Rang-Ri Park-Barjot connait un peu le sujet, voir
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Joignant Lao Kay à Yunnan-Fou, soit 465 kilomètres, le réseau de la Compagnie française des chemins de fer de l’Indochine et du Yunnan fut réalisé par un consortium d’entreprises françaises emmenées par la Régie générale des chemins de fer et la Scb. La création de cette ligne devait beaucoup aux circonstances locales, mais aussi aux initiatives conjointes des deux sociétés. Un environnement propice favorisait en effet la mise en place des acteurs institutionnels
À la fin du xixe siècle, la France s’était constituée en Chine du Sud et en Indochine une zone d’influence privilégiée. Son intérêt se porta en particulier sur la vallée du Fleuve Rouge, laquelle offre une voie d’accès privilégiée à la Chine du Sud. Le chemin de fer de l’Indo-Chine et du Yunnan visait notamment à permettre cette pénétration ; à ce titre, il constituait une chance formidable pour l’implantation française en Extrême-Orient. Il s’agissait cependant d’un chantier immense, techniquement difficile et financièrement osé. Il supposait une aide publique importante en vue d’assurer son exploitation, mais aussi le recours à des entrepreneurs compétents et expérimentés. Telle fut la raison de l’appel à des firmes aussi expérimentées que la Régie générale de chemins de fer, qui avait déjà construit de nombreux réseaux en Italie et aux Pays-Bas, en Serbie et dans l’empire ottoman, ainsi qu’à la Société de construction des Batignolles, active quant à elle en Italie et en Espagne, en Russie et en Roumanie, en Algérie et en Tunisie, au Sénégal et en Argentine[8]. À elles deux, les deux sociétés réunissaient des compétences techniques et financières exceptionnelles. Avec le Chemin de fer de l’Indochine et du Yunnan, elles tirèrent avantage d’une convergence de facteurs favorables. Elles purent ainsi créer la Compagnie française des chemins de fer de l’Indo-Chine et du Yunnan. Mais la réalisation malaisée de la première section du réseau, correspondant à la partie chinoise, faisait s’interroger sur la rentabilité réelle du réseau ainsi mis en place.
Pour compléter, la
Cie Française des chemins de fer d'Indochine et du Yunnan dispose d'une capitalisation boursière de 10 millins avec 25 000 actions à 400 francs.