoquis, Nation du chien (Cherokee, Tsalagi) au Tennessee et aux Carolines alliés aux anglais

Groupe de langues Algonquien
- Abénaquis (Abnaki) en Acadie, alliés aux français
- Micmaques (Micmac) au Québec alliés aux français
- Montagnais, Innus (Montagnais, Innus) au Québec alliés aux français
- Algonquins (Algonquia, Algonkin) au Québec alliés aux français
- Outaouais, Outaouacs (Ottawa, Odawa) en Ontario, et Ohio alliés aux français
- Cris, Cristinaux (Cree) en Ontario alliés aux français
- Chiens (Cheyenne) au Nebraska alliés aux français
- Illinis, Illiniouks, Illinois (Illiniwek) en Illinois alliés aux français
- Pimitouis, Pimeteouis, Péouaréas (Peoria) en Illinois alliés aux français
- Poutéouatamis (Potawatomi)en Ohio, Indiana alliés aux français
- Saulteurs, Saulteaux, Odjiboueks, Baouichtigouins, Sauteux, Cheveux-relevés, Nation du Sault (Ojibwe, Chippewa) au Minnesota, Michigan, Ontario alliés aux français
- Miamis (Miami) en Illinois alliés aux anglais
- Quicapoux (Kikapoo) en Ohio, et Michigan alliés aux français
- Chouanons (Shawnee) en Ohio et Pennsylvanie alliés aux français
- Mascoutins, Nation du feu (Maskouten) en Illinois alliés aux français
- Caouquins (Cahokia) en Illinois alliés aux français

Groupe de langues Muskoguin
Les Muskogéens (Muskogeans) étaient installés près du Mississippi et de l'Atlantique, des Appalaches jusqu'en Floride.
- Chactas (Choctaw) dans le Mississipi alliés aux français
- Chicachas, Tchakchas, Têtes-plates (Chickasaw, Flathead) au Mississipi et en Alabama alliés aux anglais
- Crics (Creek) aux Carolines alliés aux anglais
- Alibamons, Alibamous (Alabama) en Alabama alliés aux anglais
- Bayogoulas (Bayogoula) en Louisiane alliés aux français
- Humas (Humas) en Louisiane alliés aux français

Groupe de langues Caddoïen ou Coddoan
- Caddaux (Caddo) en Louisiane et au Texas alliés aux français

Groupe de langues Sioux (Dakota)
- Puants (Winnebago) au Wisconsin alliés aux français
- Quipas - Sioux Deghiha - (Quapaw) en Arkansas alliés aux français
- Poncas - Sioux Deghiha - (Poncas) au Nebraska alliés aux français
- Canzes - Sioux Deghiha (Kansa) au Kansas alliés aux français
- Osages - Sioux Deghiha - (Osages) au Missouri alliés aux français
- Ayoois, Ayoés, Ayovois (Ioway) dans l'Iowa alliés aux français
- Otoctatas, Otteaux, Zotoés (Ottoe, Oto) dans l'Iowa et le Kansas alliés aux français

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"On est bien fort quand on a le nombre, invincible quand on a la ruse".
Euripide