Parution à la rentrée aux Belles Lettres:
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Le Royaume ermite, tel était au XIXe siècle le nom donné à la Corée par les Occidentaux qui ne pouvaient y pénétrer. Y régnait toutefois une dynastie, alors vieille de plus de quatre siècles, qui avait choisi le confucianisme comme idéologie et édifié selon ses conceptions un état original, le Choson.
Le livre trace un tableau de l'histoire, de la société, de la culture de ce pays sur une période de cinq siècles (1392-1897). Si l’influence de la Chine est très présente, ne serait-ce que par la langue écrite officielle qui est le chinois classique, le royaume garde une particularité marquée, un mode de vie original qui se reflète dans la demeure ou l’habillement. Il surprend aussi par une réalité sociale étonnante, l’importance de l’esclavage et l’existence d’une aristocratie tout à la fois instruite, riche et puissante.
Il est abusif, et il peut être fâcheux, de confondre Coréens et Chinois ou Coréens et Japonais. Ce livre cherche à éviter pareille méprise et à rendre une profondeur historique à un pays et à une culture encore négligée en France.
SOMMAIRE:
Avant-propos et mode d'emploi du guide
La Corée du Chosŏn
I- L'histoire
Durant cinq siècles, en dépit des drames et des transformations, le pays vit dans un cadre d'une grande stabilité, charpenté par une idéologie apparemment consensuelle qui imprègne tout peu à peu. Dans le même temps, pour vivre en paix, il cherche à s’isoler de ses voisins et du monde.
II- L’espace
Le royaume s’inscrit dans un monde où la Chine occupe le centre et la place dominante ; en dehors de ses relations avec son suzerain les contacts sont volontairement très limités. Le pays tend à vivre en autarcie comme ses communautés rurales, cela en fait un espace fermé comme le sont ses villes et ses administrations enceintes de murs.
III- La société
À la différence de ses voisins, Chine et Japon, l’esclavage joue un rôle important dans une société hiérarchisée, fondamentalement rurale, où la classe dirigeante possède tout à la fois le savoir, le pouvoir et la fortune et où les possibilités de mobilité sociale sont extrêmement limitées.
IV- L’organisation politique
Le Chosŏn est un État bureaucratique régi par des lois écrites, administré par une bureaucratie elle-même minutieusement réglementée. Tôt organisée, cette administration n’a guère varié dans sa conception et dans sa structure.
V- La vie économique
L’économie repose, aussi bien matériellement qu’idéologiquement, sur l’agriculture destinée à fournir les denrées de base. Dans ce système, l’artisanat et le commerce qu’il faut étroitement surveiller faute de pouvoir s’en passer, sont relégués dans une position subalterne. Cependant les guerres japonaises et mandchoues ont provoqué un ébranlement qui mène à des changements.
Le Coréen
VI- Le temps
Le calendrier tout comme la dénomination du temps ou nombre de conceptions de la vie et de la mort portent la marque profonde de la culture chinoise.
VII- Les croyances, la vie religieuse
Le confucianisme fonctionne comme une quasi-religion qui cherche à se substituer au chamanisme populaire et au bouddhisme rabaissé mais qui ne parvient souvent qu’à transformer les rites en l’honneur des nombreuses divinités.
VIII- Les lettres
Penser et parler dans une langue, écrire dans une autre, constituent une situation paradoxale où l’élite lettrée vénère et imite le passé d’un pays auquel elle se soumet.
IX- Les arts et les techniques
Pour un aristocrate lettré, les arts relèvent de la manipulation du pinceau : la calligraphie, la composition de la poésie, certaines sortes de peinture. La musique et la danse sont liées aux rites ; l’architecture ou la céramique ressortit à l’artisanat. Les techniques sont subalternes.
X- La vie privée
La famille étendue joue un rôle fondamental et sa perpétuation est ressentie comme une obligation morale et sociale. La maison, l’habillement, le comportement furent de plus en plus modelés sur des critères confucéens.
Annexes
Repères biographiques : (par ordre alphabétique)